US Army Orléans France
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Les troupes
américaines ont quitté le Loiret en mars 1967. (DR)
26/02/2000
Amérique sur Loiret
De 1950 à 1967, Orléans et sa région ont connu une
forte présence
américaine. La cité johannique était alors devenue
le centre nerveux
de la logistique américaine en Europe.
Entre 12 000 et 13 000 personnes. Le 1er août
1944, les Américains
libèrent Orléans. Six ans après, dans le cadre de l'OTAN,
à la suite
des accords de novembre 1950 entre la France et les
Etats-Unis,
ils installent en France la ligne de communication
(Communication Zone).
Celle-ci relie leur base arrière des ports de l'Atlantique
(La Rochelle,
Bordeaux, Saint-Nazaire) et la position avancée de leurs
troupes
stationnées en R.F.A. L'Etat-major de la COM Z s'établit
à Orléans
qui devient le pivot de toutes les communications et le
centre du
réseau d'approvisionnement des troupes américaines en
Europe.
Au début des années 1960, la "colonie
américaine" d'Orléans
compte entre 12 000 et 13 000 personnes. Cette présence
américaine
donne du travail à plus de 2 400 civils français. Les
Américains
sont installés dans une douzaine de sites dont la caserne
Coligny
à Orléans avec l'Etat-major de la COM Z, le camp de la
Forêt d'Orléans
avec l'Orléans Area Command (O.A.C.), le camp de Maison Fort,
le camp Harbord Barracks, le camp de Saint-Privé-Saint-Mesmin
et un autre à Saint Ay. Un hôpital moderne est installé à
la
Chapelle Saint Mesmin, une station de transmission à
Saint Lyé,
et un relais hertzien à Nibelle.
Trois zones résidentielles sont aménagées pour les
familles
américaines à Saint-Jean-de-Braye,
Saint-Jean-de-la-Ruelle et Olivet.
La fusée Nike exposée. Les
militaires américains qui ne séjournent
pas plus de 2 à 3 ans, vivent à l'intérieur de leurs
bases, en circuit fermé
et en quasi autarcie. Quelques problèmes de coexistence
se posent
avec la population orléanaise. Des propriétaires
orléanais louent des
appartements au prix fort aux Américains, d'où la pénurie
de logements
pour les Français. La circulation des véhicules
américains s'élève
à 15 % de la circulation locale.
La cohabitation est parfois difficile quand les GI'S
fréquentent trop
bruyamment bars, établissements de nuit et prostituées.
La propagande
communiste se déchaîne contre "les nouveaux
occupants",
les "soudards" ou "les gangsters"
américains. Des murs sont couverts
d' "US go home". Mais la population orléanaise
est plus sensible aux
manifestations de rapprochement. Les autorités
américaines organisent
des journées portes ouvertes dans leurs bases.
En juin 1956, ils présentent sur la place du Martroi à
Orléans,
la "fusée Nike", la première fusée téléguidée
supersonique de leur
défense anti-aérienne. Des clubs franco-américains sont
créés.
Le club féminin accueille ainsi en février 1960, la
célèbre actrice
d'"Autant en emporte le vent", Olivia de
Havilland.
De nombreux mariages mixtes. Des troupes
américaines défilent
aux fêtes de Jeanne d'Arc et leurs fanfares offrent
spectacles et concerts...
Les Américains se veulent généreux, ils offrent des
"Christmas-parties"
aux vieillards et aux orphelins orléanais. Quoi de plus
symbolique que
le train miniature de Wichita, inauguré le 8 mai 1952 au
Parc Pasteur,
offert aux petits Orléanais grâce à une souscription
publique de la
ville du Kansas ! Américains et Français trouvent
l'entente par des
contacts individuels et même le bonheur grâce aux
mariages mixtes.
Rien qu'à Ardon en 16 ans, 162 unions sont célébrées.
Après le retrait de la France de l'OTAN, décidé en
février 1966,
les troupes américaines quittent le Loiret en mars 1967.
Devant le risque de chômage pour les employés français
renvoyés,
Orléans est classé en zone de sous-emploi. Les licenciés
bénéficient
d'allocations de pré-retraite ou de reconversion.
Certaines des infrastructures, délaissées par les
Américains,
sont réutilisées par les Français. De ces seize années de
présence
américaine restent quelques éléments de l'American way of
life,
une certaine une nostalgie de cette époque pour ceux qui
l'ont connue
et le petit train de Wichita qui continue aux beaux jours
de transporter
les enfants dans le parc Pasteur.
J-M.F.
Texte original publié de 2000 à 2010 sur la page internet
du site du Conseil Général du Loiret
et à partir de 2011 sur cette page à l’adresse URL
https://www.angelfire.com/film/118/USarmy.html par PAT
qui fut employé de l’ US Army en 1957-1959
d’abord comme civil au PX, puis au service IBM punched cards (photos)
(fiches de paye enregistrées au Fisc français d’Orléans).