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Je vous relate ces détails pour illustrer cette période 
campagnarde de mon existance plutôt vivifiante que 
stimulante intellectuellement parlant. 

Malgré les absences souvent prolongées causées par 
le fait que mon père commutait, pour exercer son 
métier de soudeur, entre la raffinerie de l'est de 
Montréal et notre campagne. 

Depuis ce temps, j'éprouve beaucoup d'attachement 
aux grands espaces. Mon amour de la nature et 
mes contacts répétés avec elle c'est à mon
père que les dois. 

Malgré tout ce qui a pu nous distancer c'est en m'y initiant 
aux meilleures de ses connaissances qu'il fit pour moi une 
des choses les plus positives que j'ai tiré de notre relation.

En entamant ma deuxième année de primaire, de retour en ville, 
je fus catalogué comme étant le "farmer" de St-Roch 
et un peu méprisé par mon entourage. 

À ce moment je dépends fortement des conseils et de l'appui 
de mon voisin et ami Éric. Une amitié qui s'estompe à partir 
de la sixième année, vu qu'il poursuivait ses études au 
très sélect collège des Eudistes, cela me permit 
de m'assumer pleinement.

Ma scolarité au secondaire à Louis-Riel ne fut pas 
parachevé car, à la cinquième et dernière année 
de cette étape, je décroche et pars pour l'expo 
à Vancouver en mai 86. 

L'incarcération subite dans ces lieux clos que constituait 
l'école me donnèrent l'occasion de m'affirmer, mais vu 
la morosité qui régnait en ce temps, j'avais un 
besoin express de changer d'air.

Au cours de cette phase finale de mon éducation ''accréditée'',
j'ai passé de plusieurs styles, à différentes mentalités: 
du "Fuck the world" au "No futur".

Aboutissant en maison chambre juste avant de m'affranchir, 
je réside au centre d'évolution jeunesse aux abords 
du quartier gay. 

Mon père me place à cet endroit dès après que nous ayons
intenté et gagné une procédure judiciaire contre ma mère 
pour nous libérer à la fois de la maigre pension qu'il 
accordait et du cycle destructeur qui s'ensuivait.

Les accusations fusant de toute part, les blâmes répartis 
sont à la base des malheurs qui nous affligeaient.
 

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