La boîte à Pandore La passion selon Saint-Pitre Le porteur de sortilèges |
Bellor Artiste peintre
....
( 1911 - 2000 )
Bellor est de ceux que l'on n'hésite pas à classer dans les peintres surréalistes même si ce grand maître disparu il y a peu à l'âge de 88 ans se défend d'appartenir à cette école. Apparu tardivement sur la scène de l'art, c'est à Paris, au milieu des années cinquante, que Bellor, alias René Miessen, développe son propre style qu'il appelle "Le réalisme fantastique" et pratique la technique des glacis qui donne cette extraordinaire profondeur à ses oeuvres.
Personnage peu communicatif, Bellor, souvent qualifié d'insolite ou d'inquiétant, est surnommé par les critiques "peintre des secrets". En fait, s'il se montre très peu, c'est que l'homme voue sa vie entière à la peinture. Quand il ne peint pas, il est dans un musée, étant notamment un visiteur assidu du Louvre. Dans le journal l'Echo du 16 août 2002,Colette Bertot écrit à son sujet que son œuvre est d'inspiration davantage symboliste que surréaliste. Elle évoque une parfaite maîtrise technique doublée d'une belle poésie sous-jacente et secrète. Indubitablement, cette poésie éclate dans son culte exacerbé de la femme qu'il place au centre de son univers et traite avec une minutie et une finesse incomparables. L'artiste apporte un soin tout particulier aux yeux auxquels il accorde beaucoup de son temps et qui apparaissent ici comme de véritables miroirs de l'âme. La démarche de Bellor n'est ni descriptive, ni anecdotique ou allégorique. Le mystère qui se dégage de ses œuvres naît d'un arrière-plan méditatif touchant à l'inconscient. Paradoxalement, sa liberté d'expression se traduit par une volonté d'organisation. Bellor aime le rythme des choses, leur ordonnance. "L'organisation favorise l'éclosion du mystère. L'anarchie le détruit", affirme-t-il. Ce mystère est accru par l'extrême dépouillement du sujet qui le met en valeur et lui donne toute sa puissance, et par cette palette singulière que s'est forgée cet artiste insolite qui affectionne le pigment jusqu'à lui épargner la pose d'un vernis protecteur qui risquerait de le ternir. De ce perfectionnisme, il résulte une production relativement limitée : en moyenne, Bellor ne peignait guère plus de huit tableaux par année. C'est probablement ce caractère de rareté qui a éveillé l'attention des collectionneurs. Ses œuvres peuvent être admirées aux cimaises de la Galerie Miessen, au Sablon à Bruxelles, espace géré par son premier et plus fervent admirateur, Serge Miessen, qui n'est autre que le fils de l'artiste. |