Fièvre aux Lèvres:
sur Les lèvres de l'eau
de Alberto Ruy-Sánchez
par A. Reynaud
J'attendais avec une certaine impatience ce deuxième volet du cycle portant sur les quatre éléments, ayant beaucoup aimé Les Visages de l'Air Je n'ai pas été déçue, j'ai dévoré ce livre avec une certaine fièvre, me laissant ensorceler per cette écriture si particulière d'Alberto Ruy-Sanchez.
Il y plane toujours un certain mystère, la promesse d'une révélation sous-jacente, un delicat symbolisme. On ne sait plus très bien si on rêve qu'on lit ou si on lit ce qu'on rêve.
On y trouve toujours la même sensualité, sans doute même plus exacerbée que dans le premier. L'eau, élément éminemment féminin revient sans cesse ponctuer le récit, comme la voix cristalline de la fontaine du patio, mélodie accompagnant les mots du conteur.
C'est assez délicat de résumer en quelques lignes le contenu de l'histoire. C'est un peu comme l'histoire d'une vie, le journal de bord d'un homme se lançant sur les traces d'un maître calligraphe de Mogador, auteur d'un traité perdu de l'amour, intitulé La Spirale des Songes.
Sans le savoir, il finira par retrouver ses origines, découvrir sa propre nature et son appartenance à une mystérieuse caste, celles des Somnambules. Comme investi par l'esprit d'Aziz al Ghazâlî, se laissant envahir par les neuf songes du calligraphe, il cherchera sa destinée et l'amour au travers de neuf femmes, comme s'il tentait de retrouver la bien-aimée maîtresse de la raison et du coeur d'Aziz.
Compte rendu de A. Reynaud. Alias Melusine.
Les levres de l'eau.
Editions du Rocher
ISBN 2 268 030 822.
Note de lecture publié en ligne à la page:
LA TOUR DIVOIRE, en 1999.
Pour le lire en Espagnol, ici.