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Projet Orange:  Décompression Maximum

Une voix céleste, une musique aérienne et des guitares électriques qui transportent vers d'autres cieux, voilà Projet Orange. Mets le premier album éponyme dans ton lecteur de DC et prépare-toi pour le décollage! 5... 4... 3... 2... 1... Bon voyage!

Le commandant te souhaite la bienvenue à bord de Projet Orange. Il espère que tu feras un voyage formidable qui te permettra de mettre tes tracas de côté. L'équipage est là pour te servir: Jean-Christophe Boies(voix, guitares), son frère Jean-Sébastien(guitares), Stéphane Langelier(Guitares), Louis Lalancette(basse) et David Gendron(batterie), tous clonés à partir d'une même idée. Détache ta ceinture, nous sommes sur le point de franchir la voûte céleste. Laisse-toi bercer par les turbulences et choir dans les poches d'air. Il n'y a aucun danger, ton siège est un immense coussin gonflable éjectable. Rien ne peut t'arriver, excepté un voyage exceptionnel auquel tes oreilles sont conviées. Elles seront chatouillées par les textures musicales, diverses et rafraîchissantes, qu'on trouve tout au long du premier album éponyme du groupe.

Un peu plus tôt sur Terre...

Dans un petit bar du plateau Mont-Royal, j'attends les cinq gars de Projet Orange. J'ai demandé qu'on se rencontre dans un lieu où il se sentent bien. Je regarde autour de moi et me demande si c'est pour les dessins énigmatiques accrochés ici et là qu'ils aiment l'endroit. Après tout, il y a du mystère dans Projet Orange. D'abord à cause de la très bonne pièce Mystère Aérosol, mais aussi de la pochette de l'album qui, avec ses silhouettes qui se perdent dans les airs, rappelle Le Projet Blair. Mais au-delà de tout, ce mystère lui est conféré par les chansons qui, dès la première écoute, nous transportent tout droit dans un monde irréel.
Jean-Christophe (qui a aujourd'hui une chevelure bleue), Jean-Sébastien et Louis arrivent. Les deux autres membres du groupe ont dû partir pour Québec, le berceau du groupe. De toute façon, j'ai devant moi ses fondateurs.  En effet, Jean-Sébastien et Louis souhaitaient former un band dans lequel on ne ferait de la création, pas de cover comme dans leurs groupes précédents. Un groupe dans lequel Jean-Sébastien pourrait impliquer son jeune frère.

     Mais, d'abord, pourquoi avoir choisi ce bar? «On ne l'a pas choisi, on nous a dit de venir ici. On ne connaît pas bien Montréal, même si on y est venus à plusieurs reprises.», répond Jean-Christophe. Il est assis en dessous d'une affiche que je n'avais pas encore remarquée: «Je viens tout juste de mettre le pied sur le seuil de la simplicité, je t'aime.» Oui, ça colle. C'est tout à fait dans la philosophie du groupe, surtout quand on entend Jean-Sébastien dire: «Le lien qui nous unit est très fort, il y a beaucoup d'amour entre nous. On est comme une famille.»

Projet Orange, c'est donc quatre ans de bonne entente. Pourtant, selon Jean-Christophe, les choses auraient pu être compliquées. «Quand je suis arrivé dans le groupe, mis à part mon frère, je ne connaissais pas vraiment les autres. Or, selon moi, pour qu'il y ait une bonne communication, c'est important de bien connaître les autres.» Soit! Le chanteur a appris à connaître tous les membres du groupe. Chimiquement, cela a été l'harmonie; musicalement le nirvana. «Il n'y a jamais eu de règles dans Projet Orange, précise Louis. On a toujours fait les choses comme on les sentait. C'est comme ça qu'on écrit nos chansons.»

 Zone de concours.

Les gars ont donc décidé de participer à des concours. En 1996, sans avoir jamais donné de spectacle, ils se sont inscrits à Pos-Scène... et ont été refusés. Loin de se décourager, ils y ont participé de nouveau l'année suivante et se sont rendus en finale. En 1998, ils ont fait un coup double: ils sont sortis grands gagnants de Pro-Scène et de l'Empire des futures stars. La même année, grâce à son association avec la maison de gérance Avalanche Productions, la formation était mise sur orbite.

«Depuis le début, on vit un conte de fées. Parfois, ça me fait peur; ça va trop bien», lance Jean-Sébastien pendant que son frère regarde un article sur Yelo Molo paru dans le Filles D'aujourd'hui de juillet dernier. Il faut dire que Yelo Molo et Vénus 3 sont les deux autres groupes qui ont émergé de l'Empire des futures stars. Cela rappelle des souvenirs? «Oh oui! Participer à l'Empire, ça a été vraiment cool!» lance le chanteur. Sans avoir été un véritable tremplin pour la formation - les gars volaient déjà de leur propres ailes- ce concours a été une très belle expérience. «Remporter la première place nous a permis de regarder calmement les offres des compagnies de disques» explique Jean-Sébastien.

Visibilité excellente.

  En plus d'avoir eu droit à une grande visibilité grâce à l'Empire, Projet Orange a eu la chance de lancer son disque en direct de MusiquePlus Les gars en sont-ils contents, de ce premier album? Oh que oui! Il faut dire qu'ils ont travaillé très fort. En fait, «travailler» n'est peut-être pas le mot juste quand on sait que les cinq musiciens flottent littéralement sur un nuage lorsqu'ils composent des chansons. «Quand on joue ensemble, il y a une énergie qui circule, une énergie énorme. On n'a qu'à fermer les yeux et on la sent. Mais on a un problème d'improvisation: on ne sait pas s'arrêter. On part sur des trips, puis on va dans de nouvelles directions.  On pète la coche!» explique Jean-Christophe.

Il est difficile de comparer la musique des gars de Projet Orange à ce qui se fait d'autre au Québec. En fait, on l'associe plutôt à celle de Radiohead. Dites donc, Radiohead, c'est plutôt flatteur non? Et sur scène à quoi peut-on s'attendre? «C'est comme un nuage qui s'élève. Un voyage!» semble penser Jean-Christophe en regardant vers le plafond. «Nous, on est l'équipage qui fait voler l'avion le plus haut possible et on amène tout le monde avec nous. On veut séduire, puis donner libre cours à l'imagination.»

Sur ce, nous arrivons à destination. Température douce et chaude, ciel orange et sans nuage. Le commandant espère que tu as apprécié ton voyage à bord de Projet Orange. Au plaisir de te revoir sur tes ailes électriques!

Par  Marie-Sissi  Labrèche
Filles D'aujourd'hui, Novembre 2000



Entrevue avec Jean-Christophe Boies: guitariste, auteur et chanteur.

Écrivais-tu par le passé, ou as-tu commencé à le faire pour le groupe?
En effet, j'ai commencé à écrire pour fournir le groupe. Un peu par défaut donc! Initialement, je composais en anglais, parce que c'était plus facile pour moi. Sauf que le reste du band m'a demandé d'essayer en français, ce que j'ai fait. Les résultats nous ont agréablement surpris et, moi, j'ai tripé là-dessus.

Mijotes-tu tes sujets d'avance?
Jusqu'à ce jour, mon processus d'écriture s'inscrit dans une seule formule, c'est-à-dire celle d'être la cerise sur le sundae! Comme je crois beaucoup en la musique, c'est à partir d'elle que je compose les textes. J'attends toujours d'être inspiré par la mélodie, ensuite les mots me viennent.

As-tu des rituels d'écriture?
Je n'ai pas de procédé magique pour appuyer mon acte d'écriture. Toutefois, comme j'aime créer, je deviens surexcité à chaque fois que je le fais. Il m'arrive même d'en trembler tellement je tripe à le faire!

Combien de temps peut te prendre l'écriture d'une chanson?
C'est toujours différent. Si je vais bien, ça va plus vite. De manière générale, j'écris par séquences de 10 à 15 minutes. Et si je n'ai pas d'inspiration, j'arrête et je remets ça à plus tard. La chanson qui m'a pris le moins de temps, soit 20 minutes, est Belle et sans armes. Celle qui fut la plus longue à écrire est Jamais de mal : elle m'a demandé deux semaines de travail.

Quelle est la part des autres membres du groupe dans l'écriture des textes?
 Zéro dans un sens, et 100% dans l'autre sens. La part des autres est nulle dans le sens que c'est moi qui choisis les mots. Paradoxalement, on peut aussi dire que la contribution du reste du groupe aux textes est importante, puisque j'écris à partir du résultat des trames musicales.

D'où te viennent tes sujets?
Les sujets ouverts sur le monde sont ceux qui m'intéressent particulièrement. Cependant je ne revendique rien. J'avoue que mes propos peuvent parfois sembler ironiques, mais je demeure toujours sincère. Les thèmes que j'aborde sont donc ceux qui reflètent mes intérêts personnels.

5 questions express

1. En une phrase, décris-moi le groupe Projet Orange?
 «Un voyage vers l'infini...!» On tripe, on s'aime, on vit d'amour et de musique!!!
2. Un fait cocasse dans l'histoire du groupe?
J'ai oublié de me rendre à la toute première pratique du groupe! Et les gars m'ont attendu toute la soirée...
3. Votre chanson préférée sur l'album?
 Jamais de mal, parce qu'elle demeure la plus représentative de la formule Projet Orange parce qu'elle est la première que nous avons composée tous ensemble.
4. Avec qui aimeriez-vous vous produire un jour?
Björk!!! (Sans hésitation!)
5. Un de vos rêves pour Projet Orange?
Être les premiers à jouer ailleurs que sur terre!!!  Mais surtout, jouer le plus souvent et le plus longtemps possible!



Projet Orange. Un bon fuit mur.

 Les champions de l'Empire des futures stars dernière édition. Cinq musiciens de Québec (pas de la Floride!) qui font dans le «rock atmosphérique», guitare, basse, batterie au front, flirtant avec la tradition britannique des mélodies prenantes et des ambiances musicales complexes. L'extrait intitulé Mystère aérosol donne la couleur. «On nous a déjà comparés au Beatles... on a bien aimé», avoue, un peu gêné, le bassiste du groupe, Louis Lalancette, lorsque questionné sur le rapprochement que d'autres ont fait avec la facture musicale de Radiohead. «C'est certain que c'est un groupe qu'on admire vraiment. C'est difficile d'être objectif, mais je dirais que notre son est plus pop. Nos structures sont plus simple. Et même si je vois notre musique beaucoup plus joyeuse, nous avons aussi été marqués par l'époque du grunge et de Nirvana. Sauf que nous, on n'est tellement pas «dark» dans notre attitude... On cherche l'intensité , le dynamisme avec une grosse place pour la mélodie.

Projet sans plan.

Dès la mise en marche des étapes préliminaires de l'Empire, le nom de Projet Orange s'est mis à circuler en coulisses. On les attendait au fil d'arrivé avant même le début de la course... «C'était assez spécial. Pas que nous avions plus de stress par rapport à la victoire, mais ça nous donnait vraiment confiance, ça nous mettait vraiment à l'aise de sentir qu'on retenait l'attention», reprend le bassiste, qui fait équipe avec les frères Jean-Sébastien et Jean-Christophe Boies, Stéphane Langelier et David Gendron.  Et les plans? «Évidemment, on veut aller au bout de nos possibilités en passant par les bonnes places; avant, on était une petite PME et aujourd'hui, on est comme une sous-division d'une multinationale, ce qui nous ouvre bien des portes. On a déjà composé deux nouvelles chansons, on spécule sur notre avenir même si on n'a fait aucun plan. Un autre album, peut-être éventuellement un disque en anglais...» Projet Orange a retrouvé le public montréalais pour la première fois depuis l'Empire aux FrancoFolies, s'est fait valoir en première partie de plusieurs grosses pointures rock dont Éric Lapointe devant 10 000 personnes au Mont-Tremblant, et les frais d'un double bill avec Moist dans le cadre de l'Expo Québec le 26 août. Dans le jus quoi.

Écho Vedettes , semaine du 12 au 18 août 2000.



Projet Orange ou pourquoi Jean-Christophe est-il un éléphant?

Cégep Maisonneuve, 2 mars 2001, 19h45. Nous sommes en avance. À 20h, nous avons rendez-vous avec Gina Desjardins, agente du groupe québécois Projet Orange, pour une entrevue avec Jean-Sébastien Boies, guitariste et membre fondateur du groupe. Nous sommes là à l’entrée de la salle, anxieuses, avec notre petite feuille « BMG » dans les mains et les yeux qui fouillent du regard les alentours du « Vivoir ». 19h55 ; quelqu’un sort de la salle, nous l’interpellons au passage. Projet Orange ? Ils sont partis souper ! Nos trois paires d’yeux (les nôtres et celle de Valérie Therrien-Galasso) se tournent alors vers la porte la plus proche, et la nervosité ne fait que s’accroître davantage. Le temps file, les portes de la salle s’ouvrent, le public s’y engouffre... Toujours pas de Projet Orange. 20h10 ; soudain, une, puis deux silhouettes se profilent au loin. Ce sont celles de Guillaume Doiron et Louis Lalancette, guitariste et bassiste du groupe. Nos sens sont en alerte ; ils ne sont pas loin ! Nous les saluons fébrilement et sautons tout à coup sur nos pieds : Jean-Sébastien et ses pantalons orange viennent d’apparaître, en compagnie d’une fille qui ne peut être que Gina. Ils se confondent en excuses et, une fois les présentations faites, nous nous installons dans une sorte d’agora tout près de la salle. L’enregistreuse est enclenchée et nous voilà partis pour une vingtaine de minutes d’entrevue, durant lesquelles Jean-Sébastien a si patiemment, et surtout si gentiment, répondu en détail à toutes nos questions.

La genèse

Créée autour d’un feu il y a cinq ans, la quintette, originaire de Québec, est composée bien sûr de Jean-Sébastien Boies, guitariste, mais aussi de son frère Jean-Christophe, chanteur et guitariste, Guillaume Doiron, guitariste, Louis « Luis » Lalancette, bassiste et Stéphane Gaudreau, batteur. Après être sortis vainqueurs des concours Pro-Scène, à Québec, avec la chanson « Air Malin », et l’Empire des futures stars, à Montréal, ils ont signé un contrat de quatre ans avec la multinationale BMG et depuis, la chance ne cesse de leur sourire, et leur popularité de grimper vers un ciel aux nuages absents... ou presque. En effet, si tout va pour le mieux pour Projet Orange en ce moment, il n’en a pas toujours été ainsi. Leur premier spectacle, au Dauteuil, à Québec, s’est déroulé avec des musiciens remplaçants, les autres membres de la formation étant en spectacle avec un autre groupe. Quelque temps plus tard, ils ont même, dans un bar de Sainte-Perpétue, joué devant un public de deux personnes. Et enfin, il y a à peine quelques mois, deux de leurs membres, David Gendron, batteur, et Stéphane Langelier, guitariste, les ont quittés pour être ensuite remplacés par Stéphane et Guillaume, qui leurs avaient été référés par des amis musiciens. Heureusement, si le changement était redouté par les fans, il a finalement été très bien reçu, le talent évident dont font preuve les deux nouveaux membres de l’équipage ayant rassuré tout le monde.

Les horizons

Depuis le lancement de leur album éponyme l’été dernier, deux extraits les ont fait connaître, Mystère Aérosol et La Pomme, sans compter la chanson composée expressément pour la campagne de la SAAQ (Société d’Assurance Automobile du Québec), Héros à Zéro, qui se retrouve maintenant sur la réédition de l’album. À la simple écoute de ces trois extraits, on devine déjà la source d’inspiration de Jean-Christophe, qui écrit aussi les textes : notre société, et aussi l’environnement - le trou dans la couche d’ozone dans Mystère Aérosol, et même dans Air Malin. Même si Jean-Christophe a commencé à écrire uniquement pour le besoin de la cause, on voit déjà son style se préciser, et cela sera sûrement encore plus évident sur le prochain album, qui sera disponible autour de l’hiver prochain. Ils espèrent aussi faire un jour un album en anglais, histoire de rendre leur succès plus international… ou interplanétaire?

L’insolite…

Voici, en vrac, quelques unes des informations qui nous ont été données par Jean-Sébastien… :
- Les chansons qu’il aurait aimé composer : à peu près toutes celles de Radiohead, une de Supergrass et Stairway to Heaven… pour l’argent!!
- La chanson qui les représente le plus (parmi les leurs) : Jamais de Mal
- Ses chansons favorites (parmi les leurs) : Chute Libre, Cité d’Ariane (qui a été écrite pour sa petite fille, Ariane, qui a maintenant 2 ans) et Jamais de Mal
- La personne qui les a le plus encouragés à faire de la musique, lui et son frère : leur mère, qui est pianiste, et leur père, qui est guitariste. Ils ont grandit dans une famille très « artistique », dans laquelle les quatre enfants jouent de la musique. Jean-Sébastien joue aussi de la batterie, et Jean-Christophe  du violon et de la clarinette.
- L’effet de la célébrité : la célébrité ne les dérange pas, du moins pas encore, car c’est toujours réjouissant de savoir que les gens aiment et s’intéressent à ce qu’ils font.

Ne manquez pas Projet Orange au Salon Pepsi-Jeunesse au Stade Olympique de Montréal, les 5 et 6 mai prochain!!

Pour en savoir plus…
Site officiel : http://www.projetorange.com

Un merci tout spécial à Valérie Therrien-Galasso pour son aide précieuse dans la construction de cette entrevue, à Denis McCready, Julie Houle, Gina Desjardins, et bien sûr à Jean-Sébastien Boies, pour leur patience et leur disponibilité. Merci aussi à Hermann… vous ne voulez pas savoir pourquoi!

Catherine McCready et Maude Nepveu



Mines d'aériens

Quand nous sommes arrivés dans le loft de notre photographe pour aller rejoindre les gars de Projet Orange, c'est avec surprise que nous avons constaté que seulement trois des cinq membres du groupe s'étaient déplacés pour la séance photo. Il peut arriver qu'un groupe délègue certains de ses membres pour les entrevues, mais pour les sessions photo, c'est moins commun. La séance s'est néanmoins poursuivie durant une vingtaine de minutes dans une atmosphère détendue. Le chanteur et guitariste Jean-Christophe Boies, à la coiffure éternellement changeante, ainsi que ses deux compères au look plus stable, les guitaristes Stéphane Langelier et Jean-Sébastien, prenaient toutes les poses inimaginables, tandis qu'on ne pouvait s'empêcher de s'interroger afin de savoir où étaient passés le bassiste Louis Lalancette et le batteur David Gendron. La séance photo terminée, quelques mots échangés avec Jean-Christophe sur la route menant au pub où nous avons fait l'entrevue lèvent le voile sur l'affaire: "Ils ont décidé de ne plus continuer avec nous. Ça ne se passe pas à la suite d'une mésentente, ils ont simplement décidé qu'ils n'étaient plus prêts à s'investir.  Nous étions au courant avant d'entamer le mois de novembre, mais nous n'avions pas de raison de crier ça sur les toits. Ils poursuivent avec nous jusqu'à la fin de l'année."Triviale poursuite Projet Orange voit donc sa section rythmique plier bagage. Que vont faire les membres restants? Engager des musiciens au gré des spectacles ou recruter de nouveaux membres? Ils ne savent pas encore. Une chose est certaine cependant: l'aventure continue. Quand ils jettent un oeil à leurs quatre années d'existence, les trois comparses y voient la belle ascension de leur rock francophone aux allures britanniques, l'évolution de leur musique qu'on qualifie, à juste titre, d'aérienne et bien sûr leur travail continuel en vue de se tailler une place dans le milieu. Il y a eu la première tentative en vue de participer au défunt concours Pro-Scène en 1996, qui s'est soldée par un échec. Puis une seconde au même concours l'année suivante, qui les a menés à la finale où ils ont offert leur tout premier spectacle. La victoire en 1998, doublée d'une autre victoire pour le moins importante: le fameux concours l'Empire des futures stars.

Ce beau parcours les a menés à franchir la grande porte de la multinationale BMG. À passer six mois en studio et à faire paraître en juin dernier leur tout premier album, éponyme. Aujourd'hui, ils se retrouvent avec pas moins de quatre simples qui se bousculent sur les ondes radio: Mystère aérosol, qui date déjà de la fin du printemps, mais qui refuse de quitter les palmarès, La Pomme, qui tourne présentement sur toutes les radios ainsi qu'à MusiquePlus, Téléaddiction, que la station CHOI a préférée à La Pomme et, enfin, De héros à zéro, la chanson qu'ils ont enregistrée pour la campagne de sensibilisation de la SAAQ contre la vitesse au volant. Un bilan particulièrement reluisant donc, qui ne peut qu'encourager les trois membres restants à aller de l'avant et à explorer davantage toutes les possibilités que leur offre leur musique.

Le fruit du projet

Depuis que l'album est paru et que les simples tournent à la radio, on fait souvent remarquer, peut-être un peu trop, combien Projet Orange doit à Radiohead, comment son rock aérien est typiquement britannique. Même chez BMG, quand on a entendu la musique de la formation pour la première fois, on s'est dit qu'on tenait là un groupe britannique qui chante en français. "Il y a une éducation musicale à faire, croit Jean-Christophe. Les Québécois répondent d'une certaine façon à la musique, qui est celle de la peur de se retrouver seuls à assumer un choix qui pourrait être complètement légitime. On est victime du phénomène des comparaisons, mais tous les groupes sont confrontés à ça aujourd'hui. C'est sûr que Radiohead fait partie de nos références, mais notre musique est différente."
En marge de ses diverses influences, Projet Orange a su développer, tout au long de sa jeune carrière, une identité musicale qui lui est propre: une voix fluide et précise, des guitares solides sans pour autant être discordantes, des pièces aux structures souples ainsi qu'une poésie minimale et imagée. Un son très propre aussi, qu'on leur a parfois reproché et duquel le groupe prend peu à peu ses distances: "Les chansons qui se retrouvent sur l'album sont des chansons qui appartiennent vraiment aux débuts de Projet Orange, même avant l'Empire, explique Jean-Christophe. Et les plus récentes, il n'y en a pas beaucoup, ne prennent pas le dessus sur cette ambiance-là qui est plus propre ou même naïve. La pièce Jamais de mal, qui est plus lourde, a été la première chanson que l'on a composée quand Stéphane est arrivé, il y avait un renouveau. Probablement que si on avait attendu une année de plus, il y aurait eu davantage de pièces comme celle-là."

Si les toutes premières pièces de Projet Orange comme Air malin et La Pomme mûrissent bien, que la poésie de Jean-Christophe, éminemment métaphorique, laisse à l'auditeur l'espace nécessaire pour interpréter les chansons à sa guise, c'est tout de même du côté des pièces les plus récentes de Projet Orange qu'il faut jeter un œil pour déterminer la direction que prend peu à peu le groupe. En ce sens, la pièce De héros à zéro, fraîchement écrite, est fort éclairante. C'est en se réunissant dans son local de répétition après avoir visionné les images-chocs du jeune Mathieu qui a péri en faisant du 200 km/h que le groupe a donné naissance à cette chanson qui, loin de la ballade morbide et des complaisances du tragique, illustre sur un rythme entraînant le danger des excès de vitesse. Aujourd'hui, cette pièce prend d'autant plus d'importance que pour le groupe, elle clôt un cycle: "Il y a peu de chansons que l'on a composées tout le groupe ensemble, fait noter Jean-Sébastien. Il y en a seulement deux sur l'album, et ça, c'est la troisième, c'est un peu ironique, mais ça fait la boucle."

De héros à zéro illustre bien le processus créatif de Projet Orange. Après que le groupe ait développé la musique à force d'improvisations, Jean-Christophe s'est retiré pour pondre le texte de son côté. "C'était la première fois qu'il fallait parler à un public cible, qui avait un âge précis et qui avait un genre d'activités précis. Ça m'a pris deux semaines et je me sentais moralisateur, je me disais qu'à 24 ans je n'avais pas le droit de dire des choses comme ça, car moi-même j'ai affaire à des pulsions, je suis victime d'adrénaline. Puis je me suis levé un matin et j'ai imaginé ce qu'aurait dit Mathieu s'il avait pu sortir de là et parler une dernière fois avant de partir. Ça me touchait  plus de cette façon."

À en juger les sommes de courriels que Projet Orange a reçus sur son site, témoignages d'histoires d'horreur dues aux excès de vitesse ou remerciements, la chanson a atteint son but en disant les choses: "Ma leçon exemplaire en héritage/Je revois les autres derrière/L'auto qui accélère/Entre le frein et la mort/Il y a le chemin qui se referme/Et m'entraîne à la fin de mon règne/L'erreur devient de plus en plus claire/De héros à zéro."

De beaux lendemains

Un autre des éléments déterminants de la musique de Projet Orange est sans doute la structure de ses pièces où les refrains sont parfois absents, compensés par des lignes mélodiques fort accrocheuses, et où la durée des chansons se permet d'outrepasser les limites chères à l'industrie et aux radios. "On a déjà essayé de nous faire mettre un refrain dans Chute libre, se rappelle Jean-Sébastien. On a même essayé de travailler là-dessus et on s'est dit non, elle fonctionne bien comme ça. On sait très bien qu'il y a une industrie derrière tout ça, mais c'est quand même absurde de parler de canevas et de standards. On le fait, sauf que si tu écoutes une toune comme Seigneur de Kevin Parent - c'est sa plus grande toune selon moi - ça change quoi qu'il respecte pas la structure habituelle? Ça tourne sans cesse dans les radios."  "Est-ce qu'un tableau doit absolument faire 8 par 10 pour que l'on puisse le regarder?" ajoute Jean-Christophe. N'empêche que maintenant, dans la cour des grands avec son contrat à long terme de quatre albums, Projet Orange doit apprendre à partager ses créations avec sa compagnie de disques. Pour le groupe, c'est une autre façon de travailler, mais les gars parviennent à y trouver leur liberté. Ils se sont remis à l'écriture et ils ont plusieurs projets en tête dont des versions entièrement acoustiques de leurs pièces. "On a plein d'idées, mais on n'est plus tout seul à faire notre petit trip, explique Stéphane. Il y a quand même une compagnie de disques, une compagnie de gérance, il y a beaucoup de monde qui donne son opinion sur tout. Mais on vit bien avec ça. C'est nouveau, on s'adapte. À date ça va bien. Quand on a gagné l'Empire, on a eu plusieurs choix et on a pris le temps de choisir."

Nicolas Houle, Voir Québec.


Une cyber-entrevue avec Jean-Sébastien et Jean-Christophe.

Projet Orange : quand le feu passe au vert

Ils sont deux frères; ils composent; il forment le noyau d'un groupe qui fait fureur au Québec. Devenus porte-parole de la SAAQ dans le cadre de la campagne pour la prévention des accidents automobiles chez les jeunes, ces orangistes du rock mènent leur carrière à cent à l'heure en gardant la tête froide et les pieds au sol.

Projet Orange a débuté quand et comment ?
Et bien on peut dire que le concept est parti de deux frères. En fait l'idée du projet à germé sur le bord d'un feu où, avec le bassiste Louis, on a eu l'idée de partir un petit projet de " compos ". Ça faisait un an qu'on se connaissait, on avait envie de triper. Moi je voulais faire de la musique de façon plus sérieuse, on en faisait avec Jean-Christophe dans le salon, mais c'est autre chose de former un band et d'écrire des pièces. Au début on est allé chercher des musiciens pour justifier le groupe et puis petit à petit, y'a des gens qui ont pris leur place et nous voilà.

Toi Jean-Christophe, quand on t'a présenté le projet, est-ce que tu avais déjà un but de carrière, une idée de travailler dans ce domaine ?
Non, je n'avais aucun but de carrière, d'ailleurs ils m'ont présenté le projet en quatre exemplaires . Je l'ai lu pour vérifier s'il n'y avait pas de fautes d'orthographes…

Vers quoi t'orientais-tu à ce moment là ?
La plomberie. Pourtant nous avons évolué dans un contexte musical, ma mère ne fait que ça dans la vie et mon père en a fait aussi. La musique c'est spontané, quasiment génétique…Projet orange est arrivé quand j'avais 20 ans, j'en ai 24, moi j'étais adolescent et je faisais de la musique seul. Avec Projet Orange faire de la musique a pris vraiment un sens.

Au départ, la démarche en ce qui concerne Projet Orange, est-ce que c'était : on se pose pas de questions, si ça marche ça marche, sinon tant pis ?
Quand j'ai parlé à Louis de partir un groupe, ce fameux soir devant un feu, on était à des kilomètres de penser qu'on pouvait signer un contrat de disques, faire des albums…c'était pas ça du tout. C'était : " moi, je vais faire de la musique avec Jean-Christophe ". J'arrêtais pas d'en parler à tout le monde ici. Je disais que j'avais un frère qui faisait de la musique, qu'il avait du talent et qu'on pourrait faire quelque chose. Finalement je voulais qu'on fasse de la musique de façon plus sérieuse. Le but c'était même pas de dire si ça marche tant mieux sinon tant pis. Louis venait d'entrer dans un groupe à ce moment là et c'était clair avec eux que lui il voulait faire des compos. On était rendus là tous les deux.

Le moment où c'est devenu plus sérieux , lorsque vous avez eu l'opportunité de réaliser un projet vraiment concret, compagnie de disques, etc, ça date de quand ?
Chaque événement, L'Empire des futurs stars et le reste, c'est un chemin qu'on a parcouru pas à pas. La première année on a fait une demande au Conga, on avait quatre chansons, aucun expérience, on ne pouvait pas faire de spectacles. Tout ce qui était solide, c'était le groupe avec Luc, Steve, Louis et moi. On avait un " band " formé de gens qui avaient de l'expérience mais le groupe, lui, n'en avait pas. On a été refusés au Conga. La même année on s'est inscrits à Pro-scène, on l'a fait avec d'autres musiciens, ça n'a pas marché. On n'était peut-être pas prêts. On a fini à la sixième place. C'est la deuxième année que ça a décollé; on a gagné Pro-scène à Québec, signé un contrat avec notre gérant et remporté la meilleure chanson à L'empire des futures stars… tout est arrivé en même temps. On avait déjà des offres et L'empire nous en a apporté encore.

La réponse du public est bonne en ce qui concerne les ventes, les spectacles. Est-ce que vous vous attendiez à ça ?
Moi, je suis un grand rêveur…la réalité est tout autre. Mais tout va bien, ça reflète un premier album. En ce moment, on a un deuxième extrait qui commence à tourner. C'est quand même difficile de faire de la musique francophone au Québec.

Si vous vous comparez avec les groupes qui jouent au Québec, vous êtes satisfaits ?
Oui, on n'a pas à se plaindre. On fait tout ce qu'il faut. Si on juge en fonction de certaines données, budget, etc, on est efficaces. Le résultat nous le verrons avec la façon dont le public va nous recevoir.

À ce propos, qu'est-ce que vous voulez que les gens retiennent, avez-vous une ligne directrice, vous voulez qu'ils embarquent dans telle ou telle atmosphère ?
Je pense que la musique parle d'elle-même. Moi même j'écris les textes mais je suis complètement influencé par la musique. Les textes sont la dernière étape. On dit que les propos des chansons sont aériens. Ça c'est moi, Jean-Christophe, la vie, les choses, la planète et certains fantasmes qui passent dans tout ça. En fait, tu peux écouter le disque sans faire attention aux paroles.
 
 

Projet Orange : quand le feu passe au rouge

Vous avez sûrement une influence positive vis à vis des jeunes parce que vous avez été choisis pour composer une chanson pour la publicité concernant la prévention de la conduite automobile. C'est difficile pour la SAAQ de faire des campagnes de pub qui touchent les jeunes…
Parce que ce sont des gens plus âgés qui parlent d'habitude. Nous on est jeunes donc plus près des jeunes.

Il faut préciser que votre apport musical vient compléter un vidéo amateur tourné par des jeunes dans des conditions dramatiques. Les parents ont donné le vidéo pour qu'il serve la prévention. Comment avez-vous été approché par la SAAQ ? Pourquoi vous ?
En fait, cette année, la SAAQ a décidé de produire un vidéo en association avec Musique plus. Nous, le 6 juin, on a fait le lancement de notre album à Musique plus et on avait eu bien du " fun "avec eux. En plus, c'est cette même journée que Richard, employé à la SAAQ, a téléphoné à Musique plus pour trouver un groupe.

C'est vraiment une concours de circonstances, c'était sur votre route…  Avez-vous rencontré les parents du jeune qui est décédé ?
On aurait aimé ça. Il me semble qu'on aurait eu des choses à leur dire.

Jean-Christophe, tu as écrit les paroles de la chanson, quel était ton feeling pour écrire cette chanson là ?
On a visionné les bandes vidéo pendant un bout de temps. Toutes les fois, c'était hallucinant dans le mauvais sens. T'as pas le choix de rester avec ces images tout le temps, tu peux pas oublier ça. On a pris connaissance du contexte en visionnant les journées avant l'accident, en voyant le genre de trip que font ces gars là…Tu prends conscience en rentrant dans leur trip, que ça prend juste deux secondes pour tout faire basculer. En tout cas on est partis de ça, on n'osait même pas s'en parler quand on est partis de la SAAQ. La chanson a pris encore plus forme après le visionnement. On s'est rendus compte que ce qu'on avait déjà fait était pertinent.

Vous l'avez écrite exprès pour ça ?
On l'avait commencée depuis quelques semaines déjà.

Vous l'avez adaptée…
Oui. On avait un son de clavier des années 80 qui était intéressant et qui rappelait le bruit de la ferraille. On a travaillé dessus, on a poussé la chanson jusqu'au bout. On m'avait proposé un texte d'une chanson lauréate d'un concours que la SAAQ avait fait l'année dernière pour la campagne sur la vitesse et l'alcool au volant. Je devais l'associer mais ça ne convenait pas. Il faut préciser que dans le cas de Mathieu, le jeune qui est décédé, il n'était pas question d'alcool.
Moi j'avais envie d'écrire un texte à partir du titre De héros à zéro. C'est Patrick Ouellet, le gagnant du concours qui l'a trouvé. J'avais jamais écrit sur commande, j'ai écrit des pages et des pages et je me sentais toujours moralisateur. J'ai 24 ans, pas l'âge de dire : " hé, faites pas ça les jeunes ! " Je fais plus partie de la catégorie touchée par ça. Je suis de ceux qui vont apprendre et évoluer par rapport à ça. Quelques jours avant qu'on aille enregistrer, je me suis levé un matin et j'ai eu l'inspiration, le flash, je me sentais comme Mathieu, j'ai pris sa place (je me prends pas pour un grand artiste, mais c'est comme ça que c'est arrivé). Je ne savais pas si ce serait censuré pas la SAAQ, ni quelles étaient les limites à ne pas franchir…je me suis assis dans la voiture avec Mathieu, c'est comme la dernière chance qu'il avait de livrer son message par l'intermédiaire de Projet Orange.

En studio comment ça s'est passé ? La mécanique du travail a-t-elle supplantée l'émotion ?
À ce moment là, on s'est demandés si Mathieu n'était pas là avec nous tellement c'était vrai. J'étais vraiment bouleversé. Cette pièce là, on l'a coréalisée avec l'ingénieur de son, Roch, mais c'était le fun parce qu'on avait toute latitude pour faire la pièce. On a fait comme on voulait. C'était notre première coréalisation.

Dans ce projet là, vous étiez face à vous-mêmes, face à votre employeur, face aux parents mais face, aussi, au public en général, les 16/24 ans, ceux à qui le message s'adresse. Est-ce que vous croyez avoir participé à un projet qui va sauver des vies ?
La réaction sur notre site web a été forte. Dès le lendemain on a reçu des messages. Ce qu'on peut souhaiter, c'est que les gens ressentent ce qu'on a ressenti quand on a écrit et enregistré la chanson. Le but c'est d'être le plus vrai possible pour que les gens essaient de comprendre. On a beaucoup de jeunes à nos shows qui appartiennent à la catégorie visée et qui sont prêts à nous suivre. D'après tous nos amis, l'impact est fort, c'est impératif, ça n'a pas le choix de toucher.
Maintenant, quand vous voyez une auto passer à 200 km/heure, vous la regardez différemment ?
Oui, nos réactions ont changé face à ça. On se dit : " ça n'a pas de bon sens… "

Projet orange, merci beaucoup de votre collaboration avec Webfrancophonie et félicitations pour votre implication dans ce projet.

Par Pierre Zical

 webfrancophonie


Toujours plus "haut... range"! : L'entrevue avec Projet Orange.

Puisque son succès Mystère aérosol ne cesse de faire des siennes, il est grand temps de s'attarder plus longuement sur le groupe rock le plus intelligent à sévir au Québec ces jours-ci.

Discuter au téléphone avec Jean-Sébastien Boies, guitariste et instigateur, avec frérot chanteur Jean-Christophe, du quintette rock alternatif Projet Orange, est un véritable charme. Ponctuel, attentif, très sympathique et généreux en entrevue, on n'aurait pu demander mieux comme interlocuteur. Il faut dire que le gars en a vu d'autres car, depuis que son album éponyme a été lancé le 6 juin dernier, la formation originaire de Québec n'a jamais été autant en demande ni obtenu autant de couverture médiatique. "On syntonise régulièrement MusiquePlus et les stations radiophoniques pour voir notre clip (le très beau mystère aérosol ) et entendre nos chansons, raconte Jean-Sébastien. C'est gratifiant."

En effet, les membres de Projet Orange (dans la case "projet" du formulaire d'inscription du concours musical de l'Université Laval, Jean-Sébastien avait inscrit "orange" en observant la couleur de son manteau, d'où l'origine du nom) vivent présentement un beau rêve. Mais ce rêve n'est pas de tout repos. Malgré tout le succès que connaît son groupe au sein de la province, Jean-Sébastien doit continuer de travailler 40 heures par semaine à Québec et, bien sûr, s'occuper d'Ariane, sa petite fille de quatorze mois. "Je te mentirais si je te disais que je suis frais et dispos par les temps qui courent. Je me couche vers minuit et demi et je me lève cinq heures plus tard! Mais ça vaut la peine, ça c'est sûr!" En effet, puisque le 1er juillet dernier, le groupe se produisait en première partie de la légendaire formation de Vancouver 54-40 à Ottawa en raison des festivités entourant la fête du Canada. Sans compter des spectacles en première partie de Moist à venir plus tard cet été, encore que rien n'est défini pour le moment. "Il est presque certain qu'on va également développer quelque chose sur scène avec Jorane dans un avenir prochain, explique le guitariste à propos de la jeune et talentueuse violoncelliste de Québec. Étant donné que sa subtile collaboration à la pièce belle et sans armes a été appréciée, on ne voit pas pourquoi on ne pourrait pas engendrer autre chose. Comme tu le vois, on a beaucoup de projets en réserve."

Un de ces futurs projets demeure celui de la carrière à un niveau international et Jean-Sébastien ne s'en cache pas. "Produire un album en anglais reste un des grands buts de Projet Orange. Ce n'est pas vraiment une priorité pour le moment mais on ne saurait s'en priver, étant donné que tous les membres du groupe sont à l'aise avec cette langue. Jean-Christophe et moi, on a grandi en écoutant les groupes américains et britanniques, The Cure par exemple. Alors, il est naturel pour nous de penser enregistrer un jour en anglais. Nous avons décidé, après avoir discuté avec notre compagnie de disques, de tester le marché francophone pour notre premier album, même si le style musical de Projet Orange ne colle pas vraiment au contexte actuel de la musique au Québec, poursuit Jean-Sébastien. Mais ça marche, alors on va continuer à penser français pour l'instant!"

Projet Orange va aussi continuer à jouer “La pomme” en spectacle, la chanson qui se démarque le plus sur son album éponyme et celle qui, par le fait-même, obtient les plus fortes réactions du public. "la pomme”, c'est un peu notre “On jase de toi” de Noir Silence, en ce sens que c'est la pièce la plus relaxe de notre prestation, explique Jean-Sébastien. Elle nous permet de décompresser et permet à Jean-Christophe de déconner quelque peu. Parce que les autres morceaux sont, disons, assez intenses." On ne saurait le contredire avec trois guitaristes en avant-plan pour appuyer les puissantes mélodies planantes du groupe. Cet été, profitez-en donc pour surveiller de près les déplacements de Projet Orange, que ce soit au Québec ou ailleurs. Vous ne regretterez pas le voyage...
 
 

 SHOWBIZZ
 
 

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