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BREVE HISTOIRE DU PROPHETE

Comme le Christ, un illuminé mais plus simple,
à la réussite tardive

L'histoire d'Ahmed, fils de Abdallah et Aminah, plus connu comme Mohammed ou Mahomet (celui qui sera honoré) est celle d'un guide de caravanes de chameaux, né à La Mecque en 570. Selon la légende, il était sujet à des crises d'épilepsie et ce serait au cours de l'une d'elles que l'ange Gabriel serait venu lui dire :"Tu es le prophète et voici ce que doivent être tes enseignements."
(Mohammed, comme Jésus, n’a rien écrit. Le Coran rapporte d’ailleurs qu’il ne savait ni lire, ni écrire. Ses compagnons ont bien écrit quelques sourates sur des parchemins, des branches de palmier et des omoplates de chameau, lesquels ont plus ou moins circulé. Mais dans l’ensemble, suivant la tradition orientale, c’est la transmission orale qui était chargée de répandre, après sa mort, les révélations faites au Prophète. Mais lorsque les premiers fidèles meurent aussi, Abou Bakr, le fidèle des fidèles, devient le premier Calife. Premier successeur de Mohammed comme chef de la communauté musulmane, il fait rédiger une première recension du Coran. Ce travail a été confié à Zayd b. Thâbit qui fut un des secrétaires du Prophète).

Par son métier, Ahmed était constamment en contact avec des Juifs et des Chrétiens et il finit par se demander si l'idée d'un Dieu unique comme le leur n'était pas supérieure au paganisme idolâtre de ses compatriotes qui semblaient moins bien réussir dans la vie et le commerce que les Juifs et les Chrétiens.

Ces idées le travaillèrent quelque temps et il décida finalement de devenir le Moise des Arabes et prêcher en faveur d'un Dieu unique pour ses compatriotes. Mais son statut de conducteur de chameaux n'était pas assez reluisant pour se hisser au niveau de prédicateur et il décida d'épouser son boss, la riche veuve Chadija. Ainsi, pensa-t-il, on le prendrait un peu plus au sérieux.

Mais les choses ne se passèrent pas comme prévu car les habitants de La Mecque lui rirent au nez lorsqu'ils commencèrent à l'entendre prétendre qu'il était l'envoyé de Dieu, le même Dieu en outre que celui des Juifs et des Chrétiens, et qu'il venait sauver le monde. Devant son insistence et son obstination, ils finirent par voir rouge et cherchèrent à faire un sort à ce lunatique ennuyeux avec ses idées saugrenues. Mohammed prit ses jambes à son cou et s'enfuit vers Médine en 622 avec son fidèle fan Abou Bakr où personne ne le connaissait et d'où il put recommencer ses prêches en rencontrant un peu moins d'hostilité. Il a alors 52 ans. Cette courageuse retraite est désormais connue sous le nom de Hégire ou "grande fuite". Au passage, on notera qu'un autre prophète, Jésus Christ, n'a jamais rien fui ni personne et a toujours affronté avec courage et bienveillance tous ses adversaires.

A Médine, Ahmed eut moins de difficultés à s'imposer comme prophète et assez vite il draina une foule de fans, qui devinrent connus sous le nom de "muslims" (ceux qui suivent). Il prêcha ainsi pendant sept ans la soumission à la volonté de Dieu telle qu'il l'a peu à peu définie dans ce qui deviendra les diverses sourates. Sont elles toutes de lui ? C'est une bonne question, Monseigneur !! Au bout de cette période et devant le succès renontré à Médine, il se dit que peut-être il aurait une chance de finalement s'imposer dans sa ville natale. A la tête d'une armée de suiveurs, il marcha alors vers La Mecque et, après avoir massacré pas mal d'infidèles incroyants qui cherchaient à le renvoyer à ses prêches de lunatique, il finit par s'imposer et convaincre les habitants de la ville qu'il était vraiment un grand prophète. Les années qui suivirent jusqu'à sa mort le 7 juin 632 vont être celles de succès constants et confirmés. Ces successeurs imposeront l'Islam dans tout le Proche Orient, l'Afrique du Nord et l'Espagne en un siècle.

Même si cette religion a été imposée par le sabre et non par le goupillon comme le Christianisme, on peut se demander quelles sont les raisons de son extraordinaire succès et de sa pérennité. J'en vois deux :

1- le Credo de base de l'Islam, tel qu'il fut enseigné par Mohammed, est simple à la différence du Christianisme dont la complexité sera la source principale de ses propres hérésies ariennes, nestoriennes et autres monophysistes. Mohammed enseigna à ses disciples des choses simples : aimer Dieu, honorer et obéir à leurs parents, etre honnête dans leurs relations avec leurs proches et leurs voisins, être humbles et charitables au pauvre et au malade, s'abstenir d'abus d'alcool et manger sans excès. Mais surtout il n'y a pas dans l'Islam de prêtres, d'évêques et toute une hiérarchie religieuse pour prendre les choses en mains et se lancer dans des interprétations plus ou moins hérétiques et compréhensibles par l'homme de la rue d'alors à propos de la nature du prophète. En outre, à la différence du Christ, Mahomet n'a jamais prétendu être le Fils de Dieu mais son envoyé seulement. Cela simplifiait les choses.
St Augustin par exemple par ses outrances contre les hérétiques avait fini par s'aliéner les peuples d'Afrique du Nord et c'est sans peine que l'Islam va conquérir leurs coeurs et leurs esprits deux cents après sa mort (430). Le Musulman de base va pouvoir porter sa foi dans son coeur et sa tête avec simplicité sans être emmêlé dans un tissu de banalités théologiques, plus ou moins réalistes, et n'aura pas besoin d'une église établie pour y accéder et pratiquer. Cinq fois par jour, il se tourne vers La Mecque, récite une prière simple et s'en remet à Dieu pour la suite des évènements :"Inch Allah".
Une telle approche ne prédispose certainement pas à la révolte intellectuelle, à l'approfondissement des mystères de ce monde et à la remise en question des mécanismes complexes de la nature. C'est ainsi, Dieu l'a voulu, qu'il me protège et basta, je suis un bon musulman. !!! Mais, au VIIème siècle, elle était sans conteste de nature à s'imposer facilement à des hommes simples, des bergers, des nomades, des conducteurs de chameaux et de simples paysans. Là où les Chrétiens s'entre-déchiraient pour savoir si le Christ avait une nature divine ou humaine ou les deux, les Musulmans s'entendaient dire qu'il fallait respecter père et mère et le voisin parceque Dieu le voulait. Et qu'il fallait avant tout respecter et craindre la VOLONTE de Dieu.

2- la seconde raison tient à la nature même des promesses faites par Mahomet à ses disciples. Dans la conquête guerrière des Infidèles, la mort fait des musulmans des habitants immédiats du Paradis : elle n'est donc plus à craindre dès lors qu'on meurt pour la vraie foi alors que le Chrétien des premiers temps ne sera jamais assuré de monter au Paradis, il lui faudra toute une vie de sainteté pour espérer le gagner. Pour le Musulman mourir en tuant un infidèle est une garantie absolue d'une place auprès de Dieu alors que le Chrétien va craindre toute sa vie l'Enfer ou le Purgatoire. En fin de compte, bien des Musulmans préférèrent mourir sur le champ de bataille plutôt que de vivre sur terre une vie de misères et de dur labeur. Même les Croisés des XI-XIIIème siècles n'étaient pas assurés du Paradis.

Toujours est-il que Mahomet connut jusqu'à sa mort de nombreux succès de ralliement à sa foi mais il fit aussi de graves erreurs, notamment dans sa volonté d'attirer à la cause des riches et des puissants. Dans ce but, il décréta ainsi qu'un Musulman pouvait avoir quatre épouses, un luxe réservé aux riches dans la mesure où chaque épouse devait être achetée à ses parents. C'était aussi une tentative de mettre fin à la multiplication des épouses par les plus riches. Mais cela montre aussi que le Coran est aussi un grand bazaar où l'on trouve une chose et son contraire et ne peut s'imposer comme doctrine que sur la base d'interprétations subjectives qui varient selon l'imam. Il suffit de lire les forums de certains sites musulmans pour se convaincre du désarroi des fidèles face à la question de savoir ce qui est permis et ce qui ne l'est pas. En tout cas, une religion conçue pour les humbles et les simples fut récupérée par les riches marchands du Bazaar des grandes villes. Mahomet ne cessa ensuite d'ajouter des sourates au Coran en fonction des besoins de l'heure et des questions à régler, ce qui fait du Coran un fourre-tout où l'on trouve une chose et son contraire, toutes les interprétations et tous les abus selon l'humeur de l'imam du lieu. Le Christianisme était porteur d'hérésies qui le divisent encore de nos jours, l'Islam devint porteur de contradictions qui donnent encore aujourd'hui lieu à des interprétations fantaisistes et opposées.

Enfin, last but not least, les années qui suivirent la mort du prophète virent une guerre de succession d'une telle ampleur et d'une telle violence qu'elle a divisé l'Islam pour toujours en deux communautés qui se haissent, les Sunnites et les Chiites, les premiers étant majoritaires dans le monde musulman, à l'exception de l'Irak et de l'Iran. L'Islam a bien du mal à entrer dans la modernité, encore que certains penseurs occidentaux pensent que c'est l'Occident qui a raté sa modernité.

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