(Texte tiré du livre paru en 1997 lors des 15 ans du MIM)
Par un beau dimanche de l'hiver 1982, comme tout bon post-adolescent, je perdais mon temps devant le téléviseur. Changeant de poste à toutes les deux minutes, je survolais la pauvreté de notre télévision québécoise lorsque tout à coup, je fus foudroyé par une image...Des hommes et des femmes vêtus de chandails de hockey évoluant sur une même patinoire.Ils sont entourés de spectateurs tantôt attentifs, tantôt survoltés! De la musique, des histoires, des rires et des pleurs. Tout ça dans le même spectacle. J'étais littéralement terrassé par cette vision. Dès ce moment, j'aisu que c'était ma destinée et que je ne pourrais pas y échapper : J'allais devenir improvisateur.
Trois mois plus tard...naissait le mouvement d'improvisation à Montmorency. Nous nous sommes lancés dans cette aventure avec la certitude que l'union faisait la force. Une doctrine qui contrastait avec l'individualisme généralisé des années ´80.
Devant le refus de l'AGEM de nous payer des uniformes, nous dûmes en assumer les frais .C'est chez " Les disciples d'Emaüs " qu'au coût de 10$ nous mîmes la main sur six chandails de hockey troués et éprouvés par les mites et le temps. Des vieux chandails bleus et laids auxquels nous allions redonner de l'âme en les endossant fièrement.
Le MIM est devenu plus qu'une simple équipe d'improvisation collégiale. Cette équipe s'est transformée en une véritable institution. L'esprit de corps, le sentiment d'appartenance, la volonté de travailler dans le même sens et de vouloir atteindre ensemble le même but : telle fut la philosophie inculquée à cette équipe et ce, dès ses premiers balbutiements.
L'obsession de la victoire. L'obsession du MIM a toujours été de gagner mais dans les règles de la chevalerie. C'est à dire : en étant plus performant que son adversaire, en donnant un spectacle d'une qualité telle, en étant tellement bon que le public n'aurait d'autre choix que de voter pour nous.
Les joueurs du MIM se sont forgés, à travers leur histoire, une réputation de guerriers qui savent respecter leur adversaire. Le craindre juste ce qu'il faut pour vouloir se dépasser et être meilleur que lui. Lui tendre la main, ouvrir l'oeil, chercher le contact visuel et engager le combat. Un combat de frères ennemis. Des frères de l'improvisation, des ennemis de couleurs.
(...)
Claude Legault Retour à page principale