Ses premiers enregistrements ont été
ceux de Notre-Dame de Paris et notamment Belle en trio. Dernièrement,
il a enregistré avec Hélène Ségara L'amour
existe encore pour Ensemble. Lui aussi est une star en herbe.
Vous avez commencé à chanter vers 1991?
J'ai même commencé à l'âge
de 16 ans, vers 1988, avec un groupe pour m'amuser. Puis, quand j'ai eu
19 ans, j'ai commencé à chanter dans les bars, tout seul.
Ensuite, j'ai eu un groupe, Garou and the Intouchables, toujours dans les
bars. J'ai fait ça durant cinq ou six ans, c'est pourquoi ma voix
a été habituée à se noyer dans la bière.
(Rires.)
Vous êtes un des rares de la troupe à ne pas avoir de double carrière, de disque en solo en parallèle?
Je n'ai pas de double carrière mais j'ai
un double métier : je chante et je fais de l'acting. Cependant,
c'est vrai que depuis deux ou trois ans, j'aurais pu avoir un album au
Québec, car on m'a fait des propositions, mais je ne me sentais
pas prêt.
Je vous ai vu dans le public à la réouverture de bobino cet automne, écoutant Cabrel, Bruel, Obispo... La chanson française, c'est votre culture?
Pas du tout, je connais beaucoup plus la musique
anglo-saxonne : le rhythm and blues, Wilson Pickett, Otis Redding, James
Brown... même si je suis né à Sherbrooke au Québec
francophone. Moi, je ne connaissais pas Hallyday, seulement Sardou, Fugain...
et je suis un grand fan de Joe Dassin. D'ailleurs, dans les bars, quand
je chantais, je glissais toujours un petit Joe Dassin... que je commençais
en anglais pour le finir en français. (il fredonne.) "Right again
on the city of New Orleans... Les matins se suivent et se ressemblent..."
Votre premier album sera donc en anglais?
Non, je vais le faire en français, c'est
mon défi. Faire quelque chose en français qui sonne. J'ai
eu le déclic en écoutant le funk de Sinclair et le blues
de De Palmas.
Paul Personne, d'après vous, ça ne sonne pas non plus?
C'est bien mais ce n'est pas comme les bons vieux
bluesmen américains.
Pourquoi pensez-vous réussir là où tout le monde a échoué?
Si j'arrive à faire sonner le français,
j'en serai le premier surpris, mais je travaille en ce moment avec Luc
Plamondon pour essayer.
Pourquoi accepter un rôle dans Notre-Dame, qui est une oeuvre très éloignée de votre culture?
Mon univers dans les bars était blues,
très happy, en anglais, avec la banane, tandis que là c'est
lyrique, sombre et en français! (Rires.) Mais cette comédie
musicale ouvre mon registre de voix au maximum. J'ai été
retenu, je crois, pour ce que j'avais de blues. Quasimodo, dans l'âme,
est un bluesman, même si on oublie les blue notes dans la façon
de chanter.