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Race, âme et religion indo-aryenne

Alfred Rosenberg

Quand la première grande vague nordique déferla sur les hautes montagnes de l'Inde, elle avait déjà rencontré de nombreuses races hostiles. Instinctivement, les Indo-Aryens se tinrent à l'écart des peuples étrangers à peau sombre qu'ils rencontrèrent. L'institution des castes fut le résultat de cette répulsion instinctive. Varna signifie caste, mais signifie aussi couleur. Les Aryens à la peau claire conçurent alors un système social acceptable pour eux, et créèrent une barrière entre eux-mêmes, la race conquérante, et les indigènes à la peau sombre de l'Inde pré-aryenne. S'accordant avec cette opposition entre deux sangs, les Aryens élaborèrent une conception du monde qui, en profondeur et en portée, ne peut être dépassée par aucune philosophie même aujourd'hui, bien que cela n'ait pu être réalisé qu'après une longue lutte contre les idées dissolvantes des aborigènes racialement inférieurs. [Photo: Alfred Rosenberg.]

La période, par exemple, qui s'étend entre les chants héroïques des Vedas et celle des Upanishads est une période à la fois d'expansion et de combat simultané contre la sorcellerie et l'extase dégénérée. Le culte sacrificiel des esprits et des dieux avait commencé à s'infiltrer. Le prêtre, avec sa louche et son brandon sacrés, n'était pas immunisé contre ces idées magiques. Chaque mouvement de la main, chaque geste, acquirent une signification mystique ... 

Le ritualisme se développa entre la période mythologique et la période philosophique. La prière, qui pour le vrai brahmane était seulement une puissante élévation de l'âme, devint une incantation pour s'attirer les grâces des dieux par la magie. Au milieu de cette décadence, la doctrine de l'âtman apparut comme un rayon de lumière et d'espoir. Ce n'était pas un «acte de développement psychologique» sans aucune signification, mais représentait un nouveau réveil de l'âme aryenne face aux croyances superstitieuses et magiques des indigènes non-aryens. 

Cette interprétation fut immédiatement confirmée quand il fut établi que la grande doctrine de la valeur personnelle de l'esprit, dépourvue de magie et de sorcellerie, trouva son origine dans les cours des rois et fut diffusée par la caste des guerriers [kshatriyas]. Bien que plus tard les brahmanes devinrent les enseignants de la nouvelle idée de l'Unicité essentielle de l'âme-du-monde et de l'âme individuelle, ils ne purent jamais cacher l'origine du nouveau concept. Ainsi il apparut que l'enseignement de l'âtman fut donnée par le Roi Ajatacatru au brahmane Gargya Balaki; par le Roi Pravâhana au brahmane Aruni. Grâce à cette réappropriation aristocratique, le culte magique non-aryen recula de plus en plus et ne proliféra plus, jusqu'à ce que plus tard la décadence raciale atteigne même l'Inde des kshatriyas. 

Seigneur né, l'Indien sentait son âme individuelle se dilater dans l'âtman qui remplissait tout l'univers et vivait même en lui comme son Etre intérieur. Le concept d'une nature impersonnelle, riche et subvenant virtuellement à tout, ne pouvait pas le séparer de cette union métaphysique. Une vie active, qui était toujours demandée comme un devoir inéluctable, même de la part de l'ermite renonçant au monde, fit place de plus en plus au désir de voyager dans l'univers de l'âme. Ce voyage vers la pure lumière de la connaissance conduisit à la noble tentative de triompher de la nature par la raison. Il n'y a pas de doute que beaucoup d'Indiens, en tant qu'individus et aristocrates, réussirent dans cette quête. Mais pour les hommes des générations suivantes, seul l'enseignement subsista, déviant de sa souche raciale originelle. 

Bientôt le sens profond du varna, basé sur le sang, fut complètement oublié. Aujourd'hui ce n'est plus qu'une division entre les techniques, les professions, et d'autres classes, et a dégénéré en la plus vilaine caricature de la plus sage idée de l'histoire du monde. L'Indien des époques ultérieures ne comprit plus la triple signification du Sang, du Soi et de l'Univers. Il ne vit plus que les deux derniers. Et il périt dans la tentative de la contemplation isolée du Soi et dans le métissage racial, dont les produits modernes sont les malheureux métis, cherchant l'apaisement pour leur existence misérable dans les eaux du Gange. 

Après avoir «triomphé» de l'idée de l'union du Soi et de l'Univers en faisant un choix rationnel en faveur du premier terme, le moniste indien s'efforça d'éliminer l'antithèse entre eux et d'atteindre la liberté à travers la nature et de maîtriser la nature par la liberté. Par conséquent, il eut tendance à considérer la race et la personnalité comme des aspects d'un concept plus élevé, et comme illusoires. Le moniste indien en vint plus tard à voir la nature comme quelque chose d'irréel, un mauvais rêve. La seule réalité pour lui fut l'âme du monde (le Brahman) et son éternel retour dans l'âme individuelle (âtman). En se détournant ainsi de la nature en général, l'idée et le concept de la race, autrefois clairs, devinrent toujours plus confus. Le dogme philosophique déracina l'instinct de sa base naturelle. Si la seule réalité est l'âme-du-monde et si l'âtman se confond essentiellement avec elle, alors l'individualité disparaît et une unicité universelle indifférenciée est réalisée. 

Le résultat fut que la pensée indienne cessa d'être créatrice. Elle devint rigide. Le sang étranger des shudras [esclaves] à la peau sombre, qui étaient maintenant considérés comme des égaux dotés d'un âtman, s'infiltra partout. Ainsi fut détruit le concept originel de l'identité de la caste et de la race. L'abâtardissement devint inévitable. Les cultes aborigènes du serpent et du phallus commencèrent à fleurir et à se répandre. Les images symboliques du dieu Shiva aux cent bras, comme des vignes grimpantes de la forêt vierge, commencèrent à apparaître en un horrible art abâtardi. Dans les seules cours royales, les anciens chants héroïques se faisaient encore entendre, et le lyrisme d'un Kalisada et d'autres poètes, pour la plupart inconnus, était encore honoré. 

Shankhara tenta de régénérer la philosophie indienne. Mais ce fut en vain. Par cette inspiration trop profonde, les artères de la race furent rompues. Le sang aryen se répandit et s'écoula goutte à goutte. Seulement par endroits, là où le sombre sol de l'ancienne Inde put le recueillir, il fut encore un agent fertilisateur. Mais il ne laissa qu'une orthodoxie philosophique et technique qui, après sa folle déformation ultérieure, dirige aujourd'hui la vie hindoue. 

Nous ne devons pas affirmer de manière primaire que l' Indien renonça d'abord à sa race et abandonna ensuite sa personnalité. Il s'agit plutôt du cas d'une évolution métaphysique qui se manifesta par un désir passionné de l'abolition du dualisme ainsi que des formes inférieures et complémentaires de la polarité. 

Vue de l'extérieur, l'acceptation philosophique de l'identité de l'âtman et du Brahman engendre la décadence raciale. Dans d'autres cultures, cette décadence ne fut pas la conséquence de l'établissement d'une philosophie dominante, mais fut simplement le résultat d'un métissage entre deux ou plusieurs races. Dans de tels cas les caractères essentiels des diverses races ne furent ni améliorés ni renforcés, mais finirent dans une annihilation mutuelle. 


Alfred Rosenberg, Le Mythe du 20ème siècle, Chapitre I; le titre de cet article est un choix du rédacteur. Alfred Rosenberg, né le 12 janvier 1893 à Reval, en Estonie, idéologue officiel du parti national-socialiste, fut pendu à Nuremberg le 16 octobre 1946. Son livre Le Mythe du 20ème siècle (qui fait près de 600 pages) fut publié pour la première fois en 1930.  Pour plus d'informations sur Rosenberg, lire l'essai (en anglais) de Peter Peel sur Website Berlin. Le Mythe du 20ème siècle (Der Mythus des 20. Jahrhunderts) a été traduit en français pour la première fois en 1986 par les Editions Avalon. Une deuxième édition a été publiée en 1999 par les Editions Déterna.


Note de l'éditeur français du Mythe

«Balte d'origine, l'auteur du Mythe possédait une claire conscience des problèmes inhérents au monde slave. Il s'efforcera de dissuader le Führer d'engager toute politique de force à l'Est en montrant que l'ennemi n'était pas le Russe, mais les forces au pouvoir en Russie. Son plaidoyer en faveur d'une alliance avec ces peuples fut vain ... Parti en fumée à la manière des anciens Européens, qui était Alfred Rosenberg? ... Le Mythe du 20ème siècle donne la clé pour découvrir sa véritable personnalité. Rosenberg aura peut-être été l'un des hommes les plus mystérieux de ce siècle. Le voile mettra du temps à se soulever.»