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"J'ai vendu le platre d'Aj McLean des Backstreet Boys"

Cet article provient du magazine DERNIÈRE HEURE

Lors de son passage à Chicoutimi, Aj McLean,
des Backstreet Boys, s'est fait enlever le plâtre
qu'il avait alors au pied. L'équipe d'une station
de radio locale a pensé le récupérer et le vendre aux
enchères sur les ondes.

Le 21 mars dernier, lorsque les cinq membres des Backstreet Boys, en visite à Montréal, sont sortis des studios de MusiquePlus, Aj McLean s'était blessé au pied dans le tumulte créé par des fans tentant de se rapprocher de l'autobus à bord duquel le groupe devait prendre place. Conséquence : le chanteur avait dû porter un plâtre.

Quelques jours plus tard, le groupe était à Chicoutimi. Au cours de ce séjour au Saguenay, il était prévu qu'on retire le plâtre à Aj. Au courant de la chose, les équipes de la promotion et du morning show de la station CJAB ont réussi à mettre la main sur le plâtre, autographié par les cinq jeunes chanteurs, et ont procédé à une vente aux enchères du précieux objet sur les ondes de la radio. Nous avons rencontré l'animateur Martin Grenier, l'instigateur de l'événement.

Monsieu Grenier, comment l'idée vous est-elle venue de récupérer et de vendre le plâtre d'Aj McLean?

D'abord, je dois préciser que je ne suis pas le seul à avoir mis sur pied le concours. L'équipe de la promotion y est pour beaucoup. Les Backstreet Boys étaient de passage chez nous pour donner deux spectacles au centre Georges-Vézina, un le dimanche, l'autre le lundi. Dans l'après-midi du dimanche, nous avons organisé une entrevue avec eux au Pavillon de l'agriculture. Une quarantaine de personnes, qui avaient gagné un concours, y participaient aussi. C'est à la suite de cette entrevue que nous avons négocié l'obtention du plâtre, qui devait être retiré à Aj le lendemain, à l'hôpitale de Chicoutimi.

Comment se sont déroulées les négociations?

Notre équipe a discuté avec la mère d'Aj McLean, qui était présente lors de l'entrevue que nous avons réalisée avec les Boys. C'est d'ailleurs à la faveur de cette rencontre qu'on lui a parlé de notre projet. Au départ, nous souhaitons obtenir le plâtre pour le vendre au cours de notre encan annuel, qui sert à amasser des fonds pour le M.I.E.N, organisme qui vient en aide aux personnes atteintes du sida. Chaque année, nous y vendons des objets un peu particuliers, certains ayant appartenu à des personnalités connues. Le plâtre d'Aj aurait produit un effet de boeuf à l'encan.

Ce n'est pourtant pas à cet encan que vous l'avez vendu, n'est-ce pas?

C'est exact. La mère d'Aj avait posé deux conditions à la vente du plâtre de son fils. Elle exigeait qu'il soit vendu rapidement et que l'argent recueilli soit remis à une oeuvre qui s'occupe d'enfants dans le besoin. Nous ne pouvions donc pas attendre jusqu'à notre encan annuel pour le vendre. J'ai d'abord choisi de verser la somme que nous récolterions à l'organisme LEUCAN. La mère d'Aj a approuvé cette idée. Nous avons ensuite procédé à la mise en vente du plâtre.

Quand vous l'a-t-on remis?

Nous nous sommes présentés à l'hôpital le lundi 24 mars, jour où on enlevait son plâtre à Aj. Les médecins étaient au courant et nous attendaient. Ce n'est que deux semaines plus tard, soit le 7 avril, que nous avons commencé l'enchère. Pendant ce temps, nous avons pris bien soin du plâtre! Nous l'avons tenu caché dans un bureau verrouillé de la station.

Comment avez-vous lancé la vente aux enchères?

Nous avons lancé le concours le lundi matin, durant notre émission Y a pas de matin sans eux. Nous avons débuté l'enchère à 500$. Mais le prix de départ était trop élevé, et nous n'avons presque pasa reçu d'appels. Nous avons alors décidé de reprendre l'enchère en la faisant débuter à zéro. J'ai moi-même mis le premier 50$, et les enchères ont monté tout au long de la semaine, pour atteindre 800$, à 10 minutes de la fin, vendredi après-midi.

Vous avez dû recevoir un nombre effrayant d'appels!

Oui! D'autant plus que nous avions annoncé la vente dans toutes les stations affiliées au réseau Énergie. Nous en faisions un compte-rendu journalier. Nous avons reçu des appels de partout en province. Certains jeunes auraient été prêts à dépenser des somme énormes, mais il ne le pouvaient pas, faute de moyens. D'autre téléphonaient à l'insu de leurs parents pour miser des sommes qui atteignaient parfois les 1 500$. Mais lorsque nous appelions les parents pour valider la mise, nous apprenions courant! Certaines filles ont promis de faire leur lit et le ménage de leur chambre tout l'année si elles mettaient la main sur le plâtre. C'est incroyable combien ces chanteurs peuvent charmer les jeunes... On a été à même de mesurer l'ampleur du phénomène.

À 10 minutes de la fin, vous en étiez donc rendus à 800$.

Oui. Et c'est à ce moment-là que les enchères se sont mises à grimper rapidement. Les 800$ ont presque triplé en 10 minutes! Trois personnes étaient en lice : deux de la région et une autre de Montréal. Les discussions se faisaient alors en ondes, et on a assisté à des moments très drôles. Les 10 dernières minutes ont été très excitantes parce que de gros montants d'argent étaient en jeu. Les trois participants ont surenchéri jusqu'à ce qu'un deux décide d'abandonner. Puir, un homme de Chicoutimi, Robin Morin, a donné un coup de grâce : il a offert 2 200$. Personne n'a voulu le suivre. M. Morin est venu à la station chercher le plâtre.

Eest-ce le seul article des Backstreet Boys que vous ayez vendu?

Oui. Mais nous en avons fait tirer gratuitement quelques autres, toujours sur nos ondes. Lors de l'entrevue qu'ils nous ont accordée au Pavillon de l'agriculture, ils ont bu de l'eau embouteillée et ont mangé des jelly beans. Lorsqu'ils sont partis, nous avons ramassé les bouteilles vides et le sac de bonbons à demi vide pour les faires tirer. C'était la folie furieuse sur les ondes!

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Robin, un entrepreneur en déneigement, est
célibataire et n'a pas d'enfant. C'est lui qui a déboursé 2 200$
pour obtenir l'objet tant convoité.

Qu'est-ce qui motive un homme de 31 ans à courir après le plâtre d'un chanteur populaire? Nous le lui avons demandé.

Monsieur Morin, pourquoi avoir acheté le plâtre d'Aj McLean?

L'année dernière, ma mère souffrait d'un cancer, et j'ai eu à me rendre régulièrement à l'hôpital. Mais, je n'ai jamais été malade. C'est là que j'ai compris à quel point j'étais chanceux d'être en santé. À l'hôpital, j'ai vu des jeunes mal en point. Ça m'a touché énormément. J'ai toujours voulu faire quelque chose pour eux. Quand j'ai appris qu'on vendait le plâtre d'un chanteur populaire, je me suis dit que le moment était venu : l'argent que j'allais donner irait aux jeunes atteints du cancer, et le plâtre, je pourrais en faire don au département de pédiatrie de l'hôpita de Chicoutimi. Alors, peu importe le prix, je voulais avoir ce plâtre.

Vous n'estimiez pas que 2 200$, c'était payer trop cher?

Non. J'était même prêt à aller jusqu'à 3 000$ s'il le fallait. Je me devait de poser ce geste d'amour. Ma première mise était de 800$, alors que la mise précédente était de 650$. Il faut dire que l'autre participant était de Montréal et que je tenais à ce que le plâtre reste dans la région. Je me suis alors dit que je ne payerais jamais trop cher!

Avez-vous eu des remerciements?

Une femme m'a téléphoné. Son fils malade est hopitalisé à Chicoutimi. Elle pleurait de joie quand elle a su ce que j'allais faire avec le plâtre. Elle a dit que ça avait redonné la vie à son fils. C'était touchant... C'était le temps qu'elle arrête, parce que j'allais me mettre à pleurer moi aussi! J'ai aussi été invité à passer quatre jours à Expo-Nature, une exposition populaire qui s'est tenue récemment. J'y étais avec le plâtre et j'ai récolté des dons pour la fondation de l'hôpital de Chicoutimi. On permettait aussi aux jeunes de se faire photographier avec le plâtre pour un dollar, qu'on remettait à la fondation. C'est une aventure qui m'a coûter cher en argent et en énergie, mais j'avais le goût de le faire et je l'ai fait!

Email: cath49@hotmail.com