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L'insigne royal

Chapitre Deux



Deux mois s'étaient écoulés depuis le retour sur Terre de Son Goku. Octobre refroidissait et colorait à présent la Capitale de l'Ouest, où Végéta s'entraînait plus que jamais, utilisant à fond sa salle de gravité. Il ne se reposait qu'une fois à bout de force, dormait peu et mangeait plus qu'auparavant. Bulma tentait de le convaincre de ralentir un peu le rythme, mais les Saïyens sont bornés lorsqu'il s'agit de devenir plus fort et leur Prince était un champion de l'entêtement.

Pendant ce temps, la relation amoureuse de Bulma et Yamcha se détériorait.

Ils n'avaient jamais vraiment formé un couple heureux et paisible, mais depuis quelques temps - l'installation de Végéta à Capsule Corporation... -, les disputes semblaient se multiplier. Il suffisait que Yamcha en regarde une autre pendant plus de deux secondes et demi ou qu'il oublie de dire à Bulma combien elle était ravissante aujourd'hui, pour que la jeune femme se fâche. Bien sûr, elle était souvent celle qui commençait les disputes... C'était dans son tempérament et ces temps-ci, Yamcha lui tapait facilement sur les nerfs.

Mais elle l'aimait toujours et savait bien qu'elle l'engueulait pour rien la plupart du temps. Alors ils ne rompaient pas.

~~~

C'était un vendredi et tout le monde sortait, mis à part Végéta. Les parents de Bulma allaient à un souper officiel quelconque, pendant que leur fille et son petit ami profitaient d'une soirée d'amoureux. Ils ne s'étaient pas disputés une seule fois en une semaine - un miracle - et la nuit s'annonçait parfaite. Fraîche, sans nuage, une douce brise soufflant à peine, la pleine lune...

Seul dans l'immensité de Capsule Corporation, Végéta termina son entraînement un peu plus tôt que d'ordinaire afin de profiter du calme. Il savait bien qu'il forçait un peu trop, mais sa fierté lui interdisait de l'admettre. De telles soirées lui permettaient de se reposer tranquillement.

N'ayant aucun goût pour la télévision ou les livres, il s'attarda longuement dans la cuisine, la vidant à moitié, puis se dirigea vers l'une des petites salles de bain.

C'était fou ce qu'il y avait de pièces inutiles, dans cette maison. Environ vingt chambres, et seulement six étaient utilisées. Une dizaine de salle de bains et seulement deux étaient connues de ceux qui ne venaient pas souvent. Végéta n'aimait pas la profusion de shampoings, de savons, de liquides et de poudres de toutes sortes dans ces deux pièces, aussi en utilisait-il une autre, plus petite certes, mais toute aussi fonctionnelle.

Il prit donc sa douche (AN; non, pas de détails!), puis se vêtit et décida de retourner manger un peu.

Il s'empiffrait de fraises lorsqu'il entendit la porte principale claquer, puis les pas vifs et familiers. Bulma était de retour et pas de très bonne humeur.

Végéta regarda l'horloge de la cuisinière. 11:23. Il était donc encore assez tôt.

Puis elle surgit dans la cuisine, l'air furieuse, ses cheveux défaits. Ils avaient poussés en deux mois et elle avait abandonné son afro pour les laisser libres dans son dos.

- Tu as mangé mes fraises! s'écria-t-elle, choquée.

Le Saïyen haussa des épaules. Il n'y avait pas pensé, à vrai dire, bien qu'il sachât que la jeune femme était sur-protectrice au sujet de ses précieuses fruits... Mais pas question de s'excuser! Il attendit donc la tirade habituelle sur le bien-d'autrui-et-les-hommes-sont-des-salauds-allez-tous-au-Diable, qui suivait généralement une soirée gâchée, mais elle ne vint pas.

Bulma s'était écroulée sur une chaise près de lui et elle pleurait. Sanglotait. Elle ne dit rien, ne fit aucun reproche, ni envers Yamcha ni envers Végéta, mais ses larmes étaient pire, dans un sens.

Végéta demeura immobile, contemplant la madeleine en silence. Ses doigts portaient la dernière fraise à sa bouche, mais au dernier moment il se ravisa et la déposa sur la table. Sans bruit, il se leva et partit. Bulma ne sembla pas le remarquer, car elle ne bougea pas, pleurant toujours.

Le lendemain, lorsqu'ils se croisèrent dans un couloir, elle ne mentionna pas son geste, mais son sourire éclatant en disait plus que des mots. Végéta fit semblant de ne rien voir, à son habitude.

~~~

Un autre mois passa. Bulma et Yamcha s'étaient réconcilliés, comme toujours. Végéta s'entraînait, comme toujours. Il n'avait toujours pas atteint son adjectif premier; devenir Super Saïyen, mais Bulma sentait que sa force augmentait considérablement. Il suffisait de voir le visage de Yamcha lorsqu'il croisait le Prince...

Ce jour-là, un épais tapis de nuages recouvraient la ville, bas et gris, mais d'apparence douce comme de la ouate. On sentait déjà la neige du lendemain et les enfants étaient sur-excités.

Bulma soupira en regardant les branches dénudées se balancer doucement au gré du vent, puis ses yeux retournèrent vers les contrats qu'elle devait signer. Mais depuis quand s'occupait-elle de paperasse?! Frustrée, elle repoussa violemment les papiers qui s'envolèrent. Elle les observa se poser lentement sur le plancher, puis attendre d'être ramassés.

Une minute passa, elle se résigna et se leva. Les feuilles, en guise de vengeance, s'étaient dispersées au travers de la pièce et Bulma dut se promener le dos courbé, grognant.

Elle allait saisir la dernière feuille, qui s'était sauvée vers la porte, lorsqu'une main la lui tendit. Surprise, elle commença un "merci" qui ne se termina pas, tant elle fut surprise.

Végéta se tenait dans l'embrasure de la porte, son sourire habituel aux lèvres. Mais il y avait quelque chose d'autre... Pour la première fois depuis des mois, Bulma crut voir une joie sincère dans les traits princiers.

- Déjà sorti? T'as cassé les commandes ou quoi? demanda-t-elle, légèrement moqueuse.
- Il est passé l'heure de manger, signala Végéta. J'ai faim.
- Bon... J'imagine que ça peut attendre...

Elle jeta 'accidentellement' les papiers dans la poubelle, avec un clin d'oeil complice pour l'autre. Végéta roula des yeux, mais son sourire persistait.

- Eh bien, tu as dû avoir du bon temps! commenta Bulma alors qu'ils se rendaient à la cuisine.
- Un bon entraînement, corrigea-t-il.
- Ah... C'est bien.

Il avait déjà la tête dans le réfrigérateur lorsqu'une idée traversa l'esprit de Bulma. Puisque Végéta était de bonne humeur - ce qui était rare -, autant en profiter... Elle le tira loin de 'la boîte à nourriture', souriante.

- On sort ce soir! annonça-t-elle. On va dans un buffet, ça va te changer un peu.
- Je ne mets pas de costume de penguin, avertit le Saïyen, méfiant.

Il se souvenait bien de ce dont Yamcha avait l'air dans un tuxedo, lors d'un souper officiel, et n'avait aucune envie de se ridiculiser pareillement. Bulma secoua la tête, amusée.

- Tu n'as qu'à prendre une douche et mettre des vêtements propres, ça va aller. Je vais me changer aussi...
- Bon, mais vite, j'ai faim.
- A vos ordres!

Elle lui pinça gentiment la joue, s'éloignant en s'étirant longuement. Il était habitué à ce genre de provocations qui ne voulaient rien dire et cette fois encore, ne dit rien et alla se doucher.

~~~

Végéta terminait son dix-septième bol de riz lorsque Bulma se décida à lui dire qu'il en avait des grains plein la figure. A cette nouvelle pour le moins humiliante, il se contenta de la fixer, refusant de s'abaisser à s'essuyer la figure, tout contrit, devant tous. Devant elle. Elle rit en le voyant figer, puis étira son bras et retira gentiment tous les grains blancs, comme s'il était un enfant.

Il s'assombrit dangereusement.

- Ne refais jamais ça, dit-il d'une voix sourde. Jamais.

Elle éclata de rire et il se renfrogna, ce qui aggrava le fou rire de Bulma.

- Dé... Désolée mais... T'es trop drôle!
- Je ne suis pas drôle.

Il croisa les bras fermement, frustré pour de bon. Bulma cessa de rire, mais un large sourire persista.

- Allez, relaxe un peu! lança-t-elle. Il n'y a pas que manger et s'entraîner dans la vie, tu sais.
- Dormir, aussi.
- ... Je vois...

Végéta esquissa un sourire moqueur, signe qu'il ne lui en voulait pas vraiment.

- Quoi d'autre, alors? demanda-t-il, entrant dans le jeu.
- Les amis, suggéra la jeune femme en haussant les épaules.
- L'amour et les petits oiseaux? Non merci, perte de temps. Faiblesse.

Le soudain raccourcissement des phrases amusa Bulma.

- De toute façon, qui voudrait d'un fou comme toi, qui ne pense qu'à bouffer et à être plus fort?

Les muscles faciaux de Végéta se crispèrent légèrement mais il se contenta d'engloutir une autre portion de fruits de mer.

- Avec un caractère pareil en plus... Impoli, orgueilleux, egocentrique...

Il fronça les sourcils, vida un verre d'eau d'un trait et s'attaqua à un morceau de porc dégoulinant de sauce.

- Qui n'est pas capable de dire merci ou s'il-vous-plaît...
- Ça suffit, grogna-t-il. Tu n'es pas Miss Perfection non plus.

Bulma fit claquer sa langue contre son palais, amusée plus qu'insultée. Ils poursuivirent cette discussion pendant quelques minutes, échangeant les répliques directes sans même monter le ton.

Après un moment, Bulma éclata de rire et Végéta ne put réprimer un sourire.

- Je retire ce que j'ai dit, fit-elle. Tu es charmant quand tu veux.
- Ne va pas répéter ça à qui que ce soit, avertit le Saïyen, soudain sérieux.

Elle sourit, malicieuse, mais il savait qu'elle ne dirait mot. Satisfait, il se remit à manger à toute vitesse.


Yamcha observa le couple attablé, de l'autre côté de la vitrine. La jeune femme était exceptionnellement belle, ses yeux étincellaient et elle riait de bon coeur. L'homme avait une apparence inhabituelle, mais il possédait un charme indéniable et semblait apprécier la présence de sa compagne. "Je le savais bien... Elle n'en a que pour lui depuis près de deux ans..." Il ne bougea pas alors que Bulma essuyait la bouche du guerrier avec sa propre serviette de table, alors que le guerrier ne dit rien en retour, ni merci ni va te faire voir.

"Je l'ai perdu..."


Pour les fraises, c'était un parallèle avec une fic anglaise de que j'ai écrit, dans laquelle Bulma adore les fraises (mais c'est basé sur quelque chose qu'elle a dit dans le manga!). Je me suis juste amusé un peu.

Chapitre Trois

Fanfics
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