Tout d'abord, Claretta, qui était âgée de 12 ans, pensa que c'était de la sueur qui coulait de son front. Il faisait trop chaud dans la classe cet après-midi là et le cours de mathématiques exigeait une grande concentration. Tirant un mouchoir de sa poche, elle s'essuya le front et eut le plus grand choc de sa vie. Elle saignait abondamment et pourtant n'avait pas conscience de s'être écorchée. La calsse tout entière, y compris le professeur, fut témoin de l'événement.
Les stigmates
De foi baptiste, cette jeune fille très religieuse, originaire d'Oakland en Californie, fit pour le première fois l'expérience des stigmates (apparition spontanée de blessure semblables à celles qui furent infligées au Christ sur la croix) en 1974 et ils réapparurent chaque année, aux alentours de Pâques. Elle est maintenant guérisseur.
L'événement qui se produisit dans le classe de mathématiques constitua, en réalité, la point culminant d'une série d'étranges incidents qui s'étaient déroulés durant les jours précédents, au cours desquels Claretta saigna des pieds et des mains.
Inquiets, ses parents firent venir plusieurs médecins pour examiner la fillette. Mais ils la trouvèrent en bonne santé et furent incapables de fournir une explication satisfaisante à ces saignements intenses.
PLus encore, le sang appartenait bien au groupe de Claretta et on écarta la possibilité d'une supercherie. Pourquoi cette terrible expérience lui arrivait-elle à elle plutôt qu'à une autre? Pourquoi, depuis plusieurs siècles, de tels phénomènes se reproduisent-ils toujours à la même période, c'est-à-dire le Vendredi Saint ou aux envrions de Pâques?
Les cycles de la souffrance
Sur certaines personnes, les stigmates se sont succédé à une fréquence terrifiante. En Italie, Gemma Galgani, qui fut par la suite considérée comme une sainte, eut à souffrir de tels symptômes pendant des années, après avoir été guérie de la tuberculose à l'âge de 25 ans. Les stigmates apparaissent avec une précision extraordinaire, à 20 h tous les jeudis.
Thérèse Neumann, de Bavière, qui était née un Vendredi Saint, remarqua soudain des stigmates sur ses mains et ses pieds le jour de son 28 ième anniversaire, puis à tous ses anniversaires. (Elle prétendait également avoir vécu pendant des années sans jamais se nourrir).
Louise Lateau, une jeune paysanne belge vivant au XIX ième siècle, fit des expériences similaires, en état de transe, des centaines de fois dans sa vie. L'académie belge de médecine ne trouva aucune explication rationelle à ces hémorragies régulières, bien que son bras eut été emfremé dans un conteneur en verre pour l'empêcher d'être en contact avec une influence extérieure et prévenir ainsi toute tentative de supercherie. L'examen de ces stigmates au microscope révéla seulement de minuscules marques triangulaires, alors ques les saigenments étaient toujours très abondants.
Cicatrices et sanctification
Saint François d'Assise fut le premier à décrire ce genre de phénomène en 1224. Depuis, les fidèles de l'église catholique considèrent l'apparition de stigmates comme un signe extérieur de sainteté et, à ce jour, on a répertorié environ 300 cas d'expérienecs similaires. On trouve également chez les musulmans des fid`les ayant porté des stigmates rappelant les blessures reçues par Mahomet sur le champ de bataille. Certaines, toutefois, se sont révélées frauduleuses.
Parfois, les stigmates entraînent des saignements très importants. D'autres fois, ce sont des blessures ouvertes ou des verrues qui apparaissent. Certaines personnes n'ont aucune hémorragie mais ressentent une douleur atroce aux endroits du corps où le Christ saigna à la suite de ses blessures.
En règle générale, les cicatrices
disparaissent complètement. Mais, durant les dernières années
de sa vie, le padre Pio, le célèbre curé de San Giovanni
Rotondo, en Italie, qui entrait souvent en transe lorsqu'il disait la messe,
était obligé de porter des chaussures beaucoup trop grandes
pour lui en raison des bandages qui entouraient ses pieds douloureux et
saignants. Le Vatican finit par condidérer ses souffrances comme
miraculeuses. Il lui interdit de quitter le monastère, mais l'autorisa
à construire un hôpital à côté avec des
dons prodigués par les pèlerins.
Blessures ou hystérie?
Les sceptiques ont tenté de fournir de nombreuses explications aux stigmates. Certains ont suggéré que ces blessures étaient des supercheries; d'autres que les soi-disant miraculés se les infligeaient eux-mêmes lors d'une transe hystérique ou même par un acte délibéré, afin d'être sanctifiés. Par exemple, le cas s'est produit d'une nonne qui souffrait d'une maladie nerveuse se traduisant pat une friction continue des doigts et des orteils. Elle saignait régulièrement et son entourage y vit la preuve d'un miracle, tout comme elle.
Des travaux très pénibles, selon d'autres, peuvent également entraîner ce qui serait apparemment des signes de la grâce divine chez les membres de certains ordres.
Des souvenirs douloureux
Les psychiatres ont également décrit des cas dans lesquels le souvenir d'une expérience passée particulièrement douloureuse a entraîné l'apparition d'ulcères ou de dernatites, comme si les blessures de l'esprit cherchaient à s'exprimer sur le corps.
Il a aussi été prouvé que certains individus avaient le pouvoir de faire apparâtre par leur seule volonté des blessures et des marques de coups. Ainsi, une jeune fille suédoise, qui avait autrefois été sévèrement battue, saignait dès qu'elle s'énervait ou se mettait en colère, réaction qui prend souvent la forme de contusions sérieuses. Certains chercheurs ont aussi pensé que du sang dans les glandes sudoripares pouvait entraîner l'appartion d'une sueur de couleur rose.
Les suggestions hypnotiques
Depuis la fin de XIX ième siècle, plusieurs expériences ont montré que le suggestion hypnotique permet de modifier l'apparence de la peau, formation d'ampoules et même blessures ressemblant à celles de Christ. Elles ont également prouvé que nombre de peintures célèbres de la crucifixion sont en réalité inexactes, dans la mesure où la méthode romaine consistait à planter des clous uniquement dans les poignets. Autrement dit, les stigmates apparaissent aux endroits où les victimes pensaient que se trouvaient les blessures du Christ et non pas où elles lui furent infligées.