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Chapitre 8

Il lui semblait qu'il s'était passé une éternité depuis qu'elle avait mit les pieds dans cette ville, la première fois. C'est encore une fois le destin qui la guidait là. Elle avait rencontré un adorable jeune homme avec qui elle était venue jusque là. Universitaire, très joli, bien éduqué et amusant, Emira avait jeté son dévolu sur lui. Malgré son âge réel de 125 ans, elle avait toujours l'apparence d'une jeune femme de 25 ans. C'est ainsi qu'il l'avait invité à passer quelques jours avec lui en Floride, à Tampa. La ville avait beaucoup changé depuis les améliorations du nouveau millénaire. L'an 2020, dix ans plus tôt, avait apporté la richesse et la dépollution de la planète. Le pétrole s'était tari alors, on avait dû exploiter le moteur électrique beaucoup plus tôt que prévu. Cela avait eu pour effet de placer le Canada et les États-Unis en première position des puissances mondiales et les pays arabes déboulèrent les échelons, perdant de leur pouvoir. Pour Emira, cela n'était que quelques événements de plus dans les siècles dans lesquels elle devrait vivre.
- Alors, tu viens? interrogea Adrian.
Emira était plongée dans ses pensées et n'avait pas réalisé qu'ils étaient arrivés. Elle le suivit à l'intérieur.
- Ta famille n'est pas là? interrogea-t'elle.
- Ils sont sûrement allés faire des courses. Suis-moi, je vais te montrer la maison.
Après avoir visité les lieux, ils se changèrent et sortirent se baigner.

- Adrian? appela le père.
N'obtenant pas de réponse, il sortit dans la cour et vit qu'Adrian y était, mais une jeune femme l'accompagnait. Une sensation de déjà-vu le submergea lorsqu'il posa le regard sur Emira. Elle était dos à lui, ses longs cheveux noirs pendaient d'un côté de sa tête penchée et ses mains massaient ses jambes pour faire pénétrer la crème solaire rapidement. Se sentant observée, elle se retourna vers lui. Elle voulut le saluer mais elle fut interrompue par Adrian.
- Oh Papa! Tu es déjà rentré?!
- Heu... oui. répondit son père, observant Emira, aussi belle et sexy qu'elle l'avait toujours été.
- Papa, je te présente Emira. Emira, c'est mon père, Nickolas Carter.
- Bonjour Emira.
- Salut! Excuses-moi mais je vais brûler si je ne termine pas de mettre cette crème.
- Bien sûr, vas-y. Moi je vais rentrer... de la pizza, ça vous dirait?
- Ouais, d'accord papa!
Après un dernier regard à Emira, il retourna dans la maison.
- Tu veux qu'on se mette à l'ombre un peu? demanda Emira.
- Oui, tu peux aller sous la balançoire. Je vais me chercher quelque chose à boire, t'en veux?
- Thé glacé, merci.

Emira passa la soirée à tenter d'éviter de rencontrer Nick ou de rester seule avec lui. Elle rencontra Alyssa, la sœur de Adrian et Victoria, la femme de Nick. Comme à son habitude, Emira se réveilla au beau milieu de la nuit pour aller chasser. Elle sortit discrètement de la maison et revint quelques heures plus tard. Elle passa par derrière et trouva Nick assit sur le patio.
- Tu m'attendais? interrogea-t'elle.
- Oui.
- Pourquoi?
- Pourquoi? répéta Nick. Je me suis souvent posé cette question ces 30 dernières années. Pourquoi es-tu partie comme ça, sans dire au revoir, sans donner d'explications?
- Je t'ai laissé une lettre... répondit-elle.
- Je dois te laisser vivre ta vie. Adieu. Emira. récita Nick par coeur.
Emira soupira et s'assit à côté de lui.
- Et maintenant, tu reviens dans ma vie... ou plutôt dans celle de mon fils.
- Je ne savais pas qu'il était ton fils...
Emira ne s'excuse jamais... Non, elle n'est pas désolée de m'avoir planté là, désemparé. marmonna-t'il.
- Ok! Ok! soupira Emira. Je m'excuse! Mais, si je t'avais dit ça en personne, tu m'aurais empêchée de partir.
- Mais pourquoi es-tu partie? J'ai fait quelque chose de mal? Tu n'étais pas bien avec moi?
- Ce n'est pas ça... J'étais trop attachée à toi et un vampire ne peut pas vivre longtemps avec un humain. Imagine qu'on soit encore ensemble. Tu vois de quoi j'ai l'air?
- Tu es aussi belle que le jour où je t'ai connue.
- C'est justement ça le problème! J'ai l'air d'avoir 25 ans même si j'en ai 125! Et toi, tu as 50 ans. Dis-moi comment on aurait pu vivre ensemble? Avoir des enfants?
- J'aurais pu devenir vampire...
Emira soupira.
- Je ne te l'ai jamais dit mais, il y a 60 ans, en 1970, je suis tombée amoureuse d'un humain. Il voulait devenir comme moi alors je l'ai mordu et il a bu de mon sang... Il a finit par mourir après des heures d'atroces souffrances. J'ai alors décidé de ne plus jamais m'attacher à aucun humain.
- Alors, que fais-tu avec Adrian?
- Tu me connais! Je m'amuse. Je l'aime bien. Il est comme son père mais le portrait craché de sa mère. C'est pour ça que je n'ai pas pu savoir qu'il était ton fils... et je n'ai pas bu de son sang!
- Il sait que tu es...
- Non.
- Ne lui fait pas de peine. C'est tout ce que je te demande.
- Je crois que je vais partir, c'est plus simple.
- Ne pars pas sans lui dire.
Emira sourit et hocha la tête. Nick se leva.
- Bonne nuit. dit-il.
- Attends!
Emira se mit debout, face à lui.
- Tu sais, tu es encore plus beau à 50 ans que tu l'étais à 20.
- Comment...
- Je peux penser ça? termina-t'elle à sa place. N'oublie pas que j'ai 125 ans. Je suis beaucoup plus vieille que toi et je sais reconnaître le charme des hommes d'âge mûrs! Mais, j'avoue que je m'amuse bien avec les jeunes!
- Bon... je crois que je dois te remercier. Et toi, tu n'as pas changé.
Emira sourit.
- Je retourne dormir. dit Nick.
Elle s'approcha rapidement de lui et l'embrassa avant de rentrer sans s'attarder à sa réaction. Elle se glissa dans son lit et sentit deux bras l'enlacer.
- Où étais-tu? demanda Adrian.
- Dehors, je réfléchissais.
- À quoi?
- Je vais repartir.
- Mais pourquoi? s'écria-t'il.
- Nous en reparlerons plus tard. Dors.

Emira passa encore deux jours chez les Carter puis elle décida qu'elle devait partir.
- Ai-je fait quelque chose de mal? Tu n'es pas bien ici?
Emira sourit. Pareil comme son père! pensa-t'elle.
- Non, ce n'est pas toi! Je t'aime bien mais je t'ai toujours dit que je n'étais que de passage et que je ne restais pas souvent avec la même personne.
- Je croyais que tu changerais d'idée.
- Désolée... je dois retourner d'où je viens. Ne te sens pas coupable.
- D'accord. Je comprends. répliqua Adrian.
- Ne sois pas fâché. Je ne veux pas te faire de peine.
- Je suis bien.
Emira soupira et le serra dans ses bras.
- Tu es beau, gentil, bien élevé, tu as tout pour toi. Tu trouveras une belle fille et tu m'oublieras vite!
Après un dernier baiser, Emira prit son sac et partit. Elle marchait depuis quelques minutes lorsqu'une voiture s'arrêta près d'elle.
- Tu veux monter? demanda Nick.
- Ouais!
Ils roulèrent quelques temps en silence puis Nick parla.
- Tu allais encore partir sans dire au revoir?
- J'ai parlé à Adrian.
- Et moi?
- Tu n'étais pas là. Je n'étais pas pour attendre que tu reviennes, ça aurait eu l'air louche... Mais je te parle maintenant!
Nick sourit.
- Oh... je voulais m'excuser...
- Pourquoi?
- Pour t'avoir embrassé... tu es marié maintenant...
- C'est pas grave, t'en fais pas. Alors, où tu vas?
- Je sais pas. Tu peux me laisser près de l'autoroute.
- D'accord. Heu... je peux te poser une question à laquelle tu vas vraiment répondre?
- Oui, vas-y.
- Il y a 30 ans, tu le faisais et tu l'as refait il y a trois jours.
- Quoi? demanda-t'elle, intriquée.
- Est-ce que tu peux lire dans les pensées?
Emira éclata de rire.
- Qu'est-ce qui te fais penser ça?
- Tu terminais souvent mes phrases et tu savais ce que j'allais dire avant que je n'ouvre la bouche. J'ai pensé que, puisque tu es vampire...
- Hé bien non, je n'ai pas ce pouvoir. C'est juste que... je sais pas, je t'aimais beaucoup et je sentais ce que tu allais dire.
- Tu m'aimais?
- Bien sûr. C'est pour ça que je suis partie.
Ils arrivèrent à l'autoroute et Nick arrêta la voiture.
- Merci beaucoup.
- Ça m'a fait plaisir de te revoir. Si tu as besoin de quelque chose, tu sais où j'habite.
- D'accord, merci. Au revoir.
- Bye Emira.
Elle sortit de la voiture et lui envoya la main. Lorsqu'il fut assez loin, elle essuya une larme qui roulait sur sa joue. Avant qu'elle puisse plonger dans ses pensées, un automobiliste s'arrêta près d'elle. Son instinct de chasseur fit surface et son ventre gargouilla.
- Je peux te conduire quelque part? demanda le conducteur.
- Bien sûr! répondit-elle, les yeux brillants sous ses verres fumés et son sourire cachant à peine ses crocs meurtriers. Je vous suis jusqu'où vous pourrez m'amener!

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