C’était le 24 décembre. Les Backstreet Boys, un groupe de chanteurs, avaient participé à un concert bénéfice pour les enfants malades dans Time Square, cet après-midi là. Ils reprenaient l’avion le soir même pour pouvoir passer Noël dans leurs familles respectives.
- Joyeux Noël, les gars ! lança Nick, le plus jeune.
- À toi aussi, répondit Howie, le joli latino.
- Passes de bonnes vacances, reposes-toi, dit Brian, l’heureux papa, en serrant Nick dans ses bras.
- Bye Nicky, lui dit AJ, l’excentrique.
- Brian a raison, prends soin de toi, ajouta Kevin, l’ainé.
Ils se saluèrent entre eux puis se quittèrent aux portes d’embarquement, puisque seulement Brian et Kevin partaient ensemble, et montèrent dans quatre avions différents. Ces avions décollèrent l’un après l’autre.
Nick se cala dans son siège et soupira. Les Fêtes n’allaient pas être très joyeuses pour lui. Depuis que ses parents étaient séparés, il devait se diviser en deux pour leur plaire. Il songea que Noël ne serait plus jamais comme avant… Avant, son père venait les réveiller, Aaron, Angel, Leslie, BJ et lui, à minuit, quand le Père Noël était passé. Ils ouvraient leurs cadeaux et retournaient se coucher aux petites heures. Dans la soirée, tous ses cousins, cousines, oncles, tantes et amis venaient souper et fêter avec eux. Mais ce temps-là était désormais révolu. Nick s’endormit sur cette pensée amère.
AJ trouva sa place et s’y assit. Il allait retrouver sa mère, pour les Fêtes. Depuis toujours, il passait Noël seul avec elle, qu’elle ait un copain ou non. Elle se consacrait à son fils. Lui qui avait eu tant de problèmes… Il s’en était sortit mais il y avait toujours quelque chose qui lui rappelait sa chute en enfer. AJ se sentit soudainement fatigué et ferma les yeux. Il s’endormit.
Howie s’assit dans son siège et feuilleta un magazine. Mais l’intérêt n’y était pas, il le referma. À chaque fête, chaque événement, il pensait à sa sœur. Bien qu’elle soit décédée depuis quelques années, elle lui manquait douloureusement quand les Fêtes approchaient. Mais sa famille était toujours là pour lui et sa chère Leigh serait présente pour la première fois. L’avion était en vol depuis quelques minutes lorsqu’il s’endormit.
Brian et Kevin étaient assis côte à côte, en silence. Brian était très heureux de rentrer au Kentucky pour la période des Fêtes. Leigh Ann et Baylee étaient là-bas et l’attendaient. Il aurait voulu partager sa joie avec son cousin mais celui-ci était plongé dans ses pensées. En effet, Kevin pensait à son défunt père. Comme pour Howie, à l’approche des Fêtes, le sentiment de manque se faisait sentir. Son père lui manquait atrocement et, malgré tout, son bonheur avec Kristin ne parvenait pas à combler ce manque durant cette période de l’année. Kevin jeta un regard à son cousin et s’aperçut qu’il dormait. Il se dit qu’il ferait bien de faire pareil alors, il ferma les yeux et s’endormit instantanément.
Nick ouvrit les yeux et regarda autour de lui. Il était couché dans un lit drapé de rouge. La chambre circulaire était peinte en vert, rouge et or. Cinq lits et tables de chevet étaient disposés en cercle autour de la pièce. Nick se frotta les yeux mais la vision qu’il avait ne disparut pas. Il se mit debout et réalisa que des gens étaient couchés dans ces lits.
- Yo, Bri ! Réveille-toi ! s’écria-t-il en secouant son ami.
- Hein, quoi ? grogna Brian. Nick !!! Que fais-tu là ? s’écria-t-il ensuite.
- Merde, les gars, je dors ! cria AJ.
Nick courut de lit en lit, réveillant les autres.
- Qu’est-ce qui se passe ici ? interrogea Kevin.
- Comment tu veux que je le sache ? répondit Nick.
- Est-ce qu’on rêve ? demanda Howie. Je me rappelle m’être endormi, dans l’avion.
- Moi aussi, dit Nick.
- Moi aussi, dit AJ.
- Nous aussi, dit Brian en jetant un regard à son cousin.
- Alors, c’est un rêve collectif ?
- Je sais pas Howie… C’est étrange, dit Kevin.
AJ étira un bras et pinça Nick sur le bras.
- Aie ! T’es malade ! s’écria celui-ci.
- On ne rêve pas, si ça lui a fait mal ! s’exclama AJ, très fier de sa blague.
- Alors, où on est ? C’est la troisième dimension ou quoi ? dit Nick.
- La quatrième dimension, blondinet, soupira AJ en roulant des yeux.
- Trois, quatre, cinq… c’est quoi la différence ?
- Voyons, tu me niaises ! s’étonna AJ.
- Ça suffit, les gars ! les interrompit Kevin. Nous devrions plutôt sortir d’ici et voir où nous sommes.
- Kev a raison… commença Howie.
- On sait bien, Kev a toujours raison, hein Howie ! le coupa Nick.
- Oh toi… ragea Howie.
- ÇA SUFFIT ! cria Brian.
Tous se tournèrent vers lui, plus que surpris.
- Bon, tout le monde écoute maintenant ? Donc, nous devrions sortir d’ici, comme l’a dit Kev et cessez de vous chicaner.
- D’accord, dit Howie.
- À vos ordres, ajouta Nick.
- Ok, man, fit AJ.
Kevin remercia son cousin du regard. Il ouvrit la grande porte double qui donnait sur un couloir.
- Wow ! Je sais pas chez qui on est mais, ils trippent fort Noël, lança AJ.
En effet, le couloir peint en rouge était décoré de guirlandes, de couronnes et de lumières de toutes les couleurs. Les cinq hommes suivirent le long couloir, essayant d’ouvrir les portes qu’ils rencontraient mais aucune d’elles ne s’ouvraient. Finalement, ils se retrouvèrent devant une immense porte dorée. Ils durent se mettre à cinq pour la pousser.
- Je rêve, c’est sûr ! murmura Nick, ébahi.
- Wooow ! siffla Brian.
Les trois autres restèrent bouche-bée devant le spectacle qui s’offrait à leurs yeux. La salle, au plafond interminable, grouillait de petites personnes habillées de vert et de rouge. Les murs de l’immense salle étaient remplis de jouets de toutes sortes et un air musical jouait en permanence : Vive le vent.
- Bonsoir, messieurs, dit une petite voix près d’eux.
Ils baissèrent la tête pour voir une petite fille à la robe rouge aux rubans dorés.
- Bonsoir, petite fille, dit Kevin en s’agenouillant.
- Je suis une Elfe, répliqua celle-ci avec sérieux.
Nick, AJ et Brian retinrent leurs rires devant la surprise de Kevin.
- Je m’appelle Wendy et je suis là pour vous guider dans notre pays.
- Bonjour Wendy, je suis Howie. Peux-tu me dire où nous sommes ?
- Au Pôle Nord ! lança l’Elfe, comme si c’était si évident. Et je sais qui vous êtes, messieurs.
- Que faisons-nous ici ? demanda Brian.
- Suivez-moi, le Père Noël vous expliquera lui-même, pourquoi vous êtes ici.
- Le Père Noël ? souffla Nick à AJ et Brian qui étaient près de lui.
Les cinq hommes se levèrent, laissant passer Wendy entre eux, et la suivirent dans le couloir qu’ils venaient d’emprunter en sens inverse. La petite Elfe s’arrêta devant une porte et frappa trois fois.
Kevin entra le premier, suivit de Howie, AJ, Brian et Nick. La pièce était chaleureusement décorée, dans l’esprit de Noël bien sûr. Un feu brûlait dans le foyer et un gros bonhomme se reposait dans un immense fauteuil rouge. La petite Elfe leur fit signe de s’asseoir sur le grand divan et se dirigea vers le vieil homme. Celui-ci sursauta et marmonna quelque chose à Wendy puis se leva.
- Bonsoir, Kevin, Alexander James, Brian, Howard et Nickolas, dit-il de sa grosse voix. Je crois que Wendy vous a déjà dit qui je suis ?
- Oui, Père Noël, répondit Kevin.
- Mais c’est difficile à croire, ajouta AJ.
- Nous nous sommes tous endormis dans nos avions respectifs et nous voilà ici, raconta Howie.
- Je sais tout ça, mes enfants, c’est à cause de moi que vous êtes ici.
- Pourquoi ? demanda Nick.
- Toujours pressé, hein Nickolas ? rigola le Père Noël.
Celui-ci rougit et donna un coup de coude à Brian qui riait aussi.
- J’ai sentit que vous aviez besoin de moi, expliqua le vieil homme.
- Vous avez presque tous perdu l’esprit de Noël.
- Presque ? répéta Kevin.
- Oui, il n’y a qu’un seul d’entre vous qui ne devrait pas y être, techniquement.
- Lequel ? demanda Howie.
- Je ne vous le dirai pas car vous devrez le découvrir vous-mêmes. Il est ici pour vous aider à retrouver l’esprit de Noël dans vos cœurs.
- Ça doit être Brian ! lança Nick. Il est toujours là pour nous.
- Merci, Nick.
- Mais comment ferons-nous pour retrouver cet esprit ? demanda AJ.
- Je vous laisse aller à votre guise, en compagnie de Wendy, dans l’Atelier et dehors. L’esprit viendra à vous lorsque vous serez prêts à le recevoir.
- Comment saurons-nous…
- Vous vous réveillerez dans votre avion. Maintenant, laissez-moi, j’ai du travail à faire avant de partir. Au revoir, et soyez sages !
Les Boys se levèrent et suivirent Wendy hors de la pièce. Dès que la porte se referma, elle disparut.
- Avez-vous vu ça ? souffla Brian en désignant l’endroit où se trouvait la porte quelques secondes auparavant.
- Que désirez-vous faire ? leur demanda Wendy.
- J’aimerais bien visiter l’Atelier, dit Nick.
- Nous aussi !
- Alors, suivez-moi.
Wendy les guida à travers l’Atelier, les présentant aux autres Elfes. Nick, Howie, Kevin et AJ se retrouvèrent avec chacun un Elfe par la main et se firent entraîner dans des directions opposées. Brian, lui, resta seul avec Wendy.
- Où s’en vont-ils ? demanda-t-il.
- À la recherche de l’esprit de Noël.
- Et moi ?
- Brian, tu sais très bien que l’esprit est en toi. Tu as la foi et tu es heureux malgré toutes les épreuves que tu as traversées… ou grâce à ces épreuves, à toi de le prendre comme tu veux.
- Alors, c’est moi qui devra aider les autres à retrouver l’esprit ?
- En effet, mais ne leur dit pas. Quoique je suis certaine qu’ils le savent déjà.
- Moi aussi. Mais je fais comment pour les aider ?
- Fais comme d’habitude, sois toi-même et aime-les. Tu es bien placé pour connaître ce qui les empêchent de recevoir l’esprit en eux.
- C’est vrai.
- Suis-moi, nous allons rejoindre Kevin. Ton cousin, n’est-ce pas ?
Brian acquiesça d’un signe de tête.
Alfie, l’Elfe, avait entraîné Kevin dans une belle pièce qui ressemblait étrangement au salon de la maison où il avait grandit. Sur la table basse étaient posées deux tasses remplies de chocolat chaud. Alfie en prit une et tendit l’autre à Kevin qui s’assit en indien par terre.
- Ça ressemble à la maison de mon enfance, dit-il.
- C’est pour cela que je t’ai amené ici, dévoila Alfie.
Kevin hocha la tête et but une gorgée de chocolat.
- Il y a des cadeaux sous le sapin, fit remarquer l’Elfe. Vas voir, il y en a peut-être un pour toi, qui sait ?
Kevin se leva et se mit à genoux devant les cadeaux. Il lut les noms inscrits dessus et réalisa qu’il y en avait un au nom de son père. Ses yeux se remplirent de larmes et il reposa le cadeau. À ce moment, Brian entra dans la pièce et Alfie les quitta.
- Kev…
- Bri, viens voir, dit-il d’une voix qui trahissait sa peine.
Brian s’agenouilla près de lui.
- Il y a un cadeau pour mon père.
- Ouvre-le.
- Tu crois que je peux ?
- J’en suis sûr.
Lentement, Kevin déballa le cadeau, dévoilant une boîte en métal. Kevin savait ce qu’il y avait à l’intérieur. Les larmes roulèrent sur ses joues. Brian posa sa main sur l’épaule de son cousin.
- Ça va, Brian.
Il ouvrit la boîte qui contenait un cadre qu’il avait fabriqué pour son père étant petit. Celui-ci avait mit la photo de sa famille dans le cadre et l’avait posé sur la table à côté de laquelle était son fauteuil favori. Kevin sortit l’objet de la boîte et le montra à Brian.
- J’avais huit ans, quand je l’ai fabriqué.
- Je me rappelle de l’avoir déjà vu, dans le salon chez toi.
- Tu sais, Bri, il me manque tellement.
- Oui, je le sais. À moi aussi, il me manque. Mais la vie continue. Tu as le droit d’être triste, de t’ennuyer de lui, mais tu as aussi le droit de t’amuser et d’être heureux, surtout à Noël. Je sais que mon oncle n’aurait pas aimé te voir fermer ton cœur à l’esprit de Noël. Quand tu auras un enfant, tu comprendras encore plus. Baylee a changé ma vie.
- Je sais. Il est tellement adorable. J’ai hâte d’en avoir un, avec Kristin.
- Moi aussi, j’ai hâte d’être oncle !
- Penses-tu que nous aurons des enfants ?
- Ah ! C’est ce qui t’inquiète ?
Kevin hocha la tête et jeta un coup d’œil à la photo du cadre.
- Regarde, ce n’est plus la même photo ! s’exclama-t-il.
- Hein ? Mais qui c’est ?
- On dirait moi et Kris…
- En plus vieux, tu as les cheveux à moitié gris ! rigola Brian. Et qui sont ces deux personnes ?
- Je ne sais pas.
Il sortit la photo du cadre et la retourna.
- À nos parents que nous adorons, Jacob et Mary, lut Kevin.
- Quoi ? s’exclama Brian.
Il prit la photo des mains de Kevin mais elle disparut.
- Oh ! fit Brian, surpris.
- Tu crois que c’est une photo qui vient du futur ?
- Je ne sais pas… tout est possible, ici ! Mais si c’est vrai, ça veut dire que tu auras deux beaux enfants.
- Merci, Brian.
- Pourquoi ?
- Sans toi, je n’aurais jamais ouvert le cadeau, dit-il avec un sourire.
Kevin serra son cousin dans ses bras.
- Tu veux du chocolat chaud ? demanda-t-il à Brian.
- Oui, merci.
Brian contempla le sapin quelques minutes puis se retourna. Kevin avait disparut.
L’Elfe Magy, prit AJ par la main et l’amena dans une pièce sombre et vide.
- Mais, il n’y a rien, ici ! s’exclama AJ.
- Ce n’est pas moi qui décide de ce qui doit s’y retrouver, Alexander, dit Magy.
- Alors c’est qui ?
- Devine.
AJ ferma les yeux et des images défilèrent dans sa tête. Lorsqu’il ouvrit les yeux, il se trouvait devant son pire cauchemar. Des tables de billard, un long comptoir, des bancs et, derrière le comptoir, des dizaines de bouteilles d’alcool.
- NON ! s’écria-t-il. Ce n’est pas ce que je voulais !
- Mais c’est ce qui est apparu, Alexander.
Magy lui fit signe d’avancer vers le bar. Trois verres remplis d’un liquide transparent étaient posés sur le comptoir devant lui.
- AJ ! lança Brian en entrant dans la pièce.
Comme Alfie, Magy partit, les laissant en tête à tête.
- Bri… je… je ne voulais pas…
- Tu en es sûr ?
Brian s’assit sur un banc près de AJ.
- Je ne sais plus. J’étais pourtant convaincu de m’en être sortit.
- Je crois en toi, AJ. Je sais que tu t’en es sortit. Mais tu dois croire en toi aussi. Fais-toi confiance.
- Quand je suis entré dans la pièce, avec Magy, tout était noir. Elle m’a fait comprendre que c’était à moi de décider de ce que je voulais voir… et c’est ce qui est apparu.
- AJ, nous sommes ici pour retrouver l’esprit de Noël. Et je crois que tout ceci t’en empêche.
- Je sais, Bri, mais on dirait qu’il y a toujours quelque chose pour me rappeler ma descente en enfer.
- N’as-tu pas apprit à vivre un jour à la fois ? À repousser l’envie ? À accepter les choses que tu ne peux changer ? Alors, accepte-les et repousse-les.
- J’essaie. Mais, regarde…
Il pointa les trois verres devant lui.
- Trois verres. Trois ans, déclara Brian.
- C’est ce que je me suis dit.
- Je crois en toi. Je sais que tu peux résister.
- Je sais que je peux, affirma AJ.
- Dis-le.
- J’ai confiance et je crois en moi-même.
- Maintenant, prends un verre et bois-le.
- QUOI ? T’es malade ?
- As-tu confiance en toi ou non ?
- Oui.
- Alors, bois.
AJ regarda Brian comme s’il était devenu fou. Mais celui-ci avait l’air convaincu. AJ avança sa main tremblante vers le premier verre et le porta à ses lèvres.
- Vas-y, l’encouragea Brian.
AJ cala d’une traite le premier verre et regarda Brian, incrédule. Il prit le deuxième et le but plus lentement.
- Bri ! C’est de l’eau ! s’exclama-t-il en riant.
- Le troisième, fit Brian pour toute réponse.
AJ but le dernier verre.
- C’est de l’eau ! Je suis passé au travers !
AJ se leva et se mit à danser dans la pièce qui, petit à petit se transforma.
- Hé ! C’est chez moi ! Quand j’étais petit.
Brian le regarda en souriant.
- Je crois que ma mère m’attends, Bri.
- Oui. Tu peux t’en aller.
Souriant, AJ disparut.
Howie avait suivi joyeusement Miky qui l’entraîna dans ce qui semblait être un restaurant bondé.
- Que faisons-nous ici ? demanda-t-il.
- C’est à toi de le savoir, Howard.
Howie regarda autour de lui et aperçut Leigh qui lui faisait signe. Afollé, il jeta des regards aux gens présents.
- Salut Howie !
- Hey, Brian, viens avec moi. Leigh est là-bas.
- Pourquoi ? C’est ta petite amie, vas la voir.
- Chut ! Les gens vont t’entendre.
- Pourquoi tu ne veux pas qu’on t’entende ? Tu as peur que les gens sachent que tu as une copine ?
- Heu… C’est pas ça.
- C’est quoi alors ?
Howie soupira et s’assit sur la première chaise qui était libre. Brian prit place devant lui.
- Dis-moi ! Tu ne l’aimes plus ?
- Oh, oui, je l’adore !
- Alors, où est le problème ?
- Ah, Brian ! Je sais que je peux te faire confiance.
- Bien sûr.
- J’adore Leigh, mais j’ai peur.
- Peur ?
- Oui. J’ai vu Nick et AJ avoir des relations très médiatisées… et surtout leurs ruptures.
- Alors, tu as peur que, si ta relation devient trop publique, la rupture –s’il y en a une- le sera aussi.
- Exactement. Je sais, je suis une poule mouillée…
- Mais non. Tu dois seulement être certain. C’est ce pourquoi tu n’as pas l’esprit à la fête, ces temps-ci ?
- En partie, oui. Je pense souvent à ma sœur, durant la période des Fêtes.
- Je m’en doute, Kev aussi pense à son père. Vous avez le droit d’avoir de la peine, mais aussi d’être heureux. Tu vois, Leigh Ann et moi on réussit à survivre. Nous vivons au jour le jour et, si jamais on se sépare, on y fera face en temps et lieux. Oublie les médias et vit ta vie.
- Tu as raison, Brian. Leigh vient dans ma famille, pour les Fêtes, et ça me rend nerveux.
- Nerveux ?
- Oui… je... je…
- Oui ?
- N’en parle pas…
- Mais non.
- Je voulais la demander en mariage, le soir du réveillon.
- Howie ! C’est merveilleux ! s’exclama Brian. Tout le monde sera très content pour vous.
- Mais, je n’en suis pas encore certain. Je verrai comment ça se passe avec ma famille.
- Je suis sûr que tout ira bien. Allez, vas la rejoindre.
- Merci de tes encouragements.
- De rien.
Howie se leva et alla rejoindre Leigh. Il lui prit la main, la fit lever et l’embrassa devant tout le monde qui applaudit. La pièce s’estompa lentement et Brian sortit.
Nick avait suivi la petite Elfe, Bisou. En entrant dans la pièce, Nick se sentit triste. Il se blottit dans un fauteuil, un coussin entre les bras.
- C’est vraiment magique, ici, dit-il.
- Je sais !
- Comment…
- C’est toi qui as ranimé cette scène, Nickolas. C’est le souvenir de ton enfance qui t’a ramené ici.
- Oui… C’est ma maison de Floride, ma vraie maison. Celle où il me faisait plaisir de rentrer après mes premières tournées.
- Tu étais si jeune.
- Bri ! Que fais-tu ici ?
- Je suis là pour toi.
- J’avais raison, alors, tu es le seul qui n’aurait pas dut être ici ?
- Si, je devais y être, Nick. J’ai été choisi pour vous aider. Et je n’aurais pas voulu vous laisser seuls et tourmentés. Je me fais du soucis pour vous quatre, mais surtout pour toi. Tu sais que je t’aime, Nicky !
- Oui, moi aussi, Bri-bri !
- Alors, qu’est-ce qui te tourmente ?
- Je n’ai pas trop le goût à la fête… Depuis que mes parents sont séparés, c’est moi qui doit se séparer pour leur faire plaisir ! Je n’aime pas ça du tout. Nous étions si heureux, ici. Pourquoi tout a changé, Brian ?
- Je ne sais pas, Nick. Les choses changent, c’est tout.
- Mais je ne voulais pas que ça change ! s’écria Nick, les yeux pleins d’eau.
- Je sais, je sais, dit Brian, prenant Nick dans ses bras. Mais tu dois traverser cette épreuve et passer au travers. Le secret du bonheur, c’est le pardon. Ce n’est pas ta faute, si tes parents sont séparés. Ce n’est pas la faute de ton père, non-plus. Tu le sais mieux que moi ce qui s’est passé.
- C’est vrai, mais je suis tellement en colère contre eux ! Et triste de ne plus être un enfant, comme avant.
- Nick, vieillit un peu ! Tu auras bientôt 26 ans !
- Je sais, mais je n’ai pas assez été un enfant.
- C’est la rançon de la gloire, mon cher. Tu en étais pleinement conscient, à l’époque.
- Je sais, Bri. Ce n’est pas vraiment ce que j’ai voulu dire. J’aimerais que ma famille soit comme avant. Je t’ai déjà dit que mon père venait nous réveiller, à minuit, pour déballer nos cadeaux ? Nous nous recouchions aux petites heures du matin pour nous lever vers midi. Le reste de la famille arrivait pour souper et réveillonner avec nous. Je me rappelle encore du premier Noël des jumeaux ! Ils avaient à peine deux semaines mais mes parents les avaient amenés aussi dans le salon où nous étions tous réunis.
Brian souriait, écoutant Nick évoquer ses souvenirs.
- Et, plus tard, quand je revenais à la maison après nos tournées, ils étaient tous là pour m’accueillir. Et maintenant… Ce n’est plus pareil.
- Mais tes parents sont toujours là pour toi.
- Je sais. Sauf qu’ils ne sont plus ensemble. BJ vit sa vie, moi la mienne, dans des maisons différentes. Une chance que Aaron et Angel vivent encore avec maman. Et papa qui est remarié et qui a un nouvel enfant. J’ai peur qu’il soit plus important que nous.
- Ah ! Mon petit Nicky, je crois qu’on a mit le doigt sur le bobo ! Je suis certain que cet enfant ne sera pas plus important que toi ou les autres, dans son cœur.
- Je le souhaite.
Un court silence plana.
- Bri ?
- Oui ?
- Je sais que tu aimes Baylee…
- Évidemment !
- Mais si tu as un autre enfant ?
- Je crois que j’ai assez de place dans mon cœur pour dix enfants !
- Merci, Brian. Tu me rassures. Tu sais que je t’adore ?
- Moi aussi !
- Tu crois que je vais me réveiller, maintenant ?
- Est-ce que tu te sens mieux ?
- Oui ! Je crois que je vais être content de voir mon père. Et nous aurons une bonne discussion.
- Super !
Nick commençait à s’effacer et Brian lui dit :
- On se revoit bientôt !
Brian sortit de la pièce et Wendy l’attendait avec le Père Noël.
- Tu as accompli ta mission ! dit joyeusement Wendy.
- Merci, mais je n’ai pas fait grand chose.
- Si, Brian, dit le Père Noël. En fait, je vous avais menti.
- En quoi ?
- Tu avais besoin de venir ici. Pas parce que tu avais perdu l’esprit de Noël mais parce que tu n’aurais pas passé de belles Fêtes en sachant que tes meilleurs amis ne se sentaient pas bien.
- Vous avez bien raison.
- Et maintenant, je t’offre ton premier cadeau de Noël…
Il lui tendit une petite boîte. Brian l’ouvrit et elle était vide.
- Je ne comprends pas.
- Ce que je t’offre n’est pas visible ni palpable : le bonheur. Tâche de ne pas le perdre.
- Merci ! Je vous en suis très reconnaissant et je tâcherai de ne pas le perdre.
Le Père Noël lui sourit et posa sa main sur les yeux de Brian.
- Au revoir, murmura le vieil homme.
Les cinq jeunes hommes s’éveillèrent au même moment.
Nick regarda autour de lui et réalisa qu’il était bel et bien dans son avion. Il avait hâte d’atterrir pour pouvoir appeler ses amis… et voir son père. Peut-être que tout ceci n’était qu’un rêve, après tout, mais il se sentait beaucoup mieux.
AJ ouvrit les yeux. Son avion atterrissait en Floride. Il se demandait s’il avait été le seul à faire ce rêve. Il appellerait Brian en arrivant chez sa mère.
Howie se réveilla en pensant à Leigh. Il mit la main dans sa poche et sentit la petite boîte qui contenait la bague. Il espéra que tout irait bien et qu’il pourrait la demander en mariage. Son rêve, si s’en était bien un, lui avait ouvert les yeux sur sa relation avec Leigh. Il avait hâte de la serrer dans ses bras.
Kevin s’éveilla avant Brian. Il n’était pas certain de ce qui venait de se passer mais il se sentait plus en paix. Il secoua Brian.
- Hey, Kev !
- Bri, as-tu rêvé au Père Noël ?
- Oui, Kev. Je crois que nous avons tous fait le même rêve.
- Penses-tu que ça se peut ?
- Je ne sais pas… On en parlera aux autres, ce soir, au téléphone.
- Bonne idée.
Les cinq hommes se parlèrent et réalisèrent qu’ils avaient fait le même rêve. Ou était-ce réel ? Personne ne put leur répondre.