En 1063, l'archevêque Samuel Harsnett décrivait les sorcières comme de vieilles femmes aigries aux mentons et genoux presque soudés par l'âge, le dos arqué, clopinant sur un bâton, l'oeil creux, édentées, le visage raviné, les membres agités de tremblements, marmonnant dans les rues. Les livres d'images nous les montrent habillées de sales oripeaux noirs, d'une saleté repoussante et suivies d'une horde de chats, noirs pour la plupart. La vérité en est toute autre. les femmes qui avaient le malheur de ressembler à cette description étaient automatiquement étiquetées comme étant des sorcières, alors que souvent, elles n'étaient en fait que de pauvres vieilles veuves qui n'avaient tout simplement pas les moyens de vivre autrement. elles logaient dans de vieilles cabanes, portaient des haillons et leur survie alimentaire passait bien avant l'hygiène corporelle. Les chats n'étaient que le résultat de leur bonté, car malgré leur pauvreté, elles les nourissaient de leur maigres restants--après tout, les chats étaient leurs seuls véritables amis. Les véritables sorcières, elles, ressemblaient la plupart du temps à leurs citoyennes et passaient très souvent incognito dans leur entourage. Oui, les sorcières sont parmi nous mais ne portent plus ce nom péjoratif qui évoque la peur et le mal incarné. Établissons maintenant un parallèle entre la sorcière d'hier et d'aujourd'hui. Chaque sorcière avait un pouvoir qui primait sur les autres. On allait, en cachette, voir telle sorcière pour trouver des réponses à des questions précises sur l'avenir d'un membre de la famille. Aujourd'hui, la personne qui répond à ces questions se nomme une clairvoyate et il est de bon ton de lui demander conseil. Il y avait aussi la sorcière qui guérissait les maladies honteuse, qui faisaient passer les bébés, ou alors qui concoctait un philtre d'amour. Bien sûr, personne n'y croyait , supposément, mais tous y avaient recours au moins une fois dans leur vie et même les têtes dirigantes du pays allaient faire un tour du côté de ce personnage lorsque leur médecin baissait les bras. Ce genre de sorcière porte aujourd'hui le nom d'herboriste et est très utile dans notre société moderne. Et il en va ainsi de toutes ces femmes qui, sous l'appelation de sorcières, possédaient un don naturel ou transmis d'une génération à l'autre, qui soignaient, guérissaient, appaisaient souvent l'âme autant que le corps. Nous les retrouvons aujourd'hui sous de étiquettes moins péjoratives, c'est-à-dire, homéopathes, lithotérapeutes, voyantes, guérisseuses, et bien d'autres encore... De nos jours, elles sont respectées et reconnues. Nous avons tous une sorcière dans notre famille, comme amie ou voisine, elles n'ont plus à se cacher et on ne se cache plus pour les consulter car, heureusement, autres temps, autres moeurs... Les sorcières existent et cela, depuis fort longtemps. Leurs origines se perdent dans la nuit des temps et leur pouvoirs sont bien réels. Mais que savont-nous vraiment de ces femmens qui ont toujours été percues comme des êtres méchants, sans coeur et qui ne font que du mal? Quels étaient leur aspect psysique et comment peut-on les reconnaître aujourd'hui? Pourquoi en avions-nous si peur? Avons-nous raison de les craindre?
Qui sont-elles?
Autres temps, autres moeurs...
