Article paru sur Canoe le 19 septembre 2000

Daniel Boucher est vraiment parti pour la gloire. Depuis la sortie de son CD — il y aura un an en octobre — l'ascension est constante, presque fulgurante, et il est tout à fait prêt pour la suite.

Il prépare même une petite tournée en France au printemps. Et s'il s'est fait à l'idée d'être reconnu et arrêté dans la rue, il avoue que, cet été, il lui a fallu s'adapter à cette nouvelle notoriété.

Maintenant qu'il comprend que sa "vie est en train de basculer complètement", c'est mieux intégré.

"J'aime ça. Je suis encore étonné. C'est encore nouveau", raconte-t-il, modeste.

Il peut difficilement souhaiter meilleur sort, le jeune homme dont les spectacles attirent des foules qui connaissent ses chansons par coeur, mimant même à la perfection les gestes de ses clips. Pourtant, il y a aussi des irritants.

"Je ne fais pas partie de ceux qui ont un coup de main de la radio", lance-t-il en se demandant ce qui dicte la programmation.

Il a du mal à comprendre les compartimentations. "On fait tous la même chose", lance-t-il, outré en signalant néanmoins que "Silicone" commence à tourner à CKOI.

L'album continue son petit bonhomme de chemin, le spectacle est passablement rodé et la complicité avec les musiciens est établie.

Fin septembre, il sera quelque part en Gaspésie demain "tout seul sur le bord d'un lac. J'apporte mes papiers, mes amplis, ma guitare". Et aussi sa table tournante et les disques qu'il préfère. "Il faut que je retrouve toutes mes influences".

Sa retraite de six semaines sera cependant entrecoupée d'un ou deux sauts de puce dans la grande ville.

Mais ce temps d'arrêt devrait lui permettre de rattraper toutes les idées qu'il a griffonnées ici et là. Car c'est là sa seule discipline, dit-il, et sa méthode d'écriture.

"Tu vis. Il t'arrive des idées. Il faut juste prendre les idées quand ça passe. Y peut être quatre heures du matin, tu l'écris pis tu peux dormir en paix jusqu'à midi, pendant que les autres travaillent, toi, ta journée est faite."