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CHAPITRE 1

Depuis le début, ma sœur et moi étions des fans des Backstreet Boys. Vivant au Québec, il était de plus en plus difficile de les voir en concert. Quelques mois après leur dernier séjour à Montréal, ils nous manquaient ! Nous avions alors appris qu’ils donnaient un concert à Orlando à la fin juin et nous avons alors décidé de prendre des billets. Nous avons économisé, prit des vacances et, avec son copain, nous sommes partis en voiture pour la Floride !

- J’ai faim, dit ma sœur, Vanessa, après un agréable après-midi passé à la plage.
- Moi aussi, ajouta Pascal, son amoureux.
- J’ai vu un joli resto, plus loin. Ça l’air tranquille et il donne sur la plage, dis-je.
- Tu devrais t’habiller, Élodie, suggéra ma sœur.

J’étais en bikini mais j’avais passé mon short alors je mis ma chemise par-dessus mon haut de bikini pour entrer dans le restaurant. Nous étions à Sarasota, une ville dont les plages magnifiques donnaient dans le golfe du Mexique, depuis trois jours et le concert des BSB était à Orlando, le lendemain soir. Nous aurions ensuite une autre semaine avant de repartir. La serveuse nous amena à une table sur la terrasse extérieure et nous donna des menus. Nous discutions depuis quelques minutes lorsque je remarquai un beau jeune homme assit seul, deux tables plus loin.

- Ness… regarde discrètement derrière toi et dis-moi que je n’hallucine pas, chuchotai-je à ma sœur, par réflexe car personne ne nous comprenait.
- On dirait que tu n’hallucines pas, je jurerais que c’est lui !
- J’ai le goût d’aller lui demander un autographe.
- Vas-y !
- Je ne veux pas le déranger… hésitai-je.
- Il doit être habitué. Allez, vas-y ! Demandes-lui une photo aussi !

En quelques secondes, j’ai essayé de m’imaginer ce que j’avais l’air. Léger coup de soleil sur le nez, mes cheveux blonds, qui descendaient au milieu de mon dos, étaient encore humides, j’avais mon short bleu et ma chemise rose pâle par-dessus mon bikini (fleurs fuchsia sur fond blanc) mais elle n’était pas attachée, comme toutes les clientes du resto.
- T’es belle Élo ! me lança ma sœur en roulant des yeux.
Je lui fis une grimace et me décidai à me lever. Je pris une grande respiration et m’approchai du jeune homme.
- Bonjour, Nick, dis-je en anglais. Puis-je te déranger une minute ?
- Bien sûr, me dit-il avec un magnifique sourire. Assieds-toi.
- Merci.
- Comment tu t’appelles ?
- Élodie, je viens du Québec.
- Tu es loin de chez toi ! s’exclama-t-il. Que puis-je faire pour toi ?
- Je voulais te demander un autographe et, si tu veux, de prendre une photo avec toi.
- Ça me ferait plaisir.
Je lui fis un beau sourire et me tournai vers ma sœur.
- Ness, prends une photo, il veut ! lui dis-je en français, bien sûr.
Nick regarda ma sœur qui prit sa caméra numérique et ajusta son zoom. J’allai me placer à côté de lui et il me fit signe de m’asseoir sur le bras de sa chaise. Même assit, il était grand ! Je le dépassais à peine. Vanessa nous fit signe lorsqu’elle prit la photo. Je me rassis sur ma chaise et tendit mon stylo à Nick qui signa à l’endos d’un napperon.
- Comment écris-tu ton nom ? me demanda-t-il.
Je lui ai donc épelé. Il écrivit « pour la jolie Élodie du Québec, bon séjour en Floride ! Nick Carter xx ».
- Merci beaucoup !
- De rien.
- Désolée de t’avoir dérangé. Merci encore.
Je me levai pour retourner à ma table et il me dit :
- Puis-je me joindre à vous ? Comme tu peux voir, je suis seul… et je n’aime pas manger seul.
- Tu veux venir manger à notre table ? demandai-je, pour être sûre que j’avais bien comprit.
- Oui, si ça ne vous dérange pas.
- Non, bien sûr ! Viens !
Il prit son verre et son menu et me suivit à ma table. Ma sœur me lança un regard interrogateur et je lui dis qu’il voulait venir manger avec nous. Ses yeux s’arrondirent d’étonnement.
- Bonjour ! dit Nick en s’assoyant.
- Bonjour, je suis Vanessa, la sœur d’Élodie. Et voici Pascal, mon copain.
- Enchanté ! Élodie m’a dit que vous veniez du Québec…
- Oui, nous sommes en vacances à Orlando pour deux semaines, expliqua ma sœur.
- Mais il n’en reste qu’une, maintenant, ajoutai-je.
- Vous aimez ?
- Oh oui, bien sûr ! Même si, en ce moment, il fait très chaud, chez nous, c’est bien, ici. Nous n’avons pas de belles plages comme ça ! dis-je en montrant la plage de sable blanc qui s’étendait devant nous.
- Vous n’êtes venus que pour ça ? demanda Nick.
- Oui et non, répondit ma sœur.
- Nous allons assister à votre concert de demain soir, expliquai-je.
- Vraiment ? s’étonna Nick. C’est super !
- Plus ou moins, super ! Disons que nous allons vous entendre chanter et voir des petits bonhommes danser sur scène, dit Vanessa.
- Vous êtes mal placés ?
- En effet ! Mais, nous pourrons dire que nous avons été présentes à un de vos concerts à Orlando ! ajoutai-je. Mais, en consolation, nous avons trouvé un bon hôtel pour ce soir-là car c’est à quelques heures de route d’ici.
La serveuse arriva et prit nos commandes. Nous avons bavardé durant tout le repas puis Nick dut partir.
- J’ai bien apprécié ce souper en votre compagnie, dit-il.
- Nous aussi, répondit ma sœur.
- Encore merci pour la photo et l’autographe !
- C’est rien, voyons.
Il embrassa ma sœur sur la joue, fit de même avec moi et serra la main de Pascal. Il fit quelques pas vers la sortie et revint vers nous.
- Vous savez quoi ? Je vous aime bien et j’aimerais vous offrir quelque chose.
- Mais non, voyons ! lançai-je. Rien ne t’y oblige.
- J’y tiens. Je veux que vous ayez un vrai bon spectacle, demain. Quand vous arriverez à la billetterie, dites vos noms et on vous donnera des laissez-passer VIP. Vous pourrez assister à la répétition et vous aurez les meilleures places pour le concert.
- Oh wow, Nick ! C’est vraiment très gentil de ta part mais, tu n’es pas forcé de faire ça.
- Élo, tu les veux ou non ces passes ? grogna ma sœur, en français.
- C’est sûr ! répondis-je sur le même ton.
- Alors, arrête de lui dire le contraire !
- Ok ok !
Nick nous regardait en souriant.
- Sisters ! lança-t-il. Alors, vous me laissez vos noms ?
- Vanessa et Élodie Brodeur, dit ma sœur.
Elle prit une napkin et écrivit nos noms.
- Et Pascal ? demanda Nick.
- Je n’ai pas de billet.
- Je t’offre une passe VIP. Tu ne veux pas les accompagner ? Ça manque de gars, dans la foule !
- Dans ce cas, j’irai !
Vanessa ajouta donc le nom de son amoureux et tendit la napkin à Nick.
- Alors, à demain soir ! dit-il.
- Merci ! À demain.
Puis il partit. Nous fîmes pareil quelques minutes plus tard.
- Dites-moi que je n’ai pas rêvé, lançai-je en montant dans notre voiture.
- Si c’est le cas, c’est un rêve collectif ! répondit ma sœur.
- Monte les fenêtres, Pascal.
- Tu veux mettre la climatisation ?
- Non, je veux crier et que personne ne m’entende !


CHAPITRE 2

Le lendemain, nous avons prit la route pour Orlando. La dernière fois que Ness et moi avions fait ce chemin, elle avait 3 ans et moi 8 ! Nous avions prévu de visiter Disney World le lendemain. Nous sommes donc arrivés à l’hôtel à temps pour nous préparer pour le concert. Comme nous allions rencontrer les Boys, je mis une éternité à choisir mes vêtements.
- Élo ! Tu les avais déjà choisis avant de partir de Sarasota, pourquoi ne mets-tu pas ceux-là ? s’exclama ma sœur, exaspérée.
- Tu me connais, je n’arrive pas à me décider.
- Ta jupe asymétrique rose avec ta camisole blanche ?
- Une jupe pour un concert ? fis-je, incertaine.
- Alors tes shorts blancs avec ton t-shirt bleu écrit Baby ?
- Je vais geler, dans l’aréna, en shorts !
- Pas tant que ça !
- Je pense que je vais mettre mes capri blancs avec mon gilet sans manches rose.
- Celui écrit CRP Instructor, Free lessons (only if you’re hot) ?
- Non, celui écrit « Kiss me if you’re Nick Carter » ! répliquai-je sarcastiquement.
- Ha. Ha. Ha, fit ma sœur sans rire. Non, sans blague, lequel ?
Je lui montrai celui sur lequel on voyait un popsicle fondant avec écrit Make me melt. Elle approuva. Elle-même portait un paréo avec des poissons multicolores et une camisole blanche. Je frisai mes cheveux pendant qu’elle étirait les siens. Pascal avait eu le temps d’aller nager à la piscine de l’hôtel pendant tous nos préparatifs. Il se changea et nous étions prêts à partir.

Nous avons donné nos noms à une personne d’un guichet de la billetterie, elle cocha sa liste et nous demanda de faire la file avec d’autres puis elle appela quelqu’un. Peu de temps après, un homme massif arriva avec des bracelets rouges dans les mains et prit la liste de la préposée. Il ouvrit une porte et hurla pour obtenir le silence. Il appela toutes les personnes sur la liste, nous mettant un bracelet autour du poignet et nous poussant pour entrer. Un autre homme, à l’intérieur, nous dit de le suivre et il nous amena jusqu’au devant de la scène. Nous avons patienté une quinzaine de minutes avant de voir apparaître les Boys. Comme à son habitude, Brian arriva en faisant le clown, AJ en criant bonjour d’un bout à l’autre de la scène et Kev et Howie étant plus calme mais tout aussi souriants. Il ne manquait que Nick, mon Nick !
- Où est-il ? demandai-je à ma sœur.
- Il est peut-être malade et se repose avant le show ?
- Mais il allait très bien, hier !
- Élo, comment veux-tu que je le sache ?
Je la laissai admirer son Brian qui saluait les fans présentes une à une, de la scène.
- Mon Dieu ! Un courageux jeune homme s’est aventuré parmi toutes ces filles ! s’exclama-t-il en voyant Pascal.
Il sauta de la scène et s’avança vers nous.
- Hi, man ! lança-t-il en serrant la main de Pascal. Heureux de voir qu’il n’y a pas que des filles !
- Salut ! Ça me fait plaisir mais j’accompagne ma copine et sa sœur ! répondit Pascal en nous pointant.
- Les trois Québécois ! s’exclama Brian. C’est ça ?
- Oui ! répondit ma sœur.
- J’ai entendu parler de vous, ce matin, dit-il avec un clin d’œil. Bienvenue en Floride et merci d’avoir fait tout ce chemin pour nous voir.
Il serra la main de ma sœur et s’approcha de moi pour faire pareil.
- Il a eu un petit malaise, rien de grave, il dort. Il sera là pour le concert, me dit Brian à voix basse.
- Ok, merci ! lui répondis-je, réellement heureuse de son attention et que Nick lui ait parlé de nous.
Brian remonta sur scène puis ils purent répéter quelques chansons. Après, c’était la période de questions et de photos. Évidemment, une fan leur demanda pourquoi Nick n’était pas là et elle se fit répondre qu’il se reposait. Nous n’étions que vingt trois alors, les quatre Boys acceptèrent de prendre des photos avec chaque personne. Lorsque AJ vit mon gilet, il rit et me demanda :
- Est-ce que je te fais fondre ?
- Bien sûr, autant que les trois autres ! lui répondis-je du tac au tac.
- Mais le cinquième encore plus ! devina-t-il, parlant de Nick.
Pour toute réponse, je lui souris, rougissant et ma sœur décida de prendre la photo à ce moment ! À la fin, nous avons eu droit à une surprise : Brian disparut derrière la scène et revint avec son fils. Nous avons tous applaudit, ce qui intimida Baylee qui était pourtant habitué à accompagner son père. Les flashs crépitèrent, tout le monde photographiant père et fils. Baylee se dégêna un peu et Brian le laissa courir sur scène pendant qu’il répondait aux dernières questions des fans avec les Boys. Puis, ils nous saluèrent et partirent se préparer pour le show. On nous a fait sortir de la salle mais nous pouvions rester dans l’amphithéâtre. Heureusement car j’avais faim. Nous avons grignoté au resto fast food puis bavardé avec les quelques autres fans avant de pouvoir aller s’asseoir à nos places, à droite de la scène, deuxième rangée. Bien que le spectacle était le même qu’à Montréal, il y avait des différences, bien sûr. Je fus contente de voir que Nick semblait bien aller. Il vint se poster devant nous et, lorsqu’il nous reconnut, il nous fit signe de la main.
- You okay ? articulai-je en mimant avec ma main.
Il me fit signe que oui avec un signe « parfait ».

Le concert fut extraordinaire, comme toujours. Je regrettais seulement que nos bracelets rouges ne nous permettaient pas de les voir backstage après. Nous sommes donc retournés à notre hôtel pour nous reposer. Une longue journée à Disney nous attendait, ainsi qu’une jolie surprise inattendue.


CHAPITRE 3

Notre journée à Disney nous avait coûté une fortune mais cela en valait la peine. Nous n’avons même pas tout vu ! Nous sommes revenus vers neuf heures du soir, après douze heures passées là-bas, nous étions épuisés.
- Je vais me baigner, avant de me coucher, dis-je à ma sœur en allant mettre mon bikini dans la salle de bain.
- À cette heure ? me cria-t-elle à travers la porte.
- Ouais, elle est ouverte jusqu’à onze heures ! Je n’en ai même pas profité encore.
- Ne fais pas de bruit en revenant, nous allons sûrement dormir.
- Ok !
J’ai prit mon livre de lecture et je suis allée prendre l’ascenseur pour descendre à la piscine extérieure. Je devais passer devant la réception et la dame qui nous avait donné nos clés, la veille, m’interpella :
- Mademoiselle Brodeur ?
- Oui ?
Nous nous étions fait remarqués du personnel, les trois seuls francophones de l’hôtel !
- Quelqu’un vous a laissé un message.
Elle déposa une enveloppe sur le comptoir, mon nom écrit dessus.
- Merci, dis-je.
Je l’ouvris en marchant vers la piscine. Je me demandais bien ce que c’était car il n’y avait que ma mère qui avait toutes les coordonnées de nos hôtels pour nos vacances. Mais ce n’était pas un message téléphonique :

« Bonjour Élodie, je suis désolé de ne pas avoir été présent à la répétition mais je ne me sentais pas bien. J’ai quand même été content de vous voir, durant le concert. Je savais que tu serais dans un bon hôtel d’Orlando alors j’en ai appelé quelques-uns et je suis tombé sur ton nom ! Je suis passé dans l’après-midi mais vous êtes à Disney. C’est donc en ce moment que je t’écris ! Je vais repasser plus tard pour me faire pardonner. Nick xx »

Je fus agréablement surprise, mais je me suis demandée quand était-ce « plus tard » ! Sûrement était-il repassé avant que nous arrivions et qu’il n’a pas laissé de message. Il y avait deux autres filles dans la piscine, dans le genre Cameron Diaz avec du D ! Je me sentis énorme dans mon bikini, à côté d’elles mais, comme je n’y pouvais rien, j’ai plongé. Je fis quelques largeurs, restant loin d’elles puis je me suis assise dans une chaise flottante pour relaxer dans l’eau tiède. Je lisais depuis quelques minutes lorsque j’entendis :
- Bonjour, jolie Québécoise !
- Bonsoir, joli Américain ! répliquai-je en souriant.
- J’ai prit une chance de passer à cette heure et on m’a dit, à la réception, que tu étais ici.
Nick enleva ses souliers et s’assit sur le bord de la piscine, tirant ma chaise jusqu’à lui avec un de ses pieds. Je me sentis soudain peu habillée. En fait, en bikini c’était vrai, mais je me sentais encore plus mal à l’aise.
- Tu t’es amusée, à Disney ?
- Oui, c’était super ! Et toi, comment vas-tu ?
- Je vais très bien. Encore désolé pour hier.
- Ne t’excuses pas, ce n’était pas ta faute !
- Je sais mais je me sentais mal de vous avoir invités et de ne pas y être.
- Nous nous sommes bien amusés quand même ! Ma sœur était bien contente de rencontrer Brian ! Et tous les autres aussi, bien sûr. C’est un des plus beaux cadeaux que j’ai eus dans ma vie.
- Je suis bien content ! Alors, tu restes dans l’eau ou tu sors et tu vas te changer ?
- Je sors, mais pourquoi me changer ?
- J’ai un petit creux, tu viens avec moi ? Tu sais que je n’aime pas manger seul.
- D’accord, prends mon livre, j’arrive.
Il le prit et je me laissai glisser dans l’eau. Je nageai sous l’eau et sortit par l’escalier. J’allais rejoindre Nick mais les deux Cameron Diaz m’avaient devancée. N’ayant aucune gêne de montrer leurs 38-22-36, elles parlaient à Nick… ou plutôt roucoulaient. Je ne compris pas tout car elles parlaient vite et en slang américain. Je me suis séchée et mis mon peignoir blanc de l’hôtel. Je ne savais pas quoi faire, l’attendre sagement, l’enlever des griffes de ces filles ou partir ? Je lui jetai un regard timide et vis qu’il me suppliait du regard, me faisant un signe discret de la main.
- Nick, chéri, je t’attends ou je monte à notre chambre tout de suite ? lançai-je, comme si j’étais sa copine frustrée !
- J’arrive, mon amour ! Tiens, j’ai ton livre.
Les deux filles se tournèrent vers moi avec un regard presque dédaigneux.
- Content de vous avoir parlé, au revoir, leur dit Nick en me prenant par la taille.
- Bye ! répondirent-elles, visiblement déçues.
Nous avons marché jusqu’à l’ascenseur où il enleva son bras. Là, ce fut à mon tour d’être déçue ! L’ascenseur arriva et nous sommes entrés.
- Merci de m’avoir sauvé ! me dit-il.
- Je n’étais pas certaine que tu avais besoin d’être sauvé.
- Oh oui !
Je n’ai pas étiré le sujet. Nous sommes arrivés à ma chambre et il m’attendit à l’intérieur, sur le bord car ma sœur et Pascal dormaient déjà. Je me suis brossé les cheveux et habillée en vitesse, prit ma sacoche et sortit.
- Je me répète, ce soir, mais tu es bien jolie !
- Merci, mais j’ai mit la première chose que j’ai trouvée !
En fait, c’était plus ou moins vrai. J’avais mis une paire de jeans bleus foncés et mes sandales noires rapidement mais j’avais choisi ma camisole rose, longue à motifs bleus et verts, qui s’attachait dans le cou. Nick était si beau avec ses cargos beiges aux genoux et une chemise rouge avec des motifs chinois noirs, je me devais d’être un peu à sa hauteur !
- Où tu m’amènes ? lui ai-je demandé en sortant de l’hôtel.
- Dans un endroit tranquille.
Je le suivis en bavardant, autant que je le pouvais en anglais. Mes phrases n’étaient pas parfaites mais le principal était qu’il me comprenait. Nous sommes effectivement allés dans un resto tranquille. Il n’y avait que nous à cette heure du soir ! Après avoir mangé, nous sommes allés marcher pour digérer. J’ai prit un réel plaisir à être avec lui mais l’heure de la fin sonnait déjà et mon lit m’appelait depuis longtemps. J’ai réalisé qu’il était très tard lorsque nous nous sommes retrouvés devant mon hôtel.
- J’ai beaucoup apprécié ma soirée, dis-je en étouffant un bâillement.
- Moi aussi, ça m’a fait du bien de parler avec toi comme si j’étais comme les autres gars.
- Désolée, mais les autres ne se font pas arrêter sur la rue pour avoir un autographe !
- Je sais, mais je parlais du reste.
Je hochai la tête.
- Tu repars à Sarasota demain ?
- Oui, il nous reste quatre jours ici puis nous prenons la route pendant deux jours pour retourner au Québec.
- L’avion ne vous a pas tenté ?
- Ça coûtait trop cher, avec les hôtels, le concert, Disney et la bouffe. Et il aurait fallut louer une auto, pour aller de Tampa à Sarasota puis à Orlando, etc.
- Je comprends.
- Bon, merci encore. Je vais aller dormir avant de tomber !
Je n’avais vraiment pas envie de le quitter mais il fallait bien que ça arrive un jour. Je me suis avancée vers lui et me mis sur la pointe des pieds pour l’embrasser sur la joue.
- Bonne nuit, Nick.
Dans ma tête et dans ma voix, ça disait plutôt Adieu, Nick. Il me souhaita aussi bonne nuit et je suis rentrée dans l’hôtel. Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent.
- Élodie ! entendis-je.
J’adorais comment il prononçait mon nom ! Je me suis tournée vers lui, laissant l’ascenseur se refermer sans moi.
- Je ne veux pas te déranger pendant tes vacances… mais je n’ai plus de concert avant quelques mois alors, je suis aussi en vacances. Si tu n’as rien de prévu avec ta sœur et son copain…
- Non, je n’ai rien de prévu.
- Je pourrais te faire visiter la côte ouest de la Floride, on peut même aller à Miami une journée, c’est à quelques heures de route. Je ne sais pas… je suggère… à moins que tu veules passer tes journées à la plage.
Que devais-je choisir ? Végéter sur la plage et travailler mon bronzage ou me laisser conduire en Floride et passer du temps avec Nick Carter ?


CHAPITRE 4

Serez-vous étonnés de savoir que j’ai choisi de passer du temps avec Nick ? Je suis partie avec ma sœur et Pascal, le lendemain matin, pour retourner à notre hôtel de Sarasota. Je ne savais pas ce qui se passerait durant les prochains jours ni quand je reverrais Nick. Il m’avait demandé le nom de mon hôtel et le numéro de ma chambre point final. Je n’avais aucun moyen de le rejoindre et je ne savais même pas où il logeait à Sarasota. Dans l’après-midi, Vanessa et Pascal avaient décidé de partir de leur côté. Je les comprenais car j’étais toujours dans leurs pattes. Ce n’était pas facile de vivre avec un couple pendant une semaine alors, sûrement qu’ils ne trouvaient pas drôle de se retrouver avec une célibataire. Je pris donc mon huile, mon bikini, ma serviette, mon livre et mes lunettes fumées puis je partis en direction de la plage qui était au pied de l’hôtel. Je m’étendis sur ma serviette, décidée à travailler mon bronzage, puisque je ne savais pas quand Nick se manifesterait. Je ne vous raconterai pas toute ma journée car elle fut très ordinaire. Je me suis couchée tôt donc levée tôt. Sans vouloir me l’avouer, j’attendais impatiemment un appel ou une arrivée inespérée. Je laissai encore ma sœur et son amoureux seuls et j’allai déjeuner à huit heures au restaurant où j’avais rencontré Nick quelques jours auparavant, comme si c’était pour le faire apparaître. Je pris place à une table face à l’océan, les yeux perdus dans le vague, attendant le serveur.

- Que puis-je vous servir ?
- Une gaufre aux fraises et bananes avec un café, dis-je sans lever la tête.
- Êtes-vous certaine que vous ne voulez pas un thé glacé ?
Je levai la tête, surprise que le serveur connaisse aussi bien mes goûts.
- Salut, fit Nick avec un sourire de ses meilleurs jours.
- Hey ! Tu as changé de job ? blaguai-je en souriant aussi.
- Tu crois que je ferais un bon serveur ?
- Moins bon que chanteur, j’en suis sûre. Assieds-toi, tu me donnes mal au cou!
Il s’assit et le vrai serveur arriva, j’ai commandé la même chose et Nick commanda aussi.
- Ça manque de poutine, ici ! commentai-je.
- Miam, oui, mais pas pour déjeuner ! Il y a longtemps que j’en ai mangé. Nous n’avions pas assez de temps, la dernière fois que je suis allé à Montréal avec le groupe.
- Quand tu reviendras, fais-moi signe et je t’amènerai en manger de la bien meilleure qu’au McDo !
- Ça me fera bien plaisir !
- Au fait, comment as-tu su que j’étais ici ?
- Ta sœur me l’a dit.
- Ah ! Que veux-tu faire, aujourd’hui ?
- Je t’amène visiter West Palm Beach, Fort Lauderdale et Miami !
- Tout ça en une journée ? m’exclamai-je.
- West Palm est à 3h30 de route d’ici, alors on pourra y dîner et visiter. Fort Lauderdale à moins d’une heure de là, on pourra visiter aussi et Miami à 30 minutes de Fort alors on y soupera et je te montrerai le night life. Ça te va ?
- Bien sûr ! C’est super ! Mais, on reviendra dans la nuit ?
- Non, nous allons coucher là-bas et revenir par un chemin plus court.
- D’accord.
Nous avons alors fini de manger et Nick m’a accompagnée à mon hôtel pour que je prenne mes affaires. Je les mis rapidement dans ma petite valise et je fus prête. La route a été très agréable, nous bavardions comme de vieux amis. Je vous épargne West Palm Beach et Fort Lauderdale car il ne s’est rien passé de spécial. C’était simplement agréable. Nous sommes arrivés à Miami vers six heures du soir. Nick conduisit jusqu’à l’hôtel où il avait loué notre chambre... avec deux lits !

- Ça ne te dérange pas trop ? me demanda-t-il.
- Non, ce n’est que pour une nuit et si nous sortons, elle sera courte ! En autant que tu ne ronfles pas !
- Heu… c’est fort possible. Tu n’auras qu’à me réveiller.
- D’accord.
- Je vais prendre une douche et m’habiller.
- Ok, j’irai après.
Je me suis lancée sur mon lit, un peu fatiguée de la route que nous avions fait aujourd’hui. J’entendis l’eau couler, dans la salle de bain et je réalisai que Nick Carter était nu, l’eau coulant sur son corps, juste de l’autre côté de la porte !
- Élodie Brodeur, je t’interdis d’y penser ! me chicanai-je à voix haute.
J’entrepris de sortir les vêtements que j’allais porter pour souper et sortir. J’avais amené ma jupe rose pour porter avec ma camisole blanche. Les papillons étaient le thème de ma tenue puisqu’il y en avait d’imprimés en rose foncé sur le bas de ma jupe et en argent sur ma camisole. Nick sortit de la salle de bain dix minutes plus tard, en robe de chambre. Il s’habilla pendant que j’étais sous la douche. Je fis sécher mes cheveux, m’habillai et me maquillai puis sortis.

- Tu es très jolie ! me dit Nick.
- Merci, je te retourne le compliment !
Il était plus que joli, il était magnifique ! Un jean noir délavé, donc presque gris, Parassuco, et une chemise bleue avec des surfers imprimés en noir. Il avait mit ses cheveux ébouriffés dans les airs, comme j’aimais.
- Tu es prête ?
- Oui !
- Parfait, je t’amène dans un restaurant que j’aime beaucoup mais, je t’avertis, nous allons sûrement tomber sur des fans.
- C’est pas grave, tant qu’elles ne m’attaquent pas ! répondis-je en blague.
- Tu es une fan, alors la mieux placée pour savoir !
- Je sais bien, je blaguais. Mais, comme tu le dis, je suis une fan alors je sais que si on nous voit, demain matin un nombre incalculable de fans l’auront dit sur leurs forums !
- Ça te dérange tant que ça d’être vue avec moi ?
- Je ne parlais pas pour moi, mais pour toi.
- Une rumeur de plus ou de moins, je ne m’en fais plus maintenant.
- Ok alors ! Nous partons ?
Je le suivi jusqu’à l’auto et il nous conduisit au restaurant. Nous avons très bien mangé et j’ai réussi à ne pas salir ma camisole blanche ! Ensuite, nous sommes allés au Miami Midnight, un bar très branché. J’ai traîné Nick sur la piste de danse bondée.

- Je vais me chercher à boire, tu veux quelque chose ? ai-je demandé à Nick.
- Bière, merci. Je vais m’asseoir.
Je me suis dirigée vers le bar où j’ai commandé sa bière, mon abricot brandy et deux shooters de goldschlager.
- Tiens.
- Hey merci ! Mais la prochaine tournée est pour moi.
D’heures en heures, nous avons bu quelques verres. Je n’y étais pas habituée alors l’effet se fit vite sentir. Nous étions sur la piste de danse lorsqu’un slow commença. Nick m’attira à lui et posa ses mains sur mes hanches alors, je mis mes bras autour de son cou.
- Merci pour la belle journée, lui dis-je.
- Ça m’a fait plaisir. Je me suis amusé aussi.
Tout le monde sait que l’alcool enlève les inhibitions alors ce qui me retenait depuis longtemps faisait défaut. Je me levai sur la pointe des pieds et posai mes lèvres sur les siennes. Il ne me repoussa pas et me rendit même mon baiser. La chanson se termina et je me suis séparée de lui. Les lumières s’allumèrent dans le bar, annonçant la fermeture. Je regardai l’heure, il me semblait tôt, mais j’avais oublié qu’aux Etats-Unis les bars fermaient plus tôt qu’au Québec. Nous sommes alors retournés à l’hôtel à pied. Nick ne parla pas beaucoup, m’écoutant à moitié puisque je cherchais mes mots anglais. Arrivés à la chambre, je me suis mise en pyjama, Nick aussi, et nous nous sommes couchés, chacun dans notre lit. La tête me tournait alors, Nick eut le temps de s’endormir avant moi et se mit à ronfler. Je me suis levée et agenouillée sur son lit pour le réveiller.

- Nick, tu ronfles ! Nick ! dis-je en le brassant doucement.
Il ouvrit un œil et me regarda.
- Tu ronfles, murmurai-je.
- Désolé.
Il referma les yeux et je le regardai une minute. Il était tellement beau, endormi, que je ne pus résister à l’embrasser sur le front. Je le sentis bouger pour ensuite me retrouver avec son bras autour de moi et ses lèvres sur les miennes.


CHAPITRE 5

Je me suis réveillée avec un horrible mal de tête et un homme dans mon lit ! Ou plutôt moi dans le sien. Ma raison étant revenue, je me sentis coupable de ce que j’avais fait. Je me suis levée, habillée et je suis allée prendre des Advil pour ensuite me recoucher dans mon lit froid. Nick avait à peine bougé et ronflait toujours. Il me réveilla quelques heures plus tard.

- Bon matin ! me dit-il, déjà habillé. Ça va ?
- Moyen, mon mal de tête s’en va tranquillement. Toi ?
- Très bien, j’ai moins bu que toi !
- Ne m’en parle pas, grognai-je. Je ne bois jamais. Je me tirai de force du lit et allai sous la douche. J’eus le temps de réfléchir.
- Je m’excuse pour hier, au bar, dis-je à Nick en sortant de la salle de bain.
- Ne t’excuse pas, je ne t’aurais pas laissée faire si je n’avais pas voulu.
- Je sais, mais…
- Il n’y a pas de mais. J’ai passé de bons moments avec toi et il nous reste deux jours pour en profiter, si tu veux toujours qu’on se voit.
- Oui, bien sûr.
Il s’approcha de moi et me serra dans ses bras.
- Maintenant, fais ta valise, nous allons manger avant de partir. Tu as faim ?
- Oui !
J’allais un peu mieux mais je me sentais encore coupable. Je ne voulais pas qu’il pense que je profitais de lui. Nous sommes allés manger et nous avons prit la route pour Sarasota. À trois heures, nous étions arrivés.
- Alors, comment était votre escapade en Floride ? me demanda ma sœur.
- Très bien ! Vous auriez dut venir, Miami est superbe !
- Personne ne nous a invités, répliqua-t-elle avec un petit sourire. Tu as l’air fatigué.
- Nous sommes sortis, hier soir, et j’ai quelque peu bu.
- Vraiment ! Mal de bloc ?
- Il est partit durant le trajet mais je suis fatiguée.
- Nous, nous allons à la plage, vous venez ?
- Les filles, ça doit être bien intéressant mais je ne comprends rien ! lança Nick, assit dans un fauteuil de la chambre.
- Désolée, Ness me demandait comment s’est passée notre journée d’hier. Elle et Pascal s’en vont à la plage, on y va ?
- Je n’ai rien contre, ça va nous faire du bien de végéter un peu !
- Super, nous partons tout de suite et nous vous guetterons une place, dit Ness.
- Parfait, à plus.

Le reste de l’après-midi fut très agréable. Avouez que de se faire mettre de l’huile solaire dans le dos par Nick peut être agréable ! Nous avons nagé et joué une partie de volleyball puis, épuisée, je suis allée m’étendre sur ma serviette et je me suis endormie. Ma sœur m’a réveillée une heure plus tard. J’avais le dos bouillant et rouge ketchup.
- Où sont Pascal et Nick ? lui demandai-je en regardant autour de moi.
- Pascal est allé se changer et Nick a reçu un coup de fil et a dut partir. Il a dit qu’il t’appellerait dès qu’il pourrait.
- Tu aurais pu me réveiller quand il est partit ! m’écriai-je, fâchée et déçue. En plus, j’ai un méga coup de soleil !
- C’est lui qui a dit de te laisser dormir car tu en avais besoin. Dis-moi, il s’est passé quelque chose de spécial, hier ?
- Non, pourquoi ? mentis-je.
- Élodie, je suis ta sœur, tu ne peux pas me mentir, je te connais !
Je me suis assise, mettant ma serviette sur mes épaules pour les cacher du soleil.
- Je te l’ai dit, nous sommes sortis dans un bar et j’ai bu.
- Et ?
- Et, tu me connais, quand je bois…
- Ouais ! Par chance, tu t’es calmée depuis quelques années.
- C’est ça, je bois rarement depuis… Alors, quelques verres seulement et mes vieilles habitudes ont repris le dessus. Moi qui croyais être correcte, maintenant.
- Tu es correcte quand tu ne bois pas, Élo. Mais, si je comprends bien, tu as couché avec lui ?
- Oui. Au bar, nous dansions et je l’ai embrassé. Heureusement, c’était la fermeture alors, nous sommes partis. Ça m’a rafraîchit les idées un peu, assez pour me retenir. À l’hôtel, nous avions chacun nos lits mais il s’est mit à ronfler et je suis allée sur son lit pour le réveiller… il m’a embrassée et tu devines la suite.
- Comment te sentais-tu, ce matin ?
- Je me sentais mal et j’ai voulu m’excuser mais il m’a dit qu’il n’y avait rien de mal puisqu’il était consentant, en d’autres mots.
- Tu lui as parlé de ton problème ?
- Bien sûr que non ! Je vais peut-être le voir ce soir et demain puis nous partirons d’ici et je ne le reverrai plus jamais. Il n’a pas besoin de savoir que j’avais besoin d’alcool pour pouvoir faire l’amour avec un gars ! Et grâce à ma thérapie, j’ai réussit à vivre normalement en couple durant deux ans avec Antoine.
- Je comprends et tu as raison. Rentrons, je vais te mettre de la crème hydratante et nous irons manger ensuite.
- D’accord.
Nous avons ramassé nos affaires et nous sommes rentrées à l’hôtel. Nick avait appelé, laissant le message à Pascal.
- Il viendra nous rejoindre au restaurant Italien, dans le centre-ville à sept heures.
- Ok, merci, dis-je avant d’aller sous la douche.
Ma sœur me fit un sourire compatissant. Nous nous comprenions sans même parler ! J’avais hâte de le revoir, les papillons dans mon estomac me le faisaient bien sentir. En même temps, je ne voulais pas. J’avais peur car il était si facile de tomber amoureuse de lui et avoir des papillons n’était pas bon signe ! Je ne pris même pas soin de bien m’habiller pour lui, portant des capris en jeans bleus foncés avec une chemise à manches courtes rouge. Pourtant, la première chose qu’il me dit, en m’embrassant sur les joues, fut :
- Tu es jolie, même habillée normalement.
- Merci.
Il tira la chaise à côté de lui et je m’y assis, Vanessa et Pascal prenant place devant nous. Le serveur arriva peu de temps après avec une bouteille de vin.
- Je me suis permis d’en commander avant votre arrivée, nous dit Nick.
Le serveur versa le vin dans les coupes mais je mis ma main par-dessus la mienne, indiquant que je n’en voulais pas. Il plaça alors la bouteille dans le sceau rempli de glaçons et nous donna les menus.
- Tu ne veux pas de vin ? me demanda Nick. Il est très bon.
- Non merci, j’ai encore un arrière goût de ma soirée d’hier, répondis-je en jetant un coup d’œil à ma sœur.
Nous nous sommes donc plongés dans nos menus et je choisis le veau parmigiana.

Après le repas, je suis montée avec Nick dans sa voiture. Il conduisit jusqu’à une jolie plage quasiment déserte.
- Viens, allons marcher, dit-il en coupant le contact.
Je sortis de la voiture pendant qu’il sortait un sac à dos du coffre arrière et le suivis. Nous avons marché en silence quelques minutes puis Nick sortit une grande couverture qu’il posa sur le sable. Je m’y assis en silence.
- Tu vas bien ? demanda Nick en s’assoyant près de moi.
- Oui, pourquoi ?
- Tu me sembles bizarre, aujourd’hui. Est-ce à cause de ce qui s’est passé hier ?
- Oui. Je me sens mal.
- Je t’ai dit que tu ne dois pas…
- Je sais bien, mais je ne peux pas m’en empêcher. Je ne veux pas que tu penses que j’ai couché avec toi parce que tu es Nick Carter.
- C’est arrivé comme ça, on avait bu tous les deux et ce n’est pas grave. J’étais bien conscient de ce que je faisais et… je recommencerais.
Mon cœur fit un bond et les papillons de mon estomac volèrent de plus belle.
- Tu n’as pas l’air d’accord, dit-il voyant que je ne répondais pas.
- Ce n’est pas ça. Je ne peux pas tout t’expliquer.
- Tu as un amoureux au Québec ?
- Non, pas depuis plusieurs mois. Nick, je viens de te dire que je ne peux pas tout t’expliquer. Essaie de comprendre.
- Est-ce que tu penses que c’est parce que j’avais bu que je m’intéresse à toi ? Je te l’ai dit, je recommencerais et je suis à jeun, ce soir.
Je l’ai regardé avec un sourire étonné. Avait-il bien dit qu’il s’intéressait à moi ? Il cessa de parler et me regarda à son tour. Je le laissai s’approcher pour m’embrasser. Mon cœur s’enflamma et les papillons brûlèrent en vol. Je caressais sa nuque d’une main et l’autre se posa sur sa cuisse. Le baiser devint plus intense et je sentis sa main monter et descendre doucement sur mon bras pour aller se poser sur ma taille. Ma respiration s’accéléra un peu. Il me poussa lentement sur le sable et je me suis retrouvée couchée sur le dos, Nick par-dessus moi. Il cessa de m’embrasser pour me regarder un instant. Il me sourit et recommença à m’embrasser. Je sentis sa main passer sous ma chemise et remonter jusqu’à mes seins. Ma respiration se fit encore plus rapide et je me sentis mal. Mon cœur battait si fort que je croyais qu’il sortirait de ma poitrine. Je devins étourdie et je me sentais suffoquer. Je repoussai Nick et me redressai.
- Qu’est-ce qui se passe ? me demanda-t-il, inquiet.
Je ne répondis pas, cherchant quelque chose dans mon sac à main. Mes mains tremblaient tellement que je ne fis que reverser son contenu par terre, dévoilant une bouteille de pilules.
- Attends, je t’aide. Calme-toi.
Je mis mes mains sur ma bouche pour calmer mon hyperventilation et pris une pilule qu’il me tendit. Je me remis sur le dos, les mains toujours sur ma bouche, tentant de me calmer.
- Calme-toi, respire profondément, longuement, me dis-je en moi-même.
Quelques minutes plus tard, ma respiration se calma et mes tremblements s’arrêtèrent.
- Tu vas mieux ? demanda Nick.
- Un peu, merci.
- Je peux te demander ce qui s’est passé ?
- Ce n’est rien.
- Élodie, je viens de te donner du Xanax ! s’écria Nick. Ne me dis pas que tu n’as rien ! AJ en prenait aussi et…
- Nick, écoute, le coupai-je. Je ne suis pas toxico ou alcolo. Enfin, presque pas.
- Qu’est-ce que ça veut dire ?
- Je n’ai pas vraiment envie de tout te raconter ! m’écriai-je.
- Si tu veux, me répondit-il gravement.
Il croisa les bras sur ses genoux, faisant face à la mer.
- Nick… soupirai-je. Je ne suis pas toxicomane car je ne prends pas de drogue, à part les Xanax quand je fais une crise d’angoisse ou de panique, comme il vient de se produire, mais ils sont prescrits par mon psychiatre. Pour ce qui est de l’alcool… hé bien, je ne suis pas vraiment alcoolique car je n’ai pas besoin d’en prendre à chaque jour. Mais, à une époque, j’avais besoin d’alcool pour…
Ma voix se brisa et Nick se tourna vers moi, un air compatissant sur son beau visage.
- Tu n’es pas obligée de me raconter tout ça si tu ne veux pas, dit-il d’une voix douce.
- J’avais décidé de ne pas le faire mais, j’ai changé d’idée maintenant. Donc, j’avais besoin d’alcool pour faire l’amour avec un gars. De quinze à vingt trois ans, je devais boire un peu pour me sentir à l’aise et pouvoir être intime avec quelqu’un. Ça passait bien, quelques petites bières ou verres de vin en soupant avec mon amoureux. Et, quand je sortais au bar, si j’avais le malheur de boire un peu trop, je courrais après tout ce qui bougeait. Disons que j’avais toute une réputation… et tout un lot de remords car je n’étais pas très fidèle. Personne ne s’en est jamais rendu compte, sauf ma sœur. Elle m’a confrontée et j’ai éclaté en sanglots. J’ai suivi une thérapie intensive de quatre mois puis, durant deux ans, je voyais mon psy à toutes les semaines. Et, depuis ce temps, je le vois une fois par mois.
- Mais, pourquoi ta crise d’angoisse ? Oh, pardon ! Ce n’est pas mes affaires.
- C’est correct. Je ne t’ai pas dit pourquoi je devais boire… Disons seulement que la première fois que j’ai fait l’amour n’a pas été très bonne pour moi. Les autres fois, je buvais pour oublier ce qui s’était passé. Sinon, le souvenir de cette nuit-là revenait et me faisait paniquer. Je croyais être rétablie.
- Est-ce que je suis…
- Non, j’ai eu un amoureux, pendant les deux dernières années, et je n’ai jamais bu avec lui. Je ne sais pas ce qui s’est passé, tantôt. Peut-être que j’ai juste eu peur. Je n’ai pas eu de souvenir d’il y a douze ans, avec toi.
- Alors, tu as eu peur de quoi ?
- Peut-être de toi ?
- Voyons, je ne ferais jamais de mal à personne, sauf peut-être à celui qui t’en a fait.
- La police s’est chargée de lui, mais merci quand même, dis-je avec un faible sourire. Je voulais plutôt dire que j’avais peur de moi, qui se vois tomber amoureuse de toi. Je ne le veux pas puisque je repars dans un peu plus que vingt quatre heures.
- Pour ça, je ne peux pas t’aider.
Je haussai les épaules et m’approchai de lui. Il passa un bras autour de mes épaules et je posai ma tête sur sa poitrine. Nous sommes restés ainsi longtemps, sans parler. J’entendais son cœur battre dans sa poitrine et respirais son parfum mêlé à l’air marin. Nous nous sommes endormis sur la plage.


CHAPITRE 6

Je me suis réveillée dès que le soleil se leva. J’avais très mal au cou ! Je m’assis pour le masser et Nick se réveilla à son tour.
- Ouf ! Je crois qu’on s’est endormi ! murmura-t-il, la voix rauque.
- En effet, mais il est encore très tôt.
- Tu te sens mieux ?
- Oui, ne t’inquiète pas.
- Je peux t’embrasser ? demanda-t-il avec un petit sourire.
Je me suis penchée et l’embrassa rapidement sur les lèvres.
- Nous devrions partir, ma sœur va s’inquiéter.
- Allons-y.
Nous avons ramassé nos affaires et sommes retournés à la voiture. Je n’ai pas parlé, sur le chemin du retour. Je me sentais triste de voir les minutes de notre dernière journée s’envoler. Il me laissa à mon hôtel et partit se changer, promettant de revenir pour le dîner. Je me suis couchée dans mon lit après avoir assurer à ma sœur que tout allait bien. Elle me réveilla quelques heures plus tard car Nick était arrivé.

- Bonjour marmotte ! me lança-t-il. Lève-toi, je vous amène en bateau, cet après-midi.
- D’accord, d’accord, grognai-je.
J’ai repoussé les couvertures et me leva péniblement.
- Tu es encore habillée ! s’exclama-t-il.
- Oui, j’étais trop fatiguée pour me déshabiller. Je vais me laver.

Je fus prête trente minutes plus tard. Nous sommes allés manger tous les quatre puis Nick nous conduisit jusqu’au port de plaisance. Je m’étais arrêtée en chemin pour acheter de la crème solaire 45 FPS pour mon pauvre dos encore brûlé. Nick se fit un plaisir de le crémer ! L’après-midi fut merveilleux. Je n’avais jamais fait de bateau avant et j’ai découvert que j’aimais ça ! Nous nous sommes baignés et avons rigolé toute la journée ! Nous sommes rentrés pour souper, au restaurant où nous avons rencontré Nick. Après le repas, ma sœur et Pascal allèrent faire un dernier tour sur la plage.

- Nous allons rentrer vers dix heures, me dit ma sœur avec un clin d’œil.
- Merci.
Ils nous donnaient donc trois heures ! Ils partirent vers la droite, à l’opposé de l’hôtel, alors, j’ai entraîné Nick de l’autre côté.
- Qu’allons nous faire ? me demanda-t-il.
- Tu verras !
Nous avons marché quelques minutes jusqu’à l’hôtel et, je crois qu’il comprit lorsque nous y entrâmes.

- Élodie, tu es certaine ? demanda-t-il, très sérieux.
- Oui.
J’ouvris la porte de ma chambre et il m’y suivit.
- Je n’ai pas l’intention de faire comme hier, si c’est ce qui t’inquiète.
- Je voulais seulement que tu sois sûre.
- Je le suis !
Il sourit pour la première fois depuis que nous étions entrés dans la chambre et s’approcha de moi. Je me suis levée sur la pointe des pieds pour l’embrasser. Ce n’était pas un baiser convaincu car je me sentais bizarre. Nick me prit dans ses bras, me donnant de l’assurance. Mes doigts tremblants commencèrent à déboutonner sa chemise.
- Tu trembles ! s’inquiéta Nick, se séparant de moi.
- Je sais, mais ce n’est pas de l’hyperventilation ! Je suis nerveuse, mais dans le bon sens.
Je posai un doigt sur ses lèvres, coupant toute réponse de sa part. Il l’embrassa et je pus continuer à lui enlever sa chemise. Je fis exprès pour la faire glisser de ses épaules une à la fois, les embrassant doucement tour à tour. Je fis courir mes ongles sur son torse et son ventre, défaisant sa ceinture par la même occasion. Nick prit mes mains dans les siennes, comme ses cargos tombaient sur le sol, et embrassa la paume de chacune avant de les mettre autour de son cou pour m’embrasser. Ses mains caressèrent mon dos, faisant remonter ma camisole. Je me suis séparée de lui un instant pour l’enlever complètement ainsi que mes capris. Ses bras entourèrent ma taille et il me souleva pour m’emporter jusqu’au lit.
- Non, pas lui ! m’exclamai-je contre ses lèvres. C’est le lit de ma sœur.
Nick rit et me déposa sur le mien.
- Tu sais que tu es belle ?
- Même avec le dos brûlé et un coup de soleil sur la poitrine ? Ça me fais des seins plutôt blancs…
- Arrête de parler !
Je ris nerveusement.
- Désolée…
Il embrassa mon nombril et chaque parcelle de mon ventre, se faisant un chemin jusqu’à mes lèvres.

Je censure le reste, étant trop personnel. Plus tard, nous sommes allés sous la douche et je mis mon pyjama tandis que Nick se rhabillait.
- Ne pars pas, le suppliai-je, blottie dans ses bras.
- Je ne peux pas rester, ta sœur et Pascal…
- Je dors bien avec eux depuis deux semaines, ce n’est pas grave si tu restes, nous allons seulement dormir.
- Demandes-leur avant.
- Comme tu veux.
Nous regardions la télé lorsque Vanessa et Pascal rentrèrent, une heure plus tard.
- Vous êtes décents ? cria ma sœur depuis la porte.
- Oui ! répondis-je. Niaiseuse !
- Pff merci ! Je n’aurais pas vraiment aimé vous surprendre.
- Je sais, je blaguais.
- Salut Nick !
- Salut Vanessa et Pascal !
Ce dernier s’assit sur leur lit, jasant avec Nick.
- Ness, ça te dérange s’il dort ici ?
- C’est la dernière fois que tu le vois, comment pourrais-je te dire non ?
- Ah merci sœurette !
- De rien ! Bon, je vais prendre ma douche.

Les gars parlaient de jeux vidéos alors j’ai essayé de me concentrer sur le film. Ma sœur sortit de la douche et Pascal y alla à son tour. Nous nous sommes couchés peu de temps plus tard. Je me suis endormie, collée contre Nick, un bras autour de lui.

* * * * * * * * * * * * * * * *

C’est maintenant Noël ! Une jolie neige tombe, dehors, et je suis postée dans ma fenêtre à la regarder. C’est ce qui m’a mit en transe pour me souvenir de mes vacances en Floride. Vous voulez sans doute connaître la suite ? Hé bien, la voici :

Quand je me suis réveillée, Nick n’était plus là. Partit, envolé, pouf ! Je me suis alors levée pour aller vérifier s’il était à la salle de bain. Personne. J’ai regardé par la fenêtre, d’où je pouvais voir sa voiture… elle n’était plus là. Une boule se forma dans ma gorge mais je la retins. Je me suis habillée en silence mais ma sœur se réveilla.
- Salut ! Tu es déjà prête ? s’étonna-t-elle.
Je fis signe que oui de la tête. Si j’avais parlé, j’aurais éclaté en sanglots.
- Où est Nick ?
Je haussai les épaules, m’assoyant sur mon lit en me concentrant pour ne pas pleurer. Vanessa se leva et vint me rejoindre.
- Il est partit pendant qu’on dormait ? dit-elle doucement.
Je fis encore signe que oui, laissant le flot ou plutôt la marée de larmes couler de mes yeux. Ma sœur me prit dans ses bras, me laissant pleurer.
- Il n’a pas laissé de mot ? demanda-t-elle lorsque je me suis calmée.
- Je ne sais pas, je n’ai pas pensé à ça.
- Il est peut-être allé chercher à déjeuner, tenta ma sœur pour m’apaiser.
- Je ne crois pas, Ness.
Elle me regarda, désolée. Je me suis levée et j’ai cherché s’il avait laissé un mot. Rien. Je n’ai rien trouvé et ma sœur non-plus. Pascal se réveilla dans le brouhaha.
- Qu’est-ce qui se passe ici ?
Ma sœur me jeta un coup d’œil et je fis un signe de tête.
- Nick est partit pendant qu’on dormait. Nous cherchons un mot, quelque chose.
- Ah… fit Pascal.
Il se leva et s’habilla sans un mot.
- Élo, nous devrions aller manger avant de partir. Une longue route nous attend.
- Je n’ai pas très faim.
- Je m’en doute, mais ça va être long avant qu’on arrête pour manger encore.
- Je vais prendre des choses à grignoter en route.
- Ok d’abord.
Vanessa et Pascal sont allés déjeuner et je suis restée à la chambre. J’espérais toujours que Nick reviendrait ou qu’il appellerait. Mais il ne fit rien de ça. Nous sommes partis une heure plus tard, direction le Québec.

J’eus beaucoup de temps pour penser à Nick et pleurer. Une fois rendue chez moi, seule, j’ai pleuré encore en défaisant mes valises. Tant de souvenirs, ramassés en peu de temps, me revenaient en mémoire quand je voyais les vêtements que j’avais portés en compagnie de Nick. En plus, j’avais gardé les passes VIP et mon appareil numérique était rempli de photos de lui. Je ne pus me retenir de respirer son odeur qui était restée dans mon pyjama. À contre cœur, je mis tous mes vêtements au lavage. Avant de ranger mes valises, j’ai vérifié les poches extérieures. Dans la deuxième, j’ai trouvé des papiers. En les examinant, j’ai réalisé que c’était une lettre de Nick, écrite sur les papiers-mémos de l’hôtel.

Chère, chère Élodie,
une fois de plus, je t’écris pour m’excuser. Je sais que tu auras de la peine, en te réveillant et ne me trouvant pas à tes côtés… Mais je dois partir. Je suis égoïste, en ce moment, car je pars pour ne pas te voir triste quand tu devras retourner au Québec. Je garderai de très bons souvenirs de ces quelques jours avec toi. Je t’apprécie énormément et ç’aurait été facile de tomber amoureux de toi. Si seulement tu habitais la région…
En plus, je me serais sentit mal de ne pas te laisser mon adresse et mon numéro ou te demander tes coordonnées… car je veux le faire mais, je n’ai pas une vie qui permet les amitiés ou les amours à distance, j’ai à peine le temps d’appeler ma famille, plusieurs mois par année. J’aurais aimé te promettre de te voir à Montréal, la prochaine fois que j’irai, comme on s’était dit, mais je ne voudrais pas te décevoir si je n’ai pas le temps. Il y a tant de choses que j’aurais aimé faire avec toi…
Dans une autre vie, peut-être.
Prends bien soin de toi, je sais que tu en es capable, malgré tout.

Au revoir,

Nick xoxoxo

Moi qui croyais ne plus avoir de larmes, j’ai pleuré encore et encore. De peine, de joie, de soulagement, de désespoir, nommez-les ! Je me suis dit que, au moins, il avait pensé à m’écrire. Quelques mois sont passés, évidemment sans nouvelle de lui. Le vidéo de I still est sortit dernièrement et, la première fois que je l’ai regardé, j’ai pleuré en voyant Nick à l’air si misérablement triste. Je m’imaginais que JE lui chantais cette chanson et, comme une folle, j’avais caressé son visage en gros plan dans ma télé. Son petit sourire en coin me fait toujours craquer ! Mais, en général, je vais bien, je me suis remise depuis longtemps, ce n’était qu’une petite rechute.

- Élodie !

Bon, ma mère m’appelle, c’est le moment d’ouvrir les cadeaux. Joyeux Noël !

FIN

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