La nature du Dali ressuscité fut révélée dans son Manifeste mystique de 1951, où il ébauchait la théorie de son nouveau style nommé "mysticisme nucléaire". Celui-ci désigne une investigation de la réalité fondée sur la synthèse de la fascination de Dali pour la théorie atomique, inspirée par l'explosion de la bombe atomique en 1945, avec sa foi dans la "suprême réalité" de Dieu. Ce tableau est la première expression de la tentative de l'artiste de lier les découvertes de la physique nucléaire à une thématique religieuse. Dali peint la Vierge sous les traits de Gala. Un oeuf d'autruche est suspendu au-dessus de sa tête. Il s'agit d'un symbole médiéval de la naissance de Marie, car on croyait que l'autruche couvait ses oeufs en les exposant à la lumière du soleil et sans l'intervention d'aucun autre agent. Dali prolonge l'idée de la maternité divine en représentant le corps de la Madone comme un tabernacle pour l'enfant Jésus, dont le corps, à son tour, constitue un espace renfermant le pain sacré. Dali a décrit ce tableau comme la sacralisation du Servrage du meuble-aliment : " Au lieu d'un trou dans le dos de ma nourrice, un tabernacle ". Les éléments du tableau sont suspendus dans l'espace comme des particules de matière atomique, réfléchissant la représentation dalinienne " nucléaire " de la réalité. Mais plusieurs ont un sens " paranoïaque ", preuve de la persistance de ce principe. Une
colombe se distingue dans le coquillage et les anges, à droite du tableau, se sont formés à partir des os de seiche qui sont de l'autre coté de la figure centrale Les éléments contenus dans la prédelle sont un mélange analogue de symboles paranoïaques et chrétiens. Le rhinocéros annonce la fascination de Dali pour la corne comme incarnation de la perfection formelle. Au centre, une structure en abside renferme une sphère l la même forme réapparaît dans la voûte au-dessus de la Vierge et dans le mouvement de ses mains sur la tête de l'enfant, composant également une croix. Ainsi le " mysticisme nucléaire " fut, expliquerait Dali, " purement le fruit, inspiré par le Saint-Esprit, de l'expérience démoniaque et surréaliste de la première partie de ma vie ".