Je ne suis pas une poupée, une de ces futiles marionettes que l'on manipule sans vergogne. Humaine je suis, humaine je resterai. Mes émotions sont les ficelles qui me guident et mon coeur est celui qui les manie. Personne ni même moi, ne me donne d'ordres. Je vis en suivant le fleuve impulsif qu'est ma volonté, tentant de garder la tête hors de l'eau, qui parfois réussi tout de même à me submerger. J'ai besoin de ma liberté illusoire pour survivre. Je me rebelle contre toute autorité qui s'insurge dans ma vie, mais je suis incapable de me soustraire à l'éducation sociale qui m'a été "donnée"­. Cette éducation qui est à la fois le poison et l'élixir. Poison qui tue mon esprit à coup de questionnements et de rébellion. Élixir guérissant mon âme à coup d'idéologies inaccessibles et contradictoires. Je me débats au milieu de ce néant menaçant, me heurtant au vide et à l'infini de mon imagination sans horizon. Un débat perpétuel est tenu entre mes {moi} multiples. Je suis saine d'esprit et folle, tout à la fois. Je suis triste et heureuse. Douce et cruelle. Je frôle tous les pôles émotifs et perceptibles possibles, sans jamais pouvoir m'accrocher à une vision unilatérale. Je me force involontairement par ma versatilité à séparer les molécules me composant. Chacune partant à la recherche d'une idée ou d'une émotion quelconque, causant une déchirure psychologiquement douloureuse. Je suis dominante et domineée, tenant les deux rôles à la fois. J'ai besoin qu'on me dise quoi faire, mais je refuse d'écouter.Je sais nager, mais je préfère couler plutôt que de donner raison à quelqu'un d'autre que moi. Ma vie n'est qu'un énorme poing d'interrogations. Poing mort dans ma vie de calculs erronés. Toutes les réponses auxquelles je viens à croire se dérobent sous mes pieds, lesquels je croyais enfin stabilisés. Je vivrai, à jamais perdue dans les méandres de mes questionnements...