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L'ange aux cheveux noirs

Ce jour là j'étais adossé à un arbre. Je regardais le ciel. C'était une journée splendide: le ciel était complètement bleu, aucun nuage à l'horizon. C'était une journée d'été du mois de juillet, il faisait chaud mais pas une chaleur pesante et humide. C'était une chaleur accompagnée d'un petit vent frais du nord. J'étais donc assis au bord d'un arbre et j'admirais le paysage. Il y avait à ma gauche un champ de blé, devant moi une petite route et à ma droite il y avait, à quelques centaines de mêtres, une rivière qui coulait doucement. J'aimais bien ce petit coin tranquille où il faisait bon respirer l'air frais. J'y venais à chaque samedi midi pour me changer les idées, me reposer l'esprit. Le bruit des feilles d'arbre qui se faisaient brasser par le vent, les oiseaux qui chantent en duo avec les cigales et le bruit de la rivière qui coule; tout ça me charmait et me faisait voyager dans mon esprit.

Une fois, j'avais entendu des bruits dans le champ. J'entendais une voix féminine qui riait. Je l'entendais courir, poursuivie par nul autre que son amant. Soudain je les apperçu. Ils s'embrassaient... ils avaient l'air si heureux. Ensuite ils se sont déshabillés et ont commencés à faire l'amour sous mes yeux. À un moment, les yeux de la femme croisa les miens. Elle me fit un clin d'oeil et se mit à exagerer ses ébats comme si elle me donnait un spectacle. Cela me gêna alors je me levai et me dirigea vers la rivière pour me rafraîchir un peu. J'avais tout de même le sourire aux lèvres en me rappelant les petits yeux taquins que la femme m'avait adressé. Elle devait avoir 30 ans et voyant mon jeune âge, ça l'amusa.

Rendu près de la rivière, je m'avançai sur le bord de celle-ci et je m'aspergeai le visage d'eau froide. En me relevant j'apperçu une jeune femme de l'autre côté de la rivière. Elle marchait pieds nus sur le bord de l'eau. Je ne voyais pas vraiment son visage car elle était de côté. Elle portait une grande robe blanche allant à la mi-mollet, elle avait une belle et longue chevelure noire qui volait au vent. Je n'attendais qu'elle se tourne vers moi pour voir son visage. L'autre côté de la rivière n'était pas loin, environs la largeur de six voie sur un autoroute donc je n'aurais pas de misère à la voir. Soudain elle enleva sa robe et se jeta à l'eau en sous-vêtements. Elle nageait vers mon côté de la rive. Arrivée près de moi, elle leva la tête puis me regarda droit dans les yeux. Elle avait de magnifiques yeux bleus pâles comme une mer turquoise. Elle avait des traits très fins et délicats. On aurait dit un ange, un ange aux cheveux noirs. J'étais hypnotisé par ses yeux. Puis elle m'adressa la parole, d'une voix aussi douce que de la soie.

-Salut! L'eau est vraiment bonne. Viens-tu te baigner?

Je ne me fis pas prier! J'enlevai ma camisole blanche et ma paire de jean's puis je sautai à l'eau à mon tour.

-Tu sais, dit-elle, je te vois souvent assis contre l'arbre là bas. Tu as l'air un peu solitaire, je me trompe?

-Bah c'est que j'aime bien me retrouver seul de temps à autre pour réfléchir, dis-je timidement.

-Moi aussi j'aime bien. Moi C'est ici près de la rivière que je viens me changer les idées. Quelques fois je te vois au loin. J'ai souvent voulu aller te voir mais ça me gênait un peu, dit-elle avec un petit sourire qui m'en fit faire un également.

Nous parlâmes quelques temps tout en se baignant ou s'arrosant puis environs trois heures passèrent. La noirceur commençait à arriver donc nous sortîmes de l'eau de mon côté de la rive. Nous n'avions pas de serviette et il commençait à faire plus frais. Je la voyais grelotter et claquer des dents. Elle n'était qu'en petite culotte et en soutien-gorge alors je la pris dans mes bras pour la réchauffer un peu. Je lui prêtai mes jean's et ma camisole, le temps que je plonge pour aller chercher sa robe de l'autre côté. Revenu du bon côté de la rive, j'enfilai la robe. Puis, la voyant habillé en homme et elle, me voyant en femme, nous éclatâmes de rire trouvant la scêne ridicule. Après s'être redonné nos vêtements respectifs, je lui demandai son nom.

-Je m'appele Marie et toi?

-Mathieu...

Puis on s'est mis à marcher main dans la main sur la route. C'était incroyable comment je me sentais bien en sa présence. On aurait vraiment dit un ange. Il faisait maintenant noir. C'est alors qu'un orage éclata. Le ciel se mis à nous couler dessus. Marie me regarda, les yeux grands ouverts, remplis d'étonnement à cause de la froideur de la pluie. Elle me fit un grand sourire puis elle se mit à courir tenant toujours ma main. Elle m'emmena vers une vieille grange derrière sa maison située non loin de là. On s'étendit dans le foin. On parlait peu mais nos regards disaient tout. Sa main était si douce. J'étais couché sur le dos, la tête un peu remontée à cause d'une bosse dans le foin qui me faisait un oreillé en quelque sorte. Elle se blotit contre moi, sa tête sur ma poitrine. Je lui jouait doucement dans les cheveux puis on écoutait la pluie tomber sur la grange. Elle leva la tête puis me regarda à nouveau avec ses beaux yeux turquoises. Mon coeur se mettait à battre la chamade chaque fois qu'elle me regardait ainsi. Son visage s'approcha du mien puis elle se mit à m'embrasser. Je ne la connaissais que depuis quelques heures mais j'en étais déjà amoureux fou! Un ange qui m'embrassait... Elle retira ses lèvres des miennes, ouvrit les yeux puis elle me serra fort dans ses bras. Elle sentait le paradis. Ses cheveux noirs foncés faisaient énormément ressortir ses yeux. Puis on s'endormit collés l'un sur l'autre. Dès que mes yeux furent fermés, je me mis à rêver à elle...

En me réveillant le lendemain matin, je m'apperçu qu'elle n'était plus là. Je sortis de la grange puis me dirigeai vers sa maison. Il y avait une dispute à l'intérieur. Arrivé plus près de la maison, je distinguai la voix de Marie. Elle se disputait avec un homme qui devait être nul autre que son père. Puis elle laissa échapper un cri perçant... Affolé, j'accouru jusque dans la maison. Marie était par terre et elle pleurait tandis que son père était debout devant elle. Il devait faire au moins 6 pieds et il avait l'air très costaud. Il la menaçait de la battre à mort si jamais elle... Puis il arrêta car il venait de me voir entrer dans la maison. Il s'avança d'un pas très rapide, mit ses deux mains autour de mon cou, me souleva en l'air, ouvrit la porte d'un coup de pied et il me projetta à l'extérieur. Je tombai par terre dans le gazon mouillé par la rosée. Tout ceci venait de se passer tellement vite! Il entra à l'intérieur puis verrouilla la porte. Enragé, je me lançai droit sur la porte et me mît à crier le nom de Marie à plusieurs reprises. J'hurlais de rage. J'essayais de défoncer la porte mais rien à faire... Je me cachai dans le bois, observant la maison.

Quelques heures passèrent puis soudain je vis son père sortir de la maison, entrer dans son camion et s'en aller. Enfin! Je courus vers la maison puis entra par la porte de devant.

-Marie? Mon ange, où es-tu?

Aucune réponse. Je regardai dans toute les pièces de l'étage... pas de Marie. Je montai au 2e étage à toute vitesse puis je vis alors Marie dans la chambre de bain. Elle était dans son bain, dos à moi. Quel soulagement. Je m'avançai doucement vers la baignoire puis je m'assis par terre. Elle ne disait rien. Je n'osais pas la regarder car elle devait se sentir humiliée que je l'aie se faire tabasser. Après un moment je levai les yeux vers elle. Elle fixait un point droit devant elle, les yeux à demi clos. Je pris sa main... Elle ne serrait pas la mienne... Je jetai un coup d'oeil à sa main et je vis une entaille à son poignet pleins de sang. Je laissai tomber sa main puis regarda l'eau de la baignoire. Elle était complètement rouge... Je regardai Marie dans les yeux puis elle les dirigea vers moi très tranquillement. Je commençais vraiment à paniquer! Je la sortis du bain puis la déposa par terre. Elle était complètement inerte et elle avait des entailles aux deux poignets. Mon coeur battait tellement vite qu'on dirait qu'il allait exploser. J'enlevai ma camisole, la déchira en deux et lui fit un garrot sur chaque bras. Ensuite, j'allai appeler l'ambulance. En revenant près d'elle je me mis à pleurer. Je l'embrassai... Ses yeux se fermèrent puis ne s'ouvrirent plus. Je me mis alors à la secouer de toute mes forces et à crier son nom. Elle était nue par terre, sur le plancher de la salle de bain, le teint bleu... Je me penchai vers elle, je lui donna la respiration artificielle... rien à faire... aucune réaction de Marie. Tout tournait autour de moi, c'était comme si je perdais le contrôle de moi-même. J'avais maintenant de la misêre à voir tellement ça tournait et que tout devenait embrouillé. Tout mon monde s'écroulait... Je sentis une chaleur intense m'envahir puis une odeur de fumée envahir mes poumons... Pourtant il n'y avait pas de fumée nul part!

Soudain tout disparu... Je me réveillai brusquement un peu confus car tout ça n'était qu'un effroyable cauchemare. J'étais dans la grange où je m'étais endormis avec Marie. Je jetai un coup d'oeil rapide autour de moi puis je m'apperçu que tout mes sens étaient endormis. J'étais comme suspendu en l'air, comme si je volais. Je regardai autour de moi puis je vis qu'il y avait pleins de fumée partout et que la grange était en feu. Un coup de tonnerre avait surement déclenché cette incendie. Mais que faisais-je à flotter en l'air ainsi? Je regardai plus bas et je vis Marie qui pleurais et qui essayais de réanimer quelqu'un. Elle criait mon nom... Soudain je m'apperçu que la personne avait le même visage que le mien... Elle essayait tant bien que mal de me sortir de la grange. Elle me hissa finalement hors de cette grange. Elle pleurait de plus en plus ne voyant aucune réaction de ma part. C'est là que je me suis rendu compte que j'étais mort... Je la voyais qui me serrais dans ses bras et qui m'embrassait.

Soudain tout redevint noir à nouveau. Je sentis une main me caresser le visage. J'ouvris les yeux puis je vis les yeux pleins de larmes de Marie. Je me mis alors à tousser toute cette fumée asyphyxiante. Puis je vis dans ses yeux un étonnement extrême qui montrait une joie suprême. J'aurais voulu ouvrir la bouche et lui dire combien je l'aimais mais aucun son ne voulait sortir de ma bouche. Je tombai à moitié inconscient et quand je revint à moi j'étais à l'hôpital.

Un miracle qu'elle a appelée ça ma Marie. Plus de poulx et ensuite je revient à la vie. Se pourrait-il que ce soit la force de son amour qui m'aie fait revivre? Merci mon ange aux cheveux noirs et aux yeux turquoises...


Histoire fictive écrite le 16 juillet 1999 par Freak

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