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Poems and writing in French
Pôemes et écrits en français


HORS JE








Il est de retour
Le zéro des tarots, le Fou qui ne compte pas
Sa gueule lacère mes souvenirs en lambeaux
Suggérant de douteuses coïncidences
Au relent de rancune
De jalousie et de peurs
Je l'ai reconnu
Avec ses tristes discours, ses préjugés
Toujours à me narguer
Le double grimaçant de mes amours
Science, Art, Aventures
Idéaux de l'existence
Réduits à de futiles alibis
Vagues réminiscences
De l'esprit confus

Et je voyais le profil d'enfer
Bégayer moqueur
Ma vie en miette
Que ma mémoire ne sait plus sanctifier.

Temps retrouvé
Dans un coin de bistrot
Le bavardage d'un idiot
Brumes et fumées

Moi qui croyais tailler les pierres de mes poèmes à la belle eau et retrouver en eux la vie, la nature, le souffle, les vagues profondes et puissantes de la liberté !

Quotidien d'urgence
Dans une flamme et d'obscurs motifs
Les artistes face aux chasseurs de tête
Grande fête

Etres stériles je vous oublie
Dans la nuit solitaire
Le grand Adolfo Becquer
M'entraîne vers Tolède
La ville de mes ancêtres
Où la jeune orpheline
A Santa Isabel de los Reyes
Sacrifiée aux moeurs
Prit le voile
Au cours d'une messe des morts
Appelée par des signes
Un destin occulte, indéchiffrable
Infime trace de l'autre sexe
Voici la Desdichada
Oubliée de l'histoire d'Espagne
Ombre d'elle-même
Silhouette, boucle, main,
Ce n'était qu'une image,
   soit, mais pieuse.
 

 Un poème ressemble à une correspondance avec ce qui se cache. Serait prose alors toute la suspicion policière et virile qui veut démystifier - louable intention- mais aussi réprimer, violer, profaner. Bref neutraliser toute gestation, la réduire à de l'information soigneusement désamorcée.

Et pourtant, quel amour faudrait-il à quelqu'un pour seulement me lire et reconnaître dans ce chaos mental l'antique et majestueuse mémoire humaine.
 
 
 

RETROUVAILLES








Dans la nuit où les absences égrainent les lambeaux de mémoires quelques étoiles
timides que nos lumières refusent de voir et devant moi les livres ont cessé de bruire.

Doucement redescendre après minuit

Arums et renoncules
Ta lettre qui nous sauve
Et le son des guitares flamenco

Un gyroscope lancé sur le papier
ses flammes lancent un alphabet de braise
où les lettres en spirale tournoient
comme la galaxie piégée
à l'infrarouge
et le ciel regardé dans le bruit de la mer
sous les colonnes du temple crétois

Raison douleur
obsidienne et silex
où lire la patine d'armes antiques
Peut être ce théorème,
simple viatique,
réveille-t-il chez le dormeur
une torture assoupie
par tant d'obstinées esquives

Quand bien même je voyagerais vers la nuit
dans un refuge de montagne
l'initié inclinerait son front
vers les chiffres
l'œil concentré au télescope
les sens pliés sous un ouragan logique.

Mais cette distance
où l'infini hésite au bord du foyer
d'où viennent les anges
si fatigués, disent les kabbalistes,
gémit tout bas
comme l'écho d'un séisme
au delà des mondes.
 
 
 

Rebecca Behar


 
 

Le Gouffre






Que dire lorsque la vie,
nous semble vide d'intérêt.
Que faire pour sortir sans
bris, de se néant, qui nous
aspire sans regret.

Un jour l'on se demande, qui
nous sommes? A quoi me sert
cette enveloppe charnel,
qui n'intéresse personne,
pas même moi.

Mon avenir, est un océan plein
d'incertitude. Une noirceur profonde m'appelle. Je me noie et
j'étouffe en moi.
Suis-je invisible comme l'air
que je respire? Suis-je visible
seulement lorsequ'ont a besoin de moi?

J'ai besoin de me sentir aimer,
besoin de me sentir apprécier.
Qui me montrera le chemin de
la liberté, liberté d'aimer et
d'être aimée.
Un épais brouillard m'enveloppe, m'empêche de
me retrouver. Quelqu'un viendra-il
me montrer la sortie, la liberté?
Un mince rayon de vie réussi,
à traverser cette forêt de regrets.

Un rayon de soleil, à qui j'ai fourni
le moule pour en faire un être à
part entière. Un rayon de soleil,
dont mon corps, a été
l'instrument pour lui donné vie.

Oui, un enfant qui lui,
n'a jamais oublié, qui je suis.
Je suis importante pour quelqu'un,
je suis importante pour lui.
Cette bouffée d'amour qui m'appelle,
me redonne vie.

Un souffle d'espoir me fait entrevoir,
qu'il y a de l'espoir au fond du gouffre.
 
 
 

Sylvie Vallée

 


CAUCHEMARS

Ne laisse pas traîner les mots

... ils ne meurent jamais...

Ils restent là, dans la pénombre
entre rêves et bruits
nourris
de l'écume de vie

Ils surgissent parfois
ivres de la liqueur des jours
invitant les mémoires
au bal masqué
du Moi
 Oui !

Aux catacombes
les ventrus du "je sais"
les inextinguibles obtus
les ordonnances de la luxure
les fomentateurs de l'aliénation
les prévaricateurs et leurs fidèles
 

Vive la Frange !

      Vive les Libertaires !

Vive l'Albatros !
 
 

 ALTER EGO

Neige
 ma douce amie

lorsque mon cœur en feu
délivre sa souffrance
d’amours aveugles

j’abandonne
l’écho du cri

dans l’intime prison
de ta froide beauté
 
 

 AUX AURORES

La main rêveuse
longue, paresseuse
tente en vain d'assouplir
une mèche rebelle

... assurer la beauté...

Sourire matinal
dans le rétro
essais de charme

... ensommeillée encore...

J'aime bien les embouteillages
les vitres embuées...

... légèrement...
 

 CHAIR

La toile du firmament
habille le satin
de sa peau nue

Les étoiles se mirent
dans le clair de ses yeux

Des reflets s’animent
jusqu’au profond

là où les sens
rencontrent les pulsions

Son âme semble se baigner
dans le trouble de l'émoi.


 
 
Claude David




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