SANDY
SNOW
Écrit
le 17 mai 1995 J'était pris à
L'intérieur, la neige m'avait barricadé chez moi!
Comment allais-je me rendre chez Sandy maintenant?
Et qui était Sandy? Il avait tant neigé
la nuit passé! De ma chambre, calé dans mon lit chaud et doux, je pouvait
entendre le vent rager contre le flanc de la maison, la neige s'amassant partout
ou elle pouvait s'entasser, et entre autre devant ma porte d'entrée.
C'était une nuit sans lune, une nuit noire et glaciale. Je m'était levé
au milieux de la nuit, histoire de voir ou en était la tempête. Il est
toujours grisant d'admirer les éléments se manifester aussi violemment et d'être
soi-même bien à l'abris, au chaud, toisant la neige et le vent, riant de cette
colère qui ne lui servait à rien. Dehors, je ne vis rien du tout, à part la
neige balayant tout, dressant des murs de blizzard devant toutes les fenêtres.
Puis soudain j'entendis un bruit, un cognement sourd.
Je tentais de scruter les ténèbres afin de voir ce que cela pouvait être.
Rien, absolument rien, non... voilà, à l'arrière, dans la porte patio. La porte du hangar à bois claquait au vent.
Le vent puissant aurait tôt fait de m'arracher cette fichu porte si je
ne faisait rien. Bon, il fallait donc que je sorte dans ce chaos glacial. j'enfilais
deux, trois couches de vêtements, puis regardant encore une fois cet nuit
emplie de neige qui me charmait tant l'instant d'avant, je me résolut à lacer
mes bottes. j'enfonçais ma tuque,
mis mes gants, ouvrit la porte puis je me laissé engloutir par la nuit. Je ne voyait pas à
un mètre devant moi. Il fallait
que je contourne la maison pour atteindre le hangar.
Je pensait pouvoir me guider avec le bruit de la porte battante, mais je
n'entendais rien. Peut être le
vent l'avait-il déjà arraché? J'optais plutôt pour pensé que le vent
enterrait le son, il hurlait à mes oreilles, me lacérant le visage de milles
aiguilles de glace. Déjà
la moitié du chemin de fait, je longeait la voiture.
À partir du pare-chocs arrière c'était tout droit.
Mais le droit chemin n'est pas toujours évident à suivre dans un pareil
déchaînement des éléments. Après
quelques pas, mon pied s'enfonça dans une eau glaciale et boueuse.
Je retirais rapidement mon pied droit, prenant appuis sur le gauche, mais
celui-ci s'enfonça à son tour. Je
paniquais, tentant de m'agripper à quelque chose, quelqu'un.
Je ne sentis que du vent, de la neige, et m'effondrais dans la boue
froide. Mon cœur pompait le sang
avec soubresaut, mon corps se rebellait de cette situation agressante.
Je continuais à me débattre pour, enfin, réussir à me hisser sur la
neige, laissé aux fouet du vent. Il me fallait réfléchir,
reprendre mon calme. Mes jambes,
sorties de l'eau, semblait s'être réchauffés, mais ce fut de courte durée,
une couche de glace se fit rapidement sur mes pantalons et mes bottes, puis
bientôt je ne senti plus mes pieds. j'avais
sûrement dérivé un peu à gauche, en partant de la voiture et je me suis
retrouver dans le ruisseau derrière le hangar.
C'était sûrement cela. Il
le fallait. Dans un moment ou le
vent prenait un peu de répit, j'entrevit le hangar, à quelque mètres de moi. Je me relevais, prenant soin de ne pas retomber dans l'eau,
puis me rendit au hangar. Je le
contournais pour trouver la porte. Elle
s'était refermée. Je l'ouvrit et entrai à l'abris un instant. je
tâtais le mur dans l'espoir d'y trouver la lampe au gaz qui devait être
quelque par par-là. Je mis la main
dessus, sortit une allumette du compartiment à même la lampe, puis je
l'allumai. La lumière se fit hésitante,
puis le gaz emplit la poche entièrement et la lumière fut.
Il faisait bon de voir quelque chose, enfin.
On eu dit que cela faisait des heures que j'était sorti pour fermé
cette satanée porte. Je jetais un
coup d’œil dehors, le tempête semblait avoir redoublé de force, je ne
voyait pas la maison. Je regardai
donc autour de moi, j'allai rester ici encore un peu, le vent se calmerais peut-être
quelques minutes. Je pris du papier
et allumai le petit poêle à bois au fond du hangar.
J'avais installé ce poêle près de l'établi afin de me réchauffer un
peu lorsque je bricolait tard l'automne et que les nuits étaient fraîches. Je pensais bien que ce minuscule poêle ne viendrait pas à
bout du froid sibérien de cette nuit, mais cela m'empêcherai au moins de geler
complètement. Je
fut stupéfait du rendement de cette petite fournaise, l'air devint vite
confortable. J'ôtai ma tuque et
mon manteau que je fis sécher sur un crochet au dessus du feu.
Je reprenait vie. Assis sur une corde de bois, je laissait pendre mes pieds au
dessus du poêle ce qui dégela mes pieds douloureux. Il
fallais que je retourne me coucher, je tombait de fatigue.
La chaleur du feu me faisait somnoler.
Je sentais mes paupières se fermer d'elles même quand j'entendis un
cris aigu. Très faible, lointain dirait-on, mais c'était bien un cri,
un cri de fille. Puis il se tut.
Je tendit l'oreille encore, rien. J'ouvrit
la porte pour voir si le vent s'était calmé et constatais que je pouvait me
rendre à la maison que je pouvais maintenant distinguer dans la nuit.
Je rentrai éteindre le poêle et remettre mon manteau. Puis je sorti encore une fois.
Cette fois je me rendit directement à la voiture ou je m'arrêtai un
instant. Pourquoi n'avais-je pas eu
la brillante idée d'ouvrir la lumière extérieure avant de sortir, le repérage
aurai été un jeu d'enfant. Enfant, cette fille
qui criait. Était-ce un illusion du vent?
Soudain la lumière extérieure s'alluma.
J'eus peur, je me senti terrifié, j'avais horriblement peur.
Pourtant je m'aperçut que j'était à quatre pattes devant la porte
essayant de déblayer la neige du mieux que je pouvais pour entrer.
Je pus ouvrir la porte enfin, et je pénétrai chez moi. Je courrais partout,
cherchant celui, ou celle, cette fille, qui aurait ouvert la lumière.
Je déversait la neige que j'avais amassé, partout dans la maison,
trempant mes tapis et mes planchers. Soudain
je pensai à quelque chose. J'avais
probablement réglé la minuterie pour faire peur aux cambrioleurs.
Je me trouvais stupide, idiot d'avoir eu peur à ce point.
Je me dévêtit, jurant de ne pas m'y faire reprendre.
De toutes façons, comment se pouvait-il que quelqu'un sorte par ce
temps. Il aurait fallu être complètement
fou. Je n'étais allé que de l'autre coté de la cours et j'y étais presque resté. Exténué,
je regardai l'heure, je ne la remarquai pas vraiment, je ne fis que constater
que j'était rester dehors près deux heures.
Comment être aussi insensé pour une porte de hangar?
Je me glissais dans mon lit d'eau, chaud et moelleux, me couvrant de ma
couette en plumes. Je me sentais défaillir,
passer au monde de Morphée, quand je senti une main froide m'enlacer doucement,
horriblement. Je bondit hors du
lit, faisant voler les couvertures. Je
découvrit une jeune femme, presque nue, qui dormait à poings fermés.
Ses cheveux bruns s'allongeaient jusqu'à ses reins, et ses seins étaient
biens ronds et durs. Elle gémit un peu, se tourna, puis sembla retourner au
pays des songes. Je contemplais
longuement sa peau blanche, cireuse aux reflets
cuivrés sur les joues. C'était
donc bien elle qui avait criée. Pourquoi
donc? Était-elle perdue dans ce froid, seule? Et d'où venait-elle? Je la recouvrait de
l'épais édredon, puis la contemplant encore une fois, je sus qu'elle
s'appelait Sandy. Je ne peut pas dire pourquoi, mais je savait que c'était
ainsi qu'il fallait la nommer. Je
m'endormit dans la chambre d'amis, moins confortable, mais j'était si exténué
que je ne m'en rendis même pas compte. Je
rêvais à cette jeune fille extraordinaire, d'une beauté merveilleuse,
magnifique. Je ne me réveillais
pas avant midi. J'était pris à
L'intérieur, la neige m'avait barricadé chez moi!
Comment allais-je me rendre chez Sandy maintenant?
Et qui était Sandy? Sandy était partie.
Elle semblait s'être envolée. Je
ne pouvait pas me rendre chez elle, je ne savait pas ou elle habitait.
Je ne savait même pas qui elle était,
Je savait seulement que j'en était fou.
Elle m'avait envoûtée. Je
ressentait un amour profond pour elle. Mais
comment était-ce possible? Je ne lui avait même pas parlé.
Si, elle, elle
m'avait parlé, toute la nuit. Oui,
je savait ou elle demeurait. Un
grand mausolée, une grande tour de sable... Sandy.
Elle habitait dans une tour de sable au bout du sentier de neige
sablonneuse... Sandy Snow. Équiper du stricte nécessaire,
je fermai la maison à double tour, et sorti dehors.
Le vent était tombé, et le soleil brillait dans un ciel bleu royal. Il faisait extrêmement froid cependant. Je contournais la maison, je vis le hangar, et derrière lui,
une traîné de sable fin qui semblait aller vers le bout du monde.
Je pris le chemin, marchant dans cette neige épaisse, couverte de sable.
Je marchais sans qu'aucune autre image que celle de Sandy me vienne à
l'esprit. c'était elle qui me
guidait, qui me suppliait de venir la retrouver afin que nous soyons enfin
ensemble, seuls au monde, régnant sur le monde de sa tour de sable. J'avançai pendant des heures, ignorant le froid qui me perçait
la chair des pieds et montait lentement des mes jambes. Mon amour m'attendait. La nuit tombait et je
continuais quand même. Le sable
semblait magique, je le voyait luire dans la nuit pouvant aisément suivre le
chemin. Je ne savait pas l'heure, peu m'importais.
Sans que je me rende compte que je m'affaiblissait considérablement, je
continuait à marcher. Puis,
soudain, je m'étalais sur le sable, gelé, épuisé.
Je respirait encore un peu, lentement.
Je m'endormit étendu dans un champs infiniment blanc, taché de sable
envoûté. Je la voyait dans sa tour,
elle m'attendait, vêtue de blanc, ses yeux bruns me disait à quel point elle
me désirait. Elle me priait d'être
fort, de venir la rejoindre. «Mais
je suis en train de mourir mon aimée, je meurt pour toi, chérie.»
Elle me souriait tendrement, je ne mourrai pas, elle me l'avait dit, je
ne mourrai jamais. Un long et
bienfaiteur engourdissement pris tout mon corps. Je sentait un étrange fluide traverser ma gorge pour rendre
mon corps semblable à une fournaise, un brasier ardent. Sandy était à mes côtés, me regardant là, couché,
impuissant, rêvant d'elle. Des
milliers d'images fourmillaient dans mon esprit.
Mon corps se réveilla d'une torpeur d'anesthésie.
J'était engourdi et dérouté tout à la fois. Mon corps était recouvert de sable, entièrement recouvert,
ce qui accentua ma déroute. Le
jour venait à peine de se lever, et le chemin de sable suivait toujours le bout
du monde. Mes
pieds étaient chauds, mes membres en parfait état, le soleil était si fort,
se reflétant sur la neige, que mes yeux piquaient, larmoyaient..
Je repris ma marche vers nulle part.
Mon corps était parfait, mieux qu'avant même.
J'avait soif, très soif. Je
sorti la gourde de ma poche et en pris une rasade, l'eau semblait avoir cent
ans. Elle goûtait la vieille eau, elle était dégoûtante.
Non j'avait soif d'autre chose, soif de ce fluide qui m'avait ressuscité.
Sandy en avait, elle me le disait. Je fis trois ou
quatre jours de marche sur le chemin de sable.
Chaque fois, je m'écroulait, mourant, puis je rêvait d'elle,
Sandy me consolait, me disait des mots tendres, elle m'enseignait des
choses auxquels l'esprit humain n'avait même pas pensé.
Des choses étranges, que je ne comprenait pas toujours.
Elle me bombardait d'images, de mots, de savoir tout en m'insufflant ce
mystérieux fluide qui, chaque fois, me redonnait vie.
Je m'écroulait chaque fois, un peu plus tôt.
Je m'éveillait aussi plus tôt, parfois deux heures avant le lever du
soleil et il m'était encore plus facile de marcher dans la neige, je me sentait
léger comme la brise. Puis je m'écroulais
à l'aube, affaibli, me noyant dans les images que m'envoyait Sandy.
Juste avant mon réveil, je sentait le fluide m'envahir.
Quand je m'éveillait, et que je m'extirpais du monticule de sable qui me
recouvrait, je pouvait voir les dernières lueurs de la lumière se fondre avec
la nuit derrière l'horizon. Je ne sait même plus
depuis combien de temps j'était parti. Je
savait seulement que je ne retournerais plus jamais chez moi.
Chez moi, c'était chez elle. Une
nuit, lorsque je m'éveillais, je sentait que quelque chose allait arriver.
Je me mis à marcher, comme chaque nuit, et je senti sa main prendre la
mienne. Elle marchait à mes cotés.
Habillée de bleu, ses longs cheveux tressés tombaient sur son dos, sa démarche
semblait si aisée, quasiment magique. Je ne fut pas surpris, ni étonné.
Je continuait de marcher, lui jetant un coup d’œil de temps à autre,
lui esquissant un sourire qu'elle me rendait tendrement.
Nous marchâmes ainsi toute la nuit, puis je me senti défaillir, je
m'affaiblissait. Elle s'arrêta, me
regardant m'étendre à même la neige sablonneuse.
Mes yeux se fermaient, mon esprit partait rejoindre le sien. Alors elle me recouvrait de sable doucement, jusqu'à ce que
je ne vois que du noir, puis elle s'en allait dans sa tour et me tenait
compagnie dans mes rêves jusqu'à la nuit. Puis il y eu cette
nuit. Elle me sortit de ma torpeur
plus tôt que prévu. Je n'avais
pas encore senti ce fluide auquel j'avais droit chaque nuit.
Elle était vêtu de noir et ses cheveux bruns, en cascade sur ses épaules
avaient de doux reflets blonds. Elle
me leva, j'était faible, bien trop faible pour me lever maintenant. La nuit achevait de tuer le soleil au loin.
«Viens, dit elle, tu est prêt cette nuit.»
C'était la première fois que j'entendait sa voix avec mes oreilles.
Quelle douce mélodie, quelle chant d'ange.
Le son qui émanait d'elle était de l'énergie pure, une onde que tout
mon corps captait. Je
m'interrogeait à savoir si le son de ma propre voix, que je n'avais pas entendu
depuis presque un mois, sonnait aussi parfaitement.
Je n'eus même pas le temps d'y songer plus longtemps, elle me pris la
main puis nos deux corps se soulevèrent du sol lentement.
La sensation est
indicible. Je connaissais la
sensation que l'on a au décollage d'un avion, le phénomène pouvait s'y
apparenté mais en mille fois plus impressionnant.
Peu à peu, nous prîmes de l'altitude, puis d'un coup, je sentit mon
corps projeté à plus de kilomètres à l'heure que je ne pouvait en compter.
Je ne voyait plus la terre, nous «volions» à une vitesse, ou d'une
manière qui dépassait l'entendement humain.
Pourtant, je gardait une attitude sereine, calme, la regardant, essayant
de comprendre plutôt que de me laisser aller à la folie.
Puis je senti que nous amorcions une descente. Je cru un instant que nous allions nous enfoncer dans les
entrailles de la terre tellement nous tombions rapidement.
Nous nous arrêtâmes à quelques centaines de mètres du sol.
On eu dit que nos corps ne répondaient à aucunes lois physiques
normales. Ni celle de la gravité, ni celle de l'inertie, ni bien
d'autres dont je ne soupçonnait même pas l'existence. Nous
étions juste au dessus d'une grande tour de sable.
Elle devait faire au moins trois cent mètres de haut.
Elle était Pentagrualesque, comme aurait dit Rabelais.
Nous descendîmes doucement et nous nous posâmes sur le toit.
«Te voici chez toi mon amour, me dit-elle»
Sa voix. Mon dieu, qu'elle
était belle! Elle resplendissait
comme le soleil dans cette nuit irréelle.
Ce soleil que je n'avait pas eu l'occasion de voir depuis presque deux
semaines. De toutes façons il est
bien rare qu'on puisse le voir durant l'hiver, les nuages de neiges le couvrant
constamment. Nous prîmes les
escaliers pour descendre aux étages inférieurs.
Tout était de sable, sculpté dans un sable magique, les pièces ornées
de tableaux, de meubles de marbre, de pierres polies.
Tout était magnifique, incroyablement parfait.
L'endroit semblait avoir toujours existé, il en avait toujours été
ainsi. Je ne pouvait pas me résigner
à m'attarder au détails impressionnants qui jonchait la tour de Sandy, je la
regardait elle, cette déesse qui m'emportait je ne sait où.
Elle pouvait m'emporter jusqu'en enfer si elle voulait, je la suivrais. Elle ouvrit une porte
qui donnait sur une chambre immense, emplie de richesses formidables.
Les meubles antiques, les tableaux, les tapis s'entassaient pour faire
vivre la pièce au rythme du cœur de Sandy, et du mien. «Tu
ne souffrira plus jamais, mon amour. Tu
vivra éternellement, mon aimé, mon élu.» Elle M'embrassa, m'étreignant
de ses bras soyeux et doux, mais forts et précis.
Je senti soudain ce fluide chaud, qui bouillonnait dans ma bouche, comme
la roche en fusion. Je me mis à
boire avidement le liquide légèrement sucré qui jaillissait de sa bouche.
Qu'était-ce donc? Peut m'importait, je m'en délectait comme un veau avec le
lait maternel. J'entendait son cœur
battre contre le mien, ses seins se pressaient contre ma poitrine.
Je l'aimais tant. Soudain
je la sentie qui me repoussait. Non,
je veut boire encore, j'ai soif ma beauté.
Elle se tenait devant moi, me souriait.
Sa peau blanche était encore plus blanche, plus satinée.
«Viens, mon beau
prince, je doit boire à mon tour!» Elle
me pris par la taille et m'enfonça les dents dans le cou.
Je restai paralysé d'effroi et de plaisir.
Elle me prenait mon énergie vitale, me tirait ma vie à grandes gorgées
et je jouissait, j'adorait cela. Je
baissai les yeux et vis son artère qui saillait sur son cou laiteux. Je tâtai mes dents du bout de ma langue pour constater que
j'avait de bons crocs pointus, prêt à l'attaque. Je lui enfonçais dans le cou puis je me mis à boire, encore
et encore. Nous
étions soudés l'un à l'autre, vivant éternellement à jamais et pour
toujours. Tel deux statues, seul
nos gorges aspiraient le sang chaud de l'autre qui circulait sant arrêt. Le soleil allait se
lever. Sandy décolla sa bouche de
mon cou doucement. J'eus de la difficulté à faire de même, c'était si bon.
Nous ôtâmes les couvertures du lit, puis je me couchai à ses cotés,
me blottissant contre elle. Dehors, le soleil se levait sur un champs vide, blanc,
couvert de neige. La tour avait disparu
dans les entrailles de la terre, enfouie dans un sable éternel avec deux
vampires amoureux. La nuit prochaine, le tour de sable régnerait de nouveau sur
la nuit. Nous attendrons
ensemble, Sandy et moi, qu'il y ai une tempête de neige.
Nous voulons un fils,
nous l'appellerons peut-être pierre. Tristan Gauvain |