En 1938, alors que l'Europe était au bord de la guerre, Dali continua de voyager
intensivement et de s'immerger dans le travail. En janvier et en février, il participa à
l'Exposition internationale du surréalisme, à la galerie des Beaux-Arts de Paris.
Les peintures de cette époque, dont L'Énigme sans fin et Apparition d'un compotier sur une plage, marquent l'apogée de sa durable préoccupation concernant les
images doubles. Dans ces œuvres, Dali poussa le phénomène plus loin qu'aucun de ses
prédécesseurs. Se référant manifestement à Delacroix, il déclare que " les images doubles
de la période romantique n'étaient pas aussi hautement développées que celles-ci. Dans la
toile présente, la complexité de l'image est un défi à l'observateur qui doit décoder la matrice
des apparences cachées. La surface du tableau devient désormais l'équivalent visuel d'une
poupée russe ; de grandes formes en contiennent de plus petites qui à leur tour se
fragmentent en nouvelles images. À première vue, un chien semble traverser l'espace du
tableau, mais cette vision se métamorphose ensuite en une infinité de nouvelles séquences ;
la tête devient une colline, le corps, une coupe de fruits. Ces éléments se décomposent en
un visage, une femme assise, quelques amphores oubliées là.