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Mon Soleil

Je marchais dans le noir. Je vivais dans le noir. Ce noir, le plus sombre noir qu'il existe. Moi j'y vivais. Ce noir abrutissant, ce noir sans vie. Je ne comprenais rien mais jamais je n'avais vu autre choses. Plutôt jamais n'avais-je vu. J'étais perdu mais au moins j'avançais à petit pas, insécure mais je marchais. Cet endroit noir, sans vie, me semblait être infini. Il y faisait encore plus noir que lorsque l'on ferme les yeux.

Un jour, sans m'y attendre, un minuscule point blanc au loin, une minuscule lueure apparut. Jamais je n'avais vu une telle lueur. Au début je la croyais innateignable en raison de la distance qui me séparait de ce petit faisceau de lumière magnifique. Plus le temps passait et plus cette mince lueure s'élargissait. Après quelques temps, cette lueure éclairait maintenant l'endroit où j'étais. Un jour, cette lueur éclatante était maintenant énorme et brillait de ses rayons éclatants de couleurs, de ses rayons si rafraîchissants. Maintenant je voyais tout autour de moi. L'herbe verte, le ruisseau qui coule, les oiseaux qui chantent... il y avait tout ça autour de moi. C'était si beau, si extraordinaire. Rien d'autre n'aurait pu m'emplir autant de joie que ce magnifique soleil. Chaque fois que je le pouvais, je lui disait combien je l'appréciait. Mon soleil était toujours rayonnant et me gâtait énormément par sa présence. Plusieurs mois passèrent et ce bonheur m'envahisssait toujours. J'escaladais les montagnes, me baignait dans les ruisseaux, mangeait les fruits dans la nature, dormait sous des saules pleureurs... J'étais comblé au plus haut point!

Un jour que j'étais en pleine gratitude, je ne reçut pas en retour mes rayons de chaleurs habituels, un vent glacial me glaça le sang. Mon soleil montrait de drôles de signes. J'eux un pincement au coeur mais sans plus car ça devait être passager que je me dis. Je ne voyais pas ce que j'avais pu faire pour que mon soleil réagisse ainsi. Ça n'étais jamais arrivé auparavant. Je lui devais tout, c'est vrai, la lumière avait complètement changée ma vie! Mais il était si loin dans le ciel, que je commençais à manquer d'imagination pour attirer son attention afin de lui montrer toute me gratitude.

À peine quelques jours plus tard, alors que je faisais la baignade avec les petits canards, la lumière s'éteignit... Sans avertissements, tout disparut. L'eau dans laquelle j'étais disparu aussi. Je me mis alors à tomber dans le vide pendant une dizaine de secondes, pour enfin tomber sur un plancher dur et froid. Je n'y voyais plus rien à nouveaux. Le noir complet. Mais ce n'était rien à comparer à l'ancien noir, car après avoir connu ce qu'était la lumière, on n'endure plus ce noir atroce, ce noir qui tue, ce noir ou tout semble rien et où le vide prend toute la place. Je n'avais plus envie de me lever et de marcher. Je me couchai sur le côté en position du foetus et je fermai les yeux. J'étais beaucoup mieux les yeux fermés car au moins je pouvais revoir ce soleil resplendissant dans mes pensées. Pourquoi le soleil avait-il disparu? J'ouvris les yeux. Je n'étais plus en état de penser, je restais immobile. Des semaines complètes passèrent sans signe de vie de mon moi intérieur. Je n'entendais qu'un chorale chanter des airs tristes dans ma tête. Un tout petit effort encore et je pourrais quitter pour de bon ce foutu endroit où il n'y avait plus rien à vivre, je pourrais rendre l'âme. Je me laissais choir par terre, sans bouger. Je m'endormis quelques temps et je rêvai sans cesse à ce cadeau du ciel qui m'avait rendu visite.

Soudain, je me réveillai, me leva et me mis à courir à toute vitesse, droit devant moi en levant les bras en l'air. Il faisait atrocément noir. Je m'arrêtai de courir puis je fis sortir toute cette rage, cette peine et ce désespoir qui m'habitait, en criant le plus fort que je pus. J'arrêtai de crier puis je fermai les yeux. Une chaleur intense se fit sentir au fond de moi. Je senti cette masse d'énergie chaude monter vers le haut de mon corps. Je levai la tête vers le ciel, ouvrit grand les bras puis ouvrit la bouche. Une boule de feu sortit puis se mit à monter vers le haut, vers le ciel. Plus elle montait, plus son volume augmentait. Voilà, j'étais éclairé de nouveau. Pas tant qu'avec mon beau soleil d'antan mais c'était mieux que rien... et ça venait de moi!

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Texte dédié à Julie Noël

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