Chaque soir, quand je rentrais à la maison, tu venais m'accueillir à la porte en courant, heureux de me voir. Debout sur tes pattes arrières, tu frottais tes pattes avant sur mes jambes, pour me dire " Prends-moi dans tes bras ! "
Aussitôt, je m'exécutais, et tu léchais mes joues en ronronnant doucement.
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Tant de beaux moments de tendresse se sont passés avec toi dans mes bras, ou encore
couché sur mon ventre. Tellement tendre avec moi tu étais. Je ressens toujours tes doux poils roux
et tes longues moustaches se promener sur mon visage... Et mon nez se câlinant dans les poils
touffus de ton petit ventre me rappelle constamment toute cette douceur qu'il y avait entre toi et moi.
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Ton amour pour moi était magique. Unique. Tu me suivais partout où j'allais dans la maison. Sur le divan quand j'écoutais la télé, tu t'allongeais sur mes jambes ; dans la cuisine tu t'assoyais sur la chaise à côté de moi, dans le lit tu dormais à mes pieds ; dans la chambre de bain, tu me regardais, assis dans le lavabo. Pour toujours être avec moi, pour sentir constamment ma présence et pour que je ressente aussi la tienne. Même à l'ordinateur, tu venais toujours t'allonger devant mon clavier quand j'écrivais. Une façon de me dire : " Hé, je suis là, toujours avec toi ".
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Jamais je ne rencontrerai un autre chat comme toi. Si unique tu étais. Toi et ton amour pour l'eau. Toi et le lavabo. Toi et ton bol d'eau. Tant d'heures tu as passé à jouer dans l'eau, plus heureux que jamais à faire des flics et des flaques...
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Mon bel amour, il y a de cela un an, je vivais dans un tout petit appartement et je m'ennuyais sans aucun chat avec moi. J'ai décidé d'aider une gentille dame qui nourrissait et soignait les chats errants dans la rue. Elle m'a vite confié un drôle de chat, prénommé Gros Minet. La gentille dame m'a dit qu'il était passé par plusieurs foyers auparavant, car il avait un drôle de défaut : un amour absolu pour l'eau. J'ai sourit et je l'ai rebaptisé Abricot.
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Il aimait bien courir après sa queue pour me faire rigoler, mon Abricot. Quand j'allumais une lampe de poche, il adorait chasser le faisceau de lumière en courant et en tourbillonnant tout partout dans la maison. Il sautait même plutôt haut sur les murs pour attraper le rond de lumière.
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Mon Abricot, il était amoureux. Amoureux de moi. Et moi, j'étais amoureuse. Amoureuse de lui. Il était mon petit amour, mon petit " poupou ", mon fidèle ami, mon petit bébé...
Où sont passés tous ces moments magiques à présent ?
Si j'avais su… Ton amour pour l'eau cachait en fait un grave problème de reins. Tu buvais tant d'eau car tes reins fonctionnaient mal, tu étais toujours déshydraté. Si vite tu t'es mis à maigrir. Tu as perdu ton appétit. Tu dormais beaucoup, beaucoup. Et tu ne courrais plus me voir à la porte lorsque je rentrais le soir.
Il n'y a pas que les oiseaux qui se cachent pour mourir… |
Mon Abricot, j'ai tellement mal. Tant de médicaments je devais te faire prendre pour espérer te faire guérir. Si triste tu étais. Je devais moi-même t'aider à descendre du canapé ou d'une chaise quand tu étais couché, car tu étais rendu trop faible pour sauter. Tu es devenu si maigre en quelques semaines… Et je ne pouvais que pleurer, car rien ne t'aidait à guérir. Les médicaments n'y faisaient rien. À savoir pourquoi…
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Ai-je fait quelque chose de mal, ai-je oublié de faire quelque chose pour t'avoir perdu ainsi ? À qui la faute ? Pourquoi toute cette tragédie ? Pourquoi la maladie ? Je ne sais pas.
C'est la vie peut-être… |
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