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QUELQUES REFLEXIONS SUR LA PENSEE JUDAIQUE ET SES DIFFERENCES AVEC LA PENSEE CHRETIENNE TELLE QU'ELLE EST ILLUSTREE DANS LE BESTSELLER HARRY POTTER

par le Rabbin Noson WEISZ

L'essence même de toute la pensée juive est que le combat entre le bien et le mal est un combat moral. Il se situe dans le cœur, pas dans le monde extérieur. Les parties en présence sont la conscience humaine luttant contre les pulsions humaines ; la spiritualité humaine luttant contre les forces de la vie physique.

Selon la perspective juive, le mal n'est pas répugnant. Bien au contraire, pour lui garantir une chance égale à l'intérieur de notre libre-arbitre, Hachem a rendu le mal attractif, en lui conférant l'extraordinaire force de séduction de la sexualité. Ce n'est que cette attirance qui définit le niveau du champ de bataille où se déroule le libre-arbitre. L'attrait du bien tient à sa vérité et à sa pureté ; tout le monde s'accorde à reconnaître que ces qualités sont merveilleuses ; toutefois, ce ne sont évidemment pas des amusements, ni de la sexualité.

La croyance juive ne situe pas l'essentiel de la lutte entre le bien et le mal dans une perspective d'hégémonie, dans l'ambition à une suprématie dans le monde, mais tend à la conquête par l'individu de son âme humaine et du pouvoir qu'elle possède potentiellement.

Le choix humain possède la magie de donner du pouvoir à ce qui est négatif. La Torah nous dit que Hachem a créé l'homme à Son image. C'est dire que Hachem nous a doté de quelque chose qui ressemble à Son pouvoir immense. Ceci fait de nous des détenteurs de liberté comme Hachem, des êtres doués du libre-arbitre. Au départ, la volonté de Hachem lors de la création ne donnait à la force négative que le pouvoir d'attirer l'homme hors du bon chemin ; le pouvoir de le tenter, c'est tout. Le mal recevait le pouvoir d'attirer vers lui, mais pas de détruire. Le pouvoir de détruire provient d'une corruption de l'esprit humain, qui est la force la plus importante à l'intérieur de l'univers créé.

Lorsque la force négative créée par Hachem pour tenter l'homme subit la poussée de l'extraordinaire énergie de sa force vitale, elle acquiert le pouvoir de redessiner le monde à sa propre image. Aussi n'est-ce qu'après que l'homme eut effectué son choix immoral que la force négative - qui jusque-là ne faisait que le tenter - a acquis son pouvoir destructeur. Cette force que Hachem a investie en l'homme est capable de façonner tout dans l'univers, depuis le soleil, la lune et les étoiles jusqu'aux êtres humains. Lorsque l'homme oriente cette force vers le mal, le côté sombre de la création, alors le mal devient capable de reformer le monde a son image.

NOTE DE L'AUTEUR

Il ne fait pas de doute pour moi que le Judaisme a été la première religion à se doter d'un fondement profondément moral, basé sur la volonté non pas d'aimer bêtement son prochain et de prétendre que nous sommes tous frères en Dieu mais sur celle de choisir le bien plutôt que le mal aussi séduisant et plaisant ce dernier soit-il.

Il ne fait pas de doute non plus pour moi qu'il est plus difficile d'accepter l'idée du libre arbitre, donc que nous sommes responsables de nos actes, que celle de l'amour du prochain qui ne demande qu'un acte de foi assez aveugle et qui n'engage pratiquement à rien.

Le Chrétien aura toujours une porte de sortie du genre J'aime mon prochain à condition que... alors que le Juif n'en a aucune à sa disposition ; s'il fait le mal, il l'a choisi car il avait la possibilité en son âme de choisir de faire le bien.

Il ne fait aucun doute non plus pour moi qu'en s'éloignant du message fondamental et moral de la Bible pour y substituer un message d'amour universel, le Christ a rompu avec la tradition judaique et s'est érigé en chef de secte.

Que cet acte de mutinerie religieuse ait été passible de la peine de mort peut sembler excessif mais les mutins de la première guerre mondiale ont été liquidés pour bien moins que cela et personne aujourd'hui encore ne fait campagne pour leur réhabilitation, notamment au sein de l'Eglise chrétienne.

Si le Christianisme est devenu religion de millions d'Européens, c'est parceque les empereurs romains y ont vu un outil politique d'unité de l'empire -ce en quoi il a d'ailleurs magistralement échoué- mais certainement pas l'outil de mise en oeuvre d'une morale sociale efficace et pérenne. D'ailleurs a-t-il jamais pu prévenir -voire essayer de prévenir- aucun grand crime contre le genre humain ?

A mes yeux, le Christianisme n'est guère plus qu'une secte politique, toujours proche des pouvoirs en place, dont le message d'amour se dilue dans la réalité de la vie quotidienne et donne bonne conscience à des millions d'individus.

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