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Réflexion en cette fin de série

C’est fini. Les dimanches soirs me manqueront, cela est certain.

Le premier épisode que j’ai vu de cette série était « Aubrey » de la deuxième saison (en version française sur TQS). Je devais être en 6e année du primaire. Incroyable, n’est-ce pas. J’ai suivi cette saison à travers mon secondaire et mon cégep (qui n’est pas complètement terminé d’ailleurs). Il y a eu des hauts, il y a eu des bas, surtout vers la fin. Pendant sept ans, j’ai suivi une quête romanesque qui m’a fait passé à travers une série d’émotions : la peur pour des épisodes comme « Squeeze » (que j’ai écouté à 3 heures du matin lors d’un marathon spécial sur CTV, le poste que le diffusait à l’époque quand j’avais quoi, onze ans), la tristesse quand Scully était atteinte d’un cancer, le rire avec des comédies écrit par des génies comme Darrin Morgan et aussi la frustration dans des épisodes comme « Lord of the Flies ». Et il y a la mythologie. Cette chère mythologique que plusieurs ont essayé de la déchiffrer sans succès. Beaucoup de souvenirs, la plupart positifs.

Avant la diffusion de cet épisode final, je ne m’attendais pas que la vérité me soit dévoilée en entier. En fait, je ne m’attendais pas à grand chose et j’étais plus préoccupé par l’identité du monde de mon équipe de travail pour cet été que par une vérité fictive. Il est vrai que j’ai perdu beaucoup de motivation au cours des années, à l’occasion, cela me semblait être une corvée et je me demandais pourquoi je continue à écouter la série qui a subit un déclin évident. Comme plusieurs fanatiques, je voulais croire que cela pourrait remonter la côte. La vérité est que la série a remonté la côte, mais pas à la même altitude que dans ses premières années. J’ai eu quand même droit à des bijoux dans les dernières saisons dans des épisodes comme « John Doe », « all things », « Redrum » ou bien « Release ». Il ne faut pas également oublier que la télévision déborde d’émissions stupides. Désolé mais Jerry Springer n’atteint pas vraiment un haut taux d’intelligence. J’ai essayé de convaincre plusieurs que cette série est exceptionnelle mais personne ne m’a cru. Les réactions étaient : « C’est stupide », « It sucks », « À quoi ça sert d’écouter une émission que ne fait aucun sens; il n’y a jamais de conclusion », soit tous négatifs. Et pourtant, j’ai continué à écouter cette série et même developpé une obsession (comment vous appelez ça, créer un site Internet sur une série?).

En fin de compte, je n’ai pas regretté d’avoir suivi fidèlement une émission ainsi. Aussi ridicule que cela puisse sonner, la série m’a apporté beaucoup. Petite anecdote comme ça, c’est grâce à cette série que j’ai passé mon cours d’histoire américaine, surtout quand on discutait de McCarthy et de la guerre contre le communisme (« Travelers »), les conspirations gouvernementaux, JFK (« Musings from a Cigarette-Smoking Man »), la guerre du Golfe (« E.B.E. »). J’ai également developpé un intérêt prononcé pour le paranormal à un tel point qu’on me reconnaît maintenant comme une encyclopédie ambulante sur l’étrange et l’inexpliqué. La série a également fait douter mes croyances. Je suis resté un athée, mais un peu plus ouvert à d’autres idées. J’ai grandi avec une série qui m’a tant apporté intellectuellement, ce qui est très rare de nos jours avec les niaiseries que la plupart sont exposés à.

Pour ce qui est Mulder et Scully, j’ai été aveugle pour ne pas voir à quel point ils formaient le couple idéal. Je refusais toute forme de romance dans cette série. Après qu’ils ont été séparés par le sort, j’ai réalisé qu’on avait là un duo unique, une relation qui était rare dans le monde de la télévision et même dans le monde réel. Deux personnes qui se complètent aussi harmonieusement dans une relation basée avant tout sur le respect et l’amitié. On a tous vu des couples défiler sous nos yeux, que ce soit à l’écran ou dans la vie, mais rare sont ceux qui étaient comme Mulder et Scully. L’important n’était pas le baiser, mais la tendresse qui se dégageait quand ils se tenaient la main ou même lorsqu’ils étaient dans la même salle.

Les premières années de la série étaient composées de chef-d’ouvre. Une atmosphère pesante, des histoires originales et des personnages attachants faisaient partie des ingrédients essentiels à la réussite de la série. C’était également là que la mythologie est née. Au départ, un mystère planait et nous voulions tous savoir quelle était cette vérité qu’on essayait de dissimuler. Au fil des ans, l’attention de plusieurs s’est relâchée, dont celle des auteurs qui semblaient souffrir de plusieurs blancs de mémoire. Le réalisme a pris le bord avec la révélation d’une invasion extra-terrestre, ce qui fait très « Star Wars » ou « Star Trek » (je souffre d’une ignorance impardonable quand on parle de science-fiction donc il est possible que Star Wars ou Star Trek ne parlent pas de ça!). Et après cette révélation, il était évident que les auteurs inventaient tout à fur et à mesure. Avec le déclin dans la mythologie vint une chute dans la qualité des épisodes. Durant la sixième saison, on a eu droit à un défilé d’épisodes légers qui n’avaient quasiment aucun lien avec la série à l’exception d’une légère once de paranormal mais sans plus. L’atmosphère menaçante avait disparu et pour de bon. Les saisons d’après, les producteurs ont réessayé de retourner à la souche mais en vain. Il y avait toujours quelque chose qui manquait et c’était l’atmosphère. L’image était trop polie, trop brillante. Le changement du lieu de tournage a sûrement eu un impact (de Vancouver à Los Angeles). Également, le départ de Mulder a marqué la fin pour plusieurs. Doggett fut un bon remplaçant, Reyes, un peu moins. Bref, la série a subi plusieurs changements en cours de route, et pas toujours pour le mieux.

En conclusion, je n’ai pas regretté d’avoir suivi une quête pour une vérité dissimulée à travers une montagne de mensonges. J’ai appris beaucoup avec cette série et il y avait cette qualité impossible à reproduire (même les producteurs de la série ne sont pas capable de le faire pour les quatre dernières saisons) qui faisait son charme. Les reprises et les épisodes maintenant disponible sur DVD me permettront à redécouvrir une série que j’ai tant aimé et critiqué. Et l’important, ce n’est pas la destination, mais le voyage.

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