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Paradoxe...


Les contours indécis de mon cœur se traversent si facilement. Il n’est pas difficile d’y entrer, et encore moins d’en sortir. Cet organe mouvant se déplace en excluant des amitiés et des amours que je croyais encrées là pour l’éternité. Puis d’autres se font inclure et remplacent les disparus. Dans la mer de mes sentiments, les remous calent ceux que je croyais bouées, et ramènent à la surface, certaines roches qui étaient depuis longtemps coulées. Une tempête permanente me malmène et me déchire de l’intérieur, faisant rejaillir des courants chauds ou froids. Ma raison navigue en cette tempête sur un bouchon de liège , éternellement ballottée et harcelée par les sursauts de mon cœur. Mes sens, noyés dans mes émotions, ne m’aident qu’à apprécier les sensations du cœur. La joie et la peur. La peine et l’amour. La haine et l’amitié. Mais puisque presque toutes mes amitiés et amours ont été exclues, mon cœur ne ressent que la peur, la peine et la haine. Il se durcit, ne laissant plus passer les gens. Il se fait barrage, mais ne crée plus d’énergie. Je m’affaiblie et m’éteint lentement. Me faut-il cesser souffrir pour cesser de mourir ? Mais s’il me faut mourir pour arrêter de souffrir ? Alors que dois-je choisir entre la mort et la mort ? Choix difficile, paradoxe de la vie qui veut que nous vivions pour mourir. Que nous vivions pour souffrir et que nous mourrions pour être heureux. On trouve souvent lâches les suicidés. Mais ne sont-ils pas courageux de défier ainsi le malheur pour atteindre leur bonheur aussi dérisoire et illusoire soit-il ? Dépendant du point de vue adopté, ils sont en train de se damner ou de renaître. Et dans leur renaissance, revivront-ils un enfer vital, ou rejoindront-ils leurs paradis utopiques ? Découvriront-ils l’inconnu puisqu’ils l’affrontent ?
Heureusement, J’aime la vie…
Eleanor