cliquez ici pour activer la musique
Conséquences
La mort d'Hitler ne sembla pas affecter beaucoup les Allemands. l'exception de quelques moments d'exaltation nationale à l'occasion de victoires populaires, la guerre ne fut jamais populaire en Allemagne. Les combats avaient demandé à tous d'énormes sacrifices et seule l'URSS paya d'un plus grand nombre de morts son engagement dans la Seconde Guerre mondiale.
Après la débâcle, le sentiment le plus répandu chez les Allemands fut qu'on leur avait menti et qu'on les avait trompés. De nombreux Allemands dirent avoir ignoré le génocide des juifs et l'ampleur des massacres de civils sur le front de l'Est. En réalité, les relations entre les Allemands et Hitler reposèrent sur un leurre, sur une manipulation consciente de la part du dictateur et une illusion de la part du peuple. Pendant des années, Hitler s'était nourri des fantasmes pangermaniques et antisémites des Autrichiens et des Allemands jusqu'à l'identification complète, et s'était approprié leurs rêves de revanche et de grandeur.
Il avait promis de laver l'affront de 1918 et de rendre à l'Allemagne la place qui était la sienne dans le concert des nations européennes. Nation, «!race!», peuple, génie germanique se confondaient pour les nazis en un seul concept. Hitler avait sorti l'Allemagne de sa détresse politique, économique et morale et pour bien des Allemands son rôle aurait dû se borner à cela. Mais pour Hitler et les siens, c'était seulement le point de départ de la nouvelle nation allemande. Hitler n'était pas seulement le produit de la défaite de 1918 et de la crise mondiale du capitalisme des années 1930.
Il fut bien également le résultat des convulsions et des frustrations d'un peuple en mal d'intégration européenne. Sans elles, ce symbole de la «!banalité du mal!» (Hannah Arendt) n'aurait jamais pu se hisser à la tête d'une nation. Hitler a marqué de son empreinte la société et la culture politique du IIIe Reich. Portée à son paroxysme, l'idéologie pangermaniste a provoqué un cataclysme dont l'histoire de l'humanité a connu peu d'équivalents.