Par Véronique Juneau pour Showbizz.net
Article paru le jeudi 13 juillet 2000 (Festival d'Été de Québec)
Charlebois aura électrifié la place précédemment habitée par la révélation de l'heure, et j'ai nommé Daniel Boucher.
Il faut dire que je me suis d'abord porté volontaire pour cette mission parce que j'en avais justement assez de voir mes copines chroniqueuses défaillir niaisement chaque fois qu'il était question de Daniel Boucher. L'une d'elles, complètement gaga, a même poussé l'étourderie au point de lui avouer sa flamme. La pauvre ! Qu'il ait de la gueule, soit ! Du charme à revendre, j'en conviens aussi. Mais de là à ensorceler férocement, faut pas pousser.
Et bien ! C'est difficile, mais je vais l'admettre. J'ai aussi craqué. Même en sachant pertinemment qu'il y avait danger, je me suis laissé prendre au jeu. En fait, ce petit futé a surtout mis dans sa poche la gente journalistique. La foule est plutôt restée tiède. Polie, mais tiède. Il est vrai que son répertoire blues-rock sort carrément des sentiers battus même s'il traîne sur son dos l'héritage de Richard Desjardins et de Dédé Fortin.
Daniel Boucher, la révélation. Daniel Boucher, l'artiste vrai. Le poète urbain. Le gars du peuple. Depuis quelque temps, c'est tout ce qu'on entend. J'ai cherché avant de le croiser sur scène, mais sans trouver. Même en connaissant l'album, je n'y arrivais pas.
Mais une fois sur scène, j'ai compris. Daniel Boucher, c'est autre chose. Un vrai poisson dans l'eau. Une aisance du tonnerre et tellement de cran. Le pari avec le public n'est pas gagné, mais la presse va certainement lui servir de catalyseur. Il a le talent. Il ne lui reste que le temps.