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Le secret des rêves enfin résolu!

Pourquoi rêvons-nous? À quoi servent ces images et ces sons qui envahissent soudain notre cerveau? Aujourd'hui, la science, avec des thecniques modernes, apporte un début d'expliacation. Michel Jouvet, membre de l'Académie des sciences, médaille d'or du CNRS publiait récemment un nouveau livre, Pourquoi rêvons-nous? Pourquoi dormons-nous? (Éditions Odile Jacob) dans lequel il apporte un regard nouveau sur les rêves.

Michel Jouvet est avant tout l'homme par qui le sommeil paradoxal (SP) est arrivé. Le SP, c'est ce moment de la nuit si particulier durant lequel survient le rêve. Récemment, l'Express consacrait un long dossier au rêve et à Jouvet. De l'activité du cerveau durant la nuit, on ne savait pas grand-chose. Si l'on considère que ce cerveau contient 500 milliards de neurones et un million de milliards de synapses, on avouera que le sujet est complexe. Mais voilà que jouvet démontre qu'il existe une phase particulière entre éveil et sommeil, et que durant cet épisode, il règne une vie insoupçonnée t`res active qu'on pourrait désigner par un cerveau en folie dans un corps abondonné. Avec, phénomène étonnant, note l'auteur, une absence totale d'activité musculaire.

De nos jours, grâce aux techniques modernes, on analyse le rêve, on le dissèque, on étudie sa signification symbolique. On est capable de cerner tout ce qui se passe au niveau cérébral durant un rêve. À l'état d'éeil, les ondes émises ressemblent à des vagues de petite hauteur se sucédant rapidement. Lors du sommeil profond,les vagues déferlent, gigantesque, mais en nombre plus restreint. Ce qu'on peut appeler un océan neuronal, dans lequel éclate soudain un coup de tonnerre, le SP qui frappe brutalement.

On peut «lire» les rêves

Le cerveau se met alors à émettre des ondes rapides, notamment les ondes beta, caractéristiques de l'éveil actif, révélant une activité cérébrale intense. Il est même possble d'étudier le sommeil d'un patient, de «lire» son rêve, et de dire: dans ce rêve, il a faim, dans cet autre, il est en état de désir, ici, il est en colère et l'à il se sert de sa main droite. Quant à savoir ce qu'il faisait de cette main, c'est une autre histoire, l'intimité secrète du dormeur est inaccessible, mais pas pour toujours, car les techniques s'ajoutent, se complètent, s'affinent. Ce qui a été possible pour le sommeil le sera peut-être bientôt pour le rêve.

Selon le Dr Jean-Pierre Changeux, neurobiologiste et professeur au collège de farnce, toutes nos activités mentales, quelles qu'elles soient, vont devenir petit à petit transparentes et si on commence à pouvoir les identifier, on pourra aussi les manipuler.

Cela dit, il faut savoir que le SP ne sert pas qu'aux rêves, il entretient les circuits de neurones, notamment ceux qui sont rarement utilisés dans la journée, soit une sorte de révision quotidienne.

Cette théorie cependant, comme beaucoup d'autres, présente un inconvénient majeur si l'on conmsidère qu'aucune n'a été confirmée expérimentalement. Donc, il n'existe pas de preuve, même si chacune propose «sa» vérité. Comme le dit Toré Nielson, psychiatre et responsable du laboratoire du rêve à l'hôpital Sacré-Coeur de Montréal: personne ne cherche une explication unique à létat d'éveil, alors pourquoi n'en serait-il pas de même pour le sommeil, pourquoi n'aurait-il qu'une seule solution?

Un sourire qui n'est pas un sourire

Par exemple, chez un nouveau-né qui passe la moitié de son sommeil en SP (contre un cinquième seulement pour la population adulte), il n'est pas question de rêver, mais plutôt d'inscrire dans le cerveau les caractéristiques de l'espèce humaine. Durant cette période- et uniquement à ce moment-là- le nourrisson se livre à toute une série de mimiques faciales (étonnment,dégoût, colère, amusement), sous l'oeil émerveillé des parents qui le voient souvent sourire en rêvant, croient-ils.

En réalité, ce qui ressemble à un sourire n'est qu'une contraction musculaire stéréotypée, propre à l'espèce humaine. En fait, le bébé essaie, en quelque sorte, toutes les exprwssions des sentiments humains, sans en connaître la signification. Mais à partir de quand commence-t-il à rêver? Selon le Dr Antonio Zadra, psychologue à Sacré-Coeur, la question demeure très contrversée. Ainsi, à deux ans, un cauchemar est uniquement la manifestation d'un état anxieux, une émotion pure, une peur panique sans élément visuel.

Même à trois ans, le contenu onirique demeure très pauvre, avec une série d'images fixes, sans histoire ni interaction personnelle. Entre cinq et sept ans, les récits qu'en donnent les enfants commencent à prendre une certaine consistance, avec des mouvements physiques, des changements de lieu, des personnages imaginaires. Mais, pour le Dr Zadra, la représentation de soi, les interactions sociales, les sentiments ou les pensées attribuées à d'autres, n'apparaissent en général qu'à partir de sept ans.

Il faut aussi savoir qu'on rêve pas toujours pendant le SP. Celui-ci serait plutôt un cadre, un écran sur lequel passeraient des images, soit le rêve. Mais l'écran peut être allumé sans qu'il y ait de films. Plus étonnant encore, ce fameux SP n'est pas forcément le seul moment de la nuit où l'on rêve. Ainsi, selon les chercheurs, nous rêvons également en sommeil profond, moins souvent qu'en SP mais de façon assez nette pour les raconter. Cependant, on ne rêve pas autrement mais plus longtemps en sommeil paradoxal que durant tout autre moment de la nuit, la différence n'étant pas qualitative mais quantitative.

Pourqoui rêve-t-on?

Si l'on sait pourquoi on rêve et comment on rêve, il reste à détermeiner pourquoi on rêve à telle ou telle chose. Car un songe ne se réduit pas à une réaction physiologique ou à un ensemble de connexions neurales. il a nécessairement. un contenu. Pour approcher cette question, il nm'existe pas à ce jour de méthodologie reconnue. Personne n'a encore pu déterminer la raison biologique qui permette de déterminer si l'on va rêverà ceci ou à cela. Or, il est difficile d'étudier le rêve sans réfléchir à sa teneur. Dans certaines sociétés, c'est cette notion qui régit l'ensemble de la vie en collectivité.

Ainsi,pour les Ashuar d'Équateur, pas question de partir à la chasse s'ils n'ont pas eu auparavant un rêve approprié au cours duquel les esprits autorisent une telle activité. IL en va de même pour les Indiens vivant sur un territoire à cheval sur le Venezuela et la Colombie, alors que les songes décident de l'avenir de chacun, jusqu'à faire courir un risque vital à qui nerespecterait pas les messages qu'ils contiennent.

Le plus souvent cependant, chez nous comme ailleurs, la signification d'un rêve est obscure ou à tout le moins équivoque. Pour tous les intervenants du domaine médical, essayer de réduire le sens d'un rêve à un système de traduction automatique, ce serait le mutiler. Cependant, cet usage social du rêve n'est pas réservé uniquement aux sociétée ancestrales. En effet, en Italie, en Corse et ailleurs une telle approche n'a rien perdu de sa légitimité. Selon les résultats d'une récente enquête, cette forme d'interprétation du rêve gagne même du terrain dans des pays industrialisés. Qui ne connaît pas une personne, homme ou femme, dans la famille ou les relations, un voisin, qui n'a pas un jour tenté d'interpréter un rêve, sinon de consulter une voyante?

En ce sens, la voyance serait la forme populaire d'interprétation des rêves, et à l'autre bout, la psychanalyse en serait la version savante. Donc, la clé des songes chez l'une, chez l'autre, le travail d'analyse sont moqués ou pratiqués souvent pour des raisons similaires. DEux faces d'un même phénomène, car dans la voyance come dans la psychanalyse, le rêve apparaît comme un message, mais à l'inverse du discours ou de la parole, il se transmet du récepteur à l'émetteur.

Le sens du rêve

Pour le Dr Patrick Lemoine, psychiatre et spécialiste du sommeil à l'hôpital de Lyon, le rêve n'a jamais que le sens qu'on veut bien lui donner. Ainsi, entre le tout-psychanalitique et le tout-physiologique, il reste une autre voie pour parler du rêve. Une pratique ni inutile ni aléatoire comme le prétendent certains neurobiologistes, ni purement passive, avec un rêveur, victime de ses propres pulsions.

Le rêve, selon cette voie, serait alors une actvité libre, sans autre objet que lui-même, avec parfois des trouvailles et quelques belles inventions. Mais aussi un travail, soit un tri, une sélection de métaphore des événements de la journée. Un travail plus ou moins achevé, plus ou moins signifiant, mais jamais gratuit. Et finalement, si c'était de la poésie? se demande de Dr Lemoine.

Enfin, que les «petits» rêveurs et les non-rêveurs se rassurent. Comme tout un chacun ils ont des songes et s'ils ne se souveinnent de rien à leur réveil, c'est que leurs poèmes sont accomplis, qu'ils ne nécessitent ni ratures ni rajouts. Freud le disait lui-même, les rêves oubliés sont les rêves réussis.

E-mail: coccinelle_sucrer@hotmail.com