Au Québec, entre les années 30 et 60, des milliers d'enfants ont été internés dans des asiles psychiatriques. Ces enfants étaient normaux mais ils avaient commis la faute de naître hors des liens du mariage. C'est le drame de celles que l'on appelait dans le temps les "filles-mères", ces jeunes femmes étaient rejetées alors par la société soit parce qu'elles avaient été agressées sexuellement soit parce qu'elles avaient eu une relation sexuelle sans être mariée. Les familles de ces mères sans alliance s'empressaient alors d'envoyer la "pécheresse" chez les sœurs pour qu'elle puisse accoucher de cet enfant et pour ensuite le faire adopter. Les orphelins étaient mis à la crèche où ils avaient peu de chance d'être adoptés surtout s'ils étaient des garçons. Commençait alors une longue vie où l'enfant était envoyé d'une institution à une autre , trimbalé dans les bras de centaines de religieuses différentes sans pouvoir s'attacher à personne. Les jeunes souffraient donc d'importantes carences affectives qui occasionnaient de graves retards d'apprentissage. Tout le reste n'était qu'une simple question d'argent, les gouvernements et les autorités religieuses de l'époque ont découvert qu'il serait beaucoup moins coûteux de gérer des asiles psychiatriques plutôt que des orphelinats, ils ont donc effectué cet énorme changement avec le consentement de la plupart des communautés religieuses. Il ne restait qu'à engager un médecin qui falsifierait les dossiers pour pouvoir garder les orphelins dans des asiles d'aliénés. Ils avaient donc l'étiquette d'aliéné, de retardé, d'arriéré et la conserve encore aujourd'hui, sur papier. Pour ceux qui ont réussi à s'en sortir, il est important d'obtenir réparation, c'est-à-dire une révision des dossiers, des excuses officielles et des compensations financières. Mais à qui la faute? Qui doit payer pour ce qui est arrivé il y a plus de trente ans? Le rapport Jacoby encourage à la fois l'Église et le gouvernement à verser des compensations et à faire des excuses officielles. Monsieur Bouchard a offert un montant minime aux Orphelins, mais aucune compensations individuelles. L'Église nie toute reponsabilité, elle remet même en doute la parole des Orphelins, malgré toutes les preuves de ce qui est arrivé! Les Orphelins attendent toujours, pourront-ils compter sur notre nouveau premier ministre, Monsieur Landry?