Ce tableau indique l'évolution qui avait eu lieu dans le style de Dali depuis le début des années '30. Constrastant avec le désordre et la cacophonie de ses premières oeuvres, il est rendu avec une extrême clarté et une grande quiétude. Sa puissance hallucinatoire tire son efficacité d'un décor naturel et presque banal, peint avec une précision quasi photographique. Les cygnes et les troncs d'arbres qui sont derrière sont investis d'un sens irrationnel caché, ce qui se traduit par la répétition de ces formes comme reflets dans le lac, faisant apparaître cygnes et arbres comme des éléphants. C'est un exemple du pouvoir paranoïaque de déformation de la réalité par la force d'une subjectivité tyrannique.