Règle n°1 : Crime original, de façon à intéresser le lecteur.
Règle n°2 : Le criminel doit apparaître raisonnablement tôt dans l’histoire. Même si le but de l’auteur est de cacher son identité.
Règle n°3 : Se montrer rigoureusement honnête. Tous les indices doivent être connus du lecteur.
Règle n°4 : Le détective doit s’efforcer de capturer le criminel, qui, lui, doit tout faire pour échapper aux conséquences de son acte.
Toute coïncidence est bannie.
- Les problèmes qu’affrontent les personnages doivent avoir suffisamment d’importance pour intéresser le lecteur.
- Chaque personnage principal doit jouer son rôle jusqu’au bout.
- Tous les personnages doivent faire face à leurs problèmes et réagir aux événements.
Prendre une bonne intrigue, lui donner du mouvement, par dessus tout de l’action.
Faire en sorte que le sujet nous touche, et écrire de notre mieux.
Dans quelles conditions écrire?
- Travailler tous les jours, ne serait-ce qu’une heure ou deux. Qu’importe la façon dont on se sent. Que l’on ait envie d’écrire ou non. Car il n’y a aucune différence entre le travail effectué un jour soi-disant d’inspiration et celui produit lors d’une journée de blocage.
- L’intrigue doit se développer à partir des personnages, et non l’inverse. Elle peut changer lorsque les personnages évoluent, s’étoffent.
- Effectuer une liste des divers noeuds de l’intrigue, des idées-clefs, des indices. Et faire en sorte qu’ils interviennent au bon endroit, dans le cours du texte.
- Ce sont les détails justes, le soucis du réalisme, qui font que le lecteur s’intéresse à une histoire.
D’où viennent les idées?
- Un incident, une phrase étrange, une situation imagée, une image.
- Un titre, une idée clef, une coupure de presse.
- Background des personnages. Début d’un dialogue, d’un monologue.
- Un personnage hors du commun.
Commencer une histoire.
- Faire un casting des personnages, avec des descriptions physiques et psychologiques, qui servent de points de repères.
L’intrigue, l’atmosphère, le décor, le suspens et l’action, évoluent à partir des personnages.
- Un personnage en relation à son environnement. Une personne dans un endroit. Dont l’atmosphère suggère une tension émotionnelle, ce qui donne naissance à un 2ème personnage. ( Effet boule de neige des idées, qui s’imbriquent les unes dans les autres. )
- Démarrer avec 2 personnages, pour qu’il y ait conflit. Leur attribuer un folklore, qui détermine le décor de l’histoire, ou la psychologie des héros.
- Créer un fichier d’idées, dans lequel on puisera.
- Répondre aux questions : QUI? POURQUOI? COMMENT?
Quelques auteurs célèbres :
Fredric Brown :
Une intrigue se bâtit par ajout successif d’idées, à partir de n’importe quoi : un personnage, un thème, un décor, un simple mot. En s’ajoutant, les divers éléments finissent par former une histoire.
Hillary Waugh :
Les histoire peuvent mettre en avant le suspens, l’action, le dialogue, l’atmosphère, ou le drame.
Dana Lyons :
Avant de commencer une histoire, savoir comment elle va finir. Il peut y avoir autant d’intrigues entre le début et la fin, l’écriture est plus facile si on sait où on va.
Edward Hoch :
Longueur idéale pour une nouvelle policière : entre 25 et 50 000 signes, permettant une exposition du problème.
- Une enquête.
- La découverte d’indices et de faux suspects.
- La solution finale.
Ne pas parsemer l’intrigues d’indices qui sautent aux yeux du lecteur. Les insérer de façon subtile. ( Comme John Dickson Carter. )
L’écriture d’une nouvelle doit être un plaisir. Si on ne prend pas de plaisir à l’écriture, il y de fortes chances pour que les lecteurs n’en apprécient pas la lecture.
Choisir un personnage. Le placer dans une situation inhabituelle - voire bizarre - avant de l’en sortir, en se servant de son ingéniosité plutôt que de la chance.
Le coupable doit être quelqu’un de difficile à découvrir. Il faut parvenir à détourner l’attention du lecteur et sélectionner un des personnages importants que le lecteur n’a pas inclus dans sa liste.
Création d’un synopsis complet, facilitant la rédaction d’une histoire
1- Choisir une idée ( pour une nouvelle ); 2 à 3 pour une novella. Une demi-douzaine d’idées principales, et une douzaine d’idées secondaires pour un roman.
2- Définir l’atmosphère de l’histoire et le genre.
S'il s'agit d'une enquête, inclure un ou plusieurs meurtres, des indices, des événements mystérieux, des personnages suspects, des coups de théâtre.
Trouver un début frappant, et placer les personnages dans les pires ennuis, qui s’accentuent jusqu’à la fin, au moment où l’affaire sera résolue.
Faire un plan détaillé de tous ces événements et concepts de base.
Chaque point soulevant plusieurs questions, y répondre, en collectionnant les possibilités. Ce qui amène souvent de nouvelles idées.
Lorsque l’on est bloqué par un passage, ne pas s’énerver dessus. Se ressourcer en revenant en arrière, pour éclaircir d’autres points laissés de côté.
Classer les notes prises par genre :
Situation de base.
Développement du récit.
Notes concernant les personnages.
Le background.
La fin.
Matériau de recherche.
Début.
Coups de théâtre.
Obligations...
3- Ceci fait, arrangez vos notes dans un ordre narratif
Certaines d’entre elles ne seront peut-être plus nécessaires, ou devront être modifiées.
Après ce travail d'épuration, commencez la rédaction du récit à proprement parler.
Prendre notre note sur le début, le rédiger, jeter la note à la poubelle, et continuer avec les autres fichiers de notes.
Intrigue et atmosphère
- LE DECOR : La couleur locale. Définir le lieu de l’intrigue, et lui donner une âme, qui colle aux personnages ( = ATMOSPHERE ). Rendant lieu et personnages indissociables. Donner l’impression que l’histoire ne pourrait se dérouler ailleurs.
En creusant à fond le décor et l’atmosphère, ( ce qui demande des recherches sur le lieu choisi ), on trouve souvent des tas d’idées à exploiter.
! Mais dans une intrigue à suspens, ne pas surcharger le récit de ce BACKGROUND. Sinon on lasse le lecteur. Il ne doit pas dépasser plus d’une page, voire un paragraphe ou deux. Ou alors disséminer le background en morceaux, à travers le texte.
L’auteur doit être sensible au background qu’il a choisi. Il doit ressentir l’atmosphère qui s’en dégage.
- LE BACKGROUND : endroit où divers personnages sont interrompus dans leurs activités normales par l’apparition de quelque chose d’anormal. Un contraste qui crée le suspens. Mais pour que le suspens soit maintenu, le background doit devenir aussi solide que l’action est fluide.
Le background est la crédibilité qui rend l’événement étrange encore plus bizarre, lorsqu’il survient et, paradoxalement, d’autant plus crédible.
! Le background et l’action doivent être mêlés, pour éviter les temps morts. Pour cela rien ne vaut l’utilisation vivante des personnages.
Etudier les films pour l’utilisation du background. Ils fourmillent de détails à exploiter. Même au niveau dont parlent les gens, selon leurs professions, ou l’endroit où ils vivent.
- Penser à inclure quelques lignes de dialogue dès la 1ère page. C’est une sorte de repère pour le lecteur, lui indiquant que l’action est imminente.
- Montrer au lieu de raconter. Cela implique de l’action. Raconter ne donne que des explications et ne devrait pas être.
- L’ATMOSPHERE, utilisée judicieusement enrichit le récit. Trop utilisée, elle le noie dans un magma sentimental.
- L’atmosphère est une distorsion pour créer un effet. Elle joue sur les émotions des personnages, et donc du lecteur. Le héros y est particulièrement sensible.
- Elle contribue au suspens, et tout comme le background, à l’action.
- Une atmosphère est plus forte lorsqu’on se sert des contrastes.
- Plus l’exploitation des sens est variée et profonde, meilleur est le récit.
- Un suspens qui va droit au but est généralement plein d’atmosphère.
- Les ouvrages destinés à un public féminin sont souvent plus riches en atmosphère que les autres, avec cette luxuriante et étrange sensation d’une horreur qui rôde.
Création des personnages
- Règle de trois : lors de leur 3 premières interventions, poursuivre subtilement le processus d’identification.
- Bien mêler les ingrédients à l’intrigue, pour mieux définir les personnages, sans pour autant ralentir l’action.
- Pour définir une humeur, un trait psychologique, etc., éviter d’être trop direct. Essayer de formuler quelque chose qui confère une certaine atmosphère au passage que l’on écrit.
Ex : Janice se redressa et mit le drap sur sa tête.
Plutôt que : Janice était une jeune fille très timide.
- Créer des personnages crédibles, ni trop méchants, ni trop bons, courageux...
- Eviter d’attribuer aux personnages des objets trop typés. Genre la pipe de S. Holmes, le Jazz, les orchidées, l’alcool, qui ont déjà servi de nombreuses fois.
- Au lieu de décrire une personne physiquement, ce qui est souvent brutal dans une histoire, la décrire à travers une action, qui définit à la fois son physique et sa personnalité. Cela donne plus de vivacité.
Ex : Une jeune femme sortit d’une des cabanes pour jeter l’eau grisâtre de sa vaisselle. Elle demeura un moment, immobile, le récipient à la main, à m’observer.
Au lieu de détailler cette femme, qu’on sait pauvre, fatiguée et hostile.
Il vaut mieux décrire un personnage en parlant de sa façon d’agir, de son humeur, de ses traits psychologiques, plutôt que de décrire son physique. Ainsi le lecteur le cerne mieux, et se fait une idée lui-même de ce à quoi ressemble le personnage.
- Comme c’est le héros de l’histoire qui voit les personnages, faire de son mieux pour les décrire à travers ses yeux, en fonction de sa propre personnalité. Ce qui approfondira aussi notre vision du héros.
-- Phase technique où Hemingway excellait : Lorsque des prisonniers espagnols arpentent une route, il décrit la route et les conditions météorologiques. Détails qui révèlent en fait la personnalité et l’humeur des prisonniers.
Créer son style
- Etre précis dans tous les domaines. Par ex. dire qu’un personnage est effrayé ne suffit pas. Il vaut mieux explorer la physiologie de la peur. En sélectionnant quelques symptômes, pour les essayer au personnage : bouche sèche, coeur affolé, circulation du sang dans les veines...
- Connaître son intrigue par coeur, et la raconter le plus clairement possible. Ne jamais commencer une histoire sans en connaître la fin.
- Bien se documenter sur le background que l’on a choisi, afin d’être le plus réaliste possible. Eviter cependant d’en faire trop, ce qui finirait par ennuyer le lecteur.
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