Dernier
jour du tram à Pecq le 12 mai 1953 vers 12h 15 et en provenance de Tournai ( Photo de l'auteur du site )
REPRODUCTIONS
|
Voyez les
photos et cartes sur le site PHOTOS
DU TRAM A PECQ et environs . Crédit pour les photos en fin du site. Vous
pouvez les regarder aussi sur le site http://picasaweb.google.fr/leon.dochy/Pecq
- site à améliorer !
De même
pour les trois cartes géographiques et la carte des lignes vicinales dans le
Tournaisis, laissées en grande dimensions: le détail en est sur le site CARTES
DU TRAM A PECQ et environs
Vous
trouverez l'évolution des horaires de
la ligne sur le site HORAIRES DU TRAM A PECQ
Et en fin
du site quelques liens donnent accès à des photos du temps de la vapeur et aussi
d' autorails de la SNCV de différentes endroits de la Belgique.
Pour les
" jeunes " sachez que la SNCV
( " Société nationale des chemins de fer vicinaux " ) a été à
l'origine du TEC et de De Lijn ! la SNCV a connu son apogée dans les années
1950 avec environ 5.000 km de voies ferrées – chiffre extraordinaire ! On
est alors tombé d'un excès dans l'autre : plusieurs lignes vicinales ferrées –
pas toutes loin de là - auraient dues être maintenues…
En
troisième partie je vous donne mes rares souvenirs du " Grand "
chemin de fer ( SNCB ) à Pecq
Première partie du site : l'aspect ferroviaire
Et d'abord la ligne de PECQ à COURTRAI ( Kortrijk )
|
La première ligne vicinale à Pecq
fut celle au départ de la station de Pecq du ( grand ) chemin de fer ( en réalité
sur le territoire de la commune d' Hérinnes qui a ainsi eu le privilège non
seulement d'avoir eu une gare vicinale mais aussi deux gares " Hérinnes-Warcoing " et "
Pecq " et en plus une halte "
Léaucourt " : à voir, avec la gare d'Obigies faisant partie maintenant
également de Pecq, sur le
site des anciennes gares de Belgique , elle fut mise en service le 27
septembre 1909 ( voir la photo de l'excursion
datée d'octobre ) - sauf le tronçon de la gare à la place de Pecq ouvert un
mois plus tard - , longeant alors la route dite de la gare de Pecq (
actuellement Drève Henri Dunant ) en talus ( où se trouve maintenant la piste
cyclable et de promenade mais au niveau ou même en contrebas de la route ),
passant l'Escaut, empruntant – coté sud - la rue Albert Ier ( alors appelée rue
du rivage ) jusqu'à la Place de Pecq, soit une distance d'environ 1500 m, route
bordée de part et d'autre de marais jusqu' à la mise en service de la
Wateringue après la guerre 1940-1945; je me souviens avoir vu cette route
affleurée par l'eau à plusieurs reprises, les marais devenant alors deux grands
lacs séparés par la route… ( pour le trajet: voir plus loin ).
La gare vicinale de Pecq ( voir la
première photo )- à l'heure actuelle seul
vestige du vicinal à Pecq - comprenait plusieurs constructions: un grand dépôt,
une maison pour le responsable, et divers bâtiments dont ceux pour
l'alimentation en eau de la locomotive et le pesage des wagons sans compter la
possibilité de transfert du contenu ( betteraves essentiellement ) du grand
chemin de fer au petit!.
Cette gare était disproportionnée par rapport au peu de trafic et au matériel
entreposé ( sauf erreur : une ou deux
rames de deux ou trois wagons, un
fourgon à bagages, et une locomotive ).
Une page du site des C.F.V. du
Jura donne une bonne description
de leurs locomotives construites dans le Nord de la France et fort proches
de celles des vicinaux belges.
Note complémentaire de
l'auteur du site :
Grâce à Google, vous avez accès à un récit intéressant
du général Frants en septembre 1914 avec la défense de Tournai, du Canal de
l'Espierre http://www.greatwardifferent.com/Great_War/Belgique_Recits/Recits_21.htm
et où on peut lire le texte suivant :
" J'arrête un tramway vicinal venant de Courtrai et j'y fais monter les
gardes civiques de Tournai, lesquels, soit dit entre nous, n'avaient pas la
moindre notion d'un combat en retraite. "
Extraits de " PECQ sous l'occupation allemande
1914-1918 " - ouvrage remarquable
par son honnêteté - par Emile LECLERCQ, Imprimeur à Pecq, réédité en 1995 par
le Foyer Culturel Charles Dekoster:
" Le Lieutenant de gendarmerie Flechtheim, fait
prévenir la population… qu'un tir de guerre…aura lieu l'après midi du 18 mai (
1915), de 2 à 6 h allemandes ,contre le remblai de la ligne du tram entre le
Pont et la Gare"
" Le branle-bas est
général et les préparatifs sont précipités. Vers 7 h après l'arrivée du tram
qui ramène les permissionnaires, la colonne s'ébranle… "
" Le tram qui était
monté le matin jusqu'à l'arrêt de la place, est forcé de redescendre sans avoir
continué sa route. Après-midi il repart
avec une voiture remplie d'Allemands; il revient le soir pour reprendre le lendemain son service
habituel "
"Vers la fin juillet le
tram est de nouveau supprimé et tout
trafic avec les Flandres absolument interdit "
Note de l'auteur : De
souvenir de mes parents : Pecq et Warcoing -furent au moins un temps séparé
l'un étant dans la "zone des étapes" l'autre non.
J'ai lu aussi : " Les
autorités d'occupation ont divisé la Belgique en trois parties. La zone de
l'avant où se situe les combats. Le gouvernement général à l'arrière. Entre les
deux, la zone des étapes qui fluctuent, suivant le mouvement du front. "
Extrait de la revue ‘l’Illustration’
No. 3948, 2 novembre 1918 " Les
Belges chez eux" par Gustave Babin : Notes d'un témoin http://www.greatwardifferent.com/Great_War/Belgium_Free/Belges_01.htm
" Le
19 octobre 1918 : La lutte se poursuit, et les communiqués de ces derniers
jours vous en ont annoncé les résultats: c'est la Lys franchie par nous, malgré
les efforts opiniâtres de l'ennemi pour la défendre; deux têtes de pont
conquises, an Sud de la Pegorge ( ??? ) et à Vive-Saint-Eloi, et Weereghem ( Waregem ? ) enlevé; c'est une avance
nouvelle des Britanniques entre la Lys et l'Escaut; le passage par eux de ce
fleuve à l'Est de PECQ, et une tête de pont établie sur la rive droite; leur
progression continue vers Tournai, vers Valenciennes."
La guerre 1914-1918 et la destruction du pont sur l'Escaut
en octobre 1918 mirent fin – une première fois - au trafic entre la gare et la Place de Pecq et ce jusqu'au 5 janvier 1934 avec l'inauguration
d'un nouveau pont sur l'Escaut – voir photo
- dénommé " Pont Maurice Leynen
" ( Officier de l'armée belge lors de la guerre 1914-1918 ) .
Entre temps un dépôt provisoire en bois goudronné avait été
construit en 1920 à l'emplacement de la gare vicinale de Pecq, à gauche à la
sortie de l'agglomération vers Courtrai, et démoli – sauf erreur – après 1934,
devenu inutile.
Le rétablissement d'un service
normal voyageurs n'y dura que moins de deux années < l'explication suit
après l'historique de la ligne vicinale de Pecq - Tournai >, et je suis
probablement pour ne pas dire certainement la seule personne encore vivante -
en 2006 - à avoir effectué ( une fois ) le trajet gare de Pecq / place de Pecq,
en tram ! Le receveur attitré du tram
était Monsieur Nottebaert habitant rue de St Léger à Pecq.
L'excellente qualité de construction des bâtiments de la gare vicinale de Pecq
- malgré deux longues périodes d'abandon - leur permit d'être la seule trace
subsistante du vicinal à Pecq, et, après près de 100 ans, servent actuellement
aux services des travaux publics de la région wallonne, sans grande
modification d' aspect ( voir photo ).
Dès 1936 le tram à vapeur n'assura donc plus que deux ( puis un ? ) services
journaliers mixte voyageurs marchandises durant une année ou deux, ( voir les HORAIRES, avec deux A-R et alors
plus d'une heure de stationnement à Kooigem au premier trajet vers Courtrai…)
tout en continuant d'assurer le transport des betteraves jusqu'à l'hiver 39/40.
La ligne entre la gare et la place de Pecq servait aussi de temps à autre de
banc d'essai aux nouveaux autorails du dépôt de Courtrai.
Je me
souviens très bien avoir vu, dans ma rue, la locomotive à vapeur du tram avec
quelques 10 ( ou plus ? ) wagons chargés de betteraves se lançant littéralement
à la descente du pont ( venant de la gare de Pecq ) et s'essoufflant peu à peu
à hauteur de la chapelle Notre Dame de Grâce ( à la rue Albert Ier, ainsi
dénommé depuis 1934 ) détachant une partie des wagons ( aux freins serrés et
calés ) et allant garer les premiers jusqu'à l'ancienne gare vicinale
provisoire citée, puis revenant reprendre le restant de sa charge.
A Pecq, direction Courtrai, au lieu dit les 4 Moulins, le tram traversait la
grand' route pour desservir Warcoing ( et la sucrerie ) et il retraversait la
grand' route peu avant le Canal de l'Espierre qu'il franchissait par le pont
levant étroit, commun à la route et au tram ( voir carte
et aussi la photo
au lieudit " La Pomme d'Or " : rien ne s'en retrouve à ce jour
! ) Devant les nombreux accidents – avec l'arrivée des autorails plus rapides
que la vapeur - , un panneau indiquant en grands caractères " TRAM "
était suspendu au dessus des deux traversées de la grand'route.
A Espierres….
( J'intercale ici un bref extrait de la
Courte
histoire d'Espierres ( texte NL ) :
1909 : "tramlijn nr. 151
Kortrijk-Pecq werd aangelegd, via het station van Spiere" ) … à hauteur du ( grand ) chemin de
fer ( d'alors ) venant d'Herseaux vers Avelgem, il y avait la " station
" typique vicinale ( sans bâtiments ) : trois voies et un évitement , à la
différence près que depuis août 1914 de la Sucrerie de Warcoing jusqu'à la gare
d'Espierres du grand chemin de fer la voie était à 4 files de rails pour
permettre l'accès des wagons du grand réseau à la Sucrerie lors de la saison
des betteraves : les aiguillages étaient très complexes et la traction assuré
par une locomotive vicinale avec un truck à l'avant et à l'arrière permettant
d'y attacher des wagons à voie normale. Voyez plus loin les ouvenirs de
Monsieur LUCAS !
Dans les
années 50 la voie a été rénovée ( rails soudés rue de Tournai à Pecq ) ou même
renouvelée ( rue de Courtrai ) et je me souviens qu'on travaillait encore à la
gare vicinale d' Espierres après la suppression du service voyageurs !
La ligne de PECQ à TOURNAI
|
Quant à la ligne de Pecq à Tournai elle fut inaugurée le 28 octobre 1923, et
sauf erreur son exploitation se poursuivit indépendamment de celle de Pecq à
Courtrai jusqu'en 1935-1936 ( voir ci-après )
Lors de sa construction, tous les espoirs étaient permis de voir construire une
ligne vicinale de Pecq à la frontière française pour y rejoindre à Toufflers (
France ) la ligne vicinale – électrifiée - venant de Tournai ( avec
correspondance vers Roubaix: voir plus loin). A cet effet de nombreux
aiguillages- pas moins de cinq ! -
furent posés à la Place de Pecq pour préparer un avenir qui ne se
réalisa pas , même si cet espoir reprit après la guerre 1940-1945 . En venant
de la gare de Pecq, à la place, il y avait un aiguillage d'un coté vers
Courtrai ( le trajet type ) et vers Tournai, mais de suite là un nouvel
aiguillage – sans plus - pour la future ligne vers la France. De même en venant
de Tournai il y avait après l'aiguillage vers la gare de Pecq, un aiguillage –
sans plus – vers la France. Sauf erreur tous ces aiguillages furent récupérés
durant la guerre 1940-1945.
Dès les
années 30 un service de bus d'Hérinnes, via Warcoing et Pecq, vers la frontière
française à Toufflers était assuré par la firme BOUFFA d'Hérinnes ( du nom de
son propriétaire ) ; son vieil autobus repris à nouveau du service durant quelques années après 1945 et
disparut… Le tram pour Roubaix ( voir une
motrice de ce
type ) ) y relevait aussi – et surtout - la correspondance du tram
électrique Tournai-Toufflers (
venant ainsi en France sur un court trajet ); ce dernier tram disparut en 1952…
un an même avant le tram Tournai-Pecq-Courtrai. Même le service par bus SNCV -
assez étoffé- mis en service entre Pecq et Toufflers lors de la suppression du tram Tournai-Courtrai ne résista pas
longtemps et a quasi disparu.
Il y eut aussi un essai de bus " vert " ( sous licence de la SNCB
) entre la gare de Pecq, la place et Mouscron, avec – sauf erreur – trois aller
et retour, sans succès.
TOURNAI – PECQ – COURTRAI
( en une seule exploitation )
|
Les années 1930 virent le développement de nombreuses lignes de bus avec des
temps de parcours très inférieurs aux trams à vapeur.
La firme FAVERE frères, de Courtrai, exploitait un service de bus de Courtrai à
Tournai avec un succès relatif tant en raison de la modicité des déplacements à
cette époque qu'en raison de la concurrence partielle du tram; de plus dès 1933
on vit les premières circulations des autorails vicinaux ramenant la durée du
trajet Pecq - Tournai de 35 à 25 minutes. Il resta – une année ? - un tram à
vapeur le matin 6h20 de Pecq pour arriver à Tournai à 6h55 : je me souviens
très bien que M.Etienne Favier ( le père de M.Vincent Favier, entrepreneur à
Pecq ) le prenait pour aller suivre les cours d'architecture à l'Ecole St Luc
alors au centre de Tournai ). ( voir
les HORAIRES DU TRAM A PECQ ).
Un accord
fut conclu vers 1935-1936, et dès lors, jusqu'en mai 1940, les autorails
assuraient le trajet Tournai - Pecq – Barrière de fer à Espierres, où le bus Favere
venant de Courtrai et y allant prenaient la correspondance et en y allant aussi
vers Dottignies et Herseaux ( où aucune liaison par tram n'a jamais existé-
mais de la frontière à Roubaix via Wattrelos il y avait un tram électrique ELRT
) , avec ainsi chaque fois une double correspondance.
L'avènement
des autorails a eu un aspect bénéfique inattendu pour la population : une boite
aux lettres extérieure, relevée à Tournai , et ainsi une lettre pouvait encore
partir en fin de journée ( même le dimanche, sauf erreur ); les autobus ne
reprirent pas ce service dont on est loin à notre époque…
A propos
de la Guerre 1940-2005, mon mini-site en évoque des souvenirs de l'évacuation en mai 1940
. Dès les
premiers jours de juin 1940, après la capitulation de l'armée belge, et la
démolition du Pont Delwart coupant ainsi l'accès au dépôt de Tournai pour les
principales lignes vicinales, les responsables de la SNCV à Tournai eurent
l'idée très ingénieuse de transporter depuis le dépôt de Tournai sur deux
ensembles de coupons de rail , déplacés successivement, d'abord la motrice
électrique à 4 essieux ET à grande capacité ( 32 places assises = la seule du réseau
je crois ) pour assurer le service du Rond point à Tournai jusqu'à Toufflers (
alimenté par la sous station SNCV de Templeuve, la seule du réseau en dehors du
dépôt de Tournai ) , puis un autorail pour le service autorail - cinq par jour
- reprit du Rond Point à Tournai d'abord jusque Pecq "Place" et
rapidement jusque Warcoing ; avec les restrictions de disponibilité des
produits pétroliers, la liaison – étendue jusqu' à Bellegem ( voir plus loin )
- fut assez vite assurée jusqu'à la libération en septembre 1944 par le tram à
vapeur : la chance que nous ayons eu qu'avec l'arrivée des autorails dès 1934,
ces machines ne furent pas envoyées en partie à la mitraille - une partie
restant nécessaire pour les marchandises, dont le trafic le plus important était
celui saisonnier des betteraves, et du charbon venant lui sans rupture de
charge – via Mainvault - du Borinage, la quasi totalité du réseau vicinal belge
étant interconnecté . Quelques essais de deux autorails jumelés équipés au
gazogène furent tentés sans grand succès ( manque de fiabilité et je me
souviens d'un pareil trajet ).
Le tram allait jusque Bellegem à l'endroit dit du " Chat " où il y
avait correspondance avec les motrices électriques SNCV vers Courtrai ( 10
minutes de trajet ) et vers Mouscron (25 minutes) ( voir horaires).
L'autorité allemande fit procéder vers 1943 à la récupération des rails entre
la gare de Pecq et le pont sur l'Escaut ( détruit en mai 1940 ) et la
concession retirée définitivement.
LA LIBERATION en septembre 1944
|
Après le
départ de l'armée allemande d'occupation, le service fut très rapidement
rétabli avec des autorails ( j'ai trouvé cela extraordinaire tant pour la
soudaine disponibilité de carburant que pour celle du matériel roulant ,un
autorail roula même un soir avant la libération : son signal avertisseur ne
pouvait passer inaperçu ! ). Le Courrier de l'Escaut annonça le 4 septembre 1944 que le service
Tournai-Pecq serait très prochainement
" pousse " jusqu'à Courtrai.
Il y eut
vite un service " cadencé " toutes les deux heures à l'heure impaire
40 de Pecq vers Tournai et croisant la rame en sens inverse d'abord au simple
croisement à Passy ( du nom du lieu d'où vinrent de France après 1905 les
Frères des écoles chrétiennes français qui tenaient alors l'établissement
devenu l'école St Luc ), puis l'horaire étant trop tendu, à la gare vicinale de
Pont-à-Chin ( village de Ramegnies-Chin ).
Ce service peu à peu amélioré ( voir les HORAIRES ) continua jusqu'à la suppression le 12 mai 1953 ( voir
photo ). Tout trafic cessa vers Tournai le 16 octobre 1954 et vers Kortrijk le
29 septembre 1955; je n'ai d'ailleurs pas gardé souvenir d'un trafic quelconque
sauf une fois le passage d'un " train désherbeur " vers Tournai...
L'électrification envisagée durant la guerre devant le trafic intense (
fraudeurs du marché noir : borains, notamment, au langage pour moi encore moins
compréhensible que le dialecte west-flamand ) ne put être réalisée alors en raison de la pénurie de matières
premières ,et le trafic important encore après la libération ( avec même l'
emploi aux heures de pointe d'une remorque confortable à bogies du parc
électrique, tracté par des autorails dont le moteur avait été remplacé par un
moteur Mack de camion ) diminua peu à peu.
Seconde partie du site :
MES SOUVENIRS PERSONNELS
|
Mon premier souvenir du tram – je suis né à Warcoing ( au
Rivage ) le 6 septembre 1922 - doit se
situer lors des grandes inondations en Belgique ( 1926 probablement ) où
j'étais avec me parents dans le dernier tram à circuler durant une huitaine de
jours, du fait qu'à l'entrée de Pecq, le rieu du Pas à Wasmes avait atteint un
tel niveau que l'eau arrivait à hauteur de la chaudière !
De ma petite enfance, je me rappelle avoir pris le tram à vapeur jusqu'à
Espierres, de là le train vers Courtrai et de voir à Bruges mon père de
mauvaise humeur car le train de Knokke n'avait pas attendu notre train et était
même parti avec une minute d'avance !.
Plus tard je me souviens aussi de voyages avec mon père ( quasi personne
n'avait alors de voiture ) vers Tournai , avec l'événement du prix du billet
porté dans les années 30 de 3 francs à 3 francs 25 - ce qui, à noter et sauf
erreur , était supérieur au prix de maintenant- : il n'était pas question de
subside: chaque ligne avait en principe à couvrir ( à peu près ) ses dépenses (
le système de financement des chemins de fer vicinaux
en Belgique a été extrêmement original et intelligent au point d'avoir fait
l'objet d'études scientifiques même
internationales ! )
Vers la même époque l'éclairage – très relatif - des wagons avec une
lampe à huile a été remplacé par quelques lampes électriques alimentées par une
dynamo dans la remorque à bagages avec une batterie tampon. Un arrêt prolongé
amenait vite l'obscurité.
Les locomotives étaient carrossées de telle sorte que le non initié ( que j'étais
) ne distinguait guère l'avant de l'arrière; le métier de mécanicien et
de chauffeur devait être très dur, exposés qu'il étaient à toutes les
intempéries ( voir le site des CFV ). Je me
souvienbs de deux d'entre eux mais leurs noms ne sont plus dans ma mémoire !
Un
souvenir de mon dernier trimestre en 1933 à l'Institut Notre-Dame à Tournai
chez les Frères des écoles chrétiennes où mes parents avaient accepté que je ne
sois plus pensionnaire et que j'utilise le tram: une course entre l' autorail
et le bus ( à la vitesse alors quasi équivalente, et l'un et l'autre avec très
peu de voyageurs )
Souvenirs
aussi après mon entrée au Collège Notre- Dame chez les Jésuites à Tournai dès
la rentrée 1934 : échange des bâtons de croisement , et à l'extrémité de la
Drève de Maire la signalisation lumineuse automatique pour les électriques (
venant de Toufflers ) et manuelle pour l'autorail ( venant de Pecq : à travers
les marais depuis qu'il avait quitté la grand'route peu après l'école St-Luc
actuelle, en empruntant un trajet correspondant assez bien à la double chaussée
actuelle mais passant sous le grand chemin de fer au pont dans le prolongement
actuel de la rue de la Borgnette) puis devant le temple Antoiniste.
J'ai aussi le souvenir de plusieurs hivers particulièrement froids et de l'attente
à l'arrêt de la place ( en fait à hauteur de la rue des déportés ) pénible au
point que le boucher, Gustave Degryse, oncle de Achille Degryse qui lui succéda
- et actuel (2006) échevin de l'Etat-Civil à Pecq, invitait des voyageurs à
attendre chez lui !
Au début le tram ( à voie unique, coté ouest de la grand'route ) avait – le
matin : l'heure de " pointe "-
une remorque qu'il abandonnait à l'aller sur l'une des deux voies du
croisement située rue de Courtrai entre l'arrêt de la place et la gendarmerie (
voir la photo de la rue de Courtrai ); la
motrice reprenait la remorque à son retour pour le trafic de l'heure de pointe
( tout est relatif ).
L'un ou l'autre jeune ( pas spécialement moi, trop sage ou pas assez aventureux
? ) ont eu l'idée de desserrer le frein à main et de déplacer quelque peu cette
remorque ( sans trop de danger en l'absence de pente ); le résultat en a été de
mettre la remorque en attente plus loin à la gare vicinale à la sortie de Pecq
... et des menaces de sanctions !
En mai 40, quelques jours après l'entrée des Allemands en Belgique ( et devant
leur avance rapide ) beaucoup de matériel vicinal venant de Mons passa par Pecq
vers la Flandre Occidentale pour y être à l'abri ( on le pensait tout au moins
)
D'avant la guerre 40-45, j'ai gardé le souvenir de plusieurs personnes
utilisateurs du tram, notamment : Mesdemoiselles Fraichefond et Guermonprez,
toutes deux professeurs à l'Institut des Demoiselles à Tournai, Monsieur Lucien
Jardez, devenu plus tard Conservateur du Musée du Folklore à Tournai, et
surtout l'avocat Leclercq ( plus tard Juge à Tournai ) avec cape, chapeau et
canne à la Sacha Guitry, ayant sur ses genoux un petit ( heureusement ! )
renard vivant .
En hiver la remorque – à l'usage des abonnés - était chauffée avec des boulets
de charbon dans un petit poêle vite rouge vif mais dont le rayonnement
calorifique était faible ! Si vous allez sur le site des anciennes gares de
Belgique, vous verrez la photo ATH 2/2 représentant un autorail ( modèle de la
première grande série ) avec une remorque du même type et d'où la fumée
s'échappe de son poêle !
APRES LA GUERRE 1940-1945
|
Un tragique fait divers dont je n'ai pas été témoin mais qui m'avait
frappé alors : le danger du tram pour les étrangers: le klaxon à deux tons,
caractéristique de toutes les motrices vicinales de la S.N.C.V, a entraîné le
décès d'un Anglais venant voir la tombe se son frère au cimetière anglais
d'Esquelmes ( bataille de l'Escaut en mai 1940 ): en entendant le klaxon,
croyant à une voiture et se faisant faucher sur la voie où il pensait trouver
refuge.
La route pavée de Tournai à Pecq fut remplacée par un ( premier ) béton vers
1948 ( voir photo du tram à hauteur du Chateau
de Ramegnies-Chin, et "admirez" le trafic alors inexistant sur la
route ) sans modification à la voie de tram ( dont le site propre devenait
mieux visible dans la traversée de Pecq ) mais à la place de Pecq une voie de
croisement fut aménagée et servit très peu de temps du fait de son danger pour
la circulation automobile ( voir photo ci-dessus
du dernier jour ); l'ancien croisement dans la rue de Courtrai fut supprimé
lors des travaux de bétonnage de la route au centre de Pecq.
LES SOUVENIRS
PERSONNELS d'un lecteur du site : Monsieur Guy LUCAS ( 2006)
|
Il faut savoir que je
vécus à Warcoing de décembre 1939 à
septembre 1945. Venu des cantons de l’Est à Warcoing, parce que mon père,
instituteur en chef et secrétaire communal à Elsenborn, voulant préserver sa
famille de la tourmente qu’il sentait venir, s’était tourné vers le Tournaisis,
réputé « zone de sécurité », j’habitais …à la rue Royale… en face de
la rue de la Sucrerie. C’est dire que le tram vicinal Tournai-Courtrai passait sur le seuil de ma maison et ne
laissa pas de me fasciner … Il joua un
rôle important dans ma vie. En effet, après avoir fréquenté l’école primaire de
Warcoing ( quelque 7 mois chez M. Leveugle, puis 3 ans chez M. Forez ),
j’entrai au collège Notre-Dame de la
Tombe, à Kain . J’étais interne mais les péripéties du
moment (pénurie de charbon, &c.) rendirent un peu moins rares les
retours en famille, tous trajets évidemment effectués en tram.
Après la
« délibération » , une partie du collège de Kain étant occupée par des troupes anglaises, les
classes inférieures des humanités trouvèrent refuge dans un couvent situé près
de l’église de Blandain, ce qui me donna l’occasion de prendre – avec un
ravissement admiratif mêlé d’espoir pour l’avenir – le « tram électrique » de la ligne de Toufflers –La
Festingue . ( Note de l'auteur du site
: voir à ce sujet mon mini site : Tram
tournaisis )
Un détail anecdotique met
en lumière la densité du réseau à l’époque. Mon père, s’il demeura à son poste
jusqu’à l’invasion allemande – il fut, après cela, chargé d’ une classe
primaire à l’Ếcole moyenne de Pecq – nous fit parvenir notre mobilier
(meubles, vaisselle ,etc. ) dans un wagon de chemin de fer qui, parti de Sourbrodt,
arriva jusqu’à un jet de pierre de la maison grâce au raccordement à double
file de rails reliant la gare d’Espierres à la sucrerie de Warcoing ( les
dernières dizaines de mètres s’effectuèrent sur le camion de M. Dupont,
marchand de charbon à la rue de Courtrai ).
LA FIN DU TRAM
|
La
croissance ( alors toute relative ) de l'usage de la voiture automobile, la
charge de l'entretien de la voie ferrée ( avec un ballast de cendrée ) pour un
trafic relativement faible, et la mentalité dite moderne d'alors, amenèrent peu
à peu la suppression du réseau vicinal en Belgique ( sauf au littoral, et pour
un temps à Charleroi, où subsiste un mini-métro avec des motrices comme celles
au départ du littoral ), à Tournai: d'abord en 1952 pour tout son réseau
électrique, puis en 1953 la ligne de Pecq ( voir la photo du dernier jour ! )
suivie des autres suppressions. Pratiquement en dehors des dépôts, plus rien ne
laisse penser au réseau vicinal du Tournaisis qui avait rendu tant de services
( et notamment - mais non exclusivement - lors des deux guerres ).
Troisième partie du site :
MES RARES SOUVENIRS du "
grand " train à Pecq
|
Dans les années 1930 (?) les Chemins de fer belges ont
mis en service sur les lignes secondaires des trains LEGERS vite dénommés
" trottinette" avec une loco tender et deux ou trois wagons "
boite à tonnerre " à plate formes ouvertes et à classe unique, reçus de
l'Allemagne en indemnités de guerre. Les démarrages étaient " foudroyants
" et les trajets rapides. Il y avait de nombreux trains chaque jour ( 8/9
? )
Le meilleur train partait de Tournai avant midi vers Renaix, avec les haltes
non desservies ( comme Léaucourt ) et mettait environ 38 minutes, ce qui était
remarquable. Les autres 45 à 50 ' pas mal non plus en comparant avec les
quelques 60 minutes par les bus actuels du TEC.
Mais c'était TRES coûteux ( consommation charbon ) pour une clientèle réduite,
aussi la SNCB a mis alors en service - vers 1938 ? - de petits autorails (
verts ) correspondant en plus grand aux autorails des vicinaux, avec
vicinalisation de la ligne = suppression de tout le personnel. Tout étant
exécuté par le personnel de bord ( ex: aiguillage ). La double voie en gare de Pecq a été ramenée à
une seule.
Le raccordement de la sucrerie de Warcoing à la gare de Pecq a été mis
en service vers 1937 . Durant la guerre 40-45 je suis revenu de Leuven en
prenant à Bassily le train qui, via
Lessines et Renaix, arrivait à la guerre de Pecq, puis en traversant l'Escaut en barque ( pont détruit ) dont
Monsieur Mahieu ( le père d'Oscar Mahieu ) assurait le service. Sans l'avoir
vu, le train Cologne-Lille a été au moins une fois détourné via la même ligne !
Et après la
guerre, je me souviens avoir pris le train composé de ( deux ? ) vieilles
voitures en bois ( modèle inconnu - pas celui qui figure sur bien des photos –
à bogies et par ailleurs assez confortables ).
En hiver la salle d'attente avait un très gros poêle rond ( en beaucoup plus
grand un peu comme celui des remorques SNCV ) chauffant très fort tout près et
ne chauffant pas du tout à quelques mètres.
Le chef de gare à Pecq était M. Herbaux , père de Marcel Herbaux qui, avec
Marcel Derideau, étaient nos aides dirigeants au Patro de Pecq ( dirigeants : Eugène Delcourt et moi ) .Il est devenu
médecin mais décéda déjà dans les années 80.
Monsieur Fauvarque ( le père de M.Marcel Fauvarque , de ma
rue, lui aussi décédé il y a quelques années ) assurait la remise à domicile
des colis, à partir de la gare de Pecq, et avec une voiture à cheval. Plus
tard, ce fut le père de notre ancien champêtre M.Billouez ( maison rue Albert
Ier 16, à coté de la mienne ) qui reprit ce travail .
SITES en rapport avec les trams vicinaux
|
Mon mini site
avec quelques souvenirs personnels des trams ( surtout électriques ) à Tournai
( 1932-1952 ) : Trams
du Tournaisis
Les témoins
actuels du passé :
La ligne Lobbes-Thuin de l'ASVI
et le site de l' ASVI
Le site officiel du TTA (
Aisne-Belgique ) et le site des Grottes de Han
Le site TRAMANIA
Le passé :
L'autorail Bastogne
- Saint Hubert le 8 août 1953
La Ligne SNCV 516: Marche - Marloie -
Bastogne - Martelange (Belgique)
Le
transport d e marchandises http://membres.lycos.fr/agrailmail/photoalbum.html
Un
site où vous pourrez voir notamment (
regardez à " Hainaut " ) les photos des anciennes
gares de Pecq, d'Hérinnes, d'Obigies toutes trois sur le territoire de
l'actuelle commune de Pecq ), ainsi que la gare d'Ath ( dont je fais état ci-dessus
pour la photo de l'autorail classique SNCV avec sa remorque),
Sur un autre site j'ai sauvegardé de l'oubli l'Historique du
Canal de l'Espierre de l'Escaut à la frontière française ( en y
ajoutant quelques éléments
personnels à propos d'un essai vers 1936 d'épurer les eaux du rieu de
l'Espierre et de la situation actuelle -
en ce domaine ), canal traversé par le vicinal à Warcoing au lieu dit
" Pomme d'Or " ( voir la photo ) .
Et enfin pour nous situer le site familial de mon épouse
et de moi-même.
CREDITS et REMERCIEMENTS
|
Certaines dates " précises " citées proviennent de l'ouvrage
suivant:
F. Lemaire et J.Simonet, Le rail
en Tournaisis 1835-1985 . Editeur: Société royale d'Histoire et d'Archéologie
de Tournai ( Section archéologie industrielle ) 1986.
La majorité
des photos – sauf les deux prises par moi et celles citées au paragraphe suivant
- sont reprises, soit d'un ouvrage collectif sous la direction de M.Jules
Jooris, de Pecq :" L'entité de Pecq en cartes postales anciennes "
publié en 1982, soit la reproduction de cartes postales de la collection de
Monsieur Jooris .
Les
reproductions de cartes postales ou d'autres photos : le Pont à Pecq " Maurice Leynen " inauguré en
1934 et permettant ainsi à nouveau la liaison Gare SNCB de Pecq avec la Place
de Pecq jusqu'à ce que l'on le fit
sauter lors de l'invasion allemande en mai 1940 , ainsi que les deux photos à
Ramegnies-Chin, et une au carrefour à Warcoing m'ont été transmises par M.
Michel Bourgeois, de Frasnes-lez-Anvaing. C'est grâce à lui également qu'il
m'a été possible de réaliser les tableaux horaires .
La carte
postale du tram traversant la place de Pecq ( photographié de la rue de Tournai
) vient de M.Michel Guily, de Pecq.
Je les en
remercie tous à nouveau. J'ai laissé
deux photos de locomotives à vapeur dont je ne connais pas ( plus ?
) l'origine…
Quant aux CARTES
DU TRAM A PECQ et environs elles sont
à situer entre 1909 et 1922 ( la ligne de la Place de Pecq vers Tournai
n'est pas visible ) : vous avez ainsi successivement le tracé du dépôt de Pecq
vers la Place de Pecq, l'écart de la ligne de la grand'route pour desservir le
village de Warcoing et la Sucrerie, la traversée du Canal de l'Espierres puis
de là vers la gare d'Espierres ( bien loin - comme souvent - du village
d'Espierres ). La carte du vicinal dans le Tournaisis peut aussi vous
intéresser.
La photo personnelle - figurant en
tête du site - est le passage du tram à
la place de Pecq vers 12h15 venant de Tournai vers Kortrijk le dernier jour de circulation, soit le mercredi 13 mai 1953 ( jour de congé
scolaire l'après-midi , ce qui justifierait la présence d'une remorque ). La
voie de croisement est visible mais n'était plus utilisée comme expliqué plus
haut et l'autre photo personnelle est
celle citée du passage du tram à Ramegnies-Chin à hauteur du Chateau, sur la
grand'route de Tournai à Courtrai, photo devant dater d'après 1950.
Autres sites ( juridiques et
autres … ) de l'auteur
|
Présentation
de l'auteur et de ses sites et blogs èhttp://leondochy.blogspot.com/, avec notamment :
TOUS LES LIENS
EN UN COUP D'OEIL un site " favori
" pour les juristes : 100.000 visiteurs en septembre 2006 !
BAIL A FERME + BAUX COMMERCIAUX
Ces deux
sites ont de nombreux accès directs au texte complet d'arrêts notamment de la
Cour de Cassation .
Le CWATUP: l'urbanisme,
etc, en région wallonne
etc.,
etc.
Sites non
juridiques :
Site de Lucie
et Léon DOCHY à Pecq ( Belgique )
Fleurs de
Lucie de par Ici cliquez éventuellement sur Diaporama
Historique du
chemin de fer vicinal à Pecq le
présent site !
Historique du Canal
de l'Espierres + la situation actuelle de l’épuration des eaux, en général
et du Canal en particulier.
Mes souvenirs de l'évacuation
en mai 1940 intérêt assez limité !
Photo-service : encouragement à un de nos enfants : vos
photos par internet ou autrement : qualité et rapidité
Adresses
e-mail : leon.dochy@skynet.be et lucie.dochy@belgacom.be
Le mot de la fin …
|
Avec le temps - si Dieu le veut
car je suis né en 1922 ! - j'espère encore améliorer ce site ...et merci
d'avance à tous ceux qui pourraient y contribuer en me faisant part de leurs
souvenirs ou en rectifiant des erreurs, tout comme en me communiquant d'autres
photos avec le tram dans le " grand " Pecq.
Léon Dochy, notaire à Pecq ( Belgique )( 1948-1988) puis notaire honoraire à
Pecq .
Texte revu – un peu… le 28 Mail
2007:
Jusqu'en 2005 ce site avait reçu
5.300 visites, plus 3.400 en 2005, soit
un total de 8.700.
Un nouveau compteur en 2006 relève
depuis un nombre de visites de 2.426 au 31 décembre 2006…Total ainsi à fin 2006
: 11.126