DAVID DUCHOVNY FAN CLUB

Titre original : Zoolander

Réalisé par: John Hamberg - Ben Stiller

Scénario : John Hamburg, Drake Sather

Studio/Distributeur : Paramount Pictures

Lieux de tournage : USA

Avec : Ben Stiller (Derek Zoolander), Owen Wilson, Milla Jovovich, Will Ferrell, Vince Vaughn; David Duchovny, Jerry Stiller, Christine Taylor, David Bowie, AndyDick, Fabio, Lenny Karvitz, James Lance Bass.

L'histoire : Derek Zoolander est le mannequin masculin du moment. 3 années de suite il fut récompensé du titre "Top Model of the year". Totalement chouchouté par son agent, coloc de 3 autres folles de la mode, Zoolander fait l'admiration de tous, des marques au grand public. de tous sauf de son père et de ses deux frères, et surtout d'une journaliste du Time qui fait de lui le plus bel idiot de l'année. Et surtout Hansel qui le concurrence vivement avec sa blondeur et ses airs de baba cool surfeur. Mais voilà, dans la lointaine Malaisie, un nouveau Gandhi sème la panique chez les princes de la Haute Couture, qui ne pourront plus exploiter les enfants dans leurs usines. Un complot est envisagé pour l'assassiner lord d'un défilé à New York. On "programme" Zoolander pour être son bourreau.

Info : Dans ce film DD à un petit rôle. Zoolander était un des films événements de la rentrée. Le succès ne fut pas au rendez-vous, et ses 40 millions de $ de recettes ne suffiront pas à entraîner un phénomène zoolanderien. Pourtant Stiller, depuis Mary à tout prix est un des comiques les plus appréciés du public américain. L'an dernier avec Keeping the fait et le hit Meet the ârents, il a confirmé son impact. En tant que réalisateur il est responsable du générationnel et culte Reality Bites, du flop noir avec Jim Carrey, The Cable Guy; son personnage de Zoolander provient d'un délire qu'il a inventé lors d'une cérémonie de remise de prix. Pour ce film, il s'est adjoint un casting éclectique. Owen Wilson est l'acteur fétiche de Wes Anderson (Rushmore) avec qui il a écrit Bottle Rocket et The royal Tenenbaums. On l'a remarqué chez Michael Bay et face à Jackie Chan. Il était déjà de l'aventure du Cable Guy. Will Ferrell est un des membres principaux du Saturday Night live, se moquant assez souvant d'Elton John, Saddam Hussein, et George W.Busqh. On l'a aussi vu chez Austin Powers. Milla Jovovich est top model et actrice. La star de L'Oréal et l'ancienne compagne de Besson (pour qui elle fut sa Jeanne d'Arc) a été remarquée chez Wim Wenders, Spike Lee, Richard Attenborough, Michael Winterbottom et Bob Rafelson. Enfin Jon Voight - Oscar, Golden Globe et Prix d'interprétation à Cannes en 78 - était cette année dans Pearl Harbor et Lara Croft. On note les apparitions de Claudia Schiffer, Véronica Webb, Tom Ford, Tommy Hilfiger, David Bowie, Cuba Gooding Jr, Christian Slater, Lenny Kravitz, Natalie Portman, Fabio, Stephen Dorf, Sandra Bernhardt, Donald Trump, Garry Shandling et David Duchovny dans la meilleure scène du film.

VICTIME DE LA MODE

"La vie ne se réduit pas à être un très bel homme, et j'entends bien trouver à quoi elle rime" Le personnage Derek Zoolander est une parodie de mannequin et le film Zoolander est une parodie censée être comique. Le film est parfois drôle et se moque sans détours du milieu de la mode et du mannequinat, comme l'ont essayé vainement Altman (Prêt-à-Porter) ou Arcand (Stardom) avant lui. Mais la comédie de Ben Stiller manque de férocité, de second degré, de profondeur. Si bien qu'on assiste à un spectacle superficiel, une histoire trop simple. Pourtant ça commence bien, avec ces grands couturiers (Karl Lagerfeld en chef de bande) qui complotent contre une sorte de Gandhi qui veut stopper le travail des enfants. Crime de lèse capitaliste. On frôle l'esprit Guignol & World Cie. Mais ça s'arrête là. Les top models sont bêtes et gentils, adolescents attardés, et sans aucun intérêt. Zoolander symbolise presque une dégénérescence, un dérivé "fin de race". Et les grands couturiers semblent cupides, capricieux, laids. La confrontation des deux univers n'est pas assez valorisée pour mettre du relief dans cet humour plat. Trop caricatural. D'autant que la réalité est loin d'être celle décrite par les scénaristes : les créateurs de mode sont des pantins aux mains de grands groupes internationaux, qui n'apparaissent nulle part ici. Cela manque de crédibilité...? Oui et non. Si on voit Zoolander sous le simple aspect de la comédie, on devrait ne pas s'intéresser à la réalité. Le premier tiers va assez loin : cérémonie de palmarès ratée, jeux de mains qui tourne mal dans une station à essence, ... la crétinerie repousse ses limites. Il y a une sorte de jubilation qui naît, à la Farelly, mais qui retombe très vite. Contrairement à Austin Powers, dont Stiller s'est inspiré sans honte, Zoolander ne va pas dans l'extrême outrancier, n'a aucun partenaire à sa hauteur, et se retrouve seul à s'épuiser pour nous faire rire. Là où Austin Powers affiche grossièrement le pastiche des James Bond, Zoolander manque de référence et lasse à force de s'imaginer un script original. Passé le premier tiers du film, tout s'essouffle, et souffre de séquences clichées. Si Mike Myers reprenait à son compte les années 60 pour faire une sorte d'extra-terrestre en territoire inconnu façon Hibernatus, Ben Stiller plonge son personnage dans un mauvais remake des années 80 et conçoit son top-model comme s'il avait fabriqué un Big Jim plastique, unidimensionnel et politiquement correct. Il n'y a rien de sulfureux, de pervers ou de dépravé. C'est propre. Trop. Regrettable quand on sait de quoi est capable cet acteur. Il le prouve d'ailleurs dans une scène vers la fin où deux Tops se retrouvent face à un Mac couleur mandarine. Les deux ne savent pas comment utiliser cette machine et se retrouvent aussi cons que les deux singes de 2001 L'Odyssée de l'espace. La fracture numérique en une scène. Dommage que ce malin génie ne soit pas plus présent dans le film.

Classement anglais : G (langage offensant, violence)

Un lien vers un site anglais consacré au film : http://www.zoolander-movie.net/

Film sortie aux USA : 29 septembre 2001

Film sortie en France : 5 janvier 2001

Sortie en France en DVD en décembre 2002: Zone 2/Tous Publics/89 mn (1 H 29)