La presse officielle ivorienne et l'affaire Ouatarra
La presse publique ivorienne et l'affaire Ouatarra
Brian Farenell
(c) 9 novembre 1999
Note de l'auteur: Le cas du Dr Alasanne Ouatarra ne cesse de secouer la Côte d'Ivoire. Ce pays, jadis un exemple de la stabilité, est menacé par un gouvernment qui fait de l'arbritraire sa règle. Le Dr Alasanne Ouatarra est ancien premier ministre de la République et vient d'être choisi comme président du Ralliement des Républicains (opposition libérale). Il sera donc candidat aux présidentielles attendues en l'an 2000. Le régime du président Henri Konan Bédié et du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-pouvoir) voit en le Dr Ouatarra un rival menaçant (à son propre pouvoir). Il use tous les moyens pour se débarasser de lui. Il prétend que Ouatrra ne serait pas de père et de mère ivoriens et par la suite le ex-chef du gouvernement ivorien ne détiendrait vraiment pas la nationalité ivorienne; selon le régime, l'ancien numéro deux du pays ne devrait donc pas pouvoir se présenter comme candidat à la magistrature suprême. La presse privée ne cesse de commenter la situation, comme elle est libre de le faire (malgré les harcèlements officiels). Pourtant, les médias d'État sont également mêlés à cette affaire. Au lieu d'écrire 'Laisser la justice faire son travail', les médias officiels, qui sont supposément au services de TOUS les Ivoriens, prennent part dans ces bagarres. Au lieu d'écrire 'La justice ivorienne est capable à trancher ce dossier', la presse gouvernementale devient organe du PDCI. Au lieu de prêcher le respect pour la justice, elle réfuse de laisser fonctionner l'État de droit qu'elle nous assure est en bonne marche dans le pays. Voici la copie d'une lettre que j'ai rédigée au quotidien gouvernemental Fraternité Matin. Pour rejoindre le site web de Fraternité Matin, cliquer ici
Monsieur ou madame,
C'est malheureux que Fraternité Matin, votre journal
jadis respecté, soit mêlé à la campagne indigne contre
le Dr Alasanne Ouattara. Le tiers de sa population
étant étranger, comme vous le répétez, la Côte
d'Ivoire n'a de leçon de recevoir de personne. Vous
avez raison. Pourtant, si les autorités françaises ou
belges ou américaines faisaient la moindre poursuite
d'un Ivoirien habitant leurs pays, nul ne peut douter
la réaction fâcheuse dans votre pays (voir la triste
affaire des sans-papiers en France).
Mais il y a un autre point plus saliant. Fraternité
Matin ne cesse d'affirmer que la Côte d'Ivoire soit un
pays où règne l'État de droit. A ma connaissance, dans
un État de droit, c'est la justice qui tranche les
affaires judiciaires. Dans un État de droit, un
citoyen n'est coupable d'un délit ni parce que un
parti politique l'accuse, ni parce que la presse
privée ou gouvernementale l'accuse. Dans un État de
droit, le gouvernement tout comme la presse (sans
oublier l'opposition) respecte le bon fonctionnement
d'une justice indépendenante et cette justice ne
répond qu'aux exigeances de la loi. Dr Ouattara est-il
Ivoirien ou Burkinabé? Je ne le sais pas. Moi, je
laisse la justice ivorienne dont vous nous dites de respecter le
déterminer. Que votre journal fasse autant.
M. Brian FARENELL
Glens Falls, NY, États-Unis
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Page mise à jour: le 9 novembre '99, 20h20 heure de l'Est
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