Site hosted by Angelfire.com: Build your free website today!


Ogmon
\|/
/|\




I - L'OGHAM



Ogmios (1), étant un dieu très habile dans les langues et dans la poésie, c'est lui qui inventa l'ogmon, l'objet étant que ces signes au discours secret ne soient connus que par les Druuides, les gens instruits, et ainsi conçus pour être gardés des Diuxscaroi, les vulgaires, et des Deluoi, les pauvres de la nation... Les Ogma (2), d'où prennent-ils leur nom ? D'après la chose et son nom ? Qui est la mère des Ogma ? Quel est le premier nom écrit en Ogmon ? Dans quelles lettres fut-il écrit, et par qui, et pourquoi la première lettre fut-elle écrite? Pourquoi la lettre 'b' précède chaque lettre?

Ce n'est pas difficile!

On les appelle Ogma à cause de l'inventeur, Ogmios. Une dérivation à partir d'Oam, son primordial, que les sages primordiaux rapprochaient d'"ogmo", prise soudaine, si ce n'est d'"ogmo", lien magique, c'est-à-dire, "Oga-Uaima", le sein maternel, "Aca-Uatina", fine poésie, ou "Oga-Uatina", vaticination pure, intacte, ou peut-être, "Oda-Uatina", allitération pointue, ainsi indiquant "acstisama-uatina", allitération très fine et pointue, qui est la sagesse par laquelle les Bardoi étaient capables de composer parce que par ses branches, ils résonnaient leurs vers ?

Le père des Ogma c'est Ogmios, la mère des Ogma c'est le couteau de sa main.

Il est dit que "Suambiuidtu", toute connaissance, "Suambis", contentement, ou "Soimos" fut la première chose écrite en Ogmon.


_____/ S - M, Soimos, la magie, si ce n'est, Samos, l'été;
||||| /

_/ / /_| | | |_ 'N - C , 'Ncu, la fatalité;
/ / /

_____ B - B - B - B - B - B - B , Sextan Bitoues, les sept mondes.
|||||||

Sur un bouleau, c'était écrit et donné à Lugus (3), fils d'Étania, la Poésie.
Bitua c'était écrit, sept fois, pour servir d'avertissement à Lugus , fils d'Étania (si ce n'est Etiona, la Contrée), afin de l'empêcher d'être enlevée au Sidos (4), dans l'autre monde.
C'était les sept 'B' sur une baguette (ulisca) de bouleau.
(Ça voulait dire : ) Ta femme, Dexsiutera, la Droiture, sera transportée loin de toi sept fois dans l'Au-delà, ou dans une autre contrée, à condition qu'elle soit gardée par le bouleau.
Aussi, c'était pour cette raison que les premiers ogma furent inscrits.

"À quel endroit et à quel moment les ogma ont été inventés, par quelle personne et pour quelle raison ?"

Ce n'est pas difficile :

L'endroit c'est Eriu, l'Ouest, d'où est venu Celtos Glastos (5). C'était au premier temps de Bretos (le Jugement), fils d'Elitos, le Souffle, qu'on les inventa.
La personne qui les inventa c'est le dieu Ogmios, fils d'Elitos, fils de Deluatis, l'Agent de la Forme, et frère de Bretos. Bretos, Ogmios et Deluatis, sont les trois fils de Deluatis.
Ainsi c'est Ogmios, un dieu très sage dans les langues et la poésie, qui inventa les Ogma. C'est une preuve de son intelligence car cette langue était réservée aux gens instruits, à l'exclusion des gens frustres et des pâtres.
D'où proviennent les figures et les appellations dans l'explication de 'B', 'L' et 'N' dans l'ogmon?

Ce n'est pas difficile :

Des branches et du tronc de Deruos, le Chêne :
qui formaient des idées exprimées en sons, c'est-à-dire que des troncs du bois, la plus noble partie de ceux-ci, se formèrent les cinq figures maîtresses en tant que voyelles, ainsi : A, O, U, E, I, ...et elles formèrent trois autres, qui s'ajoutèrent comme aides, formées des deux côtés de la ligne ainsi : EA, OI, UI, IA, AE...

Les branches du bois donnent cinq figures pour les branches et les veines de l'Ogmon, chef de tous.
La tribu de 'B' de Betua (Bouleau), si ce n'est Bitu, le Monde, et sa fille, Onna, qui est le Frêne du boisé, est chef; et d'eux, le premier Eleon (alphabet) fut formé...


Il y a ainsi cinq groupes d'ogma et chaque groupe comporte cinq lettres, chacune d'elle a cinq encoches, et leurs orientations les distinguent.
Leurs orientations sont: à droite de la ligne, en travers de la ligne, croisant la ligne, autour de la ligne.
On gravit (c'est-à-dire on 'lit') l'ogmon comme on grimpe à un arbre, d'abord la main droite en avant, la main gauche en dernier.
Après cela, c'est de part et d'autre de lui et à travers lui et autour de lui.
(Certains disent que la méditation est facilitée par le recours aux doigts de la main gauche qui sont identifiés aux cinq éléments, Xodonia, Terre, Tepnia, Feu, Auer, Air, Idsca, Eau, Uxson, Ether aux cinq divinités, en même temps qu'aux cinq syllabes mystiques : Xea, Thoi, Phui, Pio, et Xsae, ainsi qu'aux cinq couleurs qui sont respectivement, canecos, doré, thitnema, brillant, prunnos, brun, uindos, blanc,
usgdacos, ambré.
Ainsi pour chaque syllabes il y a une divinité, à savoir : Connos, Aedus, Uiacris, Uindula, et Uxellimon.)

Qui inventa la langue des ogma ?

Ce n'est pas difficile :

Il est dit que c'est Uindios Uersattis(6) qui l'inventa. Uindios Uersattis, versé dans toutes les anciennes langues de Manos Belos(7), fit un voyage de recherche en compagnie de Celtos Itrionos(8), Isaros Nemonos(9) et une suite de soixante-douze savants de la Scythie(10) à la Grande Plaine dans le but d'étudier les langues réunies dans la forteresse des tours. Ayant constaté que la langue mère de Manos Belos avait été dispersée partout dans le monde, il donna comme mission aux soixante-douze sages de retrouver les filles dispersées. C'est au terme de dix longues années, après avoir mené à bien leurs recherches, que les soixante-douze Druuides savants demandèrent à Uindios de recréer, à partir toutes les langues de Manos, une langue pure qu'eux seuls pourraient comprendre. Uindios accepta et créa un langage pur qu'il appela Celtica en honneur à Celtos Itronos. Il puisa ce qu'il y avait de plus sacré dans chacune des langues de Manos Belos et donna aux sons semences, voyelles et consonnes, les figures de ce qui allait devenir l'Ogamon. Aux lettres de l'ogma furent donnés les noms des plus nobles sages, ainsi fut créé l'alphabet.


Ison son bissiet etic bitus, "qu'il en soit ainsi à jamais".

(Livre de Ballymote)


Éléments graphiques des oghams :

druim: drumbos de drummen > drosmen = 'crête', 'dos','ligne';
ecsi: axscai = 'encoches';
flesc: ulisca = 'signe';
forfedha: Ueruidoues = 'sur-bois', les signes supplémentaires;
iteòg: ettia/etos de pettiâ = 'plume';


Ancienne séquence hypothétique I :

A : Aballos (Pomier), alamo (richesse), Albiio (l'Univers)
B: Betua (Bouleau), bilos (solide), beitis (chemin),Bitu (le Monde)
L : Lusis (Frêne montagnard), Lemos (Orme), lemos (son), Lugus (la Lumière, Mercure)
N : Nertos (Myrte), nertos (fort), Nucturos (Saturne)
U : Uernos (Aulne), uernos (bon), Uindia (la Blanche, une étoile de Pégase)
S : Salixs (Saule), slanis (sain), Sauelios/Sonnos et Sonna (Soleil)
X : 'Xsciion (la Lune)
D : Deruos (Chêne rouvre), druos (ferme), Dirai (les Étoiles)
T : Tanno (Houx), toncatos (destin), tepnon (feu), Taranis (Jupiter)
O : Osna (Frêne), ona (eau), Onuana (mémoire sans faute), Ogmios (Constellation d'Hercule)
G : Gortia (Lierre), goros (chaud), Goria (la Chaude, une étoile de Pégase)
M : Marcos (Vigne), maros (grand), Moria (la Mer, une étoile de Pégase)
'N : 'Ncaitalis (Roseau),'Ndumnon (le non-monde), 'Nguinon (l'Oeuf Cosmique)
C : Coslos (Coudrier), cailos (d'augure favorable), celtos (haut, noble), Cenos (Lointain, Uranus)
Ü : Uroica (Bruyère), uros (pur), uritus (profit), Ualia (la Forte, une étoile de Pégase)
P : Pados (Pin), pennos (chef / tête), Prinnioi (les Constellations)
R : Ruscia (Sureau), rextos (convenable, correct), rouesia (espace, Riia (Vénus)
I : Iuos (If), iuos (clair, net), Iatus (bisection de l'écliptique et de l'équateur)
TH :Tharanos (Chêne vert), thitnema (brillante), Thalamu (Terre)



Ancienne séquence hypothétique II :

A : Aballos (Pommier)

B : Bitua (Bouleau),
L : Lemos (Orme),
N : Nertos (Myrte),

O : OSNA (Frêne),

U : Uernos (Aulne),
X : Xassanos (Chêne sessile),
S : Salixs (Saule),

U : Uroica (Bruyère)

D : Deruos (Chêne)
T : Taranos (Chêne
C : Coslos (Coudrier)

E :Etlos/Eltos (Peuplier)

M : Marcos (Vigne)
G : Gabrostos (Chèvrefeuille)
'N : 'Ngaitalis (Roseau)

I : Iuos (If)

P : Padis (Pin)
R : Ratis (Fougère)
TH : Thesmerion (Hibiscus)


Séquence Classique
UIDUES (Fedha):

BELION UESI (L'Arbre sacré du Sachant) :

1-B, Betua (Bouleau) et Bagos (Hêtre);
2-L, Lemos (Orme), Lusis (Frêne montagnard) ou Laurasios (Laurier);
3-N, Nertos (Myrte);
4-U (W : V), Uernos (Verne/Aulne), Uorrice (Saule marsault);
5-S, Salixs (Bouleau);

SCUDOS TECSCII (Le bouclier du savant) :

6-SC/SP, Scobies (Sureau) ou Scuiats||Spetes (Aubépine) ou en variante XQ/XP, Xquiats (gdl)||Xpetes (brt) (Aubépine);
7-D, Daruos(gdl)||Deruos (brt) (Chêne); 8-T, Taranos (gdl)||Tannos (brt), (Chêne Yeuse) ou Tennos/Colennos (Houx);
9-C, Coslos (Coudrier);
10-Q, Qertocos < Certocos (Crasier/Pomier-sauvage);

MAGUNOS ÐIRAS (Le servieur de l'étoile)

11-M, Marcos (Vine rustique) ou Muinia (gdl), Uiniia (brt), et Miletto (Mélèze);
12-G, Gabrostos (Chèvrefeuille) ou Gortia (Lière);
13-'N, 'Ncaitalis, Caitalis (Roseau);
14-17-Ð/SD, Ðrausa (Aulne vert), Ðragenos (brt)||Sdragenos (gdl)(Épine-vinette);
15-R, Reusmen (Aulne glutineux) or Rusca (Sureau), et Ratis (Fougère);


AUENTIA (Inspiration, Souffle, Justice)

16-A, Alamios (Pin), Arulla (Pin Arolle), Aminarios (Peuplier de Lombardie); Amistros (Gui), ou Aballos (Pomier) ou Abolos, Acaros (Érable);
17-O, Onna < Osna (Frêne), Os (Chêne kermès) et Odocos (Hièble) ou Olloiaccetos (Gui);
18-U, Uroica (Bruyère);
19-E, Elto (Peuplier Blanc), Edato (Peuplier Tremble), Edenno (Lière), Ercus (famille des fagacées, quercus en lt.);
20-I, Iuos (If)/Éburos (If), Itus (Pin);


UERUIDUES (Forfedha):

21-X (Xi = 'X' chi), Xassanos (Chêne Sessile), et Xotia (Taillis) ou Ximalos (Houblon), et EA, Esados (Peuplier Blanc);
22-f/Þ/TH, Thesmerion (Hibiscus) ou Thannos/Tharanos (Chêne Yeuse), et OI, Oinia (Vigne productive), ou Uorosorios (Fusain);
23-P, Porca (Pruche) ou Padis (Pin), Putaca (Pin) et Persiarios||Pesiarios (Poirier);
UI, Uitu (Saule Arbustif);
24-q/PH/PS, Phrinio (Prunier), Phalion (Viorne), ou Psmerion (Guimauve), Spidna (Groseiller macreux) en coalescence avec PS;
IA, Iauga (Ajonc);
25-XS (Maroxi = "Gros 'X'), 'Xslemos, de Uxslemos (Ormeau montagnard), et AE, Uanocoslos (Ormeau montagnard).

Voici l'ordre chronologique des oghams par séries :

1- ordre Gaélique : B, L, N, F/V, S, H, D, T, C, Q, M, G, NG, SS, R, A, O, U, E, I, forfeda; CH, TH, P, Ph, X-SK, and/or EA, OI, UI, IA, AE.

2- ordre Picte: B, L, V, S, N, H, D, T, K, KH, M, G, NG, ST, R, A, O, U, E, I, forfeda; P, and D, RR, and/or OI, UI, IA, OE, and O-HO, MA.

3- ordre médiéval : B, L, F, S, V, H, D, T, K, Q, M, G, NG, DD, R, A, O, U, E, I, forfeda; EA, OI, UI, IA, AE.

D'autres sources médiévales donnent des séries encore plus rustiques:

Bobileth : B, L, F, S, N, D, T, C, M, G, R, A, O, U, E, I;

Beth-Luis-Nion : B, L, N, F, S, D, T, C, M, G, P, R, A, O, U, E, I.

La plus tardive, issue de la tradition orale irlandaise et rapportée par le barde Roderick O'Flaherty, est tirée du livre Ogygia.
Dans ce livre, il déclare que ses informations venaient de la bouche de Duald MacFirbis, barde de clan des O'Briens. [4]



Liste d' O'Flaherty :

B, Boibel; L, Loth; F (V), Forann; N, Neiagadon; S, Salia; H, Uiria; D, Dalbaith; T, Teilmon; C, Caoi; CC, Cailep; M, Moiria; G, Gath; Ng, Ngoimar; Y, Idra; R, Ruiben; A, Acab; O, Ose; U, Ura; E, Esu; I, Jaichim. [3]



SONS MANTRIQUES

I- TRIES GUTUES, les trois cris : /|\
OAMos/-a/-on = "grand", "intacte", "coche mystique";

O:|| Og- : Og-os/-a/-on = "pur", "virginal", "intacte"; Ogios, le jeune;
A: | Am- : Am-os/-a/-on = "grand", "super", "en puissance"; Ama, la mère;
M: / Ma- : Ma-/ios/-ia/-ion = "grand", "plus grand"; Maiia, la demeure.

'NCU : ancu > ancou = "fatalité", comme avec ancauos||ancouos = "échéance inévitable", dans le sens de "mort". [5]
Éléments : En outre, ces trois sons maîtres primordiaux sont les semences (bija en sk.) des principaux sons mantriques et des syllabes des Ogamon.


Çacra : Élément : Couleur : Syllabe : Divinité : Planète : Monde :
Sommet / Couronne
Éther
-
silence
Guton Uxellimon
-
Uindobitu / Sidos
Tête et troisième oeil
Eau / Feu

Cancer / Lion
Perle : nacré, livide /
Quartz : blanc
-/-
'AM
Belisama & Belenos
/ Medua & Alpillis
Lune et Soleil
-
Gorge
Air / Terre

Gémeaux / Vierge
Ambre vert : verdâtre
-//-
OG'
Lugus / Artaios
Mercure
-
Coeur
Terre / Air

Taureau / Balance
Ambre jaune : jaunâtre, doré
-///-
'NCU
Brigantia/ Brigindo
Vénus
Bitu / Dumnon
Plexus solaire
Feu / Eau

Bélier / Scorpion
Ambre rouge : rouge sang
/|\
'Na
Ogmios / Toutatis
Mars
-
Base
Eau / Feu

Poissons / Sagittaire
Silex ou l'Améthyste violacé
\|/
Ta'
Taranis / Dagodeuos
Jupiter
-
Racine
Air / Terre_Verseau / Capricorne
Onyx : vair, marbré, semi-transparent
-|/|-
AMA
Esus / Bresos
Saturne
Andumnon / Dubitu


OAM!

...
/|\

texte adapté par BOUTIOS



COMMENTAIRE sur l'antiquité des ogams

Selon l'avis des universitaires, historiens et archéologues,l'alphabet serait né d'une synthèse des hiéroglyphes égyptiens en 24 signes alphabétiques.
Ces signes seraient ensuite passés à Gebal en Sinaï par les mineurs de Serabit el-Kheden.
Ce premier alphabet passe ensuite à Byblos en Phénicie où il apparaît gravé sur le sarcophage du roi Ahiram en 1000 av. È.C.

Toujours selon les experts, les marchands phéniciens l'auraient ensuite fait connaître aux Crétois de Knossos qui l'auraient ensuite fait connaître aux Grecs qui eux l'auraient ensuite refilé aux Étrusques.
Ce petit scénario commode sert à dater et à classer presque toutes les autres formes d'écritures alphabetéïformes, des écritures ibériques, runiques aux ogams.

Ainsi, les ogams sont datés au mieux au temps de la christianisation des païens par St-Patrick et ses missionnaires aux alentours des IVe et Ve siècles de notre ère.

On pense que les ogams devaient servir à l'évangélisation des populations païennes illettrées. Ces affirmations sont en grande partie basées sur un répertoire archéologique d'anciens ogams du bas Moyen-Âge gravés sur les pierres commémoratives éparpillées ça et là de l'Irlande à l'île de Man en passant par l'Écosse et le pays de Galles.

Dans cet éclairage, les ogams sont strictement perçus comme une invention locale irlandaise avec une diffusion tardive dans les replis de la frange gaélophone.
En fait, il ne s'agit pas là des plus archaïques témoignages de l'écriture ogamique mais bien d'une réappropriation chrétienne suite à la destruction systématique du matériel païen.

Évidemment, dire que les ogams ne sont qu'une adaptation latine tardive n'est que du vent car qui a lu attentivement les cycles mythologiques sait très bien que les ogams servaient à des fins magiques et divinatoires. Les récits disent clairement que seuls les druides savaient les graver et les interpréter.

Pour appuyer leur dires, nos gens des facultés vont citer César qui dit ceci : "Les druides estiment que la religion interdit de confier ces connaissances à l'écriture, alors que dans presque tous les autres domaines, pour les comptes publics et privés, les Gaulois utilisaient des caractères grecs.

A mon sens, les druides ont établi cette règle pour deux motifs : ils ne veulent pas que soit divulguée leur doctrine ni que leurs élèves, comptant sur l'écriture, négligent leur mémoire. Car dans la plupart des cas, il arrive qu'avec le secours de documents écrits on se relâche de son zèle à apprendre par cœur et on laisse la mémoire s'affaiblir." (De Bello Galico, Livre VI, chap. 14 et 15.)
César ignorait sûrement ce que nous savons : les Grecs du temps d'Homère et les brahmanes de l'Inde ancienne avaient eux aussi les mêmes réserves au sujet de l'écriture en faisant apprendre par cœur à leurs élèves de très longs poèmes, comme le faisaient les druides.

Il est vrai qu'en parlant d'écriture, César ne mentionne pas les ogams.
Et ces lettres grecques qu'il mentionnent sont attestées en épigraphie.
Encore que les Celtes utilisaient aussi d'autres formes d'écriture, notamment les caractères ibériques et les coelbrenn (coiluprennoi en celtique ancien).
Deux écritures qui, en fait, ressemblaient fort bien à l'alphabet grec.
Ceci étant dit, il est évident que les ogams avaient un caractère sacré et secret et que, comme l'affirme la tradition hibernienne, "Ogma étant un dieu très habile dans les langues et dans la poésie, c'est lui qui inventa l'ogam, l'objet étant que ces signes au discours secret ne soient connus que par les druides, les gens instruits, et ainsi conçus pour être gardés des gens vulgaires, et les pauvres, de la nation." (Livre de Balymote)

Selon des chercheurs mieux informés, tel le celtologue et linguiste Joseph Monard, les ogams retrouvés dans les sources médiévales résultent d'une adaptation révisionniste de séries pré-chrétiennes plus conformes à la vision païenne des sons et des lettres.
Par exemple, on connaît bien les séries en Beth-Luis-Fearn et en Beth-Luis-Nion. On y a vu une tentative d'adapter les ogams à l'aphabet romain prisé par les clercs chrétiens. À l'origine ces lettres devaient correspondre à B-L-U et B-L-N dont les suites complètes étaient B-L-U(w)-N-S et B-L-N-U(w)-S. La première suite se lit Bilios Uindii (L'Arbre sacré de Uindios (Fenius), l'Éclatant) alors que le deuxième se lit Biliouesos ou Belion Uesos (Le Connaisseur de l'Arbre sacré) en vieux celtique.

La présence des lettres H et Z, inexitantes dans la phonétique du viel Irlandais, tendent à le prouver. D'autres lettres comme Ng et P ne semblent pas avoir eu grande utilité non plus.

Par contre, l'ordre et la structure de l'ogam est essentiellement étranger à tout ce qui est grec ou latin. Il devient alors évident que ces lettres en remplacent d'autres ou sont les vestiges fort anciens d'un système phonétique plus ancien que l'Irlandais moyen ou même ancien.

La plupart des spécialistes s'accordent pour dire que cette écriture originale prend source dans les marques linéaires magiques présentes dans l'art néolithique azilien, glozelien et danubien. Les premiers ogams étant alors des signes mantiques ou mantriques servant dans la pratique divinatoire et incantatoire. Les sources manuscrites ne font que confirmer ceci : "Soim (la Magie) fut la première chose écrite dans les ogams." (Livre de Ballymote)

Donc, adaptation d'un système de classification de sons par signes druidiques en un alphabet inspiré de lettres romaines.

Suivant l'usage païen des proto-ogams qui servaient à communiquer avec l'au-delà, l'ogam modifié va servir comme écriture commémorative sur les pierres tombales.

Ne sont gravés que des textes courts, lapidaires, dépassant rarement le nom du défunt et son ascendance immédiate : Degos maqi Mocoi Toicaci ("Degos fils d'un descendant de Toicacos").

Notez les déclinaisons en tout point semblables à celles du gaulois, impliquant un niveau de langue beaucoup plus archaïque que le viel Irlandais.
Par exemple : maqi (mapi en gaulois) et Toicaci = génitif singulier; Mocoi = nominatif pluriel.
Selon Joseph Monard, toutes ces particularités renforcent l'idée que les ogams sont bien la création des druides.
N'oublions pas aussi que les druides entretenaient et professaient à peu près les mêmes choses que les brahmanes sur les lettres et les sons.
L'histoire des systèmes d'écriture est donc totalement à revoir.
On retrouve à profusion des écrits en marques ogamiques côte à côte avec des signes alpahabétiformes de type runique dans presque tous les sites archéologiques importants de la civilisation danubienne (Ve millénaire avant notre ère). Les historiens ne commencent qu'à comprendre l'origine danubienne de l'écriture logo-syllabique ancêtre des alphabets.

Dans ce contexte, les ogams et l'alpahabet semble avoir évolué de pair comme deux systèmes complémentaires.
L'alphabet n'est donc pas l'invention de scribes égyptiens en quête d'une simplification des hieroglyphes mais bien celle des peuples de la mer originaires du Pont et du Bas-Danube.
Cette écriture a donc pu être communiquée aux Cananéens et aux Phéniciens par le truchement des Philistins, un peuple d'origine danubienne! Nous voilà donc en présence des fameux Danawoi décrits par les anciens Héllènes comme leurs lointains ancêtres, les Danavas des Védas et les Danunas des anciens Celtes.

On retrouve les vestiges des proto-ogams et des proto-alphabets dans le contexte de l'art rupestre dans toute l'aire européenne, des Balkans aux îles britanniques (Windmill Hill) en passant par la France (Seine / Glozel / Mas-d'Azil) et les Alpes (Vallée des Merveilles).

Les Grecs attribuaient aux trois fées du destin la création de l'écriture.
Dans ses Fables, le poète Ovide écrit que les sept lettres créées par les fées (Alpha, Beta, Eta, Ypsilon, Iota, Omicron et Tau) furent augmentées par les mortels, Palamedes, fils de Nauplius, et Simonides (Cadmus le Phénicien?).
Une tradition parallèle veut que ce soit Hermes qui, à la suite du vol des grues (encore les fées), inventa les lettres. Cette histoire est en tout point semblable à l'histoire celte avec Ogmios et le "sac en peau de grue".
Une autre légende celtique veut que ce soit Fenius (Uindios, "du Splendide") qui ait inventé l'écriture en synthétisant toutes les langues aryennes de Scythie (Crimée) pour créer la langue sacrée des druides, c'est-à-dire Celtica, la "Haute", la "Noble".



NOTES

1. Ogmios < Ogma = "le Champion Magique".
2. Ogmon < Ogam < Ogham = "entaille", "encoche", "signe magique"; ogma au pluriel.
3. Lugus < Lugh = "Désiré"; aussi Lugos = "Éclat", Splendeur"; Lugurixs = "Roi Spledide". 4. Sidos < Sidhe = "Paix", l'Autre Monde, résidence terrestre des dieux semblable au Loka des Védas.
5. Celtos Glastos < Goedel Glas / Gael Glas < Gaedhal Glas, Goidelos = "Frustre" // Galatos = "brave", "pugnace", "puissant" + Glastos = "gris-bleu", "vert-bleu", l'ancêtre éponyme des Gaels.
6. Uindios Uersattis < Fenius Farsa < Feinius Farsaidh = "du Splendide / Blanc" et "Supérieur"; roi mythique de Scythie et père de Goidelos, ancêtre éponyme des Gaels.
7. Manos Belos, "le Bon", "l'Homme" (cf. Manus germain / Manu indien), Belos = "Brillant". 8. Celtos Itronos = "Noble Voyageur". 9. Isaros Nemonos = "Saint du Ciel". 10. Scythie, c'est-à-dire l'ancienne patrie des Celtes située dans le Bas-Danube en Crimée qualifiée de Cimria < Cimmeria (terre des "Champions") ou Xaimon ("Patrie", "terre ancestrale") en celtique ancien.



Sources :

1 Livre de Ballymote
Anon, Book of Balymote: M.S. compiled about the year 1391; Library of the Royal Irish Academy, Dublin.


Redaction Three (R3)
Early history of the Gaedil
Book of Ballymote

Auraicept na n'Ecces (extraits)

2. Hastapûjà-vidhi : édité et traduit par L. Finot (manuscrits sanskrits de Sàdanas, "Journal asiatique" juillet-septembre 1934, p. 54. 56, 69-71 / 56 sq., 71 sq.) voir Techniques du Yoga, Mircea Eliade Éditions Gallimard, 1975, p. 224.

3. The Prinnion, Book of Druidical Astrlogical. Boutet, Michel-Gérald. 2000, (non publié).

4. Ogygia. O'Flaherty, Roderick. cité par : Nigel Pennick, The secret Lore of Runes and other Ancient Alphabets. Rider, London, 1991.

5.. The Celtic Connection, Boutet, Michel-Gérald. Stonehengeviewpoint, Santa Barbara CA, 1996.