Site hosted by Angelfire.com: Build your free website today!
L’apprentissage et la motivation

par
Maurice Gaudreault
 

"La recherche de la connaissance est toujours faite dans l'espoir
de faire le bien.  Seule la façon dont on s'en sert fait le bien ou le mal"


Le conditionnement

L'être humain est un être complexe, un tout.  Afin de mieux comprendre ce tout il est préférable, dans un premier temps, de l’aborder partie par partie.  Nous allons ainsi tenter de comprendre l'être humain à l'aide de grilles d'analyse comportementale, sociale et psychologique.  Or, nous maintiendrons actif dans notre esprit l’idée que cette stratégie est essentiellement pédagogique et non idéologique.
 

Quelles sont les sources de l’agir humain ?

Certains comportements vont être davantage motivés (déterminés) par des raisons biologiques tandis que d'autres comportements vont être motivés par des raisons sociales ou psychologiques.  Un comportement peut donc être déterminé par une ou plusieurs causes et engendrer une ou plusieurs conséquences.  La position qui est adoptée ici, celle d'analyser les parties, devient par la force des choses déterministe parce qu’elle est réductionniste.  Enfin, de même qu'une conduite peut être motivée par plusieurs sources, l'idiosyncrasie et le contexte dans lequel évolue un sujet sont d'autres facteurs qui font en sorte que les diverses espèces animales dont l'humain ne réagissent pas toutes de manière identique.

Perspective inter-individuelle

 Cette perspective montre que deux individus vont réagir différemment à une même cause.  Par exemple, certaines personnes vont éprouver un sentiment de bien-être suite à un divorce alors que d'autres vont réagir par une dépression.

Perspective intra-individuelle

 La perspective intra-individuelle signifie qu'un même individu peut émettre différents comportements en réaction à une même cause.
 

Le béhaviorisme et la motivation

La motivation fait référence à l'expérience d'un désir d'émettre un comportement afin d'atteindre un objectif précis.  Désir qui s’inscrit sur un continuum allant des conduites non réfléchies (attaquer) dirigées vers un but (une proie) permettant la réponse à un besoin (la faim = baisse de glucose dans le sang) à l'émission d'une série de comportements réfléchis en vue d'atteindre un objectif désiré habituellement connu (conscient).

Ce continuum découle de l'observation naïve du comportement et ne nous indique rien sur les sources des divergences entre les extrêmes de ce continuum.  Chose certaine les animaux modifient régulièrement leur comportement en fonction des changements qui se produisent dans l'environnement.  Par exemple, la souris se sauve à la vue d'un chat.  Ainsi, des stimuli extérieurs semblent causer des comportements.  Aussi, il arrive qu'un animal modifie son comportement sans que les conditions extérieures ne changent.  Par exemple, la souris "verte" change de lieu alors que rien n'indique la présence d'un danger.

Quatre facteurs (maturation, blessure, apprentissage et motivation) peuvent influencer les changements de comportements.

Le premier réfère à la maturation.  En effet, certains comportements apparaissent au cours du développement et ne dépendent ni de l'expérience, ni d'une blessure.  Par exemple, l'oiseau vole à un certain stade de développement sans apprentissage spécifique.

Le second facteur c'est la présence d'une blessure (dommage physique, maladie).  Par exemple, un cerf modifie sa façon de marcher suite à une blessure à une patte.

Le troisième facteur nécessite la présence d'un nouveau stimulus externe, c'est, l'apprentissage.  Par exemple, un chien évite de se coucher proche d'un foyer parce qu'il a déjà reçu un tison sur le museau.

Le quatrième facteur, la motivation, fait référence à une modification du comportement sans que l'environnement ne change nécessairement.  Par exemple, si nous présentons un oeuf à une poule elle peut soit le manger soit le couvrir.  Ce qui advient de l'oeuf dépend de l'état de la motivation de la poule.  Dans le premier cas, elle a faim et est donc motivée à le manger alors que dans le second cas la poule est motivée à couver l'oeuf.

Si on exclu la présence de stimuli, les blessures et la maturation, il reste les deux processus à l'étude dans le présent document: la motivation et l'apprentissage.  Dans le premier, la source du comportement semble principalement provenir des conditions internes réversibles de l'animal tandis que dans le second, il semble que ce soit des conditions externes non réversibles qui soient à la source du comportement.  L'étude de l'apprentissage est un point de départ intéressant qui permettra de mieux comprendre les processus sous-jacents aux comportements motivés de façon autonome ou mécanique.

C'est la flexibilité du comportement (son aspect modifiable) et son rôle adaptatif qui constituent les objets premiers de l'étude du comportement.  Plusieurs points communs entre l'animal et l'être humain nous orientent vers l’étude du comportement animal afin de mieux comprendre le comportement humain.  Malgré cette forme d’analyse, disons que le comportement humain reste différent.  En fait, il est plus simple d'étudier le comportement animal, d'en isoler des parties.

Il est important de noter comme le présente Clarke que bien que l'équipement interne soit comparable entre l’humain et les autres espèces animales, il n'est pas évident que la comparaison soit aussi simple qu'il n'y paraît.  En effet, comme le mentionne Clarke (1980),
 

"le fait de se tenir debout a été pour les hominiens (premiers représentants de l’espèce humaine) un atout considérable. C'est ce qui leur a permis de mieux voir l'ennemi et la proie, au-dessus de l'herbe.  Cela leur a permis aussi d'apercevoir de très loin les éclairs qui signalaient les orages, et donc de déceler l'existence de l'eau, si précieuse [...]" (p.48).

De plus, la station verticale a permis la libération de la main qui a apporté beaucoup d'avantages à l’espèce humaine.  Par exemple, prendre ses enfants en fuyant un ou des prédateurs.  La libération de la main a aussi réduit le nombre de muscles du coup et ouvert la voie au développement du cortex cérébral (siège de la pensée et de l'astuce propre aux humains).  Donc, l'humain n'est pas si comparable à l'animal qu'il n'y paraît!  Il reste que cette stratégie pédagogique offre plusieurs avantages pour comprendre éventuellement le plus complexe.
 

Qu'est-ce qui détermine un comportement motivé?

 Plusieurs réponses ont été développées pour répondre à cette question.  L'une d'entre elles c'est que le déterminant principal du comportement est le conditionnement, c'est-à-dire que le comportement est motivé par un mécanisme d'apprentissage qui consiste à former une association entre un stimulus signal et un stimulus neutre.  Deux formes de conditionnement nous sont présentées:

1-) Le conditionnement classique qui consiste à produire une association entre un stimulus signal et un stimulus neutre de sorte que le stimulus neutre prenne la valeur (motivationnelle) du stimulus signal en produisant le même effet (réponse).

2-) Le conditionnement opérant dans lequel une association se forme entre une réponse et un contexte particulier qui renforce cette réponse.
 

Le comportement motivé par conditionnement classique

Pour l'école de pensée béhavioriste classique, le comportement est largement explicable par le conditionnement.  Dans sa plus simple expression, cette approche explique que le comportement d'un être est une réponse à un stimulus particulier.  C'est ce que l'on nomme: l'arc réflexe (qui se symbolise ainsi : S-R).  Afin de mieux comprendre d'où provient cette association, mentionnons que l'apprentissage est considéré comme un processus biologique alors que le comportement est envisagé comme une forme d'adaptation (voir définition de l'apprentissage, Doré, 1988).

La lionne et son petit: la modification comportementale

L'observation en milieu naturel a permis de constater que les êtres fuient, figent ou attaquent en situation de danger (prédateur, proie ou situation inconnue).  Devant d'autres stimuli l'animal est attiré (proie, nourriture ou congénère).  Ainsi, chaque variable de l'environnement possède une valeur qui lui est propre, valeur qui incite à la recherche ou à l'évitement de ces stimuli.  Il est aussi observable que les animaux en milieu naturel apprennent.  Cette induction a permis de constater que les animaux répètent, modifient ou abandonnent certaines conduites (ou façons de faire).  Deux questions s’imposent .  Qu'est-ce qui les pousse à changer?  Quelles sont leurs motivations à changer?

Contrairement aux humains, il n'est pas possible aux autres espèces d'écrire des livres qui rendent possible la diffusion de l'information à un large public.  Prenons un exemple, la lionne ne peut écrire l'ABC de la chasse et le faire lire à son petit.  Toutefois, elle peut s'améliorer.  Cette amélioration, source de survie, est possible parce que la lionne possède un équipement comportemental génétiquement programmé qui prévoit la modification de certaines séquences comportementales.  En effet, si certaines conduites ne permettent pas à la lionne de survivre (boire, protéger sa progéniture, se nourrir, se protéger, se reproduire, etc.), elle possède, comme tous les autres animaux, la capacité d'ajuster ou d'abandonner ces conduites.  Donc, la lionne peut apprendre et ainsi s'adapter.

Sans de tels mécanismes, les organismes ne pourraient se perpétuer.  Mais comment fonctionnent ces mécanismes?  En fait, l'une des façons d'expliquer le fonctionnement de ces mécanismes est de dire que les organismes donnent une valeur particulière à des objets, des stimuli ou des variables du milieu alors que d'autres sont et restent neutres.  Par exemple, le partenaire sexuel prend une valeur très importante en période de rut tandis que le prédateur numéro 1 de l'animal occupe toujours une place de choix dans la distribution de l'attention.   Si l'animal entend un bruissement particulier, il "sait" que c'est un prédateur.  Cependant, l'animal doit s'habituer rapidement au bruit des feuilles poussées par le vent sinon il ne cesserait de se méfier continuellement de tous les bruits environnants et ne parviendrait pas à sortir de sa cachette en période de rut.

Comment les animaux parviennent-ils à sélectionner ce qui est bon pour eux de ce qui ne l'est pas?  Est-ce que cette sélection fonctionne de manière automatique ou réfléchie?
 

Le conditionnement classique

 Le conditionnement classique est une forme d'apprentissage qui se produit spontanément ou expérimentalement dans des conditions contrôlées (Doré, 1988).  Habituellement, celui-ci est vérifié de manière expérimentale et les sujets sont des animaux.  L'expérience consiste généralement à présenter simultanément et de manière répétée un stimulus neutre (SN) et un stimulus inconditionnel (SI) ce qui permet à l'animal d'acquérir une réponse conditionnelle (RC). Cette dernière (RC), ressemble à la réponse inconditionnelle (RI).

 D'où provient cette description du conditionnement classique?  Elle provient d'une expérience faite par Pavlov (1927,1934).  Cette expérience consistait à attacher un chien sur un harnais après lui avoir introduit un fistule dans la bouche par chirurgie.  Une fois le chien attaché, l'expérimentateur présentait à tour de rôle un son de clochette (SN) et introduisait de la poudre de viande (SI) dans la bouche du chien.  À l'aide du fistule introduit dans la bouche de l'animal, Pavlov pouvait recueillir la salive (RI) produite par la présence de poudre de viande dans la bouche de l'animal.

Cette seule observation n'a rien de très révolutionnaire.  Ce qui l'est davantage, c'est que Pavlov a découvert (ou remarqué) que le son (SN-SC) qui précédait l'introduction de la poudre de viande (SI) incitait l'animal à produire de la salive (RC).  Cette procédure est décrite dans le schéma suivant:

Avant


SI
(poudre de viande)
------------>
RI
(salivation)
SN
(son)
------------>
RO1 
(tourner la tête)

Pendant


SN (son) accompagné quelques instants plus tard de SI (poudre)
------------>
- Augmentation graduelle de la salivation  durant l'exposition au son
- Salivation en présence de la poudre
SC(son)
SI(présentation de poudre de viande)
------------>(temps1) ------------>(temps 2)
RC(salivation)
RI(salivation)

Après, plusieurs présentation contiguë du SC et du SI


Donc, 
SC(son)
------------>
RC
(salivation)

Lorsque l'on qualifie un stimulus d'inconditionnel c'est que celui-ci engendre une réponse sans condition, c'est-à-dire sans apprentissage préalable.  C'est pourquoi, dans l'expérience de Pavlov la poudre de viande produit une réponse qualifiée d'inconditionnelle.  En effet, nous n'avons pas besoin de conditionner un chien pour qu'il salive lorsqu'il a de la nourriture dans sa bouche puisque c'est un réflexe physiologique.  Par contre, un son dans le cas qui nous intéresse devient conditionnel parce qu'il produit une réponse qui n'existe que parce qu'il y a eu un conditionnement préalable, c'est-à-dire apprentissage par association.  Dans cette forme de conditionnement, le stimulus inconditionnel (SI) est le renforçateur de la réponse conditionnelle (RC).  Donc, si le stimulus conditionnel est un événement, une situation, etc. que l'animal recherche (congénères, eau, nourriture) ou qu'il évite (adversaire, douleur, prédateur) celui-ci renforce une réponse conditionnelle (RC) appétitive ou une réponse conditionnelle (RC) aversive.

Phénomènes de base

Doré (1988) mentionne plusieurs phénomènes de base mais deux d'entre eux nous intéressent davantage: la récupération spontanée et la généralisation.

La récupération spontanée

Si le stimulus inconditionnel (SI), la poudre de viande, n'est plus annoncée par le stimulus conditionnel (SC), le son, il y aura une extinction.  Ceci ne signifie toutefois pas que le stimulus conditionnel (SC) soit redevenu un stimulus neutre (SN).  Donc, que le son engendre à nouveau (et exclusivement) une réponse d'orientation.  En effet, le SC peut redevenir actif s'il est présenté à nouveau.

La récupération spontanée consiste donc en la réapparition de la réponse conditionnelle (RC) suite à une extinction, c'est-à-dire, suite à l'absence plus ou moins prolongée du stimulus conditionnel (SC), le son.  Cependant, suite à l'extinction, la réponse conditionnelle (RC) n'apparaît pas de manière aussi prononcée.  En effet, cette réponse est moins importante qu'elle ne l'était au dernier essai mais elle l'est davantage qu'avant la première association.  Enfin, il est important de noter que le temps joue.  Plus l'extinction est associée à une longue période, plus la récupération sera faible.

La généralisation
 

Comme Doré (1988) la définie, la généralisation est:

"le processus par lequel une réponse déclenchée par un stimulus conditionnel (SC) peut aussi être déclenchée par d'autres stimuli (n'ayant pas été utilisés auparavant) présentant des caractères de similitude avec le stimulus original.  La force de la réponse déclenchée par les autres stimuli dépendra du degré de similarité entre le stimulus original et le stimulus avec lequel il y a généralisation" (p. 134).
 

Conditions d'apprentissage

Il existe plusieurs conditions permettant de maximiser l'association SC et RC.  La relation entre le moment de présentation du stimulus neutre (SN) et du stimulus inconditionnel (SI) en est une.  Entre autre, le temps qui s'écoule entre la présentation d'un stimulus neutre (SN) et d'un stimulus inconditionnel (SI) fait en sorte que l'animal "comprend" ou "enregistre" qu'il y a une relation entre ces événements.

Voici quelques formes de contiguïté temporelle ou de relation temporelle entre le SN (SC) et le SI:

a) Simultanée

b) Différée





c) De trace

d) Temporelle

e) Rétroactive
 
L'utilité pour la survie de cette forme de contiguïté c'est de permettre à un animal de se défendre contre un stimulus inconnu (et dangereux) et de l'associer à un événement aversif dès sa première apparition.Par exemple, la vue (SN) par un animal d'un prédateur (prédateur qui n'en est pas un) inconnu qui l'attaque (SI) mais ne parvient pas à le capturer (appariement rétroactif). Si ce prédateur se représente dans l'environnement de l'animal, celui-ci va réagir de manière défensive à la vue de ce nouveau prédateur (appariement proactif) qui fait maintenant partie de son umwelt. Très souvent cette forme de contiguïté produit des associations instantanées. On a pas toujours une deuxième chance!

Questions:
- Lequel de ces schémas expérimentaux est le plus efficace?

b  c  d  e

La raison est assez simple, en effet, l'animal ou le sujet peut associer ces deux événements parce qu'il n'y a aucun événement qui se produit entre la présentation de l'un et de l'autre.  De là, aussi, une des difficultés à suivre un régime, à arrêter de fumer, à réduire ses dépenses exagérées, etc., bref à changer, car le temps entre le moment de l'apparition de la récompense et celui de l'effort est souvent tellement long que l'on perd de vue le rapport entre l'effort et la réussite

- Lequel de ces schémas a pour indice précurseur le temps?

a  b  c  e

-Lequel de ces schémas produit peu ou pas d'apprentissage malgré la présence d'un SN (stimulus neutre)?

a  b  c  d  e



Il peut paraître assez surprenant, a priori, que ce schéma (simultané) produise peu ou pas d'apprentissage.  Toutefois, si deux événements se produisent en même temps dans notre environnement, il est difficile d'imaginer que l'un est précurseur de l'autre ou que l'un annonce l'autre.  Pourquoi dit-on que les éclairs annoncent le tonnerre?  Parce que la vue de la lumière (qui voyage plus rapidement) précède le son (qui voyage moins rapidement).  Si la lumière et le son voyageaient à la même vitesse, nous serions davantage porté à dire que le tonnerre est le son de l'éclair, c'est tout.
 

Le conditionnement classique et la motivation: Applications

Plusieurs applications découlent des expériences comme celles de Pavlov. Dans un premier temps, nous avons appris de ces expériences, maintes fois répliquées ou reproduites, qu'il était possible que la valeur motivationnelle d'un stimulus inconditionnel (chaleur, eau, nourriture, etc.) soit transposée à un stimulus qui est neutre au départ, c'est-à-dire qui n'a a priori aucune relation avec le stimulus inconditionnel.  Vous conviendrez qu'il n'y a pas de relation entre un son et de la nourriture!  Ce qui est également ressorti, c'est que la nature du stimulus était souvent extéroceptive. Parmi ces stimulants, nous retrouvons les stimuli visuels (image, lumière), auditifs (métronome, son ) et kinesthésiques (brosser, flatter). D'ailleurs, d'après Hull (voir Doré, 1988), dans des conditions de labyrinthe ce sont souvent des stimuli extéroceptifs (forme du labyrinthe, ombrage, etc.), associés au but à atteindre, qui motivent les réponses motrices.
 

Situations expérimentales:

1-) Le conditionnement "classique" du réflexe palpébral

Ce réflexe consiste à cligner rapidement des paupières au moment où une stimulation peut atteindre l’oeil.  Ici, comme dans le conditionnement salivaire, un stimulus neutre prend une valeur qu’il ne possède pas naturellement.

Avant


SI
(souffle d’air)
------------>
RI
(réflexe palpébral)
SN
(lumière)
------------>

Pendant


SN (SC) (lumière) accompagné quelques instants plus tard de SI (souffle d’air)
------------>
- Augmentation graduelle du réflexe palpébral durant l'exposition à la lumière- clignement de la paupière en présence du jet d’air
SC(lumière)
SI(souffle)
------------>(temps1)
------------>(temps 2)
RC(réflexe palpébral)
RI(réflexe palpébral)

Après, plusieurs présentation contiguë du SC et du SI


Donc, SC(lumière)
------------>
RC(réflexe palpébral)

2-) L'effet Garcia

L'effet Garcia, l'apprentissage des aversions alimentaires, découle d'une expérience avec des rats qui consiste à donner un goût sucré (ou autre) à de l'eau, puis une fois que le rat l'a ingéré de lui injecter un produit qui provoque, une heure ou deux plus tard, des douleurs vicérales.  Les rats de l'expérience présente ne boivent plus de cette eau sucrée.  En d'autres termes, le couplage eau sucrée - douleur viscérale décourage le rat de boire à nouveau de l'eau ayant cette saveur caractéristique.  Fait encore plus surprenant; si au lieu d'injecter un produit causant des douleurs vicérales, le rat reçoit un choc électrique, celui-ci continue de boire cette eau sucrée.  En conclusion, les rats n'associent pas les chocs électriques au goût des aliments (association assez exceptionnelle d'un point de vue purement pratique!) alors qu'ils associent facilement les douleurs vicérales à un goût particulier.  Ainsi, dans certaines situations un animal peut apprendre très rapidement à associer "douleur" et "produit X" mais pas dans d'autres situations.  Compétence qui peut être très utile pour la survie de l'individu ou de l'espèce (Forget, 1993).

D'autres résultats curieux sont ressortis des études sur le conditionnement classique.  En effet, Blancheteau (1993) rapporte une expérience qui consistait à donner des chocs électriques à des chiens avant de les nourrir.  Les chocs électriques sont devenus pour les chiens des stimuli conditionnels (SC) annonçants la venue de la nourriture (SI), de sorte que ces derniers salivaient quand les expérimentateurs leur donnaient des chocs électriques.  En somme, le stimulus peut être aversif et provoquer une réponse conditionnelle.

Le conditionnement classique nous apprend peu sur la motivation mais ce qu'il nous apprend a pour l'instant une grande valeur.  En effet, peu importe la nature d'une chose, elle peut devenir annonciatrice d'un stimulus inconditionnel (SI).  Si l'on tient compte de l'importance ou du caractère essentiel de certains stimuli inconditionnels, comme l'eau et la nourriture, il devient très compréhensible que certaines réponses apparaissent
 
 

Vers la page suivante