Backstreet Boys

cet article provien du maguazine fille d'aujourd'hui

Montréal, février dernier. Deux jours
ont suffit aux Backstreet Boys pour mettre
la ville à l'envers et entre par la grande porte
dans le coeur des Québécois. Et tout ça
grâce à une seule chanson:
We've got it goin'on.

Ils ont de 15 à 22 ans. Et depuis moins d'un an, ils ont le tour du monde. Qui ça, ils? Nick Carter, 15 ans, Kevin Richardson, 22 ans, Brian "B-Rok" Littrell, 21 ans, Howie " Howie D" Dorough, 21 ans, et Aj McClean, 18 ans, les boys de Backstreet Boys. Partout, on se les arrache. On veut les entendre et les regarder danser. Un seul morceau, We've goit it goin'on, est à l'origine de cet enthousiasme. On l'écoute une fois et on en redemande. Ça, c'est preuve par 1 + b qu'une chanson est réussie.

Le Québec craque

Pour en avoir le coeur net, je donne un coup de fil au bureau montréalais de la compagnie de disques BMG Music Canada. Je tombe sur Stéphane Drolet, attaché de promotion, celui qui a organisé la visite des Backstreet Boys à Montréal. Ma première question concerne la réaction des cinq interprètes face à l'enthousiasme proche de l'hystérie qu'a soulevé leur séjour au Québec. C'est que, en 48 heures, ils ont déchaîné les passions lors de leur prestation à la télévision et ont fait souffler un vent de folie furieuse sur les discothèques. Mais cet engouement a atteint son paroxysme lors d'une rencontre avec leurs fans dans un centre commercial. On attendait 300 jeunes, plus de 3000 se sont pointés ! L'agitation a gagné la foule, les cas d'évanouissement et d'hyperventilation se sont multipliés. Finalement, le mini-spectacle a dû être écourté et la séance d'autographe annulée. L'enthousiasme des Montréalais pour le groupe a dépassé toutes les prévisions. Les caméras de la télé ont pris des images sur le vit. Les journeaux et les radios ne voulaient pas être en reste. Bref, les médias étaient présents pour assister à la naissance de la Backstreet Boysmania.

"L'accueil que le public a réservé aux Backstreet Boys m'a sidéré. Même dans mes pronostics les plus optimistes, je n'avais pas prévu une telle réaction. Presque personne ne connaissait le groupe lorsque j'ai planifié cet événement à la Place Vertu. En quelques semaines seulement, les gars sont devenus un phénomène. Ils m'ont confirmé que c'est à Montréal qu'ils ont rencontré la plus grosse foule. C'est pour ça qu'ils ont été dépassés par l'agitation de la foule", déclare Stéphane Drolet.

C'est vrai que les Backstreet Boys sont devenus la coqueluche des adolescents en un temps record dans la Belle Province. Plus rapidement que dans le reste du Canada et qu'aux États-Unis. Bref, après l'Angleterre, où l'engouement pour le groupe a pris des allures d'épidémie (on les a nommés "révélation de l'année"), après l'Irlande, l'Écosse, la Suède, les Pays-Bas, la Suisse, l'Allemagne et la Belgique, le Québec a craqué pour le dance des boys. Bientôt, ce sera au tour de l'Australie, de l'Asie et de la France.

Stars d'un soir?

L'épopée des Backstreet Boys ressemble à celle de nombreuses vedettes d'ici ou d'ailleus. Leur histoire est celle de la rencontre entre un producteur et des interprètes. Derrière le groups se cache toute une machine de vente. Une machine bien huilée qui pousse les admirateurs des Backstreet Boys à appeler les stations de radio pour entendre We've got it goin'on; une machine qui met sur le marché tee-shirts, casquettes, foulards, posters et médaillons à leur effigie; une machine qui distille une foule de détails sur la vie des chanteurs. Ainsi, on sait que Nick est Verseau, Kevin Vierge, Brian Poissons, Howie Lion et Aj Capricorne. On apprend que ce dernier est ventriloque et sa matière favorite à l'école est l'anglais. Howie adore le ski nautique et a dévoré le roman La Firme. Brian est vierge et raffole des macaronis au fromage. De son côté Kevin possède un chat nommé Quincy et sa couleur préférée est le bleu roi. Enfin, Nick est un fanatique de la pizza et ne jure que par le vert.

Et si les Backstreet Boys étaient préfabriqués, l'oeuvre d'un producteur assoiffé d'argent? " On est derrière chaque décision qui concerne notre carrière. Le groupe fonctionne comme une compagnie et on a un droit de regard sur tout. On est tous actionnaires, c'est-à-dire qu'on possède des parts dans les Backstreet Boys. Notre implication est grande. Non, on ne peut pas vraiment prétendre qu'on est manipulés. On porte les vêtements que l'on veut et on se coiffe comme on l'entend", décrète Howie.

Et si le destin réservait aux Backstreet Boys le même sort qu'aux New Kids on the Block, célèbre un jour, oubliés le lendemain? " On ne veut surtout pas être des étoiles filantes. On vise le long terme, une véritable carrière comme celle de nos idoles, les Temptations et Earth, Wind&Fire. On ne fait que ça: chanter et danser. Les Backstreet Boys occupent tout notre temps. On prend notre métier très au sérieux", rétorque Nick.

Plus que parfaits

Pour chaque question, ils ont une réponse. Pour chaque commentaire, ils servent une réplique. Les Backstreet Boys sont bien élevés, sympathiques et accessibles. En les regardant, en les écoutant parler et en observant leur façon d'agir entre eux, je ne suis pas parvenu à leur trouver la moindre faille, et ce n'est pas faute d'avoir cherché! Les deux cousins Kevin et Brian, de Lexington, dans l'État du Kentucky, Aj, Howie et Nick, natifs d'Orlando, en Floride, sont des enfants de choeur, issus de l'ère de la communication et des arts.

De là provient leur sens inné des harmonies et des chorégraphies et leur respect du travail bien fait. De là aussi le sérieux de leur démarche, une attitude qui refuse la facilité et la superficialité. "Nous, des sex-symbols? Voyons, il faut prendre du recul face aux choses. Avec le succès, ont est devenus des modèles pour la jeunesse. On se rend compte qu'on comble un besoin chez nos fans. Dorénavant, on doit vivre avec une image publique qui nous précède. Il faut qu'on fasse attention à nos faits et gestes et à nos propos", prétend Kevin. Après chanté dans de nombreuses chorales d'église et dans ses groupes locaux, Kevin est parti pour la Floride dans l'espoir de faire carrière à titre d'interprète et de compositeur. Avant de croiser sur sa route ses compagnons de fortune, il a travaillé comme guide touristique à Disney World. Le lendemain de sa rencontre avec Aj, Howie et Nick (âge de 12 ans à l'époque), Kevin téléphone à Brian dans le Kentucky. Il le convainc de tenter sa chance avec lui et les trois autres gars. La chance est au rendez-vous: ils s'entendent comme larrons en foire et leurs voix s'harmonisent à merveille. Il ne leur reste plus qu'à se dénicher un nom. D'après leur maison de disques, le faubourg Backstreet Marquet d'Orlando leur a servi d'inspiration quand est venue l'heure de trouver un nom au groupe. Les principaux intéressés répliquent que c'est leur producteur qui les a baptisés ainsi, car c'est un nom simple et facile à retenir.

Après tout, peu importe que ce soit le marketing qui les ait propulsés au sommet ou non. Ce qui compte, c'est que malgré leur jeune âge ils ont une solide expérience de la scène. Comme je te l'ai dit, Kevin et Brian ont chanté au sein de nombreuses chorales de leur région. Quand à Aj, Howie et Nick, ils ont, chacun de leur côté, participé à des comédies musicales, des publicités, des séries télévisées et des films. Lors des réunions familiales, Kevin et Brian avaient l'habitude de chanter de vieux classiques "doowop" des années 40, des chansons traditionnelles et populaires. Aj, Howie et Nick, eux, ont appris à chanter en écoutant la radio et en s'exerçant sans musique. "On ne cherche pas seulement à plaire aux jeunes. Notre répertoire est varié. On a des chansons dance, hip-hop et des ballades. Comme on est cinq et que notre âge varie de 15 à 22 ans, nos influences musicales sont différentes. Inévitablement, cela a des répercussions sur nos morceaux", estime Brian Littrell.

La rançon de la gloire

"On sait très bien que notre public est principalement composé de filles. Lors de nos apparitions, on se rend compte que ce sont elles qui ont le plus d'énergie. Elles sont toujours très près de la scène. Au début, les garçons nous observent d'un air sceptique sans vraiment réagir. Puis, progressivement, ils embarquent eux aussi. À la fin, ils viennent nous voir et nous disent qu'ils ont aimé notre musique. Ils nous demandent même des autographes", affirme Brian. Si les Backstreet Boys sont catalogués " groupe-à-filles" par certains, ils sont également étiquetés formation "à-un-seul-succès" qu'on reléguera vite aux oubliettes. Du coup, plusieurs personnes ne les prennent pas au sérieux. "Actuellement, aux États-Unis, presque toutes les jeunes vedettes sont issues de la télévision ou du cinéma. Dès qu'un jeune chanteur perce un peu, on le compare inévitablement à ceux qui l'ont précédé et on ne lui laisse pas la chance de s'exprimer. Il doit affronter une foule de préjugés et de clichés. Pour être reconnus, on doit travailler sur le même terrain que Boyz II Men et Mariah Carey. C'est difficile, mais on est prêts", explique Nick.

À l'aube de la parution de leur premier album, les Backstreet Boys empruntent la route du succès tout en gardant les deux pieds sur terre. "La réaction en Angleterre a été incroyable. Même si les groupes de jeunes sont nombreux et populaires là-bas, on a réussi à se tailler une place. On s'est liés d'amitié avec East 17 et Take That. Si tout s'est bien passé, c'est sans doute parce qu'on n'a pas débarqué avec une attitude arrogante. On ne s'est pas comportés comme des envahisseurs. On voulait montrer ce que les États-Unis on à offrir", se souvient Howie. Quand à nous, on attend avec impatience leur premier disque en écoutant Anywhere for you, leur deuxième extrait qui est sorti récemment.

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