L'Impératif Hedoniste


adaptation fraçaise de mxtm:
The hedonist imperative

mxtm@blader.com

0. Introduction.

1.Comment?

2. Le Deuxième chapitre

SOMMAIRE

0.1 La Naturalisation du Paradis.
0.2 Sauver des Véhicules Ayant des Mauvais Pilotes.
0.3 Les Humains Ne Sont Pas Des Rats.
0.4 La Vie En Surabondance Dopaminergique

"Le bonheur n'est qu'illusion; il n'y a que la souffrance qui est réelle." (Voltaire)

0.1 La Naturalisation du Paradis.

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Ce manifeste combine un plaidoyer utopiste incroyable avec la lucidité de la prédiction des sciences psychosociales. L'Impératif Hédoniste met en évidence comment la nanotechnologie et l'ingénierie génétique éliminera les expériences désagréables de l'existence humaine des êtres vivants de la planète. Au cours du prochain millénaire, les substrats biologiques de la souffrance seront complètement éradiqués. Tant la souffrance "physique" que "mentale", est destinée à la disparition et sera reléguée à un chapitre de l'histoire évolutionnaire. La biochimie des mécontents de tous les jours sera, elle aussi, graduellement mise au rancart, génétiquement parlant. Au lieu, la matière, l'énergie façonnera perpétuellement des super-êtres "aimant la vie". Leurs états d'esprit seront sûrement divers, au point d'être incompréhensibles comparativement à la vie ici présente. Par contre, tout le monde partagera un atout commun; celui d'un bonheur sublime et omniprésent.
Ce sentiment de bien-être absolu surpassera tout ce que la neurochimie et que l'imagination peut présentement entrevoir, à défaut de l'accepter. L'histoire s'améliore. Les états post-humains recélant une certaine dose de joie effervescente, qui, de génération en génération, épurés biologiquement, seront décuplés et intensifiés indéfiniment. Les notions, qui maintenant qualifient ce qui a cours dans nos têtes, ce que nous considérons comme un état de santé mental correct, auront été transcendées. Elles seront reconnues comme des pathologies cognitives incongrues de la psyché primordiale Darwinienne. Des schèmes de pensées horribles et des sentiments aussi tordus seront diagnostiqués comme étant typique du genre de vie tragique que nous, les primitifs émotionnels, menèrent au cours d'une époque révolue. Le jour viendra où, la reconstitution du cycle circadien (éveil/rêve, 9 à 5) intentionnel, pouvant êtres sanctionnés par les lois, sera considéré barbare, cruel et immoral.
De telles spéculations peuvent laisser présager quelque chose de fantasmagorique. Et pourtant, les idées de ce manifeste pourraient, éventuellement, elles aussi, êtres considérées comme intellectuellement douteuses - tout en tenant compte qu'elles étaient moralement impérieuses, pour l'époque. Ceux, pour qui, ce genre d'idéologie représentait, à une époque, une des nombreuses formes de délires schizoïdes post-millénaristes, pour que peu après, ils deviennent l'objet de recherches scientifiques accréditées, constitués en programme au sein de facultés universitaires et de départements en industries. Ultimement, la mise en place de mesures des programmes d'études aussi ambitieux, ou leur rejet catégorique, seront sujets aux aléas des politiques sociales. Passivement ou activement, nous aurons à choisir comment de déplaisir au juste nous désirerons créer ou conserver -s'il s'en trouve un- au cours des années à venir.
0.2 Sauver des Véhicules Ayant des Mauvais Pilotes.
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Les pressions de la sélection aveugle ont joué sur les organismes vivant pendant plus d'une centaines de millions d'années. Éprouvée par la force des choses, l'évolution Darwinienne a puissamment favorisé une progression toujours plus diversifiée tout en favorisant une plus grande variété de modèle d'adaptations aux souffrances psychophysiques. Son abrasivité intrinsèque engendre et punit le véhicule vivant des réplicateurs génétiques. La tristesse, l'anxiété et le malaise, sont aussi fréquemment de bon augure pour nos gènes: elles sont seulement psychologiquement abjectes pour nous. En terme absolu, la souffrance globale est probablement en hausse à mesure que la croissance de la population mondiale continue d'exploser. L'ingéniosité humaine a évolué de peine et de misère, souvent vainement, en rationalisant de façon quelconque. Et ceci en dérivant de la valeur de la torpeur, de l'épouvantable. Mais, après des éons, cette même torpeur, promu par l'hardiesse intrinsèque de son ADN, corrode à intervalle intermittent le bien-être d'un organisme singulier. Ainsi, celui-ci tend, irrémédiablement, à être moins au point.
Évidemment, une telle vision fataliste ne reflète pas le portrait intégral de la situation. Les horreurs du monde peuvent contraster avec les moments plus valorisants de l'existence. Les gens, quelques fois, ont du plaisir. Une dépression durable n'est pas ce qu'on peut qualifier d'adaptable. Par contre, ce que Michael Eysenk décrit comme le tapis roulant hédoniste (le tapis roulant d'entraînement hédonique), assure que très peu d'entre nous peuvent êtres très heureux pendant de très longues périodes. L'interaction cruellement efficace du mécanisme de rétroaction négative se fait en fonction des prérogatives du système nerveux central. L'inhibition du retour assure qu'une majorité de gens seraient périodiquement blasés, déprimés ou affligés d'un profond désœuvrement, s'ils vivaient en permanence au sein d'une reconstitution du Jardin d'Éden.
Seulement une minorité d'humains, en réalité, atteignent des états euphoriques, prolongés indéfiniment dans le temps. Ces états invertis de bien-être sont des pathologies que cliniquement l'on qualifie de maniaque (maniaco). Contrairement à la dépression unipolaire, un état maniaque unipolaire soutenu, est une occurrence très rarement observée. D'autres gens, bénéficient simplement de prédispositions hédoniques élevées, mais ce ne sont pas de maniacos, quelques fois ceux-ci sont qualifiés d'être des "hyperthymiques" au lieu d'être simplement maniaco. Là non plus, ceci n'est pas un état d'âme très commun. Le désordre bipolaire, lui, affecte une personne sur cent ou plus dans l'espace d'une vie. Mieux connue sous l'appellation de la maniaco dépression, celle-ci comporte plusieurs sous-types. Son humeur est caractérisée par une alternance entre l'euphorie et le désespoir. La durée des cycles peut varier dans le temps. Celle-ci est une condition génétique qui a cours dans l'hérédité de certaines familles. Typiquement, la bipolarité est marquée par une variation génétique dans le "transducteur" de la sérotonine comparativement aux normes "euthymiques". La sérotonine est un neurotransmetteur impliqué dans le sommeil, la socialisation, l'alimentation, l'activité, l'humeur et de beaucoup d'autre chose à part ça. Le transducteur de la sérotonine absorbe les excès libérés par les cellules nerveuses dans les synapses. Très approximativement, les états maniacos sont associés avec des fonctions dopaminergiques et norépinéphriniques accentuées; la fonctionnalité sérotonique est basse ou mal dosée.
Hélas, chez le sujet bipolaire, l'exubérance peut déraper hors de tout contrôle. L'euphorie peut-être accompagnée d'hyperactivité, d'insomnie, des cavalcades d'idées chaotiques, une élocution empressée et des pensées grandiloquentes. L'hyper-sexualité, les excès financiers et les délires religieux sont de bons indicateurs symptomatiques à cet égard. Ainsi que l'égomanie a tout crin. Quelques fois, de la dysphorie peut survenir. La maniaco dysphorie est un "buzz" désagréable (bad trip). Le sujet indisposé peut soudainement devenir colérique, agité, paniqué, paranoïaque et destructif. En plein épisode maniaco euphorique classique, par contre, il est difficile de distinguer quoique ce soit de reconnu dans le vocable clinique actuel, pour relever quelque chose d'inapproprié à ce sujet. Cet état d'être, est ainsi, parce qu'il est ressenti comme étant parfaitement adéquat. Supposons une tout autre prémisse; vous êtes au paradis et êtes convaincue qu'on vous y a invité par erreur. Ça ne tient pas debout.
Aujourd'hui, l'euphorique (hypo-)maniaque peut possiblement être cliniquement contrôlée avec des médicaments prescrits sous ordonnance ("hypomanie" dénote simplement une forme plus douce de "maniaco"). Les produits médicamenteux toxiques peuvent déprimer un état élevé de conscience, le rendre plus fade ou "normal". Ce nivellement par le bas du comportement, est hypothétiquement sain pour la société car il permet à des individus euphoriques de fonctionner au sein de notre société contemporaine sans soulever de tollé. La conformité avec la dictature médicale, son régime de traitements et sa batterie de produits (lithium, sodium, valproate, carbamezepine etc.) peuvent être accentuées, si la victime est persuadée que son bien-être euphorique est pathologique. Elle peut alors s'auto-diagnostiquer en détectant les symptômes avant-coureurs. Pour rester en accord avec les normes de notre postérité génétiquement enrichie, par contre, nous, qui sommes chroniquement mal à l'aises, auront été ceux, qui en fin de compte, auront le plus manifesté notre désarroi et de la façon la plus articulée jusqu'alors. Le vrai problème, ce sont nos standards contemporains de santé mentale qui sont pathologiquement bas. Notre progéniture super aisée, inversement, appréciera un éventail glorieux de nouvelle possibilité. Nous les répudions pour opter en faveur d'une stabilité émotionnelle, une hardiesse et une sérénité "sérotogénique", par exemple avec le but d'orienter notre fonctionnement métabolique pour que nous soyons énergiques, optimistes de manière à ce que nous puissions bénéficier de l'initiative que le "buzz" dopaminergique procure. Les post-humains d'alors sauront apprécier la fine pointe de l'euphorie que leurs expériences peuvent apporter, ils seront en mesure de la canaliser, de la contrôler grâce à l'apport de différente souche génétiquement diversifiée donc, pour ce faire, ils auront eu à subir une sublimation sélective d'ordre médicale au préalable.
C'est ce qui est d'une cruelle ironie ici: Les prescriptions d'assombrisseurs d'humeurs des cliniciens seraient terriblement inappropriées pour une masse grandissante d'humains. Présentement, la vie de milliards de gens, génétiquement "normaux", est la plupart du temps, pénible. Aucune demi-mesure politique, réforme économique, ou même, ré-ingénierie sociale monumentale ne peut remédier à cette réalité biologique. Les milliards et une routes, qui, aujourd'hui, mènent hypothétiquement à un bonheur durable, sont poursuivies en guise d'innombrables objets intentionnels (Intentionnel en terme philosophique est le complément direct de la pensée). Nous nous convainquons que toutes choses étant telles, sont potentiellement l'objet de notre plaisir, pourtant toutes ces avenues périphériques, sont à peine mises en circuit et largement inefficaces. Pour l'essentiel, elles peuvent tout simplement pas ou ne peuvent ce faire durablement. Au meilleur, elles servent de palliatif sommaire à une affliction humaine. C'est comme si le thermostat émotionnel conscience/cerveau n'était pas génétiquement et pharmacologiquement réactivé, alors même les plus grands succès se changent en cendre. Les gagnants de la loterie, l'auteur du tour de chapeau lors de la finale de championnat et les nouveaux mariés encensés, sont livrés tour à tour, à leurs propres vies, pour en redécouvrir la destinée recrudescente. Même ceux d'entre nous qui tendent à vivre relativement heureux au jour le jour, auront, dans le cours de leurs vies, à subir des périodes de mécontentement amer et de désappointement.
Ce serait facile mais malavisé de simplement extrapoler les tendances du passé et du présent dans un futur indéfini. Habituellement, nous présumons sans questionnement que nos descendants - qu'importent leurs différences à d'autres égards, seront biologiquement portés à souffrir des états négatifs de conscience. Nous supposons que les générations futures sentiront de la détresse, autant subtile qu'élémentaire, comme nous en subissons depuis toujours. Par contre cette présomption peut être naïve. Les fondements neurochimiques des sentiments et de l'émotion sont rapidement découverts et expliqués. Le génome humain sera décodé et réécrit. Dans les ages à venir, ces états des faits deviendront purement questions (post-) humaines en ce qui a trait aux modes déplaisants générés par quelques formes ou textures qui soient. Dès lors, une expérience déplaisante sera considérée comme un sinistre anachronisme. Dans cette éventualité, nous devrons décider de l'à propros de l'autoflagellation et d'infliger aux autres quelconques souffrances. Un terrible fait de l'existence biologique qui jadis fut incontournable, deviendra en lieu et place, un choix moral volontaire, et ce choix, pourra être décliné.
0.3 Les Humains Ne Sont Pas Des Rats.
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Une possibilité, mais une option qui n'est pas approfondie ici, notre propre émancipation, celle du passé génétique cauchemardesque nous affublant. Un jour, peut-être, viendra où nous choisirons d'apprécier une vie entière d'états orgasmiques extatiques. Cette extase n'a pas besoin d'être dirigée en fonction de quelconques objets intentionnels. Nous - ou de façon plus appropriée, nos descendants non entretenus par des robots - ne devraient pas être particulièrement extatique à propos de quoique ce soit. Nous serions simplement en mesure d'être continuellement extatiques. Génétiquement pré-programmée, l'euphorie serait aussi naturelle et inévitable que la respiration. Nous serions simplement heureux d'être heureux.
Des électrodes peuvent être implantées directement dans les centres de plaisir du cerveau. Celles-ci résident au sein du système mésolimbique dopaminergique, le centre névralgique du circuit de récompense cérébrale. Il s'étend à partir du ventricule TEGMENTUM au nucléus ACCUMBENS avec des projections au système limbique et au cortex orbitofrontal. Il est de notoriété publique qu'un rat branché intracrânialement, s'infligera des doses d'auto-plaisir induites électriquement jusqu'à ce que mort s'en suive. L'expérience est si plaisante qu'elle a préséance sur le sommeil, la nourriture et sur la sexualité. Le rat n'a pas besoin de contraster sa dépression pour l'apprécier. Ce petit paquet nerf est ravi et apparemment incapable de s'en lasser ou développer toute tolérance physiologique à l'équivalent du nirvana des rongeurs.
De telles imageries animalières sont non-édifiantes pour tous sauf pour les hédonistes sans vergogne. Malgré cela des humains s'altèrent subtilement pour refléter une humeur à leurs contreparties en rougissant, ce qui est parfaitement faisable. Au cours des siècles, n'importe quels maximisateurs des plaisirs extatiques, seront à toutes fins utiles, des exercices de ce qui dans un sens utilitariste, représente des choix légitimes de mode vies.
L'option "tête-branchée", toute fois, sera qu'une seule option sélectionnée au sein d'un large éventail. Malheureusement, celle-ci est aussi, la plus facile à visualiser. Alors le spectre de l'auto-stimulation intracrânienne sera mal perçue pour symboliser l'approche globale que représente L'Impératif Hédonistique. Le sérieux impérieux de la substance éthique que souligne ce manifeste propositionnel pourrait être trop facilement discrédité. Comme nous en sommes solennellement avisés, en tant qu'être humain, très tôt dans la vie, nous ne sommes pas des rats.
0.4 La Vie En Surabondance Dopaminergique
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Un point important à mettre de l'avant dans la discussion qui suit est que plusieurs états dopaminergiquement éconduits peuvent en fait accentuer la motivation imbue de buts en général. La fonction dopaminergique, engendre de la motivation chez quelqu'un, un moi volontaire plus fort plutôt que vulnérable. Les états hyper-dopaminergiques tendent à accentuer l'étendue des activités qu'un organisme trouve dignes de poursuite. En dehors du labo-du-plaisir, de tels états se concentrent nécessairement sur d'innombrables objets intentionnels. Alors le futur tel qu'envisagé dans ce manifeste n'est pas, ou n'est certainement pas seulement, une éternité passée sous le joug d'élixirs de super-soma, induit en des machines-à-plaisir au métabolisme "boosté". Non plus qu'il est plausible que la postérité appréciera seulement la platitude de la sensibilité opiacée de l'héroïnomane. Au lieu d'opter pour l'étendue extraordinairement fertile des activités productives et d'a propos qui seront vraisemblablement poursuivies. Mieux même, nos descendants, en principe et peut-être nous même en tant que vieillards, auront la chance d'apprécier des modes d'expérimentation que nous, primitifs, manquons cruellement. Pour ce que cela nous donnera; sera des points de vue d'autant plus beaux, majestueux même, de la musique plus profondément émouvante, du sexe plus érotiquement exquis, des épiphanies plus sublimement inspirées, et de l'amour plus profondément intense que n'importent quel que nous pouvons actuellement appréhender.
Je vais, en premier lieu, schématiquement illustrer comment un paradis séculaire de bonheur perpétuel est biotechnologiquement faisable. Deuxièmement, j'argumenterai pour sa réalisation en tant un instrument rationnel et éthiquement indispensable. Troisièmement, j'offrirai une esquisse de quand et pourquoi un tel scénario est probablement assuré de devenir réalité d'une façon ou d'une autre. Finalement, j'essaierai d'anticiper certaines des objections plus communes à la perspective d'un nirvana psychopharmacologique que cela risque de soulever et j'essaierai de les contenir.

Deuxième chapitre

1.Comment?


Créé: 4/12/99 Mis à jouir: 03/01/00 03/01/00

hedoniste@ca.tc


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