Les personnes touchées par
la violence conjugale sont prises dans un cercle vicieux, celui du cycle
de la violence. On sait où il commence, mais jamais quand il s’arrête,
car il ne peut s’arrêter tout seul. Le cycle de la violence conjugale
comprend trois phases. Celles-ci varient en temps et en intensité
durant la vie d’un même couple et d’un couple à l’autre.
La première phase: accumulation des tensions
La violence commence avec quelques
incidents ou conflits dans le couple où les sentiments, les émotions
et les besoins non exprimés sont refoulés. Ce refoulement
augmente petit à petit, amenant de plus en plus d’agressivité
dans le couple.
Le conjoint, à cette phase,
cumule les frustrations et cherche à contenir sa violence car il
a beaucoup d'agressivité accumulée.
Les conflits continuent de s'accumuler
et la tension montent jusqu'à l'explosion. Cette phase peut durer
des semaines, des mois ou des années.
La deuxième phase: explosion et agression
La patience cède et les tensions accumulées se manifestent d'un coup par l'agression. L'homme dit souvent qu'il "perd le contrôle" à ce moment. En fait, il ressent une montée intense d'émotivité, mais nous observons que l'acte violent demeure sous un certain niveau de contrôle. De plus, la notion de perte de contrôle est plus souvent utilisée pour justifier la "prise de contrôle" sur la partenaire, par l'acte violent lui-même.
La troisième phase: réconciliation et rémission
Durant cette phase, l’homme est porté à s’excuser pour se déculpabiliser. Il sera aussi plus chaleureux qu’à l’habitude : il offre des cadeaux ou fait des actions agréables dans le but de se faire pardonner.
Pendant cette phase, les femmes vivent beaucoup d’espoir, car elles retrouvent l’homme qu’elles aiment. Elles sont donc portées à oublier et parfois même à nier la présence de la violence dans leur couple. L’homme violent se sent vraiment coupable, mais il ne fait pas d’efforts pour qu’il y ait une vraie réconciliation. Ainsi, puisqu'aucune démarche n'a été faite, le cycle de la violence s'enclenchera de nouveau avec l'accumulation des tensions, l'agression et la rémission.
Bref, le cycle recommencera avec des phases graduellement plus courtes et plus graves, menant parfois au meurtre. Ce cercle vicieux peut être rompu par une démarche concrète de changement (exemple : faire suivre une thérapie au conjoint violent) .
Le cycle de la violence ne peut s'interrompre seul.