"Je poursuis les Backstreet Boys pour 40 000$"

Cet article provient du magazine "Dernière heure"

Les fans des stars s'exposent sans sourciller à toutes sortes de désagréments pour pouvoir applaudir leurs idoles. Mais pour Sylvie et ses filles, Mélanie et Mélissa, les Backstreet Boys sont allés un peu trop loin…

Sylvie Bourget n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds! À preuve, la poursuite de 40 000$ qu'elle a déposée le 5 octobre dernier Contre Nick Carter, Alexander James McLean, Brian Littrell, Howard Dorough et Kevin Richardson, les cinq membres du groupe Backstreet Boys, ainsi que contre la maison de promotion de spectacles montréalaise Donald K. Donald. Quel en est l'objet ? Cette mère de deux adolescentes, Mélanie, 18 ans, et Mélissa, 16 ans, prétend qu'elle a été malmenée par le service de sécurité du quintette floridien à deux reprises lors du passage des Boys à Montréal, en décembre 1997 et en août 1998. Beaucoup auraient préféré plier l'échine devant ces vedettes mondialement adulées, mais Mme Bourget a décidé de garder la tête haute et de faire reconnaître ses droits. David réussira-t-il à gagner contre Goliath ?

Madame Bourget, les Backstreet Boys viennent manifestement de perdre trois de leurs admiratrices du Québec…

En partie oui. Pendant plusieurs années, mes filles et moi avons été des inconditionnelles des Boys. Nous allions voir tous leurs spectacles. Nous les suivions partout où ils allaient, espérant croiser leur regard et même les toucher. Aujourd'hui, les choses ont changé. Je considère toujours qu'ils ont beaucoup de talent et, à l'occasion, nous écoutons encore leurs disques. Cependant, nous n'assistons plus à leurs concerts. C'est plus prudent pour nous…

Justement, dans la poursuite que vous avez intentée contre eux, vous soutenez que vous avez été victimes, à deux reprises, d'abus de pouvoir et de mauvais traitements infligés par le service de sécurité des Backstreet Boys. D'abord le 31 décembre 1997, dans un hôtel du centre-ville de Montréal…

Oui. J'avais offert à mes filles comme cadeau de Noël une nuitée dans une suite de l'hôtel Westin Mont-Royal, rue Sherbrooke, à Montréal. C'est dans cet établissement hôtelier que les Backstreet Boys devaient descendre avant de donner un spectacle au Centre Molson, le 1er janvier 1998. Lorsque nous sommes arrivées, il y avait beaucoup d'agitation dans le hall de l'hôtel. Tout le monde attendait les membres du groupe. Avant même d'avoir eu le temps de me rendre à la réception pour régler les derniers détails de notre réservation, nous avons été entraînées, mes filles et moi, dans un mouvement de foule, J'ai été projetée contre les responsables de la sécurité, qui s'étaient alignés pour ouvrir un passage aux chanteurs. Comme j'étais dans une position très inconfortable, j'ai demandé à un des gardes du corps de me laisser passer de l'autre côté de la chaîne humaine pour gagner un endroit plus calme. Derrière moi, les gens n'arrêtaient pas de pousser. Pour toute réponse, le garde m'a plaqué son bras contre la gorge et m'a donné un coup de coudre dans le visage !

Toujours selon le document déposé à la cour, vos mésaventures ne se sont malheureusement pas arrêtées là…

En effet. Le jour Même, après avoir pris possession de notre chambre, mes filles et moi avons pris l'ascenseur, qui s'est arrêté à l'étage où les Backstreet Boys logeaient. Là, des musiciens qui accompagnaient le groupe attendaient pour descendre. Quand ils nous ont vues, ils nous ont ordonné avec arrogance de sortir de l'ascenseur. Bien sûr, j'ai refusé en répliquant que, comme tous les clients de l'hôtel, j'avais autant le droit qu'eux d'être là. Constatant que je n'avais pas l'intention de me plier à leurs exigences, ils sont entrés dans la cabine en faisant exprès de nous coincer dans le fond. J'ai mis mes brais autour de mes filles pour les protéger. Et comme si ce n'était pas assez, l'un d'eux a insulté une de mes filles - en anglais bien sûr - parce que le magnétophone qu'elle portait sur elle s'est mis en marche par mégarde. Une scène surréaliste !

Vos récriminations contre les Backstreet Boys ne s'arrêtent toutefois pas là… Non. Le 23 août de la même année, le groupe était de nouveau de passage à Montréal pour donner un spectacle au parc des Îles. Au début, j'hésitais à y aller, car je me remettais d'un accident. J'imaginais difficilement pouvoir rester debout, en plein soleil, durant plusieurs heures. Finalement, devant l'insistance de mes filles, j'ai cédé. Encore une fois, le groupe a donné une prestation impeccable, Autour de nous, beaucoup prenaient des photos des chanteurs sur la scène. J'avais moi aussi apporté mon appareil, tout comme je l'avais fait au Centre Molson. Mais au début de la deuxième partie du spectacle, les choses ont commencé à se gâter.

Que s'est-il passé ?

Un gardien de sécurité s'est approché de moi et m'a ordonner de lui remettre le film qui était dans mon appareil. Je ne comprenais pas pourquoi. Je lui ai expliqué que je ne pouvais acquiescer à sa demande, car je connaissais mal le fonctionnement de mon appareil. En effet, je fais toujours changer mes pellicules au magasin. Devant mon refus, il m'a conduite à l'arrière de la scène, où deux autres personnes nous ont rejoints. On m'a de nouveaux demandés mon film. J'ai encore refusé, en ajoutant que plusieurs spectateurs autour de moi avaient pris des photos sans être inquiétés. Mais ils ne voulaient rien entendre !

Comment cela s'est-il terminé ?

Ils ont accepté de me laisser mon appareil photo, à conditions que je quitte les lieux sur-le-champ. Je n'étais pas d'accord avec leur proposition, mais l'un d'eux a coupé le bracelet en plastique que l'on avait mis autour de mon poignet, à l'entrée… Puis il m'a conduite vers la sortie. Je voulais prévenir mes filles, qui étaient dans l'assistance, mais il m'en a empêchée. Il me pressait pour que je sorte le pus vite possible.

Avez-vous eu du mal à retrouver vos filles après la représentation ?

Nous nous sommes rejointes devant l'entrée de la station de métro. Elles étaient bouleversées par ce qui venait de se produire. Moi aussi, d'ailleurs. Je n'arrivais pas à comprendre ce qui avait bien pus se passer !

Quel souvenir gardez-vous de ce concert ?

Un très mauvais souvenir. Dans les jours qui ont suivi, mes filles et moi avons eu beaucoup de mal à dormir. Nous avons même dû consulter un médecin, car le stress relié à cet événement était en train de nous miner.

Est-ce pour cette raison que vous avez décidé de porter plainte contre le groupe ?

Peu de temps après le concert, j'ai essaye d'obtenir des explications auprès des responsables de la sécurité, mais en vain. La personne à laquelle je devais m'adresser n'a jamais daigné répondre à mes appels. C'est à ce moment-là que j'ai décidé de communiquer avec un avocat. En tant qu'admiratrice des Boys et en tant que mère de famille, je ne pouvais me laisser humilier de la sorte. Quand je paie pour assister à un concert, je n m'attends pas à être mieux traitée que cela !

On pourrait toutefois vous soupçonner de vouloir faire un coup d'argent sur le dos des Backstreet Boys…

C'est d'ailleurs ce que certaines mauvaises langues ont insinué. Mais vous savez, les 40 000$ que je réclame en dommages-intérêts nous permettront simplement de régler les dépenses liées à la poursuite ainsi qu'à compenser les pertes financières que toute cette histoire m'a fait subir. Ma démarche est avant tout une question de principe, Je veux montrer aux gens qu'il faut faire valoir ses droits lorsqu'on est victime d'abus e pouvoir, même s'il s'agit du service de sécurité de stars. Après tout, ce sont les fans qui permettent à ces artistes de vivre. Ne méritons-nous pas un peu plus de respect et de considération ?

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