Nos ancêtres firent toujours généreusement leur part pour la défense de leur patrie. Il est bon de souligner que nos ancêtres aux nombre réellement remarquable ( huit ) faisaient partie du célèbre régiment de Carignan.
Le Régiment de Carignan, couvert de gloire par la guerre qu'il livre contre les Turcs avant son départ d'Europe, par son arrivée au Canada, donna au pays la paix et la confiance qui le firent prospérer rapidement.
Les familles françaises s'enorgueillisent à bon droit quand, dans leur ascendance, elles comptent un ( CROISÉ ) reconquérir sur les barbares le pays du Christ, voilà qui était noble. Mais s'enrôler pour permettre, dans un pays immense, l'établissement d'un peuple chrétien, quitter pour cela sa famille et sa patrie, voilà il me semble une autre croisade, et nous avons raison d'être fier d'appartenir possiblement à la famille de huit de ces glorieux soldats du Régiment de Carignan.
Le Régiment de Carignan avait été levé en France par le Prince Thomas Emmanuel, Pierre de Savoie, Prince de Carignan, dont il porta le nom: il avait eu pour noyau la compagnie des gardes de ce Prince célèbre.
Ce régiment se distingua dans un grand nombre de combats, et après la paix des Pyrénées, en 1659, le Prince de Carignan en fit cadeau au grand Roi Louis XIV, et ce régiment fut dès lors assigné dans l'armée régulière. Au mois de mai 1665 dans le but d'assurer la paix et la tranquilité à la colonie qui était toujours craintive à périr, exterminée par les Iroquois, le Roi décida d'y envoyer un bon corps de troupe; et douze cents soldats du régiment de Carignan allèrent s'embarquer à la Rochelle pour le Canada. L'abbé Couillard Després, dans son "Histoire de Sorel" nous relate le voyage et l'arrivée de ce régiment.
M.de Courcelles et le vice-roi M.de Tracy à la tête de ses vaillants soldats, poursuivèrent les Iroquois jusque dans leur pays et obtinrent ainsi pour quelque temps une tranquilité bienfaisante pour la colonie.
Sa mission accomplie, le régiment fut licencié en 1667, et retourna en France sauf environ quatre cents soldats et trente officiers qui préfèrent rester défricheurs et se fixer pour toujours dans la colonie. Le Roi encouragea ce mouvement; il accorda de vaste seigneuries à ceux des officiers qui avaient les moyens de les coloniser, et une allocation de 150 livres aux sergents et de 100 livres aux simples soldats. Officiers et soldats de Carignan s'établirent sur les bords de la rivère Richelieu qui avait été le théâtre de leur exploits.