Légendes du football : Zinédine Zidane, le symbole de la France qui gagne

(MFI) Zinédine Zidane est entré dans la légende. Le numéro 10 français s'est hissé au niveau des plus grands footballeurs de ces dernières années. Avec la Coupe du monde 1998, il a chassé ses vieux démons, a fait la preuve de son immense talent et a symbolisé la réussite de son équipe.

Zizou, c'est le surnom que donnent tous les Français à Zinédine Zidane, le héros du Mondial 1998. En deux buts et une finale de Coupe du monde, il a gagné à 26 ans sa place dans le saint des saints des joueurs d'exception et dans le cœur des Français, qui n'ont plus d'yeux que pour lui. Après des débuts en demi-teintes et surtout une expulsion lors de la deuxième rencontre disputée par la sélection nationale, au cours de France 98, contre l'Arabie saoudite qui lui avait valu deux matches de suspension, il a terminé en beauté. Lui qui n'avait pas encore réussi à envoyer un ballon au fond des filets durant le Mondial, a libéré son équipe et son pays d'une angoisse insoutenable, en mettant K.O. debout la sélection brésilienne en finale, grâce à deux reprises de la tête sur corner, au cours de la première mi-temps. Il a ainsi offert à la France sa première victoire en Coupe du monde, avec l'aide de son compère Emmanuel Petit, auteur du troisième but de la rencontre dans les arrêts de jeu.

Zizou, le conquérant

Le Zidane à qui on reprochait souvent de manquer les rendez-vous importants a définitivement disparu. Il a fait place au Zizou conquérant, sûr de lui, capable de faire le jeu et de concrétiser au bon moment. Ce n'est que justice pour ce milieu de terrain dont l'ensemble des commentateurs spécialisés s'entendent à reconnaître les qualités techniques exceptionnelles, la présence sur le terrain, le sens du jeu, de l'ouverture, de la passe judicieuse, bref le talent. Il en a fait du chemin depuis la cité de la Castellane, dans les quartiers Nord de Marseille, où il a tapé ses premiers ballons dans la rue entre jeunes, puis dans le club du quartier dont il est aujourd'hui président d'honneur. C'est au Stade Vélodrome que le petit Zinédine a eu ses premières émotions en voyant jouer notamment son idole, Enzo Francescoli, du prénom duquel il a baptisé son premier fils. Pas par hasard, le football est en lui jusque dans les recoins les plus intimes. Marseille, c'est sa ville. Il en est le symbole, lui, le fils d'immigrés kabyles qui porte une véritable vénération à son père. Il en est aussi l'enfant chéri, et maintenant le dieu vivant. Pourtant, Zizou est tout en douceur et en discrétion. En apparence calme et réservé, rien à voir avec l'exubérance marseillaise. Mais le feu brûle en lui. Et sur le terrain, il peut être impulsif, parfois trop.

Il explose à la Juventus

Sa carrière de " pro " a commencé à l'AS Cannes, pas très loin de chez lui, où il fait ses armes sous les ordres d'un autre Bleu d'exception reconverti comme entraîneur, Luis Fernandez. Il est ensuite parti pour Bordeaux où ses capacités se sont affirmées. Avec les Girondins, il a participé à sa première finale européenne perdue, en 1996. Avant d'être recruté par l'une des plus grandes équipes européennes, la Juventus de Turin, dans laquelle son talent a explosé, et où il a appris la régularité et l'envie de gagner. Il a d'ailleurs été champion d'Italie en 1997 et 1998 et disputé deux finales européennes, malheureusement encore perdues. Ce qui lui a valu bien des reproches. La comparaison avec Michel Platini, son illustre prédécesseur dans ce club italien, n'a alors plus cessé de le poursuivre. Numéro 10 tous les deux, Juventus tous les deux. Mais aussi pivot de l'équipe nationale l'un et l'autre. Car entre temps, Aimé Jacquet avait fait appel à Zidane en sélection. Son premier match avec les Bleus, en 1994, laissait présager beaucoup de bonnes choses puisqu'il s'était illustré tout de suite en marquant deux buts qui avaient permis à la France d'égaliser contre la République Tchèque, évitant ainsi la défaite à son équipe. Zinédine Zidane a marqué 11 buts avec les Tricolores, a participé à l'Euro 96, où la France a atteint les demi-finales, et s'est affirmé au fil des matches comme le meneur de jeu indispensable pour insuffler un supplément de créativité à la sélection. Pour France 98, il avait été désigné d'office comme le guide par qui tout devait arriver. Il n'a pas failli à sa tâche. Avec deux buts en finale, il rejoint, au palmarès, des joueurs comme Vava et Pelé, qui avaient aussi, en leur temps, concrétisé par deux fois lors de l'ultime match du Mondial. Une compagnie plutôt agréable pour un footballeur. Il a ainsi mis fin à cette rumeur qui le poursuivait et le hantait, même s'il la démentait à chaque occasion : Zidane passe à côté des grands matches. Il n'est pas passé à côté de la finale de la Coupe du monde. Il fait donc partie des plus grands

Zidane en bref :

1972 : naissance le 23 juin à Marseille

1988 : premier club professionnel à Cannes

1992 : arrivée chez les Girondins de Bordeaux

1994 : première sélection en équipe nationale française

1996 : première finale européenne (UEFA) avec Bordeaux et demi-finale de la Coupe d'Europe des nations

1996 : arrivée à la Juventus de Turin, vainqueur de la Coupe intercontinentale

1997 : premier titre de champion d'Italie, deuxième finale européenne (ligue des champions) perdue contre le Borussia Dortmund

1998 : deuxième titre de champion d'Italie, troisième finale européenne perdue face au Real de Madrid

12 juillet 1998 : finale de la Coupe du monde, victoire de la France, par 3 buts à zéro, contre le Brésil.