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A18. Peter McLeod jr. (c.1810-1852). Cette photo de McLeod provient du fonds J.E. Livernois, photographe de Québec. C'est en 1865 que Jules-Ernest Livernois devient propriétaire du studio ouvert par son père à Québec en 1845. Que McLeod semble dans la trentaine sur la photo peut s'expliquer par le fait que cette photo serait une reproduction faite par J.--E. Livernois d'une photo plus ancienne, genre daguerréotype , faite par son père vers 1845.

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Peter McLEOD : SA VIE ET SON TEMPS

 

L’on ne peut être insensible à la légende qui s’est créée autour du personnage de Peter McLeod jr et qui l’enveloppe encore aujourd’hui. Légende axée autour de sa naissance, dont le lieu et la date sont inconnues, son tempérament vif, ses excès légendaires et les circonstances obscures de sa mort. Elle reflète bien la forte personnalité de l’homme et le rôle prédominant qu’il a joué dans la fondation de Chicoutimi et au cours des dix années suivantes.

Peter McLeod est le premier enfant de la première femme de Peter McLeod sril en eut trois qui lui donnèrent 18 enfants. Son père, Ecossais d’origine, est d’abord, à partir de 1809, au service de la Compagnie du Nord-Ouest, puis à celui de la Compagnie de la Baie d’Hudson, lors de la fusion des deux compagnies en 1821. Il a toujours été en poste au Saguenay: entre autres, à Chicoutimi vers 1809-1810, à Portneuf jusqu’en 1825, aux Ilets-Jérémie vers 1835.

Aucun document ne confirme la date et le lieu de sa naissance. Même si sa mère est la fille d’un chef montagnais des Ilets-Jérémie, à douze milles de Bersimis, la légende rapporte et lui-même se plaît à l’affirmer qu’il serait né au poste de Chicoutimi, vraisemblablement vers 1807 ou 1808. En tout cas, il est natif du Saguenay.

Il est aussi dit que son père l’envoie dans les "grandes écoles", en Angleterre, pour y faire ses études secondaires et devenir ingénieur, tout comme lui. Une chose est certaine, c’est que McLeod jr entre au service de la Compagnie de la Baie d’Hudson au début des années 1830. On ne connaît guère ses états de service. Tout au plus sait-on, grâce à un contrat passé en octobre 1836 à La Malbaie, que son père, alors en charge du poste des Ilets-Jérémie, se l’associe comme commis et aussi comme "procureur général" en rapport avec ses affaires forestières.

En 1838, une accusation de vol qui se révélera par la suite non fondée est portée par la Compagnie contre Peter McLeod jr. Celui-ci quitte alors la Compagnie, suivi par son père, indigné de cet affront. Le père vient s’établir aux Terres-Rompues (non loin du site de l’ancien Village de St-Jean-Vianney), près de l’embouchure de la rivière aux Vases, et construit un petit moulin à scie sur la rivière Shipshaw. Il est probable que son fils l’accompagne et est alors témoin des débuts des "Vingt-et-Un" dans la région, débuts qui lui confirment ce qu’il a sûrement compris, c’est-à-dire les immenses possibilités offertes par les riches pinières encore la inexploitées du Saguenay.

Il faut dire que ce n’est pas son premier contact avec la région de Chicoutimi ou avec l’exploitation forestière. A l’instar de son père, il s’est déjà lancé depuis quelques années dans le commerce du bois et possède à la rivière Noire (aujourd’hui St-Siméon) un petit moulin à scie équipé de deux scies circulaires. C’est de ce temps que date sa première association avec William Price. Déjà à ce moment, McLeod vend son bois scié à Price, dont la Compagnie est fort bien organisée pour le transporter et l’exporter.

C’est probablement en faisant jouer ses droits naturels d’Indien, par sa mère, et de natif de Chicoutimi —droits qui lui permettent de s’installer librement partout dans la région que McLeod obtient la concession de ces limites qui se révéleront par la suite essentielles dans la réussite de son entreprise avec Price.

Le contrat passé entre Price et McLeod en novembre 1942 va s’avérer profitable pour les deux partenaires. D’une part il permet à Price de s’établir solidement au Saguenay et de tirer profit des limites forestières de McLeod. D’autre part il libère McLeod de ses dettes antérieures avec Price et lui donne des moyens financiers d’augmenter son entreprise, car Price fournit le gros du capital : il avance à McLeod l’argent pour l’amélioration de son moulin à rivière du Moulin et pour la consstruction d’un deuxième moulin plus important avec six scies circulaires, au pied de la première chute de la rivière Chicoutimi.

La propriété et les profits de l’entreprise McLeod – Price à Chicoutimi sont partagés de façon « indivisible et égale » entre les deux associés. Toutefois McLeod reçois une commission de 5% sur la vente des madriers, à titre de responsable de toutes les opérations, depuis le choix des chantiers jusqu’au chargement des bateaux.

Peter meurt le 12 septembre 1852, à l’âge d’environ 44 ans, dans des circonstances mystérieuses et non encore éclaircies. La légende a entretenu plusieurs versions sur la cause de cette mort subite. D’abord inhumé dans le « cimetière des sauvages », près de la vieille chapelle du Bassin, son corps est exhumé le 24 octobre 1879, lors du déplacement du vieux cimetière, pour être réenterré avec les autres restes dans une fosse commune du nouveau cimetière de la cathédrale.

McLeod étant mort sans laisser de testament, c’est William Price qui, à titre d’associé et de créancier, prend possession de tous ses biens (forêts, moulins et propriétés) et s’en fait reconnaître curaeur et administrateur jusqu’à leur acquisition par son fils David-Edward en 1861.

Encore aujourd’hui, son nom et son souvenir demeurent bien vivants en notre mémoire.