L'endroit que Ding et Dong choisirent pour présenter au public leur nouveau spectacle s'appelle le Club Soda. La salle est modeste et ne peut accueillir que quelques centaines de personnes. La formule fut désignée sous le nom loufoque de Lundis des Ha! Ha!, faisant allusion à la célèbre association des Alcooliques Anonymes. Dès le début, ces Lundis attirèrent un public enthousiaste, si bien qu'il fallut refuser du monde à la porte.
Le public de Ding et Dong est relativement jeune et se situe chez les 18-35 ans. Leur public est cultivé, sinon il goûterait fort peu les plaisanteries de Ding et Dong sur Baudelaire, par exemple.
Un des buts de Meunier en mettant au point la formule des Lundis des Ha! Ha! était de permettre à toute une catégorie de talents de s'exprimer, ceux que l'on peut appeler la relève. L'avantage, c'est qu'il n'est pas nécessaire d'être connu pour y participer; en revanche, il faut du talent.
Les véritables vedettes des Lundis des Ha! Ha! sont inévitablement Ding et Dong. Malgré la qualité des autres numéros, c'est pour eux que le public se déplace. C'est à ces soirées que l'on a découvert les personnages de
La Petite Vie ou Entre deux chaises.
C'est une inspiration soudaine que nos deux comiques doivent leur nom. En effet, le nom Ding et Dong n'a pas été prémédité: il est venu par hasard, alors que Thériault et Meunier faisaient une annonce pour le Club Soda. Sur l'invitation figurait la signature suivante: "Avec vos deux cloches favorites..." spontanément, Thériault et Meunier ont ajouté: Ding et Dong.
Les vestons en peau de vache, perruques, pantalons et souliers noirs, chemises et bas blancs, les lunettes sans verres de Dong, la bedaine de Ding constituent en fait une parodie des habits à paillettes des maîtres de cérémonie des clubs cheaps.
L'humour de Ding et Dong, c'est la tendance la plus "flyée", la plus "pétée" de
Paul et Paul, pour employer les expressions de Meunier. C'est véritablement de l'humour à l'état pur. L'absurde est la caractéristique principale de Ding et Dong, c'est le triomphe de l'imbécilité et de la bêtise.
Plusieurs des expressions utilisées par Ding et Dong sont devenues des espèces de running gags. Parmi elles figurent évidemment "Tiens-toi", "Est bonne, est bonne" et l'incontournable "Est effrayante".
Chez Paul et Paul, c'était, de toute évidence, Jacques Grisé qui jouait le rôle de straight man, son humour était moins "flyé", et davantage orienté vers une satire sociale plus réaliste. Thériault, avec des numéros comme le boxeur ou le lifeguard, était la véritable vedette du trio. Son talent exceptionnel de comédien et sa manière saisissante d'entrer dans la peau d'un personnage en adoptant tous les tics en faisaient le favori du public.
Chez Ding et Dong, il s'est opéré une sorte de renversement. Maintenant, la vedette, la coqueluche, c'est Dong, c'est-à-dire Meunier; Thériault, Ding, incarnant un personnage plus agé (l'oncle), plus sage, est en quelque sorte devenu le straight man.
Le rythme de Ding et Dong est un des clés de leur succès. Rapide, trépidant, essoufflant même, qui laisse à peine le temps de rire au public.
À la suite de leur succès des Lundis des Ha! Ha!, Ding et Dong ont enregistré un album intitulé: "Ding et Dong en vie", traduction libre de live, il va s'en dire. Ils y ont regroupé les meilleurs numéros des Lundis, privilégiant évidemment ceux où le comique visuel était secondaire. Le disque a connu un succès considérable, puisque plus de soixante-quinze mille copies ont été vendues en quelques mois à peine.
Malgré le succès énorme, ils abandonnent les lundis des Ha! Ha! en janvier 1984 pour partir en tournée avec leur spectacle qui connut un succès triomphal.
Ils travaillèrent ensuite au scénario de
"Ding et Dong le film" qui fut un des plus gros succès du cinéma québécois avec "Les Boys", C'ta ton tour Laura Cadieux" et "Elvis Gratton 2"
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