Une fois dans la chambre de Danie, je lui racontai ce qui s'était passé chez Nick.
- Tu veux dire que cette fille sait probablement qui a voulu... te tuer!? s'exclama Danie.
- Ouais! Tu peux être certaine que je vais en parler à l'inspecteur dès lundi! répondis-je.
- Nick t'a demandé de ne pas le faire...
- Depuis quand tu prends son bord!?
- Eh bien, je me suis rendue compte que j'avais laissé aller mon imagination un peu trop loin.
- Peut-être. En tout cas, je suis contente que ce ne soit pas lui! Si tu savais comme il embrasse bien!
- On sait bien, tu pognes toujours des bons gars, toi! lança Danie.
- Pas toujours! Avec Étienne, ça n'a rien donné, il s'est fait une blonde sans que je le saches et Jean-François est déménagé sans me le dire! répondis-je pour tenter de la consoler.
Je savais qu'elle avait de la peine à cause de Philippe. Elle n'avait pas été chanceuse, son premier chum, Martin, l'avait laissée pour la fille avec qui il la trompait et maintenant, Philippe qui la battait et qui ne se cachait pas pour sortir avec d'autres filles.
- Tu as revu Philippe depuis le party? demandai-je.
- Em, non, je ne l'ai pas vu. répondit-elle.
- T'as pas l'air sûre.
- Bien... Tu te rappelles qu'Antoine est venu me reconduire?
- Ouais.
- Philippe m'attendait, caché sur le côté de la maison...
J'écartillai les yeux dans l'appréhension d'entendre la suite.
- Il m'a fait son numéro d'excuses habituel, mais ça n'a pas marché, cette fois. Je lui ai dit de me foutre la paix, que je ne voulais plus le voir et je suis rentrée dans la maison. raconta-t'elle. Je ne l'ai pas revu après.
- Je suis contente qu'il ne t'aie rien fait. dis-je, soulagée. Mais, tu aurais dû m'en parler...
- Je ne voulais pas t'embêter avec mes problèmes. Tu m'as assez supportée avec mes histoires d'amour qui ne marchent jamais. Puis, ton frère est entré à l'hôpital, il y a eu l'enquête et cette histoire avec Nick.
- Ah, Nick! soupirai-je de bonheur. Danie, je crois que je suis amoureuse!
- Chanceuse. marmonna-t'elle.
- Tu pourrais t'essayer avec Antoine, je crois qu'il t'aime bien.
Elle haussa les épaules et poussa un long soupir. Je la regardai, impuissante. J'aurais aimé pouvoir effacer tous ses mauvais souvenirs mais c'était impossible.
- Bon, je dois y aller avant que mes parents reviennent. Je t'appelle demain.
- Okay.
- Merci de m'avoir écoutée.
- Je suis là pour ça.
Je la serrai dans mes bras et repartit chez moi. J'arrivai juste à temps, car mes parents rentrèrent 15 minutes après moi!

Le lendemain, c'était dimanche. Il y avait maintenant un peu plus d'une semaine que mon frère était dans le coma et nous commencions à désespérer de le voir en sortir lorsque l'hôpital téléphona en disant d'y aller le plus vite possible. Tout de suite, j'ai crains le pire. Mais, dès que nous sommes entrés dans sa chambre, il tourna légèrement la tête vers nous et sourit. Ma mère le serra dans ses bras et fondit en larmes!
- Hey! Comment ça va, Ju? lançai-je joyeusement.
- Pas mal, Assy. répondit-il en prononçant bizarrement le "x" dans mon nom.
Le docteur nous avait expliqué que Julien pourrait avoir des difficulté motrices et de langage à cause du coma. Il devrait lui faire passer des tests pour vérifier l'état de son cerveau et de ses capacités motrices et langagières. Nous avons passé quelques temps avec mon frère puis nous sommes retournés à la maison, promettant de lui rapporter des jeux vidéos le soir même. Dès que j'arrivai à la maison, j'appelai Danie pour lui dire que Julien était sortit du coma puis je téléphonai à Nick.

Les docteurs ayant jugé son état convenable, mon frère rentra à la maison une semaine après qu'il soit sorti du coma. La police n'avait toujours aucun indice et l'espoir de retrouver le coupable était mince, mais l'enquête continuait. Dès la première nuit que mon frère passa à la maison, je fermai à peine l'œil. Il faisait des cauchemars, gémissait et bougeait dans son lit. Pourtant, au matin, il disait ne plus se rappeler de ses rêves.

- Tu connais un garçon qui s'appelle Philippe Lorin? me demande mon père, le nez plongé dans son journal.
- Oui, c'était le copain de Danie. répondis-je. Pourquoi?
- On vient de le retrouver... dans la rivière...
- Il a eu un accident!?
- Les policiers affirment qu'il s'agit d'un meurtre. Le corps porte plusieurs marques de violence et on suppose qu'il a été jeté à la rivière après qu'il soit mort. lut-il.
Je restai bouche-bée. Comment cela pouvait-il arriver dans notre ville? Qui avait fait cela? Était-ce la même personne qui avait mit la drogue dans le verre? Est-ce que Danie était au courant? Je me levai précipitamment et allai l'appeler.
- Je viens juste de l'apprendre. me dit-elle en pleurant.
- Comment tu vas?
- Comment tu te sentirais, toi, si ton copain était retrouvé mort?! s'exclama-t'elle.
- Ouais... désolée...
- Je n'ai pas le goût de parler de ça... change-moi les idées.
- Heu... attends... Ah! Mon frère va mieux. Il fait des cauchemars toutes les nuits mais le jour, il va assez bien. Et, je crois qu'on tient un filon sur la personne qui a mit la drogue dans le verre... ou du moins, sur la personne qui l'aurait vendue. racontai-je.
- Ah oui!?
- Tu te rappelles, la fille qui est venue avec Nick, ce soir-là?
- La blonde?
- Oui! Hé bien, Nick m'a dit qu'elle était venue voir quelqu'un.
- Il sait qui est cette personne???
- Non, elle n'a rien dit... encore.
- Encore?
- Ouais, l'inspecteur est allé interroger Nick et il devait lui parler de cette fille.
- Je vois... Bon, écoute, je dois te laisser. Je crois que je vais aller me reposer.
- Bon, reposes-toi bien.
- Bye!
Je raccrochai et songeai à Nick. S'il n'avait pas parlé de Max, j'étais bien décidée à le faire moi-même. Je l'appelai mais je n'obtins aucune réponse. J'allai m'habiller et avertis mes parents que j'allais chez lui. Ma punition était levée alors, j'avais le droit de prendre la voiture. En arrivant près de chez lui, je crus apercevoir la voiture de Danie tourner le coin de la rue.
- Elle est couchée, sous le choc de la mort de Philippe. me dis-je pour me raisonner. Et il y a des dizaines de voitures comme la sienne!
Je me stationnai devant chez Nick et sorti de la voiture.
- Nick? criai-je en frappant à la porte. C'est Axelle!
Pas de réponse. Je tournai la poignée et vis qu'elle n'était pas verrouillée. J'entrai.
- Allo? dis-je. Nick, tu es là?
Je fis le tour de l'appartement et je trouvai étendu sur le plancher de sa chambre. Je m'approchai de lui et vérifia sa respiration et son pouls.
- Nick! Nick! Réveilles-toi!
Il grogna et ouvrit les yeux.
- Axelle? murmura-t'il.
- Qu'est-ce qui s'est passé? demandai-je.
Il fit un effort pour se lever et sembla en souffrir.
- Tu as mal?
- J'ai reçu un coup derrière la tête... expliqua-t'il.
- Qui...
- Ah merde! s'écria-t'il, sans attendre que j'aies terminé ma phrase. Vite, on doit l'arrêter avant qu'elle ne fasse quelque chose d'irréparable!
Il se leva, comme si la douleur avait disparue, et m'entraîna dehors avec lui.
- Qui? Quoi? m'exclamai-je. Je ne comprends rien à ce que tu dis!
- Tu as la voiture?
- Oui mais...
- Parfait, donne-moi les clées.
Je le forcai à arrêter.
- Je ne te les donne pas si tu ne me dis pas ce qui se passe!
- Je t'expliquerai dans la voiture! répliqua-t'il. Nous n'avons pas de temps à perdre!
Je soupirai et le suivis. Cela avait vraiment l'air important, grave même. Il fit démarrer la voiture et fit crisser les roues en roulant. Impatiente de savoir ce qui se passait, je lui demandai.
- Alors, tu vas me dire ce qui arrive?!
- Max était chez moi, tout à l'heure. Elle revenait du poste où elle avait parlé avec l'inspecteur. Elle leur a dit qu'elle ne connaissait pas le nom de la personne à qui elle devait vendre la drogue parce qu'elle utilisait un pseudonyme...
- Elle? relevai-je.
- Oui, c'est une fille...
- Tu sais qui c'est?
- Oui, c'est elle qui m'a frappé. Elle est arrivée chez moi, on s'est bataillé mais elle avait une arme, elle m'a assommé et elle est partie avec Max. Je l'ai entendue parler de la falaise près du pont.
- QUI c'est?!?
- Je ne suis pas sûr que tu veux vraiment le savoir.
- Pas sûr?! Mais oui, j'en suis sûre? Qui aurait bien pu vouloir me tuer?
- C'est...