CONVENTIONS D'ÉCRITURES
C'est bien connu, les Égyptiens
anciens écrivaient leur langue à l'aide d'hiéroglyphes
(mais aussi avec les écritures hiératiques, démotiques
et coptes). Il s'agit d'un système complexe dans lequel
les signes (environ 800 à l'époque classique du moyen
empire, plus de 4000 sous la domination romaine) peuvent servir de
phonogrammes (exprimer un son), d'idéogrammes (exprimer un mot complet)
ou de déterminatifs (exprimer et/ou préciser une idée).
Parmi les phonogrammes, les Égyptiens eux-mêmes en distinguaient
24 particuliers. Ceux-ci, appelés aujourd'hui "unilitères"
n'exprimaient qu'un seul son (plutôt qu'une combinaison).
En quelques sortes, ils représentent l'alphabet égyptien.
Malheureusement, plusieurs de ces 24 "lettres" ne possèdent pas d'équivalents français. De plus, ces 24 unilitères sont tous des consonnes (incluant 5 )demi voyelles. La langue étant morte depuis plusieurs siècle, il nous est donc impossible de savoir quelles voyelles étaient prononcées entre chaque consonne d'un mot, même si le plus proche équivalent moderne, le copte liturgique, nous donne parfois de précieuses indications! Il existe pratiquement autant de façons de transcrire les hiéroglyphes dans notre alphabet latin que d'égyptologues. C'est pourquoi j'ai décidé d'inclure cette page, afin d'expliquer à ceux qui ont une certaine connaissance des hiéroglyphes (et autre écritures égyptiennes) ma propre convention, telle que suivie sur ce site.
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(police de caractère disponible gratuitement sur le site du CCER) |
utilisée sur ce site. |
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* Les cinq premiers unilitères
sont les demi voyelles. Dans la transcription française
utilisée ici, elles sont systématiquement transcrites
comme de simples voyelles. Lorsque deux "pleines" consonnes se
suivent directement, on introduit généralement la voyelle
e, mais, parfois, quand l'équivalent copte est connu, les voyelles
o ou u.
Pour visualiser
ces hiéroglyphes unilitères et lire une introduction plus complète
sur ce système d'écriture, je vous suggère, sur le site
de Thotweb:
http://www.thotweb.com/encyclopedie/lecon1.htm
Ainsi, le constructeur de la grande pyramide, bien connu sous le nom de Chéops, s'écrit en fait xwfw, ce que l'on écrira, suivant la convention ci-dessus, Khoufou.
Par l'usage courant, certaines exceptions, mots ou parties de mots, apparaissent fréquemment et seront ici conservées, indépendamment des règles établies ci-dessus.
Htp
--> hotep
imn --> amon, amun ou amen
itn --> aton
sbk --> sobek
DHwty --> thot ou thut
Hr --> hor
ms --> mose ou mes ou messes
ra --> ra ou re
ptH --> ptah
Quelques exemples de noms royaux:
twt-anx-imn --> Toutankhamon
DHwty-ms --> Thotmose
HAt-Spswt --> Hatshepsout
LA TITULATURE ROYALE
Les Pharaons se faisaient connaître
non pas avec leur seul nom de naissance, mais bien avec un ensemble
de cinq noms différents, en plus d'une longue et souvent fastidieuse
série de titres et honneurs. Une petite discussion sur le
sujet s'avère donc importante sur un site web consacré essentiellement
aux pharaons. Voici un aperçu de ces cinq noms et des titres
les plus courants les accompagnants. (Notons dès maintenant
que cette titulature en cinq nom n'apparaît, de façon sporadique,
qu'avec la Ve dynastie, l'ordre donné ci-bas
n'est utilisé systématiquement qu'à partir de la XIIe dynastie.)
1-Le nom
d'Horus
Historiquement,
ce nom, qui est toujours donné en premier sur les listes complètes,
est le plus ancien, puisqu'on le retrouve déjà chez les
rois régnant sur la région
d'Abydos bien longtemps avant l'unification de l'Égypte. L'écriture
de ce nom comporte trois éléments distincts: le faucon
Horus, le nom à proprement
parlé, et le serekh, ce signe représentant la façade stylisée d'un
palais. Le nom est habituellement gravé à la verticale,
comme sur l'exemple montré ici à droite, le nom d'Horus
du pharaon Khoufou (Chéops), qui se lit mdDw. Le nom peut aussi s'écrire
à l'horizontale, auquel cas le serekh est habituellement omis. L'exemple
si contre est réduit au minimum, le faucon Horus étant souvent
couronné du pschent, la double couronne de Haute et Basse Égypte,
et accompagné d'un symbole anx
(représentant la vie) et/ou d'un idéogramme représentant
le dieu Ra, ici associé à Horus. Dans certaines représentations,
le nom d'Horus est inscrit à l'intérireur d'un grand symbole
kA, pourvue de bras portant divers insignes,
symbolisant le fait que, pour l'Égyptien, la royauté est
supportée par le ka (force vitale et créatrice de l'être)
du roi.
Horus étant le dieu protecteur de la royauté, fils d'Osiris, le roi primordial par excellence, ce nom démarque la nature primordiale du Pharaon, incarnation terrestre du fils d'Osiris, successeur du dieu Ra. Bref, on peu lire le nom symboliquement comme: "Le pouvoir divin de la royauté (Horus) est incarné dans l'individu présentant telle ou telle qualité (le nom) qui réside à l'intérieur du palais (le serekh)". Ce nom, choisi lors du couronnement du roi, fut utilisé pendant toute la période pharaonique (puis encore chez les Ptolémées), mais perdit de son importance au profit du nom de couronnement dès le milieu de l'ancien empire.
2-Le nom
des Deux-Maîtresses
Deuxième nom de la liste
complète, c'est aussi, historiquement, le deuxième apparu,
et ce dès la
fondation de l'état
Égyptien "historique" sous les rois de la première dynastie
(le premier certain est celui du roi Den, cinquième roi de la
1re dynastie, mais le nom date probablement du premier roi de cette dynastie).
Les Deux Maîtresses, en égyptien nb.ty, dont il est question ici sont les protectrices
de la monarchie égyptienne parce qu'elles sont dites avoir présidées
à l'unification des Deux Terres égyptiennes. D'un côté,
la déesse vautour Nekhebet (nxb.t),
déesse tutélaire de la Haute Égypte, vénérée
à Nekheb (son nom signifie d'ailleurs "Celle-de-Nekheb"),
de l'autre la déesse cobra wAD.t,
"La Verte", identifiée à la Basse Égypte et plus particulièrement
à la ville de Bouto dans le Delta. Toutes deux reposent sur
des corbeilles, nb, hiéroglyphes
signifiant maître (d'où la traduction par "Deux Maîtresses").
L'exemple ici à côté est, encore une fois, celui
de Khoufou, mdD r (nb.ty).
Le nom d'Horus personnifiait le lien
entre le dieu mythique Osiris et le roi; il pouvait s'appliquer à tous
les rois égyptiens qui vénéraient Osiris. Le nom
de nb.ty, quant à lui, désigne, du moins à l'origine,
seulement un roi de l'Égypte unifiée, puisqu'il fait allusion
à l'union des Deux Terres, et par conséquent, à l'acte
même de l'unification de l'Égypte. Malgré cet
impressionnant ,pedigree ce nom fut relativement peu utilisé par Pharaon,
étant rapidement supplanté par le nom de couronnement.
3-Le nom
de faucon d'or
Ce troisième nom, apparut
comme simple titre sous la troisième dynastie, devient, accompagné
d'une épithète
unique pour chaque pharaon, le troisième nom de sa titulature complète
sous la quatrième dynastie. Sa signification exacte reste
mystérieuse. L'or est le composant par excellence du corps divin,
ce qui pourrait donner une piste d'interprétation: le faucon (Horus),
posé sur le signe de l'or pourrait signifier que le Pharaon (par
son nom d'Horus) est une incarnation divine (or), doué d'une certaine
qualité (le nom). Cette notion pourrait même s'étendre
à l'aspect éternel de la divinité. Une autre
idée, plus symbolique, viendrait du fait que le symbole de l'or, nbw, est aussi celui de la ville d'Ombos, ville
du dieu Seth, l'opposant d'Horus. Le nom ferait donc ainsi référence
à Horus triomphant de Seth, Pharaon vainqueur de ses ennemis! En
tout cas, cette interprétation était certainement de mise
à l'époque tardive (voire ptolémaïque), alors
que la disparité entre Horus et Seth a atteint son plus haut niveau.
4-Le nom
de couronnement (prénom)
Ce quatrième nom, certes le plus important et le plus fréquemment
utilisé de tous, dérive d'une épithète, (ny)-sw.t
bi.ty, d'abord
ajoutée, dès le roi Den de la première dynastie, aux
Deux Maîtresses, entres celles-ci et le deuxième nom lui-même.
Au moins à partir de la quatrième dynastie, voir sous
la troisième, ce titre est séparé du nb.ty et devient un nom à part entière.
Littéralement, le titre se traduit par "celui qui appartient
au jonc (sw.t) et à l'abeille (bi.t)". Dans la tradition de Haute Égypte,
le titre n(y)-sw.t se traduit simplement par "roi". De
même, l'abeille semble être un symbole du royaume de Basse
Égypte, même si le lien exact demeure mystérieux. Cette
double constatation donne la traduction la plus courante de ce titre: "Roi
de Haute et Basse Égypte", et offre, tout comme le titre des Deux
Maîtresses, une idée du rôle politique du roi dans le
maintient de l'unité nationale. Malgré ce programme,
on observe parfois plus d'un rois pourvu d'un nom de couronnement (et aussi
d'un nom des Deux Maîtresses) simultanément, comme quoi la
réalité politique fait souvent fit des beaux principes théoriques!
En général, le nom
de couronnement se termine (ou plutôt, par antéposition
honorifique, débute) par le symbole du soleil
ra, représentant le dieu Ra. Après l'ancien
empire, presque tous
les noms de couronnement sont construits ainsi (après la Xe dynastie, seules deux exceptions me sont connues: le prénom
des rois prêtres de Thèbes (XX/XXIe dynasties),
qui n'est rien d'autre que le titre de grand prêtre d'Amon, et celui
de Khababash (XXXIe dynastie), qui invoque plutôt Ptah,
à cette liste il faudrait aussi ajouter plusieurs rois qui utilisèrent
leur nom de naissances comme nom de couronnement). Cette omniprésence du nom
Ra dénote le lien privilégié qui unit ce Dieu au roi.
Ce nom est habituellement inscrit à l'intérieur d'un
cartouche, c'est à dire une corde qui encercle le nom, normalement
situé après le symbole du jonc et de l'abeille, exactement
comme dans l'exemple ci-dessous, où on lit le nom de xwfw, Khoufou, c'est-à-dire Chéops.
Encore une fois, il s'agit d'une version très simplifiée
d'un prénom! Très souvent, entre le symbole du prénom
((ny)-sw.t bi.ty) et le cartouche, l'une ou l'autre (ou
plusieurs) de ces expressions sont ajoutées (ou même remplacent
le jonc et l'abeille) (voir figure ci-dessous): 1) nb tA.wy, "Seigneur des Deux Terres" , 2) nTr nfr, "manifestation divine accomplie (parfaite)"
et 3) nb (ny) ir(.t) x.t, "Seigneur de l'accomplissement des rites".
Notons enfin que le prénom, à l'intérieur du
cartouche, est souvent accompagné d'épithètes supplémentaires
dont l'inclusion est facultative.
Ces quatre premiers noms sont donnés au roi lors de son couronnement. S'ils sont réputés avoir avoir été formés par la volonté des dieux, ce sont des hommes, les prêtres lecteurs, qui les formulent et les proclament, sur l'ordre du nouveau roi. Ces noms sont à la fois une définition de la personne royale et un programme politique pour le règne qui commence. En ce sens, ils nous offrent une réflexion des aspirations d'un peuple et d'un pays, à l'aube d'un nouveau départ. Sans doute cette élaboration des quatre noms, d'inspiration (mais pas de révélation) divine, par les prêtres lecteurs prend-t-elle un certain temps. Chose certaine, les noms sont fin prêts pour le couronnement, et proclamés dès cet instant. Il est tentant de placer ce couronnement le lendemain de l'enterrement du précédent roi, ce qui donnerait une période de soixante-dix jours au prêtres lecteurs pour l'élaboration du protocole. Toutefois, il est impossible de prouver cette hypothèse, et certains contre-exemples semblent exister (Siptah, Ramses III, Ramses IV).
5-Le nom
de naissance (nom)
Finalement, nous arrivons au dernier
des cinq noms de Pharaon. Essentiellement, il s'agit du nom donné
au roi bien avant son couronnement, par ses parents à sa naissance.
Bien que tous les pharaons aient eu un nom de naissance, et qu'il
ne soit pas impossible que certains noms de couronnement (ou autre) des six
premières dynasties reflètent ce nom de naissance, ce n'est
qu'avec la cinquième dynastie que l'habitude d'inclure ce nom à
côté des noms décernés au couronnement, dans un
second cartouche, apparaît. Ce nom, tout comme le prénom, est
inscrit dans un cartouche précédé de titres bien précis.
La formule d'introduction habituelle est sA ra, "fils de Ra" (les deux premiers signes
de la figure ci-dessous), qui montre à nouveau le lien privilégié
qui unit ce dieu et Pharaon. Cette formule peut toutefois être
complétée (voire remplacée) par nTr nfr (le titre 2 de la figure présenté
plus haut). Deux autres phrases qui complètent souvent celle
de fils de Ra sont n(y) X(.t)=f "issus de son corps" et nb xa.w "seigneur des couronnes (ou des apparences)".
Ces deux épithètes sont montrées, dans cet ordre,
dans l'exemple suivant, celui du nom de naissance du pharaon Amenhotep III
(imnHtp), qui est suivit, dans le cartouche, d'une épithète,
hqA wAs.t "Seigneur de Thèbes", qui permet
souvent de le distinguer des trois autre rois Amenhotep:
.
Ce nom, en dépit de son lien
avec la divinité, n'en demeure pas moins un gage de l'humanité
du roi. Lorsque, au début de chaque règne, les Égyptiens
prêtent serment à leur nouveau roi, c'est en invoquant son
nom de naissance qu'ils le font. Ce nom apparaît sur les monuments
de façon presque aussi fréquente que le nom de couronnement.
De plus, c'est sous ce nom que Manethon et de nombreux historiens,
antiques et modernes, désignent couramment les Pharaons. Il
faut toutefois noter que certains noms de naissances reviennent fréquemment,
tels Amenemat sous la XIIe dynastie, Amenhotep sous la XVIIIe ou Shoshenq sous la XXIIe, pour ne nommé que trois exemples.
Les Égyptiens eux-même ne mettaient pas, dans les cartouches,
de numéros I, II, ... comme nous le faisons aujourd'hui, ces
nombres de nos listes modernes sont donc souvent plus conjecturaux qu'historiques,
l'ordre exact de certains règnes, voir même le nombre de pharaons
d'un nom de naissance donné, faisant toujours l'objet de controverse.
Autres désignations de Pharaon
Si de nombreux titres et honneurs,
sans faire formellement partie de l'un ou l'autre de leur cinq noms, sont
propres à certains Pharaons, quelques autres titres, d'usage plus
universels, doivent ici être évoqués pour compléter
cette discussion. Le titre de "roi", n(y)-sw.t, a déjà été
évoqué sous la rubrique du nom de couronnement, de plus, de
nombreux titres incorporant la corbeille nb, "maître" ont déjà été
évoqués. Le terme "seigneur", écrit à l'aide
du sceptre hqA. (avant dernier signe dans le cartouche d'Amenhotep III ci-dessus)
est aussi parfois employé. Un autre terme (dont trois graphies
sont connues, voir le numéro 4 ci-dessous) est ity, "souverain".
Un autre terme très fréquent est Hm, (voir numéro 5 ci-dessus) qui peut
se traduire par "Majesté", "l'Incarnation" ou encore "Celui qui sert".
Ce titre est souvent utilisé pour introduire la titulature (ou
l'un des noms) de Pharaon. Finalement, qu'en est il de ce titre de
Pharaon que nous utilisons de nos jours pour décrire les rois de l'Ancienne
Égypte? Il dérive de l'expression égyptienne pr aA, "La Grande Maison" (numéro 6 ci-dessus),
terme utilisé dès le Moyen Empire pour désigner le
palais royal qui, avec le temps (certainement dès la période
amarnienne), en est venu à désigner son propriétaire,
le roi. Ce terme est celui utilisé dans les écrits anciens
grecs et hébreux. Il s'agit d'un processus semblable à
notre utilisation de "La Maison Blanche" pour désigner le président
américain, de "Buckingham" pour parler de la reine d'Angleterre ou
de "24 rue Sussex" pour jaser du premier ministre canadien. Les exemples
modernes de cet usage abondent!
LA DATATION EN ÉGYPTE ANCIENNE
En plus des pharaons, ce site est
aussi un site sur la chronologie de l'Égypte ancienne. C'est
pourquoi, à la suite d'une discussion trop brève sur
le système hiéroglyphique et une autre plus complète
sur le nom de Pharaon, il me semble important d'ajouter une note sur
la façon qu'avaient les anciens Égyptiens de dater leurs
documents. Nous ne nous attarderons ici qu'au calendrier civil de
l'Égypte pharaonique, celui par lequel la presque totalité
des documents de l'époque dynastique sont datés. Ce
calendrier était de 365 jours, divisé en 12 mois de 30 jours
chaque après lesquels venaient 5 jours dits "épagomènes".
L'année civile (qui perd environ un quarts de jour pour chaque
année tropique) est divisée en trois saisons de quatre mois
chacune: Akhet (l'inondation), Peret (l'hiver) et Shemou (l'été).
Les mois sont nommés par rapport à leur position dans
leur saison respective: I-Akhet, II-Akhet, ..., IV-Shemou. Chaque
mois se divise en trois semaines de 10 jours, chaque jours en 24 heures,
chaque heure en instants (sans définition quantitative).
Voici un peu de vocabulaire et un
exemple simple de formule de datation complète:
L'exemple se lit comme suit: rnp.t sp 20
Abd 4 Smw 21 xr Hm n (ny)-sw(.t) bi.ty (wAHibra), ce qui se traduit par "La 20e
année de règne, le quatrième mois de Shemou, le jour
21, sous la Majesté du roi de Haute et Basse Égypte Ouahibre
(Psammetichus Ier)". (Exemple tirée de la stèle
#192 du Sérapeum de Memphis.) (Notons que cette formule n'apparaît
certainement qu'au Moyen empire. Sous les époques précédente,
l'année de règne est exprimée en terme des recensements
(bisannuels?) du cheptel.)
Au début de chaque règne,
le compte des années était repris à un (il n'y
a pas, en Égypte, d'année zéro (de couronnement) comme
en Assyrie ou en Judée, sauf sous les rois perses, pour des raisons
pratiques). Le seul problème, c'est qu'il existe deux façons
de remettre ce comput des années à l'an un suite à
l'accession d'un nouveau Pharaon. Dans l'une (méthode 1), chaque
année commence le premier jour du premier mois de la saison de Akhet.
Lorsque le roi accède au trône, on lui attribue donc
artificiellement les premiers jours de l'années (qui formaient,
en fait, la dernière année de son prédécesseur).
Dans l'autre méthode (2), l'année débute au jour
d'accession du nouveau roi, quel qu'il soit. (Les derniers jours
d'un pharaons ne sont donc ainsi jamais contrebalancés par
les premiers du suivant, ce qui peut causer des problèmes dans une
discussion chronologique précise.) La différence
est subtile, et il est beaucoup plus simple de l'exprimer sous une forme
graphique:
La première
méthode fut populaire durant le moyen empire (on ne sait quand
exactement elle a remplacé les recensements du cheptel), puis
le redeviens à nouveau sous les rois de la période Saïte
et est ensuite utilisée (sauf sous les rois perses) jusqu'à
la fin de l'époque romaine. Entre les deux, pendant le Nouvel
Empire, c'est la méthode 2 qui est utilisée. Toutefois,
personne ne sait exactement quand, durant la seconde période intermédiaire,
on est passé de la méthode 1 à la méthode 2,
ni quand, durant la troisième période intermédiaire,
on revint à la première méthode. Durant la période
perse, un troisième système fut utilisé, lequel sera
expliqué en détail dans la section sur la chronologie de cette
période.