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L'ESTIME DE SOI chez l'enfant/adolescent(e)

Introduction:
   Il reste facile de confondre le manque d'estime de soi et la dépression au premier regard. Mais l'un diffère grandement de l'autre mais peut toutefois y conduire. Généralement le tempérament joue un rôle primordial dans sa capacité d'être optimiste ou pessimiste, d'avoir des attentes magiques ou réalistes, d'anticiper ou nier les obstacles à venir. La personne la plus heureuse serait celle qui profite, sans faux espoir, de ses talents et environnement  mais se prémunit, par son expérience du passé, contre les malheurs à venir. Cela suppose la maturité de plusieurs fonctions cognitives, dont celle des attentes et de l'organisation de ses affaires.
    Le jeune enfant réagit souvent à l'échec immédiat qu'il n'a pas anticipé et qui surgit au hasard de l'événement comme une persécution personnelle. Il ne peut non plus espérer améliorer son sort, fixé au seul temps présent, incapable d'imaginer la réussite future. Mais même en vieillissant, l'on peut conserver cette précarité, surtout si l'on souffre d'un déficit de l'attention, réduisant sa facilité d'organiser son temps et son espace.
    Rien n'est finalement plus complexe que l'estime de soi, puisqu'il se situe au carrefour de différents types de maturation (neuro-développementale, cognitive, psychoaffective) et qu'il est la somme ou le rapport de plusieurs facteurs comme le niveau de pensée magique versus rationnelle, la capacité de tolérer la frustration et retarder la gratification, d'anticiper l'avenir en continuité avec le présent et le passé (sens séquentiel du temps), de vivre des émotions contradictoires à l'égard d'une même personne, sans recourir au clivage cognitif et affectif, le plus souvent négatif.

Synonyme:
le narcissisme (psychanalyse freudienne).

Prévalence:
    Souvent l'estime de soi se situe à la baisse, dès que l'on rencontre, par exemple, de petits retards neuro-maturationnels et cognitifs, qui accompagnent d'ordinaire le tempérament de l'enfant difficile, le déficit de l'attention, l'hyperactivité, le trouble d'opposition ou de conduite, les états anxio-dépressifs, phobiques ou obsessifs. Mais plus généralement, même en situation normale, l'être humain aurait une tendance innée au négativisme. En neuropsychologie, la recherche aurait démontré que 75% des rêves racontent l'infortune, alors que Freud, en psychanalyse, découvre par l'association libre de la pensée, le fantasme (inconscient) de l'enfant battu ou encore que Mélanie Klein explore, dans le jeu spontané de l'enfant, des fantasmes primaires et fondamentaux de type persécutoire. Sans doute l'expression que la survie naturelle dépend de l'état de menace, qui soutient la promptitude à la défense.

Explication analogique:
    À plusieurs égards, l'on pourrait comparer la structure de l'estime de soi à celle du voilier qui, par sa quille (les contraintes) fournit une stabilité négative indispensable, pendant que la coque (la force du caractère) fournit une stabilité positive et les voiles (les talents), le mouvement vers l'avant; le tout nécessaire à la cohérence de l'ensemble.

Diagnostic différentiel:
1. À la baisse:

a- la dépression.
    La dépression serait de nature plus endogène (intérieure), parfois par dysfonctionnement ou variation hormonale (surtout chez les femmes à cause des œstrogènes), biochimique, génétique, ou névrotique par accumulation prolongée de sentiments colère-culpabilité, alors que l'estime de soi réagit davantage à l'événement actuel dont l'évaluation dépend en premier de la maturité cognitive.
b- la carence affective.
    Souvent fictive, dans la mesure où la plupart du temps elle n'est l'expression que d'une absence de limites dans la demande d'attention ou de satisfaction de besoins (pensée magico-concrète). Mais elle peut signaler les ruptures multiples de l'attachement précoce, qui s'organise dans les premières années de l'enfance et forme empreinte pour l'avenir ou encore la difficulté d'adaptation entre le tempérament de l'enfant et celui du parent-tuteur.
c- le syndrome post-tramatique.
    En dehors du deuil de personne ou de chose, il s'agit d'un choc émotif violent, d'un rejet personnel intense où l'estime de soi prend sur lui-même la responsabilité de l'échec, quel que soit la vérité objective de situation, sans pouvoir recourir, comme c'est l'habitude chez l'enfant aux mécanismes si simples mais efficaces de la projection sur les autres.
2. À la hausse:
a
- La mégalomanie, qui se retrouve en particulier dans la maladie bipolaire (maniaco-dépressive). Maladie très rare chez le jeune enfant, mais peut apparaître à partir de 8-9 ans et se manifester surtout à l'adolescence.
b- La surstimulation sensorielle, comme dans l'hyperactivité, souvent confondue avec l’hypomanie ou la manie, chez les adultes.

Approche thérapeutique:
1.- Situer les contraintes, limites, attentes en fonction de la maturité réelle de la personne, incluant autant l'aspect cognitif qu'affectif, en évitant de trop dépasser un seuil raisonnable de frustration, là où la personne s'enfonce dans une croyance persécutoire et le rejet absolu, pour valoriser davantage l'effort, même le plus minime, la relation d'empathie, l'activité gratuite. Face au mauvais estime de soi, en particulier, la contrariété, parfois banale, surtout si imprévue et soudaine, devient rapidement intolérable et antiproductive, alimentant la révolte non plus la participation même raisonnable. Il faut donc que l'adulte ait également des attentes réalistes en se refusant de projeter ses propres valeurs ou ambitions sur l'enfant/adolescent(e).
2.- Favoriser l'émergence des talents, en regard du mode particulier d'intelligence, propre à l'enfant/adolescent(e), que l'intelligence se manifeste de façon concrète ou abstraite, physique ou mentale, visuelle ou auditive, intuitive ou déductive, mécanique, manuelle, poétique, mathématique, informatique, etc. Il existerait une vingtaine d'intelligences typiques, suffisamment différentes et spécifiques pour influencer tout l'avenir d'un individu, donc la réussite sociale et le niveau de l'ESTIME DE SOI. Souvent, plus le tempérament est actif, comme chez le garçon, plus il privilégie l'intelligence concrète, manuelle, visuelle, motrice, dont il faut tenir compte dans les pédagogies d'apprentissage et les orientations de métier/profession.

 3.- Éviter la névrotisation du mauvais estime de soi dans le marasme dépressif, par des interventions psychodynamiques et cognitives adéquates.